Passa un giorno, passa l'altro
Mai non torna il prode Anselmo,
Perché egli era molto scaltro
Andò in guerra e mise l'elmo...
Mise l'elmo sulla testa
Per non farsi troppo mal
E partì la lancia in resta
A cavallo d'un caval.
La sua bella che abbracciollo
Gli dié un bacio e disse: Va'!
E poneagli ad armacollo
La fiaschetta del mistrà.
[E sua madre che abbracciollo
gli diè un bacio e disse: Va!
Ma non fare tanto il pollo
con i soldi di papà] (1)
Poi, donatogli un anello
Sacro pegno di sua fe',
Gli metteva nel fardello
Fin le pezze per i piè.
Fu alle nove di mattina
Che l'Anselmo uscì bel, bel,
Per andare in Palestina
A conquidere l'Avel.
Né per vie ferrate andava
Come in oggi col vapor,
A quei tempi si ferrava
Non la via, ma il viaggiator.
La cravatta in fèr battuto
E in ottone avea il gilé,
Ei viaggiava, è ver, seduto
Ma il cavallo andava a piè.
Da quel dì non fe' che andare,
Andar sempre, andare, andar...
Quando a piè d'un casolare
Vide un lago, ed era il mar!
Sospettollo... e impensierito
Saviamente si fermò
Poi chinossi, e con un dito
A buon conto l'assaggiò.
Come fu sul bastimento,
Ben gli venne il mal di mar;
Ma l'Anselmo in un momento
Mise fuori il desinar.
[La città di Costantino
nello scorgerlo tremò
brandir volle il bicchierino
ma il Corano lo vietò.
Il Sultano in tal frangente
Mandò il palo ad aguzzar,
Ma l'Anselmo previdente
Fin le brache avea d'acciar.] (2)
Pipe, sciabole, tappeti,
Mezze lune, jatagan,
Odalische, minareti,
Già imballati avea il Sultan.
Quando presso ai Salamini
Sete ria incominciò,
E l'Anselmo coi più fini
Prese l'elmo, e a bere andò.
Ma nell'elmo, il crederete?
C'era in fondo un forellin
E in tre dì morì di sete
Senza accorgersi il tapin.
[Non aveva, il disgraziato
Letto il buon dottor Amal?
Non sapea che all’uom sudato
L’acqua gelida è fatal?] (3)
[Di benzina sulla fiasca
mette il labbro e fa ‘glu glu…’
Tosto al suol estinto casca,
Ed il prode Anselmo fu!] (4)
Passa un giorno, passa l'altro,
Mai non torna il guerrier
Perch'egli era molto scaltro
Andò in guerra col cimier.
Col cimiero sulla testa,
Ma sul fondo non guardò
E così gli avvenne questa
Che mai più non ritornò!
Mai non torna il prode Anselmo,
Perché egli era molto scaltro
Andò in guerra e mise l'elmo...
Mise l'elmo sulla testa
Per non farsi troppo mal
E partì la lancia in resta
A cavallo d'un caval.
La sua bella che abbracciollo
Gli dié un bacio e disse: Va'!
E poneagli ad armacollo
La fiaschetta del mistrà.
[E sua madre che abbracciollo
gli diè un bacio e disse: Va!
Ma non fare tanto il pollo
con i soldi di papà] (1)
Poi, donatogli un anello
Sacro pegno di sua fe',
Gli metteva nel fardello
Fin le pezze per i piè.
Fu alle nove di mattina
Che l'Anselmo uscì bel, bel,
Per andare in Palestina
A conquidere l'Avel.
Né per vie ferrate andava
Come in oggi col vapor,
A quei tempi si ferrava
Non la via, ma il viaggiator.
La cravatta in fèr battuto
E in ottone avea il gilé,
Ei viaggiava, è ver, seduto
Ma il cavallo andava a piè.
Da quel dì non fe' che andare,
Andar sempre, andare, andar...
Quando a piè d'un casolare
Vide un lago, ed era il mar!
Sospettollo... e impensierito
Saviamente si fermò
Poi chinossi, e con un dito
A buon conto l'assaggiò.
Come fu sul bastimento,
Ben gli venne il mal di mar;
Ma l'Anselmo in un momento
Mise fuori il desinar.
[La città di Costantino
nello scorgerlo tremò
brandir volle il bicchierino
ma il Corano lo vietò.
Il Sultano in tal frangente
Mandò il palo ad aguzzar,
Ma l'Anselmo previdente
Fin le brache avea d'acciar.] (2)
Pipe, sciabole, tappeti,
Mezze lune, jatagan,
Odalische, minareti,
Già imballati avea il Sultan.
Quando presso ai Salamini
Sete ria incominciò,
E l'Anselmo coi più fini
Prese l'elmo, e a bere andò.
