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Parlez-moi de la Paix

Marco Valdo M.I.
Lingua: Francese


Marco Valdo M.I.

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(Marco Valdo M.I.)
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Parlez-moi de la Paix

Chanson française - Parlez-moi de la Paix – Marco Valdo M.I. - 2023

Parodie de L’Orage – Georges Brassens – 1960

LA ZINOVIE
est le voyage d’exploration en Zinovie, entrepris par Marco Valdo M. I. et Lucien l’âne, à l’imitation de Carl von Linné en Laponie et de Charles Darwin autour de notre Terre et en parallèle à l’exploration du Disque Monde longuement menée par Terry Pratchett.
La Zinovie, selon Lucien l’âne, est ce territoire mental où se réfléchit d’une certaine manière le monde. La Zinovie renvoie à l’écrivain, logicien, peintre, dessinateur, caricaturiste et philosophe Alexandre Zinoviev et à son abondante littérature.

Épisode 171

Dialogue Maïeutique
LA FILLE     <br />
Vladimir Aleksandrovich Serov- 1958
LA FILLE
Vladimir Aleksandrovich Serov- 1958


Le trouvère, Lucien l’âne mon ami, a fait une chanson. Sans doute en avait-il fait beaucoup avant, mais pour celle-ci, il a volontairement ouvert une parenthèse – autrement dit, une insertion d’un développement complémentaire du récit du voyage en Zinovie. Pour ça, il s’en est allé chercher une chanson de Tonton Georges et en a fait une parodie. Revoici donc la parodie qui revient dans nos vies. Parodie, je le rappelle, est au sens premier, celui qu’il faut entendre ici, un couplet, une strophe – par extension, une chanson, un texte – fait , refait, développé, composé sur un air connu – et par extension encore, sur un texte, un discours, un discours, une épopée, une légende, une saga, un récit connu.

Je savais bien tout ça avant que tu le dises, répond Lucien l’âne, d’autant qu’on en a déjà rencontré souvent dans les Chansons contre la Guerre et que c’est même une tradition, un usage très ancien. C’est comme ça qu’on faisait dans le temps. On prenait une chanson, une musique, un air connu et on mettait un nouveau texte dessus ; et vogue la galère. J’en tiens pour mémoire L’Internationale faite sur l’air de La Marseillaise avant de recevoir sa propre musique, mais ça se faisait bien avant ; je me souviens de parodies dans la Grèce antique et même, aux temps des pharaons du côté de Memphis ou de Thèbes. Et puis, Riccardo Venturi, toi-même et d’autres avez commis un certain nombre de parodies, lesquelles sont en somme également des exercices de style et en ce qui te concerne renvoient à l’évidence à Queneau. En fait, le style, le genre ( Pop, rock, etc) est tout simplement une multiplication de la parodie. Un premier, un inventeur a fait ça, et tous les autres ont fait comme « ça » ; c’est quasiment darwinien, c’est le mécanisme de l’évolution. Et puis, ainsi, on pourrait même imaginer en Zinovie à l’intention du Guide une parodie de la chanson de Brassens intitulée « Le Fossoyeur ». En ne changeant qu’un seul mot, elle commencerait ainsi :

« Dieu sait que je n’ai pas le fond méchant,
Je ne souhaite jamais la mort des gens,
Mais si l’on ne mourait plus,
Je crèverais de faim sur mon talus,
Je suis un pauvre dictateur. »


Holà, Lucien l’âne mon ami, tu me donnes une de ces suggestions… Je te remercie beaucoup d’autant qu’il y a pas mal de Guides qui pourraient profiter de la leçon. Mais la canzone d’aujourd’hui, si elle est est de la même veine et emprunte au même auteur se réfère à une autre chanson de Georges Brassens, à savoir L’Orage, qu’elle parodie consciencieusement.

Eh bien, alors ?, demande Lucien l’âne.

Voilà, l’autre jour, Lucien l’âne mon ami, en écrivant La Régurgitation, j’avais indiqué que la dernière strophe était en grande partie une parodie de la première strophe de L’Orage de Brassens. C’est de cette première mouture que je suis parti pour faire cette parodie entière-ci. Sur le fond, elle peut se résumer ainsi : « Faites la paix, pas la guerre ».

