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Schlaflied für die Sehnsucht

Selma Meerbaum-Eisinger
Lingua: Tedesco


Lista delle versioni e commenti


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Versi di Selma Meerbaum-Eisinger (Černivci, 1924 – campo di lavoro nazista di Michajlovka, 1942). Composizione non datata.



L’autrice stessa appuntava sul manoscritto “Zu singen nach der Melodie Di zun iz fargangen von M. Gebirtig”, ossia “da cantarsi sulla melodia de ‘Il sole è calato’ di Mordechai Gebirtig



Nella sua “Di sun is fargangen” Gebirtig canta di un sogno di anni felici, di spensierata giovinezza… Il risveglio è amaro: il sole è tramontato ed il poeta è solo, scoraggiato e vecchio…
Allo stesso modo la giovane poetessa di Černivci sogna di dare conforto al suo amato cullandolo fra le sue braccia ma al risveglio è solo orrore, vuoto e dolore…

Drammaticamente, il vecchio Mordechai di Cracovia e la giovane Selma di Cernovizza moriranno entrambi nel 1942, a pochi mesi l’uno dall’altra, travolti dalla furia nazista…
O lege, Geliebter,
den Kopf in die Hände
und höre, ich sing' dir ein Lied.
Ich sing' dir von Weh und von Tod und vom Ende,
ich sing' dir vom Glücke, das schied.

Komm, schließe die Augen,
ich will dich dann wiegen,
wir träumen dann beide vom Glück.
Wir träumen dann beide die goldensten Lügen,
wir träumen uns weit, weit zurück.

Und sieh nur, Geliebter,
im Traume da kehren
wieder die Tage voll Licht.
Vergessen die Stunden, die wehen und leeren
von Trauer und Leid und Verzicht.

Doch dann - das Erwachen,
Geliebter, ist Grauen -
ach, alles ist leerer als je -
Oh, könnten die Träume mein Glück wieder bauen,
verjagen mein wild-heißes Weh!

inviata da Bernart Bartleby - 2/7/2014 - 15:24




Lingua: Inglese

Traduzione inglese da “Harvest of Blossoms: Poems from a Life Cut Short”, di Selma Meerbaum-Eisinger, a cura di Irene ed Helene Silverblatt, Amburgo 1980.

LULLABY FOR YEARNING

Oh lay, my beloved,
your head in your hands
and listen, I’ll sing you a song.
I’ll sing about pain, about death and the end,
I’ll sing about that we lost.

Come, now close your eyes,
I'll cradle you gently,
we both can then dream of delight.
We both can then dream the most golden of lies,
we’ll dream ourselves back to the past.

And look, my beloved,
in dreams there vetum
the days full of light again.
Forgotten the hours, so aching and empty,
of sorrow and pain and denial.

But then - waking up,
my beloved, is horror -
then all is more empty than ever -
if only the dreams could rebuild my delight,
and banish my searing pain!

inviata da Bernart Bartleby - 2/7/2014 - 15:25




Lingua: Francese

Version française – BERCEUSE NOSTALGIQUE – Marco Valdo M.I. – 2014
Chanson de langue allemande – Schlaflied für die Sehnsucht – Selma Meerbaum-Eisinger – 1942

Poèmes de Selma Meerbaum-Eisinger (Černivci, 1924 – camp de travail nazi de Michajlovka, 1942).




La poétesse elle-même nota sur le manuscrit « à chanter d'après la mélodie « Di zun iz fargangen» de M. Gebirtig ».

Dans sa «Di zun iz fargangen », Gebirtig chante le rêve des années heureuses, d'insouciante jeunesse… Le réveil est amer : le soleil est couché et le poète, est seul, découragé et vieux…
De la même manière, la jeune poète de Černivici rêve de donner du courage à son bien-aimé en le berçant dans ses bras ; mais au réveil, il y a seulement horreur, vide et douleur…

Le vieux Mordechai de Cracovie et la jeune Selma de Cernovici moururent tous les deux en 1942, à peu de mois l'un de l'autre, écrasés par la fureur nazie…



Moi, dit Lucien l'âne, j'aime beaucoup cette jeune personne... Elle est entrée – par effraction – dans mon cœur d'âne. Elle n'en sortira plus. Dans le fond, elle me rappelle les jeunes filles, les jeunes femmes que j'ai croisées tout au long de mon long chemin. L'ennui, vois-tu Marco Valdo M.I. mon ami, c'était que j'étais un âne... à leurs yeux. Sans doute, si elles avaient su...


Sans doute, Lucien l'âne mon ami, pas sûr ! Mais peut-être, certainement ! Car, Lucien l'âne mon ami, les femmes sont les femmes et il n'y a là aucun mystère. Eussent-elles su qu'elles eussent pu espérer ta, comment dire ?, ta réhumanisation ; que tu retrouves, en somme, ta forme originelle... et qu'elles eussent su ce que savait celle qui te donna par inadvertance, inconscience, erreur ou jalousie, le baume qui te fit pousser indûment les oreilles, le poil et le reste... elles eussent sans sourciller pris quelque patience... Ou même, mieux encore, tenté de hâter ta résurrection ithyphallique. Mais voilà, hormis les lettrés, nul ne connaît ton potentiel... Nul ne se souvient qu'Adonis lui-même fit pauvre figure comparé à ta jeune prestance. Quel dommage !


Quel dommage, en effet, dit Lucien l'âne en baissant tristement les oreilles. Et ça fait des milliers d'années que ça dure... Imagine, Marco Valdo M.I. mon ami, ce que je dois ressentir quand elles me grimpent sur le dos, qu'elles me caressent la tête, les oreilles, le museau tout humide... Qu'elles me regardent d'un air si audacieux... et tout le reste... Quel supplice que ce bonheur ! Quel bonheur que ce supplice !


Mais pour en revenir à la chanson, c'est bien une chanson d'amour, mais d'un amour au bout du désespoir, juste avant le grand saut dans le néant. Pour cette jeune poétesse, cette Berceuse Nostalgique, c'est le chant du cygne. Elle essaye de consoler son bien-aimé et de se réconforter elle-même en invoquant la voie des rêves. Une poésie sereine au bord du gouffre. La poésie du bonheur comme viatique face à l'exil imposé par la barbarie nazie.


Pour lors, allons de l'avant, et à notre tour, comme le fait cette jeune fille si aimable, tissons le linceul de ce monde si détestable, si hideux, si meurtrier, si inique et cacochyme.



Heureusement !


Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
BERCEUSE NOSTALGIQUE


Oh, mon aimé, pose
Dans tes mains ta tête
Je te chante une chanson. Écoute bien !
Je te chante la douleur, la mort et la fin ;
Je te chante le bonheur, le rien.

Ferme les yeux, viens
Je vais te bercer ; enfin
Nous rêverons ensemble du bonheur.
Nous referons les mensonges les meilleurs,
Nous nous rêverons tout à l'heure.

Le réveil, ensuite
Mon aimé, c'est l'aube grise -
Ah, plus que jamais, tout est vide -
Oh, puissent les rêves bâtir encore notre bonheur,
Chasser mon épouvantable douleur !

inviata da Marco Valdo M.I. - 5/7/2014 - 15:52




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