Ma nell'elmo, il crederete?
C'era in fondo un forellin
E in tre dì morì di sete
Senza accorgersi il tapin.
[Non aveva, il disgraziato
Letto il buon dottor Amal?
Non sapea che all’uom sudato
L’acqua gelida è fatal?] (3)
[Di benzina sulla fiasca
mette il labbro e fa ‘glu glu…’
Tosto al suol estinto casca,
Ed il prode Anselmo fu!] (4)
Passa un giorno, passa l'altro,
Mai non torna il guerrier
Perch'egli era molto scaltro
Andò in guerra col cimier.
Col cimiero sulla testa,
Ma sul fondo non guardò
E così gli avvenne questa
Che mai più non ritornò!
Note:
(1) Quartina risalente ad una versione parodistica il cui autore pare essere il poeta futurista romano Orazio Vecchi, alias Luciano Folgore (1888-1960)
(2) L’undicesima quartina, nella versione “castigata” (1911) e nella versione originale.
(3) Versione alternativa della morte di Anselmo, come sul n.38 de “Il Corriere dei Piccoli” del 1939
(4) Versione alternativa della morte di Anselmo, come sul n.4 de “Il Corriere dei Piccoli” del 1940.
(1) Quartina risalente ad una versione parodistica il cui autore pare essere il poeta futurista romano Orazio Vecchi, alias Luciano Folgore (1888-1960)
(2) L’undicesima quartina, nella versione “castigata” (1911) e nella versione originale.
(3) Versione alternativa della morte di Anselmo, come sul n.38 de “Il Corriere dei Piccoli” del 1939
(4) Versione alternativa della morte di Anselmo, come sul n.4 de “Il Corriere dei Piccoli” del 1940.
envoyé par Alessandro - 1/6/2009 - 09:13
Langue: français
Version française – Marco Valdo M.I. – 2009
Grâce à ma génitrice, qui au dernier salon du livre de Turin s'est longuement entretenue avec la splendide Dame Viglongo, propriétaire de la maison d'édition homonyme de Turin depuis 1945, je suis entré en possession de la réédition du « Le Preux Anselme – Le départ du croisé pour la Palestine ». L'édition originale remonte à 1944 sur les presses des Éditions Daniel de Rome, depuis absorbées par la Viglongo et on y trouve des illustrations de Livio Apolloni (1904-1976), célèbre illustrateur et auteur de BD romain actif dans les années 20 et après la seconde guerre et auteur, entre autres, d'une BD de « La Ferme des Animaux » de George Orwell.
Ce petit volume se conclut avec une étude notable de Walter Fochesato, spécialiste de la littérature pour enfants et de l'histoire de l'illustration et coordinateur rédactionnel du mensuel « Andersen. Le monde de l'enfance »; postface dont je tire la plus grande partie de cette introduction.
Alessandro
Giovanni Visconti Venosta (Milano 1831-1906) écrit dans ses « Souvenirs de jeunesse » : … « Sur la fin de cet automne [1856], j'écrivis une farce poétique, à laquelle ne manque pas une certaine notoriété. […] Nous étions près de la rentrée scolaire, et un jour, une bonne dame, qui habitait près de notre maison de Tirano (Valtellina), vint chez moi avec son fils qui était élève au gymnase de Côme , je crois. La mère me dit que son fils était tout mortifié, car il n'avait pas réussi à faire son devoir d'automne, donnés par son professeur. En fait, il l'avait commencé, mais il ne pouvait le terminer. L'enfant pleurait presque, et moi, me laissant attendrir, je m'offris à finir ce foutu devoir. Il s'agissait d'un poème, dont le sujet, choisi parmi ceux en vogue dans les écoles en ces temps-là, était : « Le départ du croisé pour la Palestine ». L'élève avait commencé son poème ainsi :
« Passe un jour, passe un autre
Jamais ne revient notre Anselme
Car il était fort dégourdi
Il alla à la guerre et mit son casque... »
Il s'était arrêté là. En lisant ces vers me passa par al tête une tentation mauvaise, mais irrésistible; je ds à la mère et au fils qu'ils reviennent le jour suivant et que je l'aurais fini ce poème. Je courus à mon bureau, je répétai ces vers en les déclamant et le reste vint de lui-même.
Le jour suivant quand la mère et le fils revinrent, le crime était consommé. J'écoutai sans remords leurs mots de remerciement et je remis la feuille.
Il se passa quelques mois. Tandis que je passai un examen à l'Université de Pavie, je remarquai que les professeurs me regardaient avec une certaine curiosité, parlant à mi-voix entre eux et riant. L'examen fini, l'un d'eux me raccompagna et me dit : « Donc... « Passe un jour, passe l'autre... »... C'est vous l'auteur de la Ballata ? Alors, en retour, je l'interrogeai de mon côté, et je sus qu'il avait eu mon « Croisé » par un de ses amis, professeur à Côme. Peut-être le professeur de ce fameux élève. À partir de ce jour, mon Croisé chemina longuement à mon insu, et je le rencontrai à tout moment, parfois réduit, parfois augmenté, et souvent malmené. »
….
