Sì, è bella, lo so che è bella,
È la mia città.
Sì, è stanca ed ammalata
E forse non vivrà.
Sì, lo so che va di male in peggio,
Sì, lo so, qui è tutto un arrembaggio,
Qui si dice: "Tira a campare,
Tanto niente cambierà".
In mezzo a questa gente,
Io, a volte straniero, in queste strade
Dove non funziona niente.
Sì, lo so, l'avevo detto io stesso,
Che è sbagliato e che non è giusto,
Che si deve fare qualcosa
Ma adesso tu non capirai
È la mia città.
Sì, è stanca ed ammalata
E forse non vivrà.
Sì, lo so che va di male in peggio,
Sì, lo so, qui è tutto un arrembaggio,
Qui si dice: "Tira a campare,
Tanto niente cambierà".
Si dice:Io che sono nato, io che ho vissuto
"Tira a campare, non cambierà
Tutto passa, bene o male
Ma per noi non cambierà"
Si dice:
"Tira a campare, non cambierà
Tutto passa, bene o male
Ma per noi non cambierà."
In mezzo a questa gente,
Io, a volte straniero, in queste strade
Dove non funziona niente.
Sì, lo so, l'avevo detto io stesso,
Che è sbagliato e che non è giusto,
Che si deve fare qualcosa
Ma adesso tu non capirai
Se dico:
"Tira a campare", non capirai
Pure io, che son dottore
Che ho fatto l'università,
Sì, dico:
"Tira a campare, è meglio qua",
Qua almeno, bene o male
C'è ancora un po' d'umanità
E allora dico anch'io:
"Tira a campare, è meglio qua"
Tu che vuoi, tu che ne sai
Tu che non ci hai vissuto mai?
Io dico:
"Tira a campare, è meglio qua"
Qua almeno, bene o male
C'è ancora un po' d'umanità
E allora dico anch'io:
"Tira a campare, è meglio qua"
Qua almeno, bene o male
C'è ancora un po' d'umanità...
inviata da Anonimo Toscano del XXI Secolo - 21/6/2024 - 19:48
Lingua: Inglese
English version / Versione inglese / Version anglaise / Englanninkielinen versio:
Richet Le Luneux, 21-6-2024 20:46
Richet Le Luneux, 21-6-2024 20:46
Try to Get By
Yes, it’s beautiful, I know it’s beautiful,
It’s my town.
Yes, it’s tired, and yes, it’s unwell,
And maybe it won’t live on.
Yes, I know, it’s getting worse and worse,
Yes, I know, it’s all a mess here.
Here we say: “Try to get by,
Nothing’s changing anyway”.
Among these people,
I, sometimes a stranger in these streets
Where nothing works.
Yes, I know, I told you so myself,
It’s all wrong, it’s all unright,
We need to do something,
Yet, now, you won’t understand
Yes, it’s beautiful, I know it’s beautiful,
It’s my town.
Yes, it’s tired, and yes, it’s unwell,
And maybe it won’t live on.
Yes, I know, it’s getting worse and worse,
Yes, I know, it’s all a mess here.
Here we say: “Try to get by,
Nothing’s changing anyway”.
Here we say:I, who was born here and always lived
“Try to get by, nothing’s changing.
Everything goes -somehow,
But nothing’s changing for us.”
Here we say:
“Try to get by, nothing’s changing.
Everything goes -somehow,
But nothing’s changing for us.”
Among these people,
I, sometimes a stranger in these streets
Where nothing works.
Yes, I know, I told you so myself,
It’s all wrong, it’s all unright,
We need to do something,
Yet, now, you won’t understand
When I say:
“Try to get by”, you wont’ understand,
Yes I know, I am a graduate
And have attended college,
Yet I say:
“Try to get by, better staying here,
In an ocean of inhuman horror
There’s still here a drop of humanity.”
And so I say and repeat:
“Try to get by, better staying here”,
What do you want, you? What would you know,
Wou who have never lived here?
And so I say:
“Try to get by, better staying here,
In an ocean of inhuman horror
There’s still here a drop of humanity.”
And I say again and again:
“Try to get by, better staying here,
In an ocean of inhuman horror
There’s still here a drop of humanity.”
Lingua: Francese
Version française – ON S'EN TIRE – Marco Valdo M.I. – 2024
Chanson italienne - Tira a campare - Edoardo Bennato – 1974
Un vieux, très vieux et fameux morceau
Un vieux, très vieux et fameux morceau d'Edoardo Bennato. Il a cinquante ans : il est de 1974, de l'album "I buoni e i cattivi" (Les bons et les mauvais) ; pour beaucoup de gens de ma génération, ce seront les souvenirs classiques de l'adolescence, quels qu'ils soient. Un morceau écrit sur une ville précise, Naples, la ville de son auteur ; une ville qui, il est bien de le rappeler même si c’est dit entre les lignes dans le texte de la chanson, en 1974 avait plus d'une raison d'être "fatiguée et malade", et peut-être moribonde, vu que l'année précédente seulement (1973) elle avait subi, la dernière ville européenne à le faire, d'une épidémie de choléra.