Ho ho, dit Lucien l’âne, ça me semble de toute actualité. Cependant, tout le monde ou presque n’a plus que ça à la bouche ces jours-ci, mais c’est une sentence pour l’éternité – du moins tant qu’il y aura des hommes et des femmes. C’est ce que je retire de mon expérience millénaire. Je me souviens qu’il y a trois mille ans, c’était au temps d’Akhenaton ou de Ramsès, on faisait déjà le siège de Gaza et déjà, les habitants mourraient de soif et de faim. C’est une très vieille histoire et c’est dire si la question risque d’être longue encore à régler.

En effet, dit Marco Valdo M.I., depuis il y a eu les croisades et mille massacres religieux et du côté d’ailleurs, du côté où le soldat de la Zinovie dans la grande plaine à la terre noire est envoyé jouer les kamikazes, les massacres continuent depuis presque deux ans maintenant. Et que s’il faut entendre ce que dit la Grand-Mère du côté de la Perse, c’est principalement aux filles qu’ils s’en prennent ces déments. À ce sujet, tu as parfaitement raison en parodiant Molière : « La peste soit des religions et des religieux ». Cela dit, j’insère ici le texte complet de la chanson de Tonton Georges pour que tu puisses voir la différence entre l’original et la parodie.

« L’Orage - Georges Brassens - 1960

Parlez-moi de la pluie et non pas du beau temps,
Le beau temps me dégoûte et me fait grincer les dents,
Le bel azur me met en rage,
Car le plus grand amour qui me fut donné sur terre
Je le dois au mauvais temps, je le dois à Jupiter,
Il me tomba d’un ciel d’orage.
 
Par un soir de novembre, à cheval sur les toits,
Un vrai tonnerre de Brest, avec des cris de putois,
Allumait ses feux d’artifice.
Bondissant de sa couche en costume de nuit,
Ma voisine affolée vint cogner à mon huis
En réclamant mes bons offices.
 
« Je suis seule et j’ai peur, ouvrez-moi, par pitié,
Mon époux vient de partir faire son dur métier,
Pauvre malheureux mercenaire,
Contraint de coucher dehors quand il fait mauvais temps,
Pour la bonne raison qu’il est représentant
D’une maison de paratonnerres. »
 
En bénissant le nom de Benjamin Franklin,
Je l’ai mise en lieu sûr entre mes bras câlins,
Et puis l’amour a fait le reste !
Toi qui sèmes des paratonnerre’ à foison,
Que n’en as-tu planté sur ta propre maison ?
Erreur on ne peut plus funeste…
 
Quand Jupiter alla se faire entendre ailleurs,
La belle, ayant enfin conjuré sa frayeur
Et recouvré tout son courage,
Rentra dans ses foyers faire sécher son mari
En me donnant rendez-vous les jours d’intempérie,
Rendez-vous au prochain orage.
 
À partir de ce jour je n’ai plus baissé les yeux,
J’ai consacré mon temps à contempler les cieux,
À regarder passer les nues,
À guetter les stratus, à lorgner les nimbus,
À faire les yeux doux au moindre cumulus,
Mais elle n’est pas revenue.
 
Son bonhomme de mari avait tant fait d’affaires,
Tant vendu ce soir-là de petits bouts de fer,
Qu’il était devenu millionnaire
Et l’avait emmenée vers les cieux toujours bleus,
Des pays imbécile où jamais il ne pleut,
Où l’on ne sait rien du tonnerre.
 
Dieu fasse que ma complainte aille, tambour battant,
Lui parler de la pluie, lui parler du gros temps
Auxquels on a tenu tête ensemble,
Lui conter qu’un certain coup de foudre assassin
Dans le mille de mon cœur a laissé le dessin
D’une petite fleur qui lui ressemble… »


Si on arrêtait ici, dit Lucien l’âne, je pense qu’on a assez introduit cette chanson du trouvère. Maintenant, tissons le linceul de ce vieux monde pernicieux, périlleux, parodieux, parodique, parodiaque, parodial, parodif, partial, parturient et cacochyme.

Heureusement !

