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La Pâtisserie d'Orel-Oriol

Marco Valdo M.I.
Lingua: Francese



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La Pâtisserie d'Orel-Oriol

Canzone leviane – La Pâtisserie d'Orel-Oriol – Marco Valdo M.I. – 2009
Cycle du Cahier ligné – 3.

La Pâtisserie d'Orel-Oriol est la troisième canzone du cycle du Cahier ligné.


Un sogno, un vero pasticcio di provincia russo-italiane. Un incubo culturale... avec des relents de bureaucratie, d'huîtres, de varechs, de starlettes pulpeuses montrant leurs lèvres et leur langue, de foule mondaine se pressant dans un salon, de fausse culture imposée par des amateurs de folklore...
Attaque directe contre la mondanité et la culture de salon où les vernissages, les cocktails, les news télévisées et les articulets de presse tiennent lieu de qualités.
On songe au Bergman de « La flûte enchantée » et à sa peinture au vitriol de cette province suédoise qui se joue une mascarade culturelle, pour faire comme si, pour être moderne... ou alors aux Marx et à l'immense bric-à-brac qui peuple leurs films.

Une charge contre la confusion que certains entretiennent entre l'art et le commerce, qui réduisent la création à un concept de marquetingue, qui prennent ou font prendre l'honnête artisanat , qui n'en demande pas tant pour du grand œuvre artistique aux seules fins de vendre et d'abuser une clientèle ainsi grugée. Et tout ça est noyé dans les bulles...

Et pendant ce temps-là, les cinéastes attendent un impossible secours en grignotant des gimblettes.

Ainsi Parlait Marco Valdo M.I.
Un Anglais ou un Ecossais,
Homme de mer avec une odeur de salure
D’huîtres et d’algues.
Sur les marchepieds du train
Lançant de la vapeur joyeuse à la gare d’Orel-Oriol.
C’est un songe, une victoire sur l’obscurité
Entre l’Italie et la vielle Russie
Je campe et je vis
Dans l'énorme salon de pâtisserie
Tenu par de braves gens,
Russes ou Italiens de province,
Convaincus de devoir faire
Quelque chose d’artistique ou de moderne
(peut-être sont-ils de Cuneo).
Une fameuse pâtisserie
Avec des parquets très lumineux
Et un long escalier de bois clair
Se courbant en haut et en bas,
Et parfaitement ciré.

Une modèle soviétique
Raconte l'histoire de deux timbres-poste
Dans un petit village
Dans le brouillard des mers du Nord.
Un des deux timbres,
Où elle pressait sa gracieuse langue
N’était pas approuvé par la bureaucratie ;
L’autre, oblitéré, avait une histoire.
Au sortir de la salle d’essayage et de couture
Devant les photographes et les caméras
On avait oublié de lui expliquer
Qu’elle aurait dû ouvrir la bouche pour crier
Vivat !
Car il s’agissait du lancement d’un navire.
Le timbre avait été imprimé
Avec sa bouche fermée.


Le jour la présentation attendue.
Je descends par le grand escalier ciré,
Lancement d'un film italo-franco-soviétique
Avec de très bonnes pâtisseries,
Une conférence de presse des plus importantes
Répétition générale excellente,
Une foule très élégante, joyeuse.
Le pavement était couvert d’encastrements illustrés,
Faits par des ébénistes experts et très habiles ;
Avec des carreaux et des marqueteries modernes.
Dehors, sur le parvis de l’ancienne église,
Dans tous les environs, à perte de vue dans la ville,
Partout des marqueteries de la même nature :
Des chapons dans des plats, des coqs qui font cocorico,
Des chasseurs assis à table avec des petites paysannes
Et des fusils appuyés à la commode.
Chose sérieuse, sans remède ni défense .
Ces nouvelles marqueteries
Ne semblent pas pires que les anciennes
On voulait à travers elles
Retrouver un fil populaire italo-anglo-soviétique.

Du côté de la porte d’entrée,
Quelques-uns protestent et s’émerveillent.
Au fond, un monsieur arrivé depuis une heure
Avec son chien
Dans la manne fermée par des chaînettes.
Au milieu,
Un gros de dos (Orson Welles) assis avec des gimblettes,
Pressent et comprend
Que tout est compromis, que tout est perdu,
Que le lancement n'aura pas lieu.
Dans la salle à manger marquetée
Les cinéastes restent seuls
En attendant
On ne sait quel secours impossible.

inviata da Marco Valdo M.I. - 5/4/2009 - 12:07




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