Vinrent ensuite les guerres de la Camorra, le tremblement de terre, le milieu, tout le reste. Cinquante ans sont passés et tout est allé vraiment de mal en pis. Pourtant, rien ne m'empêche de dire que, cinquante ans plus tard, c'est une chanson tellement actuelle qu'elle pourrait être adaptée à toute l'Italie, sans préjuger d'aucune spécificité. Peut-être même à toute l'Europe. À la différence près que si, en 1974, il restait - à Naples et ailleurs - au moins un peu d'humanité, au jour d’aujourd'hui, elle a presque totalement disparu même celle-là. Tuée par tant de choses que nous avons sous les yeux et que, bien sûr, nous refusons de voir. Nos villes ont été déplacées dans des banlieues inhumaines et ont été remplacées par Airbnb, des boîtes de nuit à la mode, des bars à vin, des bureaux de représentation, des locations de films pourris et des mariages de nababs. L'humanité a tout simplement été expulsée. Ceci à Naples comme ailleurs.
Bien sûr. Des médicaments, pour cette fatigue et cette maladie, ont été essayés un tas. Et des médecins aussi. Pour en revenir à la forme habituelle de l'euthanasie à l’italienne, qui n'a pas grand-chose à voir avec "eu" ("bon" en grec). Appelons-la plutôt "cacotanasie" : la cacotanasie du fascisme, c'est-à-dire le système qui choisit l'inhumanité comme sa propre structure programmatique. Une Cacotanasie qui est en place, de manière irréversible. Nous n'avons d'autre choix que d'en prendre acte, en nous berçant d'illusions sur une forme de "résistance", ne serait-ce que pour nous opposer à l'éternel cupio dissolvi (désir de renoncement, masochisme d’autodestruction) qui appartient à l'histoire de toute l'Europe. S'il y a une chose dans laquelle l'Europe a toujours été vraiment unie, c'est la volonté de s'autodétruire. Et elle y est toujours parvenue, même sous les formes et les déclinaisons les plus insolites et les plus imaginatives.
Réécoutons donc cette vieille chanson. Edoardo Bennato, idole des enfants de ma génération, né en 1946, a aujourd'hui septante-huit ans. Putain, comme le temps passe vite. Et pourtant, j'en suis certain : quelqu’un (ou plutôt, des tas) penseront qu'il s'agit de l'habituelle "philosophie napolitaine" de résignation et d'indifférence, celle, précisément, du « On s’en tire ». Nous sommes tant à avoir essayé de faire quelque chose, de "résister", chacun à sa manière, chacun avec ses possibilités et ses inclinations, chacun avec ses utopies, dystopies et toutes les "topies" du monde. Pour ensuite se retrouver, constamment, à s’en tirer dans des villes, des pays et des situations de plus en plus inhumaines.
AT-XXI
Anonimo Toscano del XXI Secolo
Chanson italienne - Tira a campare - Edoardo Bennato – 1974
Un vieux, très vieux et fameux morceau
Un vieux, très vieux et fameux morceau d'Edoardo Bennato. Il a cinquante ans : il est de 1974, de l'album "I buoni e i cattivi" (Les bons et les mauvais) ; pour beaucoup de gens de ma génération, ce seront les souvenirs classiques de l'adolescence, quels qu'ils soient. Un morceau écrit sur une ville précise, Naples, la ville de son auteur ; une ville qui, il est bien de le rappeler même si c’est dit entre les lignes dans le texte de la chanson, en 1974 avait plus d'une raison d'être "fatiguée et malade", et peut-être moribonde, vu que l'année précédente seulement (1973) elle avait subi, la dernière ville européenne à le faire, d'une épidémie de choléra.
Vinrent ensuite les guerres de la Camorra, le tremblement de terre, le milieu, tout le reste. Cinquante ans sont passés et tout est allé vraiment de mal en pis. Pourtant, rien ne m'empêche de dire que, cinquante ans plus tard, c'est une chanson tellement actuelle qu'elle pourrait être adaptée à toute l'Italie, sans préjuger d'aucune spécificité. Peut-être même à toute l'Europe. À la différence près que si, en 1974, il restait - à Naples et ailleurs - au moins un peu d'humanité, au jour d’aujourd'hui, elle a presque totalement disparu même celle-là. Tuée par tant de choses que nous avons sous les yeux et que, bien sûr, nous refusons de voir. Nos villes ont été déplacées dans des banlieues inhumaines et ont été remplacées par Airbnb, des boîtes de nuit à la mode, des bars à vin, des bureaux de représentation, des locations de films pourris et des mariages de nababs. L'humanité a tout simplement été expulsée. Ceci à Naples comme ailleurs.