Marco Valdo M.I., qui écrivit plus récemment « La Croisade de Pierre », se réjouit hautement de ce poème aux saveurs moyenâgeuses et racontant – bien avant lui – l'aventure du croisé. Il n'a pas pu s'empêcher, pris d'une « intention mauvaise », de le traduire illico, c'est-à-dire dès après en avoir eu connaissance. Il en abandonna même la lecture d'un roman de Saramago, que par ailleurs, il recommande tout autant à ceux qu'un soir d'été de lecture et la proximité de la mort n'effrayent pas trop. Au fait, le titre de ce roman est en français : « Les intermittences de la mort » et en portugais, langue dans laquelle il fut écrit : « As Intermitências da Morte » et en italien, la chose va de soi, « Le Intermittenze della Morte ».
Qu'on ne s'attende pas au sublime récit, façon Chanson de Roland, ni à certain lyrisme épique... Quoique... Ce lyrisme-là est bien présent, mais il sombre dans le pataquès et joyeusement. Les vers sont chaotiques et boitillants... Par parenthèse, on comprendra que l'helme (helmet, elmo...)n'est autre chose que le heaume ou le casque et ça vous a un de ces airs de chevalerie... ou de feux de Saint Elme, rien de plus fulgurant. On l'aura compris, si le Preux Anselme est ridicule, c'est bien ainsi qu'il convient qu'il soit. L'ironie et la dérision ont tissé leur toile tout au long de cette catastrophique histoire. C'est ce qui d'ailleurs fait son charme, sa réputation et l'a propulsée cent cinquante ans plus tard, ici même.
« Le Preux Anselme » a connu diverses heures de gloire et notamment, durant le ventennio (période où fleurit le goût de la croisade fasciste...) où l'idée de partir combattre au loin titillait certain Rodomont au menton carré et au crâne dégarni. Mais là aussi, malgré toutes les précautions, malgré de sensibles modifications imposées d'en haut , lesquelles modifications et versions sont reprises ici entre [...], le Preux Anselme poursuivit son œuvre de destruction de la forfanterie et de l'appétit de gloriole.
Les successeurs du Rodomont au menton dressé feraient bien de méditer la leçon et éviter toute forme de croisade ou même, de lutte contre l'Infidèle, contre l'étranger, contre ceux venus d'ailleurs.
Gloire donc au Preux Anselme, à ses pompes et à ses œuvres !
Cela dit, suivons les aventures de cet inestimable croisé.
Ainsi Parlait Marco Valdo M.I.
Ce petit volume se conclut avec une étude notable de Walter Fochesato, spécialiste de la littérature pour enfants et de l'histoire de l'illustration et coordinateur rédactionnel du mensuel « Andersen. Le monde de l'enfance »; postface dont je tire la plus grande partie de cette introduction.
Alessandro
Giovanni Visconti Venosta (Milano 1831-1906) écrit dans ses « Souvenirs de jeunesse » : … « Sur la fin de cet automne [1856], j'écrivis une farce poétique, à laquelle ne manque pas une certaine notoriété. […] Nous étions près de la rentrée scolaire, et un jour, une bonne dame, qui habitait près de notre maison de Tirano (Valtellina), vint chez moi avec son fils qui était élève au gymnase de Côme , je crois. La mère me dit que son fils était tout mortifié, car il n'avait pas réussi à faire son devoir d'automne, donnés par son professeur. En fait, il l'avait commencé, mais il ne pouvait le terminer. L'enfant pleurait presque, et moi, me laissant attendrir, je m'offris à finir ce foutu devoir. Il s'agissait d'un poème, dont le sujet, choisi parmi ceux en vogue dans les écoles en ces temps-là, était : « Le départ du croisé pour la Palestine ». L'élève avait commencé son poème ainsi :
« Passe un jour, passe un autre
Jamais ne revient notre Anselme
Car il était fort dégourdi
Il alla à la guerre et mit son casque... »
Il s'était arrêté là. En lisant ces vers me passa par al tête une tentation mauvaise, mais irrésistible; je ds à la mère et au fils qu'ils reviennent le jour suivant et que je l'aurais fini ce poème. Je courus à mon bureau, je répétai ces vers en les déclamant et le reste vint de lui-même.
Le jour suivant quand la mère et le fils revinrent, le crime était consommé. J'écoutai sans remords leurs mots de remerciement et je remis la feuille.
