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Un treno

Gianni Siviero
Lingua: Italiano


Gianni Siviero

Lista delle versioni e commenti


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(Gianni Siviero)


[1988]

Testo e musica / Lyrics and music / Paroles et musique / Sanat ja sävel :
Gianni Siviero

Album: 1980-1988 Disco rosso

[[https://media.wnyc.org/i/1024/683/c/80/1/Grand_Central_Tracks_34_35.JPG|]

dalla novella "Il treno ha fischiato" di Luigi Pirandello

[…] Signori, Belluca, s'era dimenticato da tanti e tanti anni ‐ ma proprio dimenticato ‐ che il mondo esisteva.
Assorto nel continuo tormento di quella sua sciagurata esistenza, assorto tutto il giorno nei conti del suo ufficio, senza mai un momento di respiro, come una bestia bendata, aggiogata alla stanga d'una nòria o d'un molino, sissignori, s'era dimenticato da anni e anni ‐ ma proprio dimenticato ‐ che il mondo esisteva.
Due sere avanti, buttandosi a dormire stremato su quel divanaccio, forse per l'eccessiva stanchezza, insolitamente, non gli era riuscito d'addormentarsi subito. E, d'improvviso, nel silenzio profondo della notte, aveva sentito, da lontano, fischiare un treno.
Gli era parso che gli orecchi, dopo tant'anni, chi sa come, d'improvviso gli si fossero sturati.
Il fischio di quel treno gli aveva squarciato e portato via d'un tratto la miseria di tutte quelle sue orribili angustie, e quasi da un sepolcro scoperchiato s'era ritrovato a spaziare anelante nel vuoto arioso del mondo che gli si spalancava enorme tutt'intorno.
S'era tenuto istintivamente alle coperte che ogni sera si buttava addosso, ed era corso col pensiero dietro a quel treno che s'allontanava nella notte.

C'era, ah! c'era, fuori di quella casa orrenda, fuori di tutti i suoi tormenti, c'era il mondo, tanto, tanto mondo lontano, a cui quel treno s'avviava... Firenze, Bologna, Torino, Venezia... tante città, in cui egli da giovine era stato e che ancora, certo, in quella notte sfavillavano di luci sulla terra. Sì, sapeva la vita che vi si viveva! La vita che un tempo vi aveva vissuto anche lui! E seguitava, quella vita; aveva sempre seguitato, mentr'egli qua, come una bestia bendata, girava la stanga del molino. Non ci aveva pensato più! Il mondo s'era chiuso per lui, nel tormento della sua casa, nell'arida, ispida angustia della sua computisteria... Ma ora, ecco, gli rientrava, come per travaso violento, nello spirito. L'attimo, che scoccava per lui, qua, in questa sua prigione, scorreva come un brivido elettrico per tutto il mondo, e lui con l'immaginazione d'improvviso risvegliata poteva, ecco, poteva seguirlo per città note e ignote, lande, montagne, foreste, mari... Questo stesso brivido, questo stesso palpito del tempo. C'erano, mentr'egli qua viveva questa vita «impossibile», tanti e tanti milioni d'uomini sparsi su tutta la terra, che vivevano diversamente. Ora, nel medesimo attimo ch'egli qua soffriva, c'erano le montagne solitarie nevose che levavano al cielo notturno le azzurre fronti... Sì, sì, le vedeva, le vedeva, le vedeva così... c'erano gli oceani... le foreste...

E, dunque, lui ‐ ora che il mondo gli era rientrato nello spirito ‐ poteva in qualche modo consolarsi! Sì, levandosi ogni tanto dal suo tormento, per prendere con l'immaginazione una boccata d'aria nel mondo. Gli bastava!
Naturalmente, il primo giorno, aveva ecceduto. S'era ubriacato. Tutto il mondo, dentro d'un tratto: un cataclisma. A poco a poco, si sarebbe ricomposto. Era ancora ebro della troppa troppa aria, lo sentiva.
Sarebbe andato, appena ricomposto del tutto, a chiedere scusa al capo‐ufficio, e avrebbe ripreso come prima la sua computisteria. Soltanto il capo‐ufficio ormai non doveva pretender troppo da lui come per il passato: doveva concedergli che di tanto in tanto, tra una partita e l'altra da registrare, egli facesse una capatina, sì, in Siberia... oppure oppure... nelle foreste del Congo:

‐ Si fa in un attimo, signor Cavaliere mio. Ora che il treno ha fischiato...
Il treno muove lento
stridendo di fatica
come un bruco impacciato
striscia per la città

da dietro i vetri sporchi
gli sguardi frastornati
ricercano abitudini
o una strada chissà

qualcosa da rimpiangere
qualcosa che confermi
che era valsa la pena
di aver vissuto là

il treno si distende
ed è ormai la campagna
aperta come un limbo
di apatica irrealtà

e perfora la notte
succhiando la rotaia
trascinando occhi chiusi
e perdute castità

con l’alba sfiora il mare
non più il gelso ma il torto
tronco degli uliveti
allo sguardo si dà

con l’ultimo raschiante
urlo si ferma il treno
scendono qui le anime
di antiche povertà

è antica anche la polvere
che ricadendo lenta
copre valige nuove
e scarpe da città
e scarpe da città…

inviata da Riccardo Gullotta - 26/1/2024 - 11:00



Lingua: Francese

Version française – UN TRAIN – Marco Valdo M.I. – 2024
Chanson italienne – Un treno - Gianni Siviero – 1988

Paroles et musique : Gianni Siviero

LE TRAIN  <br />
Johan Axel Gustav Acke dit J.A.G. Acke, ca. 1910-20
LE TRAIN
Johan Axel Gustav Acke dit J.A.G. Acke, ca. 1910-20


LE TRAIN A SIFFLÉ
Extrait de la nouvelle "Il treno ha fischiato" (Le train a sifflé) de Luigi Pirandello

Messieurs, Belluca avait oublié depuis de très nombreuses années - mais vraiment oublié - que le monde existait.
Absorbé dans le tourment continuel de sa misérable existence, absorbé toute la journée dans les comptes de son bureau, sans jamais un moment de répit, comme une bête aux yeux bandés, attachée à la barre d’une noria ou d’un moulin, il avait oublié pendant des années et des années - mais vraiment oublié - que le monde existait.

Deux nuits auparavant, alors qu'il s'était endormi épuisé sur ce canapé, peut-être à cause d'une fatigue excessive, insolitement, il n'avait pas réussi à s'endormir immédiatement Et soudain, dans le silence profond de la nuit, il avait entendu, de loin, siffler un train.

Il lui était apparu que ses oreilles, après tant d'années, qui sait comment, soudain s'étaient débouchées.
Le sifflet de ce train lui avait déchiré et emporté un morceau de la misère de toutes ses horribles angoisses, et presque d'un sépulcre découvert, il s'était trouvé retrouvé à errer haletant dans le vide aéré du monde qui s'ouvrait énorme autour de lui.

Il s'était instinctivement accroché aux couvertures qu'il jetait sur lui tous les soirs, et avait couru en pensée après ce train qui s'éloignait dans la nuit.

Il y avait, ah ! il y avait, en dehors de cette horrible maison, en dehors de tous ses tourments, il y avait le monde, si, si lointain, vers lequel ce train se dirigeait... Florence, Bologne, Turin, Venise... autant de villes qu'il avait fréquentées dans sa jeunesse et qui, bien sûr, brillaient encore de mille feux sur la terre cette nuit-là. Oui, il savait la vie qu’on y vivait ! La vie qu'un temps, il avait vécue lui aussi ! Et il suivait, cette vie, il l'avait toujours suivie, tandis que lui là, comme une bête aux yeux bandés, il tournait la barre du moulin. Il n'y avait plus pensé ! Le monde s'était refermé pour lui, dans la tourmente de sa maison, dans l'étroitesse aride et hirsute de sa comptabilité... Mais voici à présent, comme par une crue violente, il rentrait dans son esprit. L'instant qui le frappait, ici, dans sa prison, se répandait comme un frisson électrique par tout le monde, et lui, l'imagination soudain réveillée, pouvait, oui, pouvait le suivre par les villes connues et inconnues, les landes, les montagnes, les forêts, les mers... Ce même frisson, cette même pulsation du temps. Il y avait, pendant qu'il vivait ici cette vie "impossible", tant et tant de millions d'hommes dispersés sur toute la terre, qui vivaient différemment. Maintenant, au même moment où lui souffrait ici, il y avait les montagnes enneigées et solitaires qui dressaient leurs fronts azurs vers le ciel nocturne... Oui, oui, il les voyait, il les voyait, il les voyait ainsi... Il y avait les océans... les forêts…

Et donc, lui – maintenant que le monde était revenu à son esprit – pouvait en quelque sorte se consoler ! Oui, en se relevant de temps en temps de son tourment, pour prendre par l’imagination une bouffée d'air dans le monde. Cela lui suffisait !
Naturellement, le premier jour, il avait exagéré. Il s'était saoulé. Tour le monde, tout d'un coup : un cataclysme. Peu à peu, il s’était ressaisi. Il était encore ivre du trop trop d'air, il le sentait.
Il serait allé, à peine remis du tout, s'excuser auprès du chef de bureau, et aurait repris comme avant sa comptabilité. Seulement, le chef de bureau désormais ne devait plus exiger trop de lui comme par le passé : il devait lui permettre, de temps en temps, entre un morceau et l’autre à enregistrer, qu’il fasse un petit saut, oui, en Sibérie... ou... ou... dans les forêts du Congo :

- C'est fait en un instant, mon seigneur Chevalier. Maintenant que le train a sifflé....
UN TRAIN

Le train avance lentement
Hurlant de fatigue,
Tel une chenille, maladroitement
Il rampe à travers la ville.

Derrière les vitres sales,
Des regards hébétés
Cherchent des habitudes
Ou une rue, qui sait ?

Un regret, une idée vaine,
Quelque chose qui confirma
Qu’il avait valu la peine
D'avoir vécu là.

Le train s'étire.
Désormais, c'est la campagne
Ouverte comme le purgatoire
D'une irréalité apathique.

Et il perce la nuit
Suçant le rail usé,
Traînant ses yeux fermés
Et sa chasteté derrière lui.

À l'aube, où la mer s’abandonne,
S’est perdu le mûrier,
Et le tronc tordu des oliviers
Au regard se donne.

Avec un dernier raclement,
Le train éteint son hurlement.
Les êtres ici reviennent
À leur pauvreté ancienne.

La poussière aussi est d’antan
Qui, tombant lentement,
Couvre les valises nouvelles
Et les chaussures de ville,
Et des chaussures de ville...

inviata da Marco Valdo M.I. - 27/1/2024 - 11:56




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