La complainte de Michelin
La CantaranaOriginale | Traduzione italiana dalla raccolta intitolata “Je suis parti... |
LA COMPLAINTE DE MICHELIN Je suis parti un matin de notre voisinage par le Val Saint-Martin faire un petit voyage des soldat bien armés au service du roi m’ont pris au Pomaret un samedi au soir Il m’ont mené soudain avec exactitude à la Pérouse enfin devant un certain juge là ils m’ont examiné et dépouillé aussitôt exactement fouillé et mis dans le cachot Là je ne fus assisté d’aucune nourriture mon corps en frémissait à la rude froidure j’étais abandonné des parents des amis et tout environné de cruels ennemis Les enfants le matin venaient devant ma porte me disant Michelin dites de quelle sorte comment vous portez-vous avez-vous bien dormi nous avons vu le loup ne vous a-t-il point pris Quelques-uns me portaient des raisons déshonnêtes les autres me disaient la chanson de l’Assiette ne chantez-vous plus avec votre violon chantez vous gagnerez deux ou trois picaillons Quand les archers venaient pour ouvrir cette porte à peine qu’on pouvait se défendre à la force du peuple qui venait pour se moquer de moi en feignant de venir seulement pour me voir S’il se faisait chrétien il se disaient l’un l’autre on lui ferait du bien mais il n’est pas des nôtres depuis qu’il ne veut pas changer de religion on va le laisser là périr dans la prison Que peut-il avoir fait ce pauvre misérable pour être renfermé dans ce lieu déplorable un autre lui disait c’est pour avoir vendu des livres des Barbets qui étaient défendus Dites mois sans mentir que croyez-vous qu’on lui fasse on va le fair’ mourir il n’aura point de grâce s’il renonce à Calvin et à sa religion on coupera chemin à sa condamnation Croyez vous que cela le tire hors des affaires oui car il y aura des prêtres ou des pères qui pour lui supplieront en écrivant au roi cela le tirera hors de ce désespoir Et moi qui écoutais cet’ fausse canaille mon corps en frémissait beaucoup dessur la paille leur discours m’apportaient des horribles frayeurs j’en étais pénétré de trouble jusqu’au coeur Les soucis le chagrins la douleur la faiblesse de mon corps affaibli se rendaient déjà maîtres j’étais si accablé sur leur mauvais désir enfin je tomberai plutôt de périr Mon corps était abattu ma force évanouie hélas je n’étais plus qu’un petit peu en vie mon corps encore vivant résiste aux tentations me disant dans ce temps qu’il nous faut tenir bon Dans de telles occasions l’Eternelle nous appelle pour voir si nous serons pour Lui ferm’s et fidèles qui espère en Dieu vivant jamais ne périra j’espérerai en Lui il me délivrera Dans mon coeur je disais faut-il qu’en cette vie je sois abandonné de toute ma patrie y a-t-il pas plus un d’aucune religion qui veuille avoir pour moi aucune compassion A force de gémir parmi ces infidèles on me vient secourir de quelque bagatelle on m’apporta de l’eau avec un peu de pain me disant Michelin avez-vous beaucoup faim Moi j’étais accablé et rempli de froidure je n’pouvais avaler ni prendre nourriture j’ai bu un peu de l’eau et j’ai laisse le pain ne le pouvant manger par excès du chagrin Quelque brave chrétien par dedans cette race prit pourtant à la fin pitié de ma disgrâce on me porte un bouillon pour en tremper mon pain dans la même occasion un plein verre de vin Quelqu’autre habitant ayant vu ma traverse me fit encore présent d’une vieille couverte pour en couvrir mes pieds que j’avais amortis du bien j’aurais gelé dans ce cachot maudit J’avais encore préservé mes boutons de chemise qu’on n’avait pas trouvés dans leur mauvaises prise je les ai envoyés comme ils étaient d’argent pour me faire apporter quelque soulagement L’on m’a porté d’abord à manger et à boire et j’ai repris aussitôt mon esprit et ma mémoire je me reconsolai dans mon affliction alors j’ai composé deux couplets de chanson Croyant avoir mis fin à mon inquiétude mais mon tourment soudain revient encore plus rude on me vient suborner plus fort qu’auparavant pour me faire amener dans un lieu plus méchant Le même lendemain on me fit comparaître devant le châtelain en présence de prêtres l’on me dit croyez-moi mon très cher Michelin venez à notre loi ceci ne sera rien Car si vous ne quittez votre loi hérétique on va vous châtier à rigueur de justice votre corps périra dedans une prison et l’on vous confisquera toute votre maison Ma maison est au ciel je n’ai rien sur la terre que des ennemis cruels qui m’ viennent faire la guerre et quand j’aurais perdu mon corps et tout mon bien mon âme devant Dieu ne perdra