Bien sûr. Des médicaments, pour cette fatigue et cette maladie, ont été essayés un tas. Et des médecins aussi. Pour en revenir à la forme habituelle de l'euthanasie à l’italienne, qui n'a pas grand-chose à voir avec "eu" ("bon" en grec). Appelons-la plutôt "cacotanasie" : la cacotanasie du fascisme, c'est-à-dire le système qui choisit l'inhumanité comme sa propre structure programmatique. Une Cacotanasie qui est en place, de manière irréversible. Nous n'avons d'autre choix que d'en prendre acte, en nous berçant d'illusions sur une forme de "résistance", ne serait-ce que pour nous opposer à l'éternel cupio dissolvi (désir de renoncement, masochisme d’autodestruction) qui appartient à l'histoire de toute l'Europe. S'il y a une chose dans laquelle l'Europe a toujours été vraiment unie, c'est la volonté de s'autodétruire. Et elle y est toujours parvenue, même sous les formes et les déclinaisons les plus insolites et les plus imaginatives.
Réécoutons donc cette vieille chanson. Edoardo Bennato, idole des enfants de ma génération, né en 1946, a aujourd'hui septante-huit ans. Putain, comme le temps passe vite. Et pourtant, j'en suis certain : quelqu’un (ou plutôt, des tas) penseront qu'il s'agit de l'habituelle "philosophie napolitaine" de résignation et d'indifférence, celle, précisément, du « On s’en tire ». Nous sommes tant à avoir essayé de faire quelque chose, de "résister", chacun à sa manière, chacun avec ses possibilités et ses inclinations, chacun avec ses utopies, dystopies et toutes les "topies" du monde. Pour ensuite se retrouver, constamment, à s’en tirer dans des villes, des pays et des situations de plus en plus inhumaines.
AT-XXI
Anonimo Toscano del XXI Secolo
ON S'EN TIRE
Oui, elle est belle, je sais qu’elle est belle,
C'est ma ville.
Oui, elle est fatiguée et malade
Et peut-être qu'elle ne vivra pas.
Oui, je sais qu'elle va de mal en pis,
Oui, je sais que c’est tout un combat.
On dit : « On s'en tire ! Ici,
De toute façon, rien ne changera. »
Ils disent :
"On s'en tire, rien ne changera ;
En bien ou en mal, tout passe,
Mais pour nous, ça ne changera pas. »
Ils disent :
"On s'en tire, rien ne changera ;
En bien ou en mal, tout passe,
Mais pour nous, ça ne changera pas.»
Moi qui suis né, moi qui ai vécu
Au milieu de ces gens perdus,
Moi, parfois étranger, dans ces rues
Où rien ne fonctionne.
Oui, je sais, je l'ai dit moi-même,
Que c'est erroné et que ce n'est pas bien,
Qu'il faut faire quelque chose,
Mais maintenant, vous ne comprendrez rien.
Si je dis :
"On s'en tire", vous ne comprendrez rien.
Même moi, qui suis médecin
Qui ai fait l'université,
Si, je dis :
"On s'en tire, c'est mieux ici",
Bien ou mal, au moins, ici,
Il y a encore un peu d'humanité.
Et alors je dis, moi aussi :
"On s'en tire, c'est mieux ici"
Que voulez-vous, que savez-vous
Vous qui n'avez jamais vécu ici ?
Je dis :
"On s'en tire, c'est mieux ici".
Au moins, bien ou mal, ici,
Il y a encore un peu d'humanité.
Et alors je dis moi aussi :
"On s'en tire, c'est mieux ici".
Au moins, bien ou mal, ici,
Il y a encore un peu d'humanité.
Oui, elle est belle, je sais qu’elle est belle,
C'est ma ville.
Oui, elle est fatiguée et malade
Et peut-être qu'elle ne vivra pas.
Oui, je sais qu'elle va de mal en pis,
Oui, je sais que c’est tout un combat.
On dit : « On s'en tire ! Ici,
De toute façon, rien ne changera. »
Ils disent :
"On s'en tire, rien ne changera ;
En bien ou en mal, tout passe,
Mais pour nous, ça ne changera pas. »
Ils disent :
"On s'en tire, rien ne changera ;
En bien ou en mal, tout passe,
Mais pour nous, ça ne changera pas.»
