Varsavia

Zdecydowałam się wykonać to tłumaczenie, mimo tego że, jak wspomniałam wcześniej w komentarzu, istnieje bardzo dobre tłumaczenie na stronie Antiwarsongs. Moje tłumaczenie nie jest tak znakomite, ale trochę bardziej dosłowne. Chciałam, żeby tłumaczenie tej piosenki zaistniało na LT wraz z komentarzami i odnośnikami do innych źródeł informacji.

Piosenka porusza temat morderstwa dokonanego na Grzegorzu Przemyku w 1983 roku, które odbiło się szerokim echem nie tylko w Polsce. Więcej na ten temat tutaj: Grzegorz Przemyk – Wikipedia, wolna encyklopedia

Piosenka zawiera również krytykę kościoła i jego oficjeli, którzy są postrzegani jako jeszcze jedna władza żądna pieniędzy i wpływów.
"Biały górnik" to papież Jan Paweł II, który w pewnym okresie w czasie II wojny światowej pracował w kamieniołomie. Więcej na temat polskiego papieża: Jan Paweł II – Wikipedia, wolna encyklopedia

Varsavia ou les trahisons des clercs.

Te souviens-tu, Marco Valdo M.I. mon ami, que nous avons promis à Lorenzo, un petit dialogue à propos de la chanson Varsavia que tu as récemment traduite sous le titre Varsovie et à propos de laquelle tu avais fait quelques réflexions en aparté ? Arguant si je ne me trompe qu'il te faudrait du temps pour en dire plus et mettre un peu d'ordre dans ces bribes...

Évidemment que je m'en souviens très bien et si je n'étais pas si fatigué, je le ferais ce soir-même et je m'aperçois d'ailleurs en rentrant que Lorenzo a déjà vendu un peu la mèche... Mais pour bien situer la chose, tout m'est venu de la traduction... enfin, comme j'ai l'habitude de le préciser – et ce n'est pas une précision inutile – ce n'est pas une traduction, mais une version. Je prends toujours cette précaution pour éviter certaines chicanes et aussi, de donner une dimension poétique dans la langue d'arrivée : ici, le français. En quelque sorte, c'est une recréation. Donc, en donnant la version française de Varsovie, durant l'élaboration, il m'a bien fallu aussi essayer de comprendre de quoi cette chanson parlait.

De Varsovie, je présume, dit Lucien l'âne.

C'est l'évidence. Elle raconte un moment de Varsovie, une histoire à Varsovie, une nuit où s'abat sur la ville une pluie effroyable et une répression policière, militaire et politique. Des nuits de ce genre, me dis-je, Varsovie en a connu beaucoup. On est dans une maison ; il y a là un couple : l'un ou l'une veut faire l'amour, l'autre pleure et une voix – homme ou femme – raconte les événements. On a tué le fils ; c'est comme si on tranchait dans l'avenir. Une nuit de coup d'État, une nuit où le pays tout entier bascule.

Jusque là, dit Lucien l'âne en hochant son grand crâne et en balançant ainsi ses oreilles, on pourrait être au Caire, à Tunis, à Berlin, à Paris, à Madrid, Lisbonne, Athènes... En somme, dans presque toutes les villes du monde. Par exemple, Buenos-Aires pourrait très bien convenir aussi ou Santiago ou Shanghai, Pékin, Chicago, Kinshasa, Damas, Stamboul, Ankara ou Moscou... J'arrête mon énumération...

Et c'est exactement ce que voulait l'auteur de la chanson, comme le rappelle Lorenzo dans sa note. Mais tout devient plus complexe par la suite... À cause de cette madone noire et de ce mineur blanc, qui semblent former un couple... Et c'en est un, d'ailleurs. Je cite :



Comme Lorenzo a déjà, comme je l'ai dit, vendu la mèche, je vais directement au fait : il s'agit de la Vierge noire de Czestochowa et son plus ardent admirateur, le mineur blanc, alias Jean Paul II, lui aussi polonais et fervent idolâtre de la Vierge."Totus tuus", tout à toi, telle était sa devise. C'était évident pour moi, mais il vaut mieux préciser les choses pour la suite... et la compréhension de la chanson. Certes, elle a dénoncé un coup d'État militaro-politique (en l'occurrence, celui de Jaruzelsky, opéré sur ordre de Moscou) et donc, la trahison des communistes polonais face au rêve de société égalitaire qu'ils avaient promis aux gens, spécialement aux pauvres. Mais la chanson dénonce immédiatement l’autre grande trahison, celle de Woytila et de son parti... je veux dire de son Église. Lui aussi avait promis aux pauvres gens... Mais il n'était pourfendeur du communisme (l'église concurrente, instrumentée par et pour d'autres puissants, soit dit en passant) que pour appuyer le parti des riches et des puissants du monde. On retrouve là le vrai rôle de l'Église dans la Guerre de Cent Mille Ans : mener le troupeau des pauvres pour le plus grand profit des riches... Ce qui est encore vrai aujourd'hui. Et, c'est ce qui s'est passé en Pologne et les pauvres gens de Pologne connaissent maintenant le prix de cette trahison et en sauront encore plus demain.