jamais rien Alors j’ai rebuté leur discours leur langage ils ne m’ont pas voulu écouter davantage de me catholiser que l’on m’en parle plus j’aime mieux endurer tant qu’il plaira au bon Dieu L’on me fit tout d’abord è Pignerol conduire pour affliger mon corps et vouloir me détruire dans un cachot affreux j’ai été renfermé avec des malheureux qui étaient enchaînés Je fus à Pignerol sans manger et sans boire enfermé aussitôt dans une prison noire me voici sans argent sans secours sans moyens sans aucun aliment pour me faire aucun bien J’étais pour défaillir dans ce lieu de misère lorsque je vois venir ma femme avec mon frère menez me secourir par la grâce de Dieu ou bien j’irai finir mes jours en ce lieu Ce fut un vendredi que j’ai eu l’avantage et le dimanche aussi dans le même esclavage mon frère et mon beau-fils me venaient soulager mais ce geôlier maudit leur refusa d’entrer Ah que je fus accablé d’entendre ces nouvelles de ne pouvoir parler à mes parents fidèles qui vienn’nt par compassion et pour me consoler pour ma consolation il m’a fallu pleurer Mon tourment augmentait tous le jours davantage quand ma femme venait faire ce voyage sans pouvoir me parler ni seulement me voir cela me fit tomber dans un grand désespoir Dans mon affliction je tombais en défaillance j’ai perdu la raison et la reconnaissance me promenant d’abord je tombai de mon long on me leva pour mort du fond de ma prison Quelque jour précédent on me dit au plus vite n’êtes-vous pas content de vivre en catholique vous nous l’avez promis un de ces jours passés il vous faut faire ainsi pour être délivré Monsieur je n’entends rien de ce que vous dites on me répond soudain vous faites l’hypocrite pourtant si vous voulez sortir de la prison il vous faut profiter de cette occasion J’ai pensé dans mon coeur un peu de patience nous aurons du Seigneur secours et assistance quand il plaira au bon Dieu nous aurons le moyen de sortir de ce lieu sans suivre leur dessein Puis un heureux matin j’entendis un langage qui me dit Michelin voici qu’on vous dégage j’étais pas endormi J’ai répondu d’abord lui disant me voici et l’on m’a mis dehors Rendons grâce au Seigneur dans sa toute-puissance qui m’a comblé d’ l’honneur de souffrir en patience que ceux qui auront usé pour moi de charité Dieu les fasse jouir de sa félicité | LAMENTO DI MICHELIN Sono partito un mattino dal nostro vicinato per fare un giro nella Val San Martino dei soldati ben armati al servizio del re mi hanno preso a Pomaretto un sabato sera Mi hanno condotto d’improvviso con sollecitudine a Perosa infine davanti a un certo giudice là mi hanno esaminato e subito spogliato attentamente perquisito e imprigionato Non mi fu concesso cibo alcuno il mio corpo tremava per il gran freddo mi trovavo abbandonato senza parenti né amici con tutto intorno crudeli nemici I bambini al mattino venivano davanti alla mia porta dicendomi “Michelin dite, in che maniera, come va? avete dormito bene? abbiamo visto il lupo! non vi ha mica preso?” Chi mi faceva dei discorsi infami chi mi diceva “e la canzone dell’Assietta? non la cantate più con il vostro violino? cantate, vi guadagnerete un po’ di quattrini” Quando gli arcieri venivano ad aprire questa porta a fatica riuscivano a farsi strada tanta era la gente che veniva a deridermi fingendo di venire soltanto per vedermi “Se si facesse cattolico - si dicevano l’un l’altro - sarebbe salvo ma non è dei nostri visto che non vuole cambiare religione che resti là a perire in quella prigione” “Che può aver fatto quel povero miserabile per essere rinchiuso in quel luogo di sofferenza ?” Un altro gli diceva “è per aver venduto dei libri dei “Barbetti” libri proibiti” “Ditemi la verità cosa pensate che gli faranno?” “lo faranno morire non otterrà la grazia solo se rinuncia a Calvino e alla sua religione si potrà sospendere la condanna” “Credete che così potrà mettersi in salvo?” “Si, perché ci saranno dei preti o dei frati che intercederanno per lui scrivendo al re così potrà risollevarsi dalla sua disperazione” E io ascoltavo quell’infame canaglia e il mio corpo tremava tutto disteso sulla paglia i loro discorsi mi arrecavano paure orribili ne ero turbato fin nel profondo del cuore Le pene, gli affanni il dolore, la debolezza erano ormai padroni del mio corpo affaticato ero così abbattuto che avrei finito per cedere alla loro malvagia richiesta pur di non perire Il mio corpo era stremato le mie forze svanite ahimè, mi restava solo più un filo di vita ma il mio corpo ancora vitale resiste alle tentazioni dicendomi