Voyez ce qu'ils font aux Ukrainiens,
Ils le feront à tous demain.
Ô Sancho, mon serviteur, mon brave ami,
On ne peut laisser faire ces bandits.
Seigneur, je sais combien votre bras est vigoureux,
Je connais votre générosité et votre courage,
Mais ces ennemis-là sont des bêtes en rage,
Pour défendre les gens, faisons de notre mieux !
Je vois là-bas un Guide de carrière
Avachi dans son fauteuil, il guigne par ici.
Rossinante, faisons face à l'ennemi !
Ô Sancho, mon serviteur, couvre mes arrières.
Seigneur, je vous conjure, refrénez votre cœur !
Votre lance valeureuse ne peut rien, ni votre ardeur
Contre cette pléthorique armée blindée.
Il nous faut d'urgence une autre idée.
Je m'en vais de ce pas interpeller ce Guide ubuesque,
Car je suis moi, Don Quichotte, seigneur de la Mancha
Et j'ai l'honneur d'être le défenseur de la belle Europe.
Non, mille fois non, on ne peut laisser faire ça !
Monseigneur, écoutez, le Burlesque vous répond.
Je suis le Guide de toutes les Russies et le Petit Père
Et la voix du Seigneur parle en moi au plus profond,
Demain, tout le monde m'obéira de l'océan jusqu'à la mer.
Ô Sancho, mon serviteur, mon brave ami,
Cette ambition cachée, on la connaît depuis longtemps déjà ;
C'était celle d'Igor, des Nicolas, de celui qui leur succéda,
L’homme à la moustache qui affama les pays.
Tudieu, le Burlesque éructe en entendant cela.
Il dit que s’il rêve d'Igor, de Pierre et des Nicolas,
Le petit homme, foi de menteur, il ne le connaît pas,
Qu'il ne porte pas de moustache et qu'il ne vous craint pas.
Ô Sancho, mon serviteur, mon brave ami,
Dis-lui, à cet envahisseur, de rendre aux gens
Tout ce qu'il leur a pris, lui et les cupides de son pays,
Qu'il cesse de fracasser l'Europe et ses enfants.
Monseigneur, le Guide se gausse,
Il se marre, il ricane, il ricasse,
Il se dit le plus fort, le plus puissant
Et il entend s’emparer de tout le continent.
Ô Sancho, mon serviteur, mon brave ami,
Dis à ce mégalomane, que je ne puis laisser faire,
Qu'il me faudra lui passer ma lance par le travers ;
En un mot comme en cent, le clouer au pilori.
Écoute-moi, Guide, abominable immonde,
Tu nous fais un insupportable monde.
Au nom des pacifiques, un chevalier te défie,
Don Quichotte de la Mancha, au nom de la vie.
Seul avec son Rossinante, son plat à barbe et sa lance,
Suivi d'un écuyer benêt et d'un âne plus idiot encore.
Il a l'appui de son roi, d'Albion et de la France,
Qu'il résiste et mes chars le laisseront pour mort.
Et Sancho, révolté, crie aux échos
Don Quichotte n'est pas seul !
Il n'est pas seul ! Il n'est pas seul !
Il a les gens d'Europe avec lui.
Le Chevalier à la triste Figure se lève alors et répond :
La conscience doit-elle disparaître ?
Va-t-on s’incliner face à un maître ?
Je suis seul ici, mais nous sommes des millions.
Je vous parle sans peur et sans gloire,
Je vous dis que rien n'est perdu.
Les diktats ne nous ont jamais convaincus
Et déjà se disloque le mirage de votre victoire.
Cette guerre doit se limiter à votre territoire,
Il vous faut reculer avant qu'il ne soit trop tard.
Annexer l’Europe n'est pas votre destin.
Tels que nous sommes, nous sommes l'Europe de demain.
Et chaque jour, avec Rossinante, mon plat à barbe et moi,
Sancho, son âne, les gens d'Europe, on viendra
Jeter aux Enfers le rêve d’Empire et de Grande Nation
Et nous tisserons le linceul de votre Grande Illusion.
Ils le feront à tous demain.
Ô Sancho, mon serviteur, mon brave ami,
On ne peut laisser faire ces bandits.
Seigneur, je sais combien votre bras est vigoureux,
Je connais votre générosité et votre courage,
Mais ces ennemis-là sont des bêtes en rage,
Pour défendre les gens, faisons de notre mieux !
Je vois là-bas un Guide de carrière
Avachi dans son fauteuil, il guigne par ici.
Rossinante, faisons face à l'ennemi !
Ô Sancho, mon serviteur, couvre mes arrières.
Seigneur, je vous conjure, refrénez votre cœur !
Votre lance valeureuse ne peut rien, ni votre ardeur
Contre cette pléthorique armée blindée.
Il nous faut d'urgence une autre idée.
Je m'en vais de ce pas interpeller ce Guide ubuesque,
Car je suis moi, Don Quichotte, seigneur de la Mancha
Et j'ai l'honneur d'être le défenseur de la belle Europe.
Non, mille fois non, on ne peut laisser faire ça !
Monseigneur, écoutez, le Burlesque vous répond.
Je suis le Guide de toutes les Russies et le Petit Père
Et la voix du Seigneur parle en moi au plus profond,
Demain, tout le monde m'obéira de l'océan jusqu'à la mer.
Ô Sancho, mon serviteur, mon brave ami,
Cette ambition cachée, on la connaît depuis longtemps déjà ;
C'était celle d'Igor, des Nicolas, de celui qui leur succéda,
L’homme à la moustache qui affama les pays.
Tudieu, le Burlesque éructe en entendant cela.
Il dit que s’il rêve d'Igor, de Pierre et des Nicolas,
Le petit homme, foi de menteur, il ne le connaît pas,
Qu'il ne porte pas de moustache et qu'il ne vous craint pas.
Ô Sancho, mon serviteur, mon brave ami,
Dis-lui, à cet envahisseur, de rendre aux gens
Tout ce qu'il leur a pris, lui et les cupides de son pays,
Qu'il cesse de fracasser l'Europe et ses enfants.
Monseigneur, le Guide se gausse,
Il se marre, il ricane, il ricasse,
Il se dit le plus fort, le plus puissant
Et il entend s’emparer de tout le continent.
Ô Sancho, mon serviteur, mon brave ami,
Dis à ce mégalomane, que je ne puis laisser faire,
Qu'il me faudra lui passer ma lance par le travers ;
En un mot comme en cent, le clouer au pilori.
Écoute-moi, Guide, abominable immonde,
Tu nous fais un insupportable monde.
Au nom des pacifiques, un chevalier te défie,
Don Quichotte de la Mancha, au nom de la vie.
Seul avec son Rossinante, son plat à barbe et sa lance,
Suivi d'un écuyer benêt et d'un âne plus idiot encore.
Il a l'appui de son roi, d'Albion et de la France,
Qu'il résiste et mes chars le laisseront pour mort.
Et Sancho, révolté, crie aux échos
Don Quichotte n'est pas seul !
Il n'est pas seul ! Il n'est pas seul !
Il a les gens d'Europe avec lui.
Le Chevalier à la triste Figure se lève alors et répond :
La conscience doit-elle disparaître ?
Va-t-on s’incliner face à un maître ?
Je suis seul ici, mais nous sommes des millions.
Je vous parle sans peur et sans gloire,
Je vous