Lingua   

Le chouette Boulot

Marco Valdo M.I.
Lingua: Francese




J’étais journaliste, c’était un chouette boulot ;
J’ai cassé ma plume, j’ai rangé mon stylo.
Si on dit la vérité, on nous chasse ;
Même à l’étranger, on vous pourchasse.
Le quidam ajoute : pour mon honneur
Et mon malheur, je ne suis pas un informateur,
On vous agresse, on vous menace,
Beaucoup de mes confrères ont dû fuir ;
En prison, ils ne voulaient pas finir.
Je suis honnête, je suis tenace.
Trop vieux pour l’exil, j’ai voulu revenir.
Au cimetière patrial, je ne leur céderai pas ma place.

Le soldat dit : Moi, j’ai la niaque
Contre cette patrie paranoïaque
Qu’en vérité, personne n’attaque.
Au front, on continue à morfler et à crever.
On fonce vers la mort dès le lever ;
Trop finissent sous le ciel éventrés.
Le pouvoir ment, tout le temps.
À l’école, on dit aux enfants
De dénoncer leurs frères et sœurs, leurs parents,
Les cousins, les amis, les voisins, tout le monde.
On vit vraiment dans une société immonde ;
Heureusement, en dessous, la révolte gronde.

Moi, dit le trouvère, je suis un raté,
Un parfait raté, complet, total.
Tout mon bonheur est fatal.
Ceux qui ont réussi, regardez,
Fiers, ils sont carrément odieux.
Moi, jamais de la vie comme eux.
Non, vraiment, je n’en suis pas.
Il n’y a rien à dire, c’est comme ça.
Je rêve encore les rêves de ma jeunesse,
Le ratage, le vagabondage ont préservé
Ma vie, mon intégrité et ma dignité.
Je respire et pour mourir, rien ne presse.

Ah, dit Grand-Mère, là-bas, c’est la loi :
Les filles doivent marcher tête en bas.
La pensée étouffée est morte,
Le talent décrié est éteint,
La terreur balaye les chemins,
Les cloportes sonnent aux portes.
Filles, dispersez-vous, ralliez-vous !
Pas d’autre voie pour vous.
Nous n’irons plus au bois,
Les têtes hautes sont coupées,
Les belles filles de là-bas,
Dans leur cœur, les ont embaumées.



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