En fait, il me semble à présent que c'est un peu la même chose que racontait la chanson que tu avais écrite à propos des événements de Berlin quelques années plus tard, quand ils ont fait tomber le mur... où tu disais :
« L'Autre Côté du Mur n'a rien d'un « Sunny side of the street ».
 
et



Et tu pourrais ajouter, mais là c'est encore une autre église, mais la même histoire : Regardez ce qu'ils font aux Grecs... Enfin, pour conclure très provisoirement... en ce qui concerne la chanson Varsavia, elle renvoie dos à dos les deux églises (la catholique et la communiste) pour cause de trahison des clercs, en quelque sorte et c'est là le fait essentiel.



Nous, nous qui ne sommes pas chrétiens, nous qui sommes des bêtes de somme – traduction française de notre devise que nous devons aux paysans pauvres de Lucanie qui disaient à Carlo Levi : « Noi, non siamo cristiani, siamo somari », nous essayerons de ne pas trahir et de ne pas tromper... Alors, reprenons notre tâche essentielle qui est de tisser, tels des Canuts modernes, le linceul de ce vieux monde passéiste, clérical, brutal, violent, traître, menteur et cacochyme.

Heureusement !

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane

Varsavia, o il tradimento dei clerici
Traduzione (non eccelsa) di Lorenzo Masetti del dialogo tra Marco Valdo M.I. e Lucien l'asino

Ti ricordi, Marco Valdo M.I. amico mio, che avevamo promesso a Lorenzo un piccolo dialogo a proposito della canzone “Varsavia” che di recente hai tradotto e sulla quale avevi fatto qualche riflessione in privato? Dicevi se non erro che ti ci voleva del tempo per mettere un po' d'ordine in queste riflessioni...

Certo che me ne ricordo bene e se non fossi stato così stanco l'avrei fatto la sera stessa. anzi m'accorgo ora che Lorenzo s'è già fatto sfuggire qualcosa... Comunque per inquadrare meglio il commento, ti dirò che tutto è partito dalla traduzione. Come non manco mai di precisare – e non è una precisazione inutile – la mia non è una traduzione, ma una versione. Prendo sempre questa precauzione per evitare certe curve difficili e per cercare anche di dare una dimensione poetica nella lingua d'arrivo, in questo caso il francese. In qualche modo, si tratta di ri-creare il testo originale. Quindi, preparando la versione francese di “Varsavia”, mi sono sforzato di capire bene di cosa parlasse la canzone.

Di Varsavia, presumo, disse Lucien l'asino.

Evidentemente. Racconta un momento di Varsavia, una storia di Varsavia, di una notte in cui si abbatte sulla città una pioggia spaventosa e una repressione poliziesca, militare e politica. Di notti del genere, mi dico, Varsavia ne ha conosciute parecchie. Siamo in una casa; c'è una coppia: l'uno o l'altra vuole far l'amore, l'altro piange e una voce – di uomo o di donna – racconta cos'è successo. Hanno ucciso un ragazzo; è come se avessero troncato il futuro. Una notte di colpo di stato, una notte in cui il paese intero è in subbuglio.

Fin qui, dice Lucien l'asino scuotendo la grande testa ed anche le orecchie, potremmo essere al Cairo, a Tunisi, a Berlino, a Parigi, a Madrid, Lisbona, Atene... insomma praticamente in tutte le città del mondo. Per esempio, Buenos Aires potrebbe andare benissimo ma anche Santiago o Shangai, Pechino, Chicago, Kinshasa, Damasco, Istanbul, Ankara o Mosca... mi fermo qui con questa lista...

