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Pier Paolo Pasolini: La recessione

GLI EXTRA DELLE CCG / AWS EXTRAS / LES EXTRAS DES CCG
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Version française – LA RÉCESSION – Marco Valdo M.I. – 2020

LA RECESSIONE

Vedremo calzoni coi rattoppi; tramonti rossi su borghi vuoti di motori e pieni di giovani straccioni tornati da Torino o dalla Germania.

I vecchi saranno padroni dei loro muretti come di poltrone di senatori; i bambini sapranno che la minestra è poca, e quanto vale un pezzo di pane.

La sera sarà nera come la fine del mondo, di notte si sentiranno solo i grilli o i tuoni; e forse, forse, qualche giovane (uno dei pochi giovani buoni tornati al nido)

tirerà fuori un mandolino. L’aria saprà di stracci bagnati. Tutto sarà lontano. Treni e corriere passeranno di tanto in tanto come in un sonno.

Le città grandi come mondi saranno piene di gente che va a piedi, coi vestiti grigi e dentro gli occhi una domanda, una domanda che è,

magari, di un po’ di soldi, di un piccolo aiuto, e invece è solo di amore. Gli antichi palazzi saranno come montagne di pietra, soli e chiusi, com’erano una volta.

Le piccole fabbriche sul più bello di un prato verde, nella curva di un fiume, nel cuore di un vecchio bosco di querce, crolleranno

un poco per sera, muretto per muretto, lamiera per lamiera. I banditi (i giovani tornati a casa dal mondo così diversi da come erano partiti)

avranno i visi di una volta, coi capelli corti e gli occhi di loro madre, pieni del nero delle notti di luna - e saranno armati solo di un coltello.

Lo zoccolo del cavallo toccherà la terra, leggero come una farfalla, e ricorderà ciò che è stato, in silenzio, il mondo e ciò che sarà.
LA RÉCESSION

Nous reverrons des pantalons rapiécés,
Des crépuscules rouges sur les chemins
Des villages de leurs autos vidés,
Assiégés de pauvres rentrés
D’Allemagne ou de Turin.
Les vieux resteront maîtres
De leurs murs et de leurs sièges de sénateurs.
Les enfants sauront que la soupe est rare
Et ce que signifie un morceau de pain sans beurre.
La nuit sera plus noire que la fin du monde,
La nuit, nous entendrons les grillons ou le tonnerre.
Et un jeune, peut-être revenu d’une mine,
De retour au bercail, sortira une mandoline.
L’air aura un goût de loques trempées,
Tout sera loin. Dans les fumées,
Des trains et des bus passeront
Parfois comme dans un rêve
Et des villes grandes comme des mondes
Se rempliront de gens qui se promèneront
En vêtements gris
Et ils auront
Dans leurs yeux aigris
Une question qui ne porte pas sur l’argent,
Mais seulement, seulement
Sur l’amour, sur l’amour,
Uniquement l’amour.
Les petites usines sur la plus belle partie
De vertes prairies,
Dans un coude de la rivière,
Au cœur d’une vieille chênaie,
S’effondreront peu à peu à la soirée :
Mur par mur, pierre après pierre,
Feuille tôlée par feuille tôlée.
Et les vieux bâtiments
Seront des montagnes de pierre,
Seuls et clos comme ils étaient avant.
Le soir sera plus noir que la fin du monde
Et la nuit, nous entendrons les grillons grésillant
Ou le tonnerre qui gronde.
L’air aura un goût de loques trempées,
Tout sera loin. Dans les fumées,
Des trains et des bus passeront
Parfois comme dans un rêve.
Les bandits auront leur vieux front
Avec leurs cheveux courts sur la nuque
Et les yeux de leur mère
Pleins du noir des nuits de lune
Et ils seront armés d’une seule lame.
Le sabot du cheval touchera la terre
De la démarche légère
Du papillon et rappellera
Ce que le monde
A été, en silence, le monde
Et pressentira ce qui sera.


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