Moi qui suis né, moi qui ai vécu
Au milieu de ces gens perdus,
Moi, parfois étranger, dans ces rues
Où rien ne fonctionne.
Oui, je sais, je l'ai dit moi-même,
Que c'est erroné et que ce n'est pas bien,
Qu'il faut faire quelque chose,
Mais maintenant, vous ne comprendrez rien.
Si je dis :
"On s'en tire", vous ne comprendrez rien.
Même moi, qui suis médecin
Qui ai fait l'université,
Si, je dis :
"On s'en tire, c'est mieux ici",
Bien ou mal, au moins, ici,
Il y a encore un peu d'humanité.
Et alors je dis, moi aussi :
"On s'en tire, c'est mieux ici"
Que voulez-vous, que savez-vous
Vous qui n'avez jamais vécu ici ?
Je dis :
"On s'en tire, c'est mieux ici".
Au moins, bien ou mal, ici,
Il y a encore un peu d'humanité.
Et alors je dis moi aussi :
"On s'en tire, c'est mieux ici".
Au moins, bien ou mal, ici,
Il y a encore un peu d'humanité.
inviata da Marco Valdo M.I. - 23/6/2024 - 20:55
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Testo e musica / Lyrics and music / Paroles et musique / Sanat ja sävel: Edoardo Bennato
Album / Albumi: I buoni e i cattivi
Un vecchio, vecchissimo e famoso brano di Edoardo Bennato. Ha cinquant’anni: è del 1974, dall’album “I buoni e i cattivi”; per molti della mia generazione saranno i classici ricordi dell’adolescenza, qualunque essi siano. Un brano scritto su una specifica città, Napoli, la città del suo autore; una città che, è bene ricordarlo anche se detto fra le righe nel testo della canzone, nel 1974 aveva più di un motivo per essere “stanca ed ammalata”, e forse moribonda, visto che solo l’anno prima (1973) aveva subito, ultima città europea a farlo, un’epidemia di colera.
Sarebbero poi venute le guerre di camorra, il terremoto, il malaffare; tutto il resto. Sono passati cinquant’anni, ed è andato davvero tutto di male in peggio. Eppure niente mi trattiene dal dire che, cinquant’anni dopo, questa è una canzone talmente attuale da poter essere adattata a tutta l’Italia, fatta salva ogni specificità. Forse addirittura a tutta l’Europa. Con la differenza che se, nel 1974, almeno era rimasta -a Napoli e altrove- un po’ di umanità, al giorno d’oggi se n’è andata quasi del tutto pure quella. Ammazzata da tante cose che abbiamo sotto gli occhi e che, naturalmente, ci rifiutiamo di vedere. Le nostre città sono state traslocate in periferie disumane, e sono state sostituite da Airbnb, localini alla moda, wine bars, uffici di rappresentanza, locations per filmetti di merda e per matrimoni di nababbi. L’ “umanità” è stata semplicemente espulsa. Questo a Napoli come altrove.
Certo. Di medicine, per questa stanchezza e per questa malattia, ne sono state provate parecchie. E anche di medici. Per poi ritornare alla consueta forma di eutanasia all’italiana, che poi di “eu” (“bene” in greco) ne ha ben poco. Chiamiamola più correttamente “cacotanasia”: la cacotanasia del fascismo, vale a dire il sistema che elegge la disumanità a propria struttura programmatica. Cacotanasia che è in atto, in modo irreversibile. Non ci resta che prenderne atto, illudendoci con qualche forma di “resistenza”, non foss’altro quella di opporsi all’eterno cupio dissolvi che appartiene alla storia dell’Europa intera. Se c’è qualcosa in cui l’Europa e’ sempre stata veramente unita, è il desiderio di autodistruggersi. E ci è sempre riuscita benissimo, anche nelle forme e declinazioni più insolite e fantasiose.
Riascoltiamoci quindi questa vecchia canzone. Edoardo Bennato, idolo dei ragazzini della mia generazione, classe 1946, ha ora settantotto anni. Caspiterina, come passa il tempo. Eppure ne sono certo: qualcuno (anzi, parecchi), penseranno che si tratta soltanto della solita “filosofia napoletana” fatta di rassegnazione e qualunquismo; quella, appunto, del “tira a campare”. Ci abbiamo provato in tanti a fare qualcosa, a “resistere”, ognuno a modo suo, ognuno con le proprie possibilità e le proprie inclinazioni; ognuno con le proprie utopie, distopie, e tutte le “topie” del mondo. Per poi ritrovarci, costantemente, a tirare a campare in città, paesi e situazioni sempre più inumane. [AT-XXI]