Il bombarolo
Fabrizio De AndréOriginale | Versione francese di Riccardo Venturi e Joëlle Iannicelli |
IL BOMBAROLO Chi va dicendo in giro che odio il mio lavoro non sa con quanto amore mi dedico al tritolo, è quasi indipendente ancora poche ore poi gli darò la voce il detonatore. Il mio Pinocchio fragile parente artigianale di ordigni costruiti su scala industriale di me non farà mai un cavaliere del lavoro, io son d'un'altra razza, son bombarolo. Nel scendere le scale ci metto più attenzione, sarebbe imperdonabile giustiziarmi sul portone proprio nel giorno in cui la decisione è mia sulla condanna a morte o l'amnistia. Per strada tante facce non hanno un bel colore, qui chi non terrorizza si ammala di terrore, c'è chi aspetta la pioggia per non piangere da solo, io son d'un altro avviso, son bombarolo. Intellettuali d'oggi idioti di domani ridatemi il cervello che basta alle mie mani, profeti molto acrobati della rivoluzione oggi farò da me senza lezione. Vi scoverò i nemici per voi così distanti e dopo averli uccisi sarò fra i latitanti ma finché li cerco io i latitanti sono loro, ho scelto un'altra scuola, son bombarolo. Potere troppe volte delegato ad altre mani, sganciato e restituitoci dai tuoi aeroplani, io vengo a restituirti un po' del tuo terrore del tuo disordine del tuo rumore. Così pensava forte un trentenne disperato, se non del tutto giusto quasi niente sbagliato, cercando il luogo idoneo adatto al suo tritolo, insomma il posto degno d'un bombarolo. C'è chi lo vide ridere davanti al Parlamento aspettando l'esplosione che provasse il suo talento, c'è chi lo vide piangere un torrente di vocali vedendo esplodere un chiosco di giornali. Ma ciò che lo ferì profondamente nell'orgoglio fu l'immagine di lei che si sporgeva da ogni foglio lontana dal ridicolo in cui lo lasciò solo, ma in prima pagina col bombarolo. | LE DYNAMITEUR Ceux qui dis’nt à la ronde que j’ déteste mon boulot Sav’nt pas l’amour que j’y mets, en maniant mon explosif. C’est presque indépendant, encore quelques heures, Je vais lui donner sa voix, le détonateur. Ma fragile p’tite boule, parent artisanal D’ engins faits en série industrielle Ne f’ra jamais de moi un chevalier du travail, Moi, je suis d’autres souches, j’suis dynamiteur. Il me faut être bien plus attentif par les escaliers, Je ne veux pas me condamner à mort à l’entrée Juste le jour où la décision m’est réservée Sur la sentence de mort ou l’amnistie. Dans la rue, tant de gens n’ont pas bonne mine, Ici on terrorise, ou on attrape la terreur Il y a ceux qui attendent la pluie pour ne pas pleurer tous seuls, Moi, j’suis pas du même avis, j’suis dynamiteur. Vous, les intellos d’aujourd’hui, les idiots de demain, Rendez-moi la raison qui suffit à mes mains, Prophètes très acrobates de la révolution, J’ fais tout tout seul aujourd’hui, sans leçons. J’ vais débusquer vos ennemis, pour vous si distants, Et lorsque je les aurai tués j’vais prendre la fuite Mais tant que c’est moi qui les cherche, les fuyards, ce sont eux, J’ai choisi une autre école, j’suis dynamiteur. Pouvoir, qui es délégué trop de fois à d’autres mains, Qu’on lâche et qu’on nous rend par tes avions, Je viens te rendre un morceau de ta terreur, De ton bruit, de ton désordre. Ainsi pensait à voix haute un trentenaire sans espoir, (Et si tout n’était pas juste, presque rien n’était faux), En cherchant l’endroit le plus approprié pour sa bombe, C’est à dire l’endroit digne pour un dynamiteur. Il y a ceux qui l’ont vu rire devant l’Assemblée Nationale En attendant l’explosion qui témoigne de son talent, Il y a ceux qui l’ont vu crier des torrrents de voyelles, En voyant sauter un kiosque à journaux. Mais ce qui a frappé rudement son orgueil C’est bien son image à Elle qui perçait de chaque feuille, Loin du ridicule où elle l’a laissé seul, Mais sur la première page avec le dynamiteur. |