Il se passa quelques mois. Tandis que je passai un examen à l'Université de Pavie, je remarquai que les professeurs me regardaient avec une certaine curiosité, parlant à mi-voix entre eux et riant. L'examen fini, l'un d'eux me raccompagna et me dit : « Donc... « Passe un jour, passe l'autre... »... C'est vous l'auteur de la Ballata ? Alors, en retour, je l'interrogeai de mon côté, et je sus qu'il avait eu mon « Croisé » par un de ses amis, professeur à Côme. Peut-être le professeur de ce fameux élève. À partir de ce jour, mon Croisé chemina longuement à mon insu, et je le rencontrai à tout moment, parfois réduit, parfois augmenté, et souvent malmené. »
….
Marco Valdo M.I., qui écrivit plus récemment « La Croisade de Pierre », se réjouit hautement de ce poème aux saveurs moyenâgeuses et racontant – bien avant lui – l'aventure du croisé. Il n'a pas pu s'empêcher, pris d'une « intention mauvaise », de le traduire illico, c'est-à-dire dès après en avoir eu connaissance. Il en abandonna même la lecture d'un roman de Saramago, que par ailleurs, il recommande tout autant à ceux qu'un soir d'été de lecture et la proximité de la mort n'effrayent pas trop. Au fait, le titre de ce roman est en français : « Les intermittences de la mort » et en portugais, langue dans laquelle il fut écrit : « As Intermitências da Morte » et en italien, la chose va de soi, « Le Intermittenze della Morte ».
Qu'on ne s'attende pas au sublime récit, façon Chanson de Roland, ni à certain lyrisme épique... Quoique... Ce lyrisme-là est bien présent, mais il sombre dans le pataquès et joyeusement. Les vers sont chaotiques et boitillants... Par parenthèse, on comprendra que l'helme (helmet, elmo...)n'est autre chose que le heaume ou le casque et ça vous a un de ces airs de chevalerie... ou de feux de Saint Elme, rien de plus fulgurant. On l'aura compris, si le Preux Anselme est ridicule, c'est bien ainsi qu'il convient qu'il soit. L'ironie et la dérision ont tissé leur toile tout au long de cette catastrophique histoire. C'est ce qui d'ailleurs fait son charme, sa réputation et l'a propulsée cent cinquante ans plus tard, ici même.
« Le Preux Anselme » a connu diverses heures de gloire et notamment, durant le ventennio (période où fleurit le goût de la croisade fasciste...) où l'idée de partir combattre au loin titillait certain Rodomont au menton carré et au crâne dégarni. Mais là aussi, malgré toutes les précautions, malgré de sensibles modifications imposées d'en haut , lesquelles modifications et versions sont reprises ici entre [...], le Preux Anselme poursuivit son œuvre de destruction de la forfanterie et de l'appétit de gloriole.
Les successeurs du Rodomont au menton dressé feraient bien de méditer la leçon et éviter toute forme de croisade ou même, de lutte contre l'Infidèle, contre l'étranger, contre ceux venus d'ailleurs.
Gloire donc au Preux Anselme, à ses pompes et à ses œuvres !
Cela dit, suivons les aventures de cet inestimable croisé.
Ainsi Parlait Marco Valdo M.I.
LE DÉPART DU CROISÉ: LE PREUX ANSELME
Passe un jour, passe l'autre
Jamais ne revient le Preux Anselme
Car c'était un grand apôtre
Il alla à la guerre et mit son helme...
Il mit son helme sur la tête
Pour ne pas se faire trop mal
Et partit la lance en tête
Á cheval sur un cheval.
Sa belle l'embrassa
Lui donna un baiser et dit : «Va!»
Autour du cou, elle lui plaça
Un flacon de pastis plat.
[Et sa mère qui l'embrassa
Lui donna un baiser et dit : «Va!»
Mais ne fais pas le malin
Avec les sous de papa !]
Puis, elle lui donna un anneau doré
Gage sacré de sa foi.
Elle lui mit dans son barda
Jusqu'aux chaussettes pour ses pieds.
Ce fut dès mâtines
Qu'Anselme sortit fier et beau
Pour aller en Palestine
Conquérir le Tombeau.
Il n'alla pas par la voie ferrée
Comme aujourd'hui la machine à vapeur.
En ces temps-là, on ne ferrait
Pas la voie, mais le voyageur.
Sa cravate de fer forgé,
Et son gilet de cuivre doré
Il voyageait, c'est vrai, porté
Mais le cheval allait à pieds.
De ce jour, il ne fit qu'aller
Aller toujours, aller, aller...
Quand au pied d'une chaumière,
Il vit un lac et c'était la mer.
Méfiant... et pensif, il s'arrêta
Sagement il médita
Puis se penchant, et d'un doigt
À bon compte, il l'essaya.
Lorsqu'il fut sur le bâtiment,
Il lui vint le mal de mer
Mais Anselme en un moment
Remit son déjeuner à l'air.