E questo è precisamente ciò che voleva l'autore della canzone (“Così ho eliminato dal titolo ogni riferimento temporale perché il messaggio che intende trasmettere la canzone è a-temporale, non localistico, esteso, anzi, al mondo intero.”). Ma nel seguito della canzone tutto diventa più complesso... per via di questa madonna nera e di questo minatore bianco che sembrano formare una coppia. E d'altra parte si tratta proprio una coppia. Cito:



Siccome Lorenzo, come ti dicevo, ha già svelato in anteprima il segreto, vado direttamente al sodo: si tratta della Vergine nera di Czestochowa e del suo più ardente amminatore, il minatore bianco, alias Giovanni Paolo II, anch'egli polacco e fervente idolatra della Vergine. “Totus tuus”, tutto tuo, era il suo motto. Per me era evidente ma è sempre meglio precisarlo per seguire quel che voglio dire, e interpretare la canzone.



Certo, la canzone di Bertoli denuncia un colpo di stato militare-politico (nello specifico quello di Jaruzelsky su ordine di Mosca) e pertanto, il tradimento da parte dei comunisti polacchi del sogno di società egualitaria che avevano promesso al popolo, e in particolar modo ai poveri. Ma la canzone denuncia immediatamente dopo l'altro grande tradimento, quello di Woytila e del suo partito... volevo dire della sua Chiesa. Anche lui aveva promesso alla povera gente... Ma non si era proclamato distruttore del comunismo (la chiesa concorrente strumentalizzata da e per altri potenti, sia detto en passant) altro che per appoggiare il partito dei ricchi e dei potenti. Ritroviamo qui il vero ruolo della Chiesa nella Guerra dei Centomila Anni: guidare e tenere a bada il gregge dei poveri per il più grande profitto dei ricchi... e questo è vero ancora oggi. Ed è quello che è successo in Polonia e la povera gente in Polonia paga ancora il prezzo di questo tradimento e ne sapranno ancora più domani.



In effetti, mi sembra che è un po' la stessa cosa che raccontava la canzone che avevi scritto a proposito dei fatti di Berlino di qualche anno dopo, quando hanno fatto cadere il muro... dove dicevi:



ed anche



E potresti anche aggiungere, ma questa è ancora un'altra chiesa, ma sempre la stessa storia: Guardate quel che fanno ai greci... E finalmente, per concludere molto provvisoriamente, la canzone spartisce equamente i torti tra le due chiese (la cattolica e la comunista) a causa del tradimento dei clerici, e questo è il fatto essenziale.

Quanto a noi, noi che non siamo cristiani, siamo somari, tenteremo di non tradire e di non cadere in errore... riprendiamo allora il nostro compito essenziale che è quello di tessere, come dei moderni Canuts, il sudario di questo vecchio mondo retrivo, clericale, brutale, violento, traditore, menzognero e malato.

Così parlarono Marco Valdo M.I. e Lucien l'âne.

Une immense symphonie

Tout d'abord, merci pour les remerciements... Enfin, c'est dit et une fois pour toutes...
Cependant ici, dans les Chansons contre la Guerre, on devrait éviter de se remercier tous l'un l'autre, car on n'en finirait pas. Et puis, étant tous logés à la même enseigne, celle du bénévolat et de la gratuité, nous ne sommes pas venus pour recueillir des lauriers, mais bien au contraire pour apporter notre pierre (évidemment, ni celle sur laquelle certains bâtissent des églises, ni cette autre pierre de touche...) à la maison commune des CCG. De plus, on ne contribue aux CCG que volontairement et si ce n'est pour notre bon plaisir, pourquoi le ferait-on ? Par « militantisme » ? J'entends déjà les hurlements de rire de Riccardo et je perçois ses ruminations sous-jacentes... Et pourtant, si ??? Si quand même, c'était le cas... Qu'on soit là pour assumer un destin, pour assurer un minimum de décence à l'humaine nation, pour tisser le linceul de ce vieux monde, à tous égards indigne et insupportable...

Assurément,dit Lucien l'âne en balançant la tête et en agitant la queue pour marquer le sérieux de son approbation. Assurément, nous ne sommes pas là pour la gloriole et moins encore pour le pognon. Pourtant, je sais qu'on te pose souvent la question , si, si, à toi, Marco Valdo M.I. mon ami, combien on te paye, combien tu gagnes... etc. Et je sais aussi que ta réponse les plonge dans la perplexité... Pour rien, pour rien ? Encore une chance qu'il n'y ait plus l'URSS, ils y verraient la main et les roubles de Moscou.

Ce coup-là, ils me l'ont déjà fait et plusieurs fois... Tu sais, la ridicule histoire de la main de Moscou dans la culotte de ma sœur... Agent de ceci, agent de cela... S'il y avait des Martiens, ils me verraient bien agent de Marsx. Mais il y a sans doute aucun des raisons à cette pratique, à cet engagement auprès des Chansons contre la Guerre. Je vais te dire comment j'y suis venu... Je cherchais un lieu où il y aurait des gens décents et capables d'assumer leur liberté et celle des autres... J'ai testé les Chansons contre la Guerre et comme tu le vois, tu le sais et tu le vis : d'une certaine manière, nous en faisons partie.

Enfin, si les autres le veulent bien et apparemment, jusqu'ici, ils nous acceptent. Nous verrons bien la suite, dit Lucien l'âne en souriant de toutes ses dents. Et puis, tout le monde sait ou devine que Marco Valdo M.I., ni Lucien l'âne ne sont des personnes physiques, bien qu'ils existent plus sûrement que certains mythes qui ravagent la terre entière. Et... et le personnage duquel nous tenons notre existence pourra et devra – par la force des choses – disparaître demain (à moins que ce ne soit aujourd'hui encore... là, tout de suite...).

Halte ! Laissons-le vivre encore un peu ! Pour le reste, je t'accorde volontiers que toi et moi, c'est-à-dire Marco Valdo M.I. et Lucien l'âne, sont de pures créations, mais toi, Lucien l'âne, tu vis depuis si longtemps. Certes, tu vis par l'écriture...

Mais je ne suis pas le seul... à vivre par les écritures ou par la littérature. On est des millions... Par exemple, Lazarillo, Sancho, Zorro, Madame Bovary, Bolkonski, Oblomov, Oskar le Blechtrommel, Tristram, Julien Sorel, le fidèle berger... Que sais-je ? L'homme qui marchait sur l'eau ?

Ne te fâche pas et laisse-moi finir. Donc, toi, Lucien l'âne, tu vis dans et par l'écriture depuis des milliers d'années et sans doute, as-tu été conçu bien avant ces temps-là dans la brume des récits des veilles de Cro-Magnon.

C'est l'évidence-même... J'ai porté Cro-Magnon, sa femme et ses enfants et tout leur fourbi sur mon dos que tu vois là... par parenthèse, votre ancêtre Cro-Magnon était un homme fort cultivé.

Certes, il n'y a qu'à voir Lascaux et Altamira; ce sont les origines de l'Europe. Et puis, pour en revenir à mon propos, j'ai tendance à considérer l'ensemble des CCG comme une création commune ou collective, comme on voudra. Je ne remercie donc plus des remerciements... mais par contre, j'ai plaisir à répondre à certaines interpellations – même indirectes. Je ne sais si tu connais les gars qui écrivent sous le nom de Wu Ming et entendent ainsi mener une création collective... Et bien, j'ai comme l'impression, le sentiment et pour être plus net, la certitude que les Chansons contre la Guerre peuvent et doivent être considérées comme un immense roman en chansons ou une immense chanson. Bref, une création en devenir où se mêlent les musiques, les écrits, les chants, les paroles, les images, les sons... une immense symphonie. Avec des milliers de créateurs...

Une symphonie, dit Lucien l'âne raidissant l'échine et dressant ses noires oreilles d'âne, lesquelles comparées aux oreilles humaines sont gigantesques, dans un immense éclat de rire. J'imagine soudain un orchestre symphonique où chaque musicien se mettrait à remercier ses partenaires... Quelle cacophonie... Pire même, ils ne joueraient plus.

Évidemment, c'est bien pour ça que je pense que nous devons nous concentrer sur notre tache... Maintenant, dit Marco Valdo M.I., je voudrais remettre au centre du débat cette découverte poétique qu'est la Guerre de Cent Mille Ans, qui fonctionne comme un phare dans la nuit d'hiver au large d'un cap breton. Si par une nuit d'hiver, un voyageur... (en italien : Se una notte d'inverno un viaggiatore), si tu vois l'allusion...

Bien sûr et il faut insister sur ce point essentiel : sans les Chansons contre la Guerre, elle n'aurait sans doute jamais vu le jour, cette Guerre de Cent Mille Ans ; ni elle, ni les plus de trois cents chansons que tu as écrites, ni celles que j'ai écrites, ni les milliers de traductions... Sans les Chansons contre la Guerre... Tout cela n'existerait tout simplement pas. Alors, cessons de nous congratuler et tissons en bons canuts le linceul de ce vieux monde terne, insipide, infantile, capricieux, avide, ambitieux, avare, absurde et cacochyme.

Heureusement !

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane