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Riccardo Venturi: 18 febbraio 1940

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Lingua: Italiano


Lista delle versioni e commenti



[18 febbraio 2025, ore 4.13 del mattino]
Testo / Lyrics / Paroles / Sanat: Riccardo Venturi

lamparag


Di “canzoni ortonime” non ne scrivo quasi più; ho lasciato tutto ai miei diecimila “eteronimi”. Farò un’eccezione proprio oggi, il giorno in cui Fabrizio De André avrebbe compiuto ottantacinque anni. E’ una canzonetta senza musica che parla dello strano rapporto tra un cantautore genovese e un ragazzino appena adolescente, che aveva la propria stanza in una minuscola cantina condominiale piena, anche allora, di libri e di carabattole, con un impianto elettrico autoprodotto e pericolosissimo che non di rado faceva saltare la corrente a tutto il caseggiato. Si chiamava, quella cantina, “Free Bird’s Cellar Republic”, o FBCR, ed una delle attività principali che vi imperversavano erano, appunto, i duetti tra quel ragazzino (già alto come un lampione, ma magrissimo) e Fabrizio De André; siamo, in linea di massima, tra il 1974 e il 1975. I duetti consistevano in una cassetta infilata in un mangianastri decrepito già allora (un regalo della nonna) e il ragazzino che cantava assieme a De André, standoci a volte per ore e coprendo pressoché l’opera omnia del genovese di allora. E così, in quell’angusto sgabuzzino col piatto per la lampadina che pendeva dal soffitto sono entrati i miei compagni di gioco di quel tempo, compagni un po’ strani: gorilla, Marinelle, puttane, vecchi professori, bocche di rosa e infedeli, gesù cristi, impiegati bombaroli, fannulloni, carli martelli e quant’altri. Vi sono pure già morte dentro delle idee che non erano ancora nate, o al massimo stavano nascendo. C’era un puzzo di piscio di gatto da andare via di cervello, ma mi ci ero talmente abituato da non farci più caso. Ci tenevo nascoste le prime sigarette. Mi son quasi abituato a immaginare di averne offerta qualcuna a De André, affinché non dicesse nulla ai miei genitori. Lo pregavo proprio, ma non in gennaio; prima di tutto perché non sono stato mai granché, come pregatore, e poi perché intuivo che Fabrizio non doveva averci un gran bel rapporto con quel mese. E avevo ragione. Meglio il febbraio in cui è nato, che il mese in cui è morto. Così, il titolo di questa canzone è proprio la data di nascita del genovese, di quel mio compagno di giochi in musica di quand’ero un ragazzino in cantina.

Io mi ricordo, Fabrizio,
Dodici, tredicenne,
In quella buia cantina,
Luce di lampadina.
Il mangianastri scassato
Gracchiava la tua voce,
E cantavamo insieme
Di nani e vie della croce.

Pile di libri e Passanti,
Bàrbare e bocche infedeli,
Io mi ricordo, Fabrizio,
Immaginarti e cantare.
Bocche di rosa, delitti
E testamenti ingialliti,
Amori ciechi, e l’amore
Manco sapevo cos’era.

Io mi ricordo, Fabrizio,
D’un corridoio spoglio,
Di tutte quelle bocche,
Di nuvole barocche.
Quando hanno aperto la cella
Era già tardi perché
C’era già entrato il gorilla,
No so se ero io, o il Michè.

Io mi ricordo, Fabrizio,
Duetti da solo, finché
Il nastro non s’inceppava
E addio al gorilla e al Michè.
Spesso saltava la luce,
O mi chiamavano in casa;
Ora di tutti quegli anni
S’è fatto tabula rasa.

In questa notte d’inverno
Tu che vai, ma tu rimani;
Dietro alle spalle rivedo
La primavera e il domani.
Febbraio avanza un po’ lento,
Ottantacinque scalini;
Tutti morimmo un po’ a stento,
In te inciampammo bambini.

18/2/2025 - 04:15



Lingua: Francese

Version française – 18 FÉVRIER 1940 – Marco Valdo M.I. – 2025
Chanson italienne – 18 febbraio 1940 – Riccardo Venturi – 2025
[18 febbraio 2025, ore 4.13 del mattino]


Remembrances de Riccardo Venturi

FABRIZIO DE ANDRÉ  <br />
Mural à ORGOSOLO
FABRIZIO DE ANDRÉ
Mural à ORGOSOLO


Des « chansons orthonymes », je n' en écris quasiment plus, j’ai tout laissé à mes dix mille « hétéronymes ». Je ferai une exception justement aujourd’hui, le jour où Fabrizio De André aurait eu quatre-vingt-cinq ans. C’est une chanson sans musique, qui raconte l’étrange relation entre un chantauteur génois et un gamin à peine adolescent, qui avait sa propre chambre dans une minuscule cave de copropriété remplie, même alors, de livres et de brimborions, avec une installation électrique autoproduite et extrêmement dangereuse qui faisait souvent sauter le courant de tout l’immeuble. La cave s’appelait « Free Bird's Cellar Republic », ou FBCR, et l’une des principales activités qui y faisaient rage étaient les duos entre ce gamin (déjà grand comme un lampadaire, mais très mince) et Fabrizio De André ; nous parlons, au plus tard, des années 1974 et 1975. Les duos consistaient en une cassette glissée dans un lecteur de cassettes déjà décrépi à l’époque (un cadeau de sa grand-mère) et le gamin chantait avec De André, parfois pendant des heures et en couvrant la quasi-totalité de l’œuvre du compositeur génois d’alors. C’est ainsi que dans ce placard exigu, avec le plateau pour la lampe qui pendait au plafond, sont entrés mes compagnons de jeu de l’époque, des compagnons un peu étranges : gorille, Marinelles, putains, vieux professeurs, à la bouche de rose et infidèles, jésus-christs, employés poseurs de bombes, fainéants, charles martels et j’en passe. Y sont déjà mortes au dedans des idées qui n’étaient pas encore nées, ou tout au plus en train de naître. Il y avait une puanteur de pisse de chat à en perdre la tête, mais je m’y étais tellement habitué que je n’en faisais plus cas. J’y tenais cachées mes premières cigarettes. Je me suis presque habitué à imaginer que j’en avais offert à De André, afin qu’il ne dise rien à mes parents. Je le priais vraiment, mais pas en janvier ; d’abord parce que je n’ai jamais été terrible, comme suppliant, ensuite parce que je sentais que Fabrizio ne devait pas avoir un très bon rapport avec ce mois. Et j’avais raison. Mieux vaut le mois de février où il est né que le mois où il est mort. Ainsi, le titre de cette chanson est précisément la date de naissance du Génois, de mon compagnon de jeux en musique de quand j’étais un gamin dans la cave.
[R.V.]

Une autre chanson pour Fabrizio

Étrange, dit Lucien l’âne, vraiment étrange coïncidence, que Ventu ait lui aussi fait une chanson dédiée à Fabrizio de André. Si j’ai bon souvenir, Marco Valdo M.I. mon ami, tu en avais écrite une il y a déjà longtemps en 2010, intitulée Chanson pour Fabrizio. Il me semble voir là un mouvement inverse : tu étais arrivé à Fabrizio de André en cheminant depuis Georges Brassens ; peut-être, Ventu a fait le chemin partant de Fabrizio de André pour rencontrer Georges Brassens.

Ainsi Parlait Lucien Lane
18 FÉVRIER 1940

Je me rappelle, Fabrizio,
Moi à 12, 13 ans, encore ado,
Dans cette cave sombre,
L’ampoule, les ombres.
Le lecteur de cassettes esquinté
Croassait ta voix,
Et ensemble, nous avons chanté
Des nains et des chemins de croix.

Les piles de livres et les Passantes,
Les Barbaras aux bouches infidèles,
Fabrizio, je me rappelle
T’imaginant et ma voix chantante.
Les bouches de roses, délits
Et testaments jaunis,
Les amours aveugles, l’amour.
J’ignorais ce que c’était, l’amour.

Fabrizio, je me rappelle
Un couloir nu, sans appel,
Toutes ces bouches,
Les nuages louches.
Quand on a ouvert le placard,
Il était bien tard, car
Le gorille était déjà entré,
Était-ce moi ou le Miché ?

Je me souviens, Fabrizio,
Des duos en solo,
Et l’appareil soudain bloqué,
Et l’au revoir au gorille et à Miché.
Les lumières s’étaient estompées
Ou on m’appelait à la maison.
De toutes ces années,
Que reste-t-il donc ?

Dans cette nuit d’hiver,
Tu pars, tu reviens ;
Dans mon dos, là-derrière,
Je sens le printemps et demain.
Février s’avance un peu lent,
Quatre-vingt-cinq ans ;
On meurt tous un peu lentement,
Nous nous étions perdus en toi enfants.

inviata da Marco Valdo M.I. - 18/2/2025 - 14:50


Fumare con gli amici
Bravo Riccardo bello il tuo pensiero per Fabrizio con le sigarette che gli offrivi per non fumare da solo.
Ieri navigando su Osservatorio Balcani ho trovato un Bell articolo del grande fotografo Mario Boccia.
Una madre accende una sigaretta e la mette sulla tomba del figlio a cui piaceva fumare con gli amici. 70 di loro sono morti insieme uccisi da una bomba a Tuzla nel giorno della festa della gioventù nel 1995

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Fumare tra amici a Tuzla, nel 1995

Lo sguardo attonito di un fotografo italiano davanti al dolore degli altri. Mario Boccia racconta per il nostro dossier “Mi ricordo” la sua esperienza dei Balcani negli anni '90, a partire dai funerali dei 71 giovani uccisi a Tuzla da una granata il 25 maggio 1995

Paolo Rizzi - 18/2/2025 - 10:25


Il suo sito...
la sua sigaretta

P.r - 18/2/2025 - 10:42


Cher Marco Valdo, cher Lucien Lâne, c’est exactement comme vous avez dit. Mon voyage a commencé de De André vers Brassens. Mais qui était donc ce Brassens...? Les cassettes stéréo que je mettais dans le vieux magnétophone étaient presque toutes « piratées » par mon frère et d'autres amis qui copiaient les titres des chansons et les auteurs au crayon ; alors, Brassens je l’ai connu d’abord sous le nom de "George" Brassens, et puis “Brassans”, “Brasens” et aussi un inoubliable “George Brassa”. “Le passanti”, c’est à dire Les passantes, avait été écrite, bien sûr, aussi par un certain “Antoine Paul”, C’était qui, puis, ce “Leonard Cohen”…? Ce sont des chroniques d'un monde archaïque. Des légendes fleurissaient à propos d’un troubadour médiéval que seul De André connaissait et dont il traduisait les chansons de la langue d'oïl ou du latin. En attendant, puisque même quand j’étais ado, j’étais toujours le “Ventu”, je traduisais en français “Il gorilla” ou “Delitto di paese”, c’èst à dire, je traduisais Brassens en français. Et c’est peut-être un record. Note: j’ai écouté pour la première fois des chansons directement de la voix de Georges Brassens en 1979, quand j’ai acheté à Paris une cassette anthologique de “Chansons gaillardes de Georges Brassens”; il y avait “Le gorille”, bien sûr, et après tout je ne l’avais pas trop mal traduite. Puis il y avait “Le mauvais sujet repenti” (“Y a pas d’ moralité publique dans notre France”…!), “P…. de toi” (“Ah, pauvre de moi!”), “Hécatombe”… Je me souviens bien de l’avertissement en lettres majuscules sur la pochette de la cassette: CHANSONS PAS POUR TOUTES LES OREILLES. Bon, j’avais 16 ans à l’epoque, et mes oreilles d’adolescent ont été irrémediablement contaminées. Bon, je comptais partir à pied, à la rimbaldienne, pour aller frapper à la porte de Brassens; mais je n’ai pas eu le temps. Un très mauvais jour, quelques années plus tard, tonton Georges est mort. J’avais 18 ans le 30 octobre 1981, et c’était probablement la première fois qu’un petit morceau de moi mourait.

Riccardo Venturi - 18/2/2025 - 19:53




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