[La Cité de Constantin
En le découvrant trembla.
Elle voulut trinquer au vin
Mais le Coran l'en empêcha]
Le Sultan pour le briser
Fit tailler un pieu piquant
Mais Anselme prévoyant
Dans son froc avait mis l'acier.
Pipes, tapis, croissants
sabres, yatagans
Odalisques, minarets,
Le Sultan déjà tout emballait.
Quand près de Salamine
Une vilaine soif le tourmenta
Anselme délaissant la marine
Pris son casque et boire s'en alla
Mais le casque le croirez-vous
Tout au fond, avait un trou
Et il mourut de soif en trois jours,
Sans s'en apercevoir, ce balourd.
[N'avait-il pas lu , pauvre cœur,
Le bon docteur Amal?
Ne savait-il pas que pour l'homme en sueur
L'eau glacée est fatale.]
[Sur la fiasque d'essence
Il mit sa lèvre et fit «glou, glou...»
Sur le champ, il tomba éteint.
Et le Preux Anselme fut!]
Passe un jour, passe l'autre,
Jamais ne revient le guerrier
Car c'était un grand apôtre
Il alla en guerre avec son cimier.
Il mit son cimier sur la tête
Mais le fond, il ne regarda pas
Et ainsi advînt cela
Que jamais il ne revînt de la conquête!
Passe un jour, passe l'autre
Jamais ne revient le Preux Anselme
Car c'était un grand apôtre
Il alla à la guerre et mit son helme...
Il mit son helme sur la tête
Pour ne pas se faire trop mal
Et partit la lance en tête
Á cheval sur un cheval.
Sa belle l'embrassa
Lui donna un baiser et dit : «Va!»
Autour du cou, elle lui plaça
Un flacon de pastis plat.
[Et sa mère qui l'embrassa
Lui donna un baiser et dit : «Va!»
Mais ne fais pas le malin
Avec les sous de papa !]
Puis, elle lui donna un anneau doré
Gage sacré de sa foi.
Elle lui mit dans son barda
Jusqu'aux chaussettes pour ses pieds.
Ce fut dès mâtines
Qu'Anselme sortit fier et beau
Pour aller en Palestine
Conquérir le Tombeau.
Il n'alla pas par la voie ferrée
Comme aujourd'hui la machine à vapeur.
En ces temps-là, on ne ferrait
Pas la voie, mais le voyageur.
Sa cravate de fer forgé,
Et son gilet de cuivre doré
Il voyageait, c'est vrai, porté
Mais le cheval allait à pieds.
De ce jour, il ne fit qu'aller
Aller toujours, aller, aller...
Quand au pied d'une chaumière,
Il vit un lac et c'était la mer.
Méfiant... et pensif, il s'arrêta
Sagement il médita
Puis se penchant, et d'un doigt
À bon compte, il l'essaya.
Lorsqu'il fut sur le bâtiment,
Il lui vint le mal de mer
Mais Anselme en un moment
Remit son déjeuner à l'air.
[La Cité de Constantin
En le découvrant trembla.
Elle voulut trinquer au vin
Mais le Coran l'en empêcha]
Le Sultan pour le briser
Fit tailler un pieu piquant
Mais Anselme prévoyant
Dans son froc avait mis l'acier.
Pipes, tapis, croissants
sabres, yatagans
Odalisques, minarets,
Le Sultan déjà tout emballait.
Quand près de Salamine
Une vilaine soif le tourmenta
Anselme délaissant la marine
Pris son casque et boire s'en alla
Mais le casque le croirez-vous
Tout au fond, avait un trou
Et il mourut de soif en trois jours,
Sans s'en apercevoir, ce balourd.
[N'avait-il pas lu , pauvre cœur,
Le bon docteur Amal?
Ne savait-il pas que pour l'homme en sueur
L'eau glacée est fatale.]
[Sur la fiasque d'essence
Il mit sa lèvre et fit «glou, glou...»
Sur le champ, il tomba éteint.
Et le Preux Anselme fut!]
Passe un jour, passe l'autre,
Jamais ne revient le guerrier
Car c'était un grand apôtre
Il alla en guerre avec son cimier.
Il mit son cimier sur la tête
Mais le fond, il ne regarda pas
Et ainsi advînt cela
Que jamais il ne revînt de la conquête!
envoyé par Marco Valdo M.I. - 1/6/2009 - 23:02
Scopro soltanto adesso e del tutto casualmente il suo pezzo sulla mia ormai vecchiotta postafazione all'edizione Viglongo del Prode Anselmo. Volevo segnalarle che circa due anni or sono ho curato per il comune di Tirano una mostra di illustratori con bel catalogo intitolata "Il ritorno del prode Anselmo". Qui, a parte le tavole che, verso per verso, illustrano la ballata di Visconti Venosta ci sono molte e nuove scoperte sulla fortuna dell'opera, le sue versioni, prosecuzioni, utilizzi pubblicitari e quat'altro.
Cordiali saluti,
Walter Fochesato
Cordiali saluti,
Walter Fochesato
Walter Fochesato - 9/1/2010 - 07:28
Grazie per la segnalazione.
Cercherò di procurarmi senz'altro il catalogo della mostra da Lei curata "Il ritorno del Prode Anselmo - Segni e colore dell’illustrazione italiana a 150 anni dal Prode Anselmo” contattando la sede dove l'evento ha avuto luogo:
Biblioteca civica Paolo e Paola Maria Arcari
Piazza Pievani, 1 - 23037 – Tirano (SO)
Tel. 0342/702572
E-mail: bcarcari@provincia.so.it
Mi sono permesso di fornire le coordinate reperite in rete perché sono convinto che anche a qualche altro frequentatore di questo sito di Canzoni Contro la Guerra la cosa possa interessare.
Mi permetto anche di ricordare che Walter Fochesato - che ringrazio ancora per il suo intervento - è un esperto di letteratura per l'infanzia e di storia dell'illustrazione nonché, da tempo, coordinatore redazionale del mensile "Andersen. Il mondo dell'infanzia". E aggiungo che ha scritto pure molti saggi e volumi tra cui mi piace ricordare un paio di titoli che mi incuriosiscono molto e che non mancherò di procurarmi (sono disponibili anche su siti di vendita on-line come Unilibro): "Belin! Imprecazioni volgari, modi di dire popolari e antichi proverbi genovesi" (Feguagiskia, 1995) e "La guerra nei libri per ragazzi" (Mondadori, edito nel 1996 ma con una nuova edizione aggiornata del 2002)
Cercherò di procurarmi senz'altro il catalogo della mostra da Lei curata "Il ritorno del Prode Anselmo - Segni e colore dell’illustrazione italiana a 150 anni dal Prode Anselmo” contattando la sede dove l'evento ha avuto luogo:
Biblioteca civica Paolo e Paola Maria Arcari
Piazza Pievani, 1 - 23037 – Tirano (SO)
Tel. 0342/702572
E-mail: bcarcari@provincia.so.it
Mi sono permesso di fornire le coordinate reperite in rete perché sono convinto che anche a qualche altro frequentatore di questo sito di Canzoni Contro la Guerra la cosa possa interessare.
Mi permetto anche di ricordare che Walter Fochesato - che ringrazio ancora per il suo intervento - è un esperto di letteratura per l'infanzia e di storia dell'illustrazione nonché, da tempo, coordinatore redazionale del mensile "Andersen. Il mondo dell'infanzia". E aggiungo che ha scritto pure molti saggi e volumi tra cui mi piace ricordare un paio di titoli che mi incuriosiscono molto e che non mancherò di procurarmi (sono disponibili anche su siti di vendita on-line come Unilibro): "Belin! Imprecazioni volgari, modi di dire popolari e antichi proverbi genovesi" (Feguagiskia, 1995) e "La guerra nei libri per ragazzi" (Mondadori, edito nel 1996 ma con una nuova edizione aggiornata del 2002)
Alessandro - 11/1/2010 - 14:24
... dimenticavo un altro titolo, che è necessario qui segnalare vista la presenza del percorso "LCG (Lupi Contro la Guerra)": sempre di Walter Fochesato, "Lupus in Fabula", con dieci racconti inediti e una poesia di Gianni Rodari (Titivillus edizioni, 2004).
Alessandro - 11/1/2010 - 14:44
La Biblioteca Civica "Arcari" di Tirano mi comunica che il catalogo della mostra di Fochesato sul Prode Anselmo può essere richiesto loro solo da parte di enti.
I privati invece devono rivolgersi per l'acquisto al Museo etnografico Tiranese, museo.tirano@provincia.so.it, tel. 0342 701181.
I privati invece devono rivolgersi per l'acquisto al Museo etnografico Tiranese, museo.tirano@provincia.so.it, tel. 0342 701181.
Alessandro - 12/1/2010 - 17:44
Sto riordinando la mia libreria, dovendo fare una cernita a causa di spazio ristretto, avendo da poco cambiato casa. Mi e' capitato in mano un libricino di 13,5cm per 15cm, un po' rappezzato, con una dedica del nonno alla moglie e figli, alla data del marzo 1917, La partenza del crociato, di Giovanni Visconti Venosta - Aldo Mazza. Confrontando il testo da Voi riprodotto, nella mia edizione mancano 5 quartine, la lV, la Xll, la Xlll, la XVll, la XVlll. E non noto discrepanze tra il testo e i disegni. Cosa vuol dire? Potete spiegarlo? Vi ringrazio. Charlie
charlie46 - 13/5/2014 - 22:12
Per charlie46.