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane


LA ZINOVIE

Épisode 1 : Actualisation nationale ; Épisode 2 : Cause toujours ! ; Épisode 3 : L’Erreur fondamentale ; Épisode 4 : Le Paradis sur Terre ; Épisode : Les Héros de l’Histoire ; Épisode 6 : L’Endémie ; Épisode 7 : La Réalité ; Épisode 8 : La Carrière du Directeur ; Épisode 9 : Vivre en Zinovie ; Épisode 10 : Le But final ; Épisode 11 : Les nouveaux Hommes ; Épisode 12 : La Rédaction ; Épisode 13 : Glorieuse et grandiose Doussia ; Épisode 14 : Le Bataillon des Suicidés ; Épisode 15 : Les Gens ; Épisode 16 : Jours tranquilles au Pays ; Épisode 17 : La Région ; Épisode 18 : Mémoires d’un Rat militaire ; Épisode 19 : L’inaccessible Rêve ; Épisode 20 : La Gastronomie des Étoiles ; Épisode 21 : Le Progrès ; Épisode 22 : Faire ou ne pas faire ; Épisode 23 : Le Bonheur des Gens ; Épisode 24 : La Sagesse des Dirigeants ; Épisode 25 : Les Valeurs d’Antan ; Épisode 26 : L’Affaire K. ; Épisode 27 : L’Atmosphère ; Épisode 28 : La Nénie de Zinovie ; Épisode 29 : L’Exposition colossale ; Épisode 30 : La Chasse aux Pingouins ; Épisode 31 : Le Rêve et le Réel ; Épisode 32 : La Vérité de l'État ; Épisode 33 : La Briqueterie ; Épisode 34 : L’Armée des Chefs ; Épisode 35 : C’est pas gagné ; Épisode 36 : Les Trois’z’arts ; Épisode 37 : La Porte fermée ; Épisode 38 : Les Puces ; Épisode 39 : L’Ordinaire de la Guerre ; Épisode 40 : La Ville violée ; Épisode 41 : La Vie paysanne ; Épisode 42 : La Charrette ; Épisode 43 : Le Pantalon ; Épisode 44 : La Secrète et la Poésie ; Épisode 45 : L’Édification de l’Utopie ; Épisode 46 : L’Ambition cosmologique ; Épisode 47 : Le Manuscrit ; Épisode 48 : Le Baiser de Paix ; Épisode 49 : Guerre et Paix ; Épisode 50 : La Queue ; Épisode 51 : Les Nullités ; Épisode 52 : La Valse des Pronoms ; Épisode 53 : La Philosophie spéciale ; Épisode 54 : Le Pays du Bonheur ; Épisode 55 : Les Pigeons ; Épisode 56 : Les Temps dépassés ; Épisode 57 : La Faute à la Contingence ; Épisode 58 : Guerre et Sexe ; Épisode 59 : Une Rencontre en Zinovie ; Épisode 60 : La Grande Zinovie ; Épisode 61 : La Convocation ; 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Épisode 153 : Le Trouvère ; Épisode 154 : Les Pillards ; Épisode 155 : La sainte Reddition ; Épisode 156 : Amiral, on coule ; Épisode 157 : L’Art naïf ; Épisode 158 : Les Filles de là-bas ; Épisode 159 : Les Oies cendrées ; Épisode 160 : Les Grondements ; Épisode 161 : L’État de Guerre ; Épisode 162 : Comme autrefois ; Épisode 163 : Traîtres à la Nation ; Épisode 164 : Les Journalistes ; Épisode 165 : Le Clown sénile ; Épisode 166 : Exils ; Épisode 167 : Écoutez les Gars ; Épisode 168 : L’Acide nostalgique ; Épisode 169 : Les Chaussettes roses ; Épisode La Régurgitation
Parlez-moi de la paix et non pas des combats,
Les combats me dégoûtent et me trouent l’estomac,
L’odeur des bombes me met en rage,
Car le plus grand bonheur ici sur cette Terre,
On le doit à la paix et jamais à la guerre.
Je n’ai jamais aimé les carnages.

Par un soir de printemps, là-bas au-dessus des toits,
Un déluge de flammes, hors du ciel, éclata,
Alluma les feux d’artifice.
Sursautant dans sa couche au milieu de la nuit,
Le pays tout entier cria à l’ennemi :
« Le ventre de la mort vous compisse ! »

On est seul, on a peur, tout se met à trembler ;
On appelle au secours, le monde va s’écrouler.
C’est encore pire que le tonnerre.
Un chambard plus méchant que le plus mauvais temps
Assourdit et déchire les tympans,
On dirait un vieil ours en colère.