che per l’intanto devo tenere duro. In circostanze simili l’Eterno ci chiama per vedere se siamo per Lui forti e fedeli chi ha fede nel Dio vivente giammai perirà io spererò in Lui Egli mi libererà In cuor mio dicevo “E’ mai possibile che in questa vita io sia abbandonato da tutti? non c’è dunque più nessuno di qualche religione che provi per me un po’ di compassione?” A forza di gemere fra questi infedeli mi portarono per confortarmi qualche cosetta: dell’acqua con un po’ di pane dicendomi “Michelin, avete una gran fame?” Io ero prostrato e pieno di freddo non riuscivo a deglutire né a prendere cibo ho bevuto un po’ d’acqua e ho lasciato lì il pane non potendo mangiare per il troppo dolore Ma qualche bravo cristiano tra quella canaglia provò infine pietà per le mie condizioni mi portarono del brodo dove inzuppare il pane e nella stessa occasione un bicchiere pieno di vino Qualcun altro del posto che aveva visto le mie sventure mi offerse inoltre una vecchia coperta per ripararmi i piedi che erano intorpiditi altrimenti sarei congelato in quel dannato carcere Avevo ancora conservato i bottoni della mia camicia che non avevano trovato all’atto della malvagia cattura li ho consegnati visto che erano d’argento per procurarmi un po’ di sollievo Mi hanno portato sull’istante da mangiare e da bere e subito ho ripreso animo e memoria mi sono consolato dalla mia afflizione e allora ho composto due strofe della mia canzone Credevo di aver messo fine alla mia inquietudine ma a un tratto i miei tormenti ritornano ancora più crudeli perché si riprende a ricattarmi ancora più di prima e vengo condotto in un posto peggiore L’indomani stesso dovetti comparire davanti al castellano in presenza di preti mi dicono “Credete a me caro Michelin accettate la nostra legge e non vi succederà più niente Perché se non rinunciate all’eresia sarete punito a rigor di legge il vostro corpo perirà in una prigione e tutte le vostre proprietà saranno confiscate” “La mia casa è in cielo non ho niente sulla terra se non nemici crudeli che mi fanno la guerra e quand’anche perdessi il mio corpo e tutto ciò che possiedo la mia anima di fronte a Dio non perderà mai nulla” Allora ho respinto i loro discorsi, le loro parole ed essi non hanno voluto sentire altro “Che non mi si chieda più di diventare cattolico preferisco tener duro fino a quando il buon Dio mi darà forza” Mi si fece per prima cosa condurre a Pinerolo per infliggermi altre sofferenze in modo da distruggermi in una prigione spaventosa sono stato rinchiuso con degli sventurati legati alla catena Rimasi a Pinerolo senza mangiare e senza bere subito rinchiuso in una cella oscura eccomi senza denaro senza aiuto, senza mezzi senza cibo alcuno per sostenermi Stavo per venire meno in questo luogo di sventura quando vedo arrivare mia moglie con mio fratello venite a soccorrermi per la grazia di Dio! se no finirò i miei giorni in questo luogo Fu un venerdì che ebbi questa fortuna e la domenica quand’ero sempre in prigionia mio fratello e mio genero vennero per portarmi sollievo ma quel dannato carceriere non li lasciò entrare Oh, come rimasi abbattuto sentendo queste notizie! Non poter parlare ai miei fedeli parenti che vengono mossi a compassione per consolarmi! Trovai sfogo soltanto nel pianto Il mio tormento cresceva ogni giorno di più mia moglie che veniva a trovarmi faceva quel viaggio senza potermi parlare senza nemmeno riuscire a vedermi la cosa mi fece cadere in una profonda disperazione Nella mia afflizione mi colse uno svenimento persi la ragione e i sensi mentre camminavo, d’improvviso caddi lungo disteso mi rialzarono per morto dal fondo della mia prigione Qualche giorno prima mi avevano detto sbrigativamente “Non siete contento di vivere da cattolico come avete promesso nei giorni scorsi? Dovete fare così per essere liberato” “Signore, non capisco cosa stiate dicendo!” Mi rispondono di scatto “Non fate l’ipocrita ! Pure, se volete uscire di prigione vi conviene approfittare di questa occasione” Ho pensato in cuor mio “Un po’ di pazienza! Avremo dal Signore soccorso e assistenza Quando piacerà al buon Dio troveremo il modo per uscire di qui senza piegarsi ai loro desideri” Poi, una bella mattina sentii una voce che mi diceva “Michelin, vi liberiamo!” Non stavo dormendo e ho risposto subito “Eccomi!” e mi hanno messo in libertà Rendiamo grazie al Signore che nella sua onnipotenza mi ha colmato dell’onore di soffrire con pazienza e coloro che avranno usato verso di me carità Che Dio li faccia godere della Sua felicità |