Se leggi bene introduzione e note (e anche il testo, dove diverse quartine sono segnalate tra parentesi quadre) puoi scoprire che quello del Prode Anselmo non fu un testo "monolitico" ma, visto il grande successo, si arricchì col tempo ben dopo la morte di Visconti Venosta...
Se leggi bene introduzione e note (e anche il testo, dove diverse quartine sono segnalate tra parentesi quadre) puoi scoprire che quello del Prode Anselmo non fu un testo "monolitico" ma, visto il grande successo, si arricchì col tempo ben dopo la morte di Visconti Venosta...
Bernart Bartleby - 14/5/2014 - 09:18
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Scrive Giovanni Visconti Venosta nei sui “Ricordi di gioventù”: “[…] Sulla fine di quell'autunno [correva l’anno 1856] scrissi uno scherzo poetico, al quale non è mancata una certa notorietà […]. Eravamo vicini alla riapertura delle scuole, e un giorno una buona donna, che abitava presso la nostra casa di Tirano [Valtellina], venne da me conducendo un suo figliuolo che era scolare di ginnasio, credo a Como. La madre mi disse che quel suo figliuolo era tutto mortificato, perché non gli era riuscito di fare uno dei compiti autunnali datigli dal professore: veramente lo aveva principiato, ma non aveva saputo andare innanzi. Il ragazzo quasi piangeva, e io, lasciandomi intenerire, mi offersi di finirgli quel disgraziato compito. Trattavasi d’una poesia, il cui argomento, scelto tra i molti che correvano per le scuole a quei tempi, era: ‘La partenza del Crociato per la Palestina’. Lo scolaretto aveva cominciata la sua poesia così:
Mai non torna il nostro Anselmo,
Perché egli era molto scaltro
Andò in guerra e mise l’elmo...”
Qui s’era fermato. Nel leggere quei versi mi balenò una tentazione cattiva, ma irresistibile; dissi alla madre e al figlio che ritornassero il giorno dopo, e che la poesia l’avrei finita io. Corsi nel mio studio, ripetei quei quattro versi declamandoli, e il seguito venne da sé.
Il giorno dopo, quando la madre e il figlio ritornarono il delitto era consumato. Ascoltai senza rimorso le parole della loro riconoscenza, e consegnai il foglio. Passati alcuni mesi, mentre facevo un esame di laurea all’Università di Pavia, osservai che i professori mi guardavano con una certa curiosità, parlando piano tra loro, e ridendo. Finito l'esame, uno di essi mi accompagnò dicendomi: Dunque.. ‘passa un giorno passa l'altro’... è lei l'autore della ‘Ballata’? Allora, in bel modo, lo interrogai anch'io alla mia volta, e seppi che aveva avuto il mio ‘Crociato’ da un suo amico professore a Como; forse il professore di quel famoso studente. Da quel giorno il Crociato peregrinò lungamente a mia insaputa, e me lo trovai dinanzi ogni momento, ora diminuito, ora accresciuto, e spesso spropositato.”
Perché “Il prode Anselmo” sulle CCG?
Intanto perché è un poemetto un tempo talmente noto che, fino agli anni cinquanta, veniva stampato sul retro della copertina di molti quaderni di scuola ed era perciò conosciuto e canticchiato dagli studenti…
Poi perché, come riferisce Fochesato, ci sono chiare testimonianze di una sua versione musicale, purtroppo perduta, risalente agli anni’30 e con finalino in “zumpa-i pà”…
Infine, ed è ciò che conta, “La partenza del Crociato” fu molto popolare non solo per la sua comicità, che scaturisce dalle situazioni ma anche dalla lingua adoperata, ricca di troncamenti, espressioni desuete, enclisi pronominali e latinismi accostati ad espressioni quotidiane e prosastiche; il poemetto di Visconti Venosta fu amato perché, in mezzo a tanta produzione che all’epoca esaltava il militarismo e il patriottismo, mostrava un carattere beffardo e irriverente, colto e popolare insieme, che prendeva in giro i valori cavallereschi e presentava un personaggio eroicomico, un anti-eroe protagonista di un ‘mondo alla rovescia’.
Le potenzialità “sovversive” de “La partenza del Crociato” sono suffragate dalla varie interpolazioni che il testo ha avuto nelle sue svariate edizioni.
Il testo come scritto dal Visconti Venosta lo troviamo nell’edizione Cogliati del 1907, con le illustrazioni di Aldo Mazza (1880-1964), pittore, illustratore e caricaturista milanese di chiara fama.
Sempre Cogliati, nel 1911, ci fa trovare il prode Anselmo nella “Enciclopedia dei Ragazzi”, adattamento italiano della “Children’s Encyclopaedia” dell’inglese Arthur Mee… Ma qui, la bellissima undicesima quartina: “Il Sultano in tal frangente / Mandò il palo ad aguzzar / Ma l’Anselmo previdente / Fin le brache avea d’acciar” scompare per essere sostituita dalla meno ardita: “La città di Costantino / Nello scorgerlo tremò: / Brandir volle il bicchierino / Ma il Corano lo vietò” .
1923: per le edizioni La Modernissima di Milano esce “I prodi Anselmi. Ricordi di un imboscato” . Il titolo dice tutto. L’autore è Piero Mazzucato, che scriveva testi per l’avanspettacolo e per il teatro di rivista e che è pure autore di un libercolo dal titolo “Quell’imbecille che inventò il lavoro” (1923). Un vero debosciato, insomma. Le illustrazioni sono di Umberto Onorato, il famoso autore del “Sor Pampurio” sul “Corriere dei Piccoli”. Un disegno su tutti spicca: il prode Anselmo, con i tratti somatici che ricordano molto D’Annunzio, bardato di tutto punto e in sella ad un cavallo… a dondolo!
1927: “Il prode Anselmo” debutta su “Il Balilla”, con le illustrazioni del caricaturista Costantino Capasso. Nient’altro da segnalare. Siamo in pieno fascismo.
Fine anni ’20 : il pittore e caricaturista fiorentino Corrado Sarri (1866-1944), uno fra i più celebri illustratori del “Pinocchio”, del “Don Chisciotte” e de “I viaggi di Gulliver”, disegna alcune cartoline dedicate a “La partenza del Crociato”. Sarri realizza un Anselmo alto alto e secco secco, con un gran naso, che si porta sempre dietro un gran ombrello da venditore ambulante ed è sempre accompagnato da animali da cortile che irrompono sulla scena facendone di tutti i colori. Sarri illustra anche la quartina censurata nel 1907, quella degli infedeli impalatori e dell’Anselmo che si para il culo grazie alle braghe di ferro…
Poi l’edizione Bietti del 1934, con le tavole di Adolfo Magrini; le strisce di Mario Pompei su “Il Corriere dei Piccoli”; l’Anselmo di Roberto Sgrilli, un’armatura medievale che si rianima, lascia il museo dov’è esposta e si aggira nel mondo moderno… Fino ad arrivare alla vigilia della seconda guerra, quando sul “Corrierino” Ugo De Vargas, Gino Baldo e Giovanni Manca, firmandosi con lo pseudonimo di Simplicio, disegnano tre storielle che vedono il nostro Anselmo protagonista.
Nella prima, l’imbranato guerriero arriva in Terra Santa che le Crociate sono già finite, e lui finisce col riciclarsi come scaricatore al porto…
Nella seconda si racconta come lo stolto Anselmo sia morto per aver bevuto l’acqua ghiaccia: “Non aveva, il disgraziato / Letto il buon dottor Amal? / Non sapea che all’uom sudato / L’acqua gelida è fatal?” …
Nell’ultima lo stupido crociato non porta l’elmo ma un casco da aviatore, non l’acqua nella fiasca ma la benzina e, ciò nonostante, se ne parte a cavallo e non in aereo. Alla fine, sotto il sole cocente, “Di benzina sulla fiasca / mette il labbro e fa ‘glu glu…’ / Tosto al suol estinto casca, / Ed il prode Anselmo fu!”
A questi episodi, nel 1941 se ne aggiunse un quarto disegnato da Gino Baldo e firmato “Sancio Pancetta”. Qui, finalmente, Anselmo, dopo tante gaffes e stupidaggini, sembra recuperare la dignità perduta: non ci sta ad andare a crepare il Terra Santa, rifiuta la guerra, butta armi e armatura alle ortiche e se ne va a pescare. “Il Corriere dei Piccoli” non era mica “Il Balilla”, e in piena guerra andava a recuperare la lettura antimilitarista del testo di Visconti Venosta.
E siamo al 1944, l’anno della prima edizione del volumetto che ho tra le mani.
Roma è già liberata e Livio Apolloni (che qualche anno più tardi avrebbe illustrato il “Decamerone” edito da Curcio) disegna un Anselmo boffice, con uno sguardo vacuo che ricorda certi personaggi di Alberto Sordi, un vitellone che non sa da che parte è girato: “E sua madre che abbracciollo / gli diè un bacio e disse: Va! / Ma non fare tanto il pollo / con i soldi di papà”
Ecco terminata questa lunga ma doverosa introduzione a “La partenza del Crociato per la Palestina”, ovvero “Il prode Anselmo” del valtellinese Giovanni Visconti Venosta, il principale umorista che quella terra abbia mai dato al mondo, dopo – beninteso - l’attuale ministro dell’economia Giulio Tremonti.