En maudissant le nom des cinglés assassins,
On rêva de lieux sûrs sous nos traversins
Et le destin fasse le reste !
Vous qui lancez des bombes et brisez les maisons,
Déversez donc chez vous votre propre poison,
Gardez pour vous votre peste !

Quand la guerre ira se faire entendre ailleurs,
La vie ayant enfin surmonté ses douleurs
Et redessiné tout son visage,
Revenue dans ses foyers faire sécher son pays,
Laissera derrière elle toutes ces intempéries
Et refera son paysage.

À partir de ce jour, tout ira beaucoup mieux,
On consacrera son temps à rebâtir nos lieux,
À remettre sur pieds nos maisons,
À refaire nos écoles, à resemer nos champs
À chanter en chœur le plus beau de nos chants
Et colorer nos beaux horizons.

L’ennemi hagard, égaré dans son enfer,
À court de conscrits et de bouts de fer,
Rentrera penaud en ses terres.
Il s’ira réfugier dans les pays lointains
Dans les espaces vides de ses confins
Où il entretient la misère.

Et notre complainte aille tambour battant,
Dire au monde notre paix, lui parler de la guerre
À laquelle on a tenu tête ensemble,
Conter comme les foudres de l’assassin
Au cœur de la mémoire, vont laisser le dessin
D’une sainte horreur qui lui ressemble.

inviata da Marco Valdo M.I. - 11/11/2023 - 15:20



Lingua: Italiano

Versione italiana di Lorenzo Masetti
PARLATEMI DELLA PACE

Parlatemi della pace e non delle atrocità
le guerre mi disgustano, mi danno acidità
Mi nausea l'odore delle bombe
perché la felicità quaggiù sulla Terra
La si deve alla pace e mai alla guerra
Non ho mai amato le ecatombi

Una sera d'autunno sopra la mia magione
un diluvio di fiamme, una grande esplosione
ha acceso fuochi d'artificio
Sussultando nel letto nel mezzo della notte
Il paese intero ha gridato al nemico:
"Che il ventre della morte vi inghiotta!"

Siamo soli, atterriti, tutto si mette a tremare
Chiamiamo aiuto, il mondo sta per crollare
Più forte di un tuono rabbioso
Un rumore più malvagio del peggior temporale
Ci assorda i timpani, ci fa male
Lo si direbbe un orso furioso.

Maledicendo i nomi dei folli assassini
Sogniamo luoghi sicuri sotto ai nostri cuscini
E il destino faccia il resto!
Voi che gettate le bombe di un orrore osceno
Versatelo a casa vostra questo sporco veleno
Tentevela per voi la vostra peste!

Quando la guerra andrà a farsi sentire altrove
La vita saprà dimenticare il suo dolore
Ritrovando così il suo coraggio
Di ritorno nei campi, nelle nostre cascine
Lasciando dietro di sé tutte queste rovine
Per ricostruire il suo paesaggio.

A partir da quel giorno, tutto sarà migliore
Dedicheremo il tempo a ricostruir con amore
A ritirare su tutti i nostri ponti
A rifare le scuole, riseminare i campi
A cantare in coro i nostri più bei canti
E colorare i begli orizzonti

Il nemico smarrito, perduto nel suo inferno
A corto di coscritti e di pezzi di ferro
Rientrerà senza gloria nelle sue terre
Andrà a rifugiarsi in paesi remoti
nei lontani confini, negli spazi ancor vuoti
dove mantiene la miseria.

E che il nostro lamento vada per tutta la terra
A dire la pace, a parlar della guerra
a cui abbiamo saputo tener testa
E racconteremo a tutti la nostra storia
Del segno lasciato nella nostra memoria
dal sacro orrore della tempesta

11/11/2023 - 19:35


Excellente cette traduction du 11 novembre... Un jour où parler de paix s'impose.
Par ailleurs, ça fait toujours plaisir de se lire dans la langue de l'autre...

Ainsi Parlait Marco Valdo M.I.

Marco Valdo M.I. - 12/11/2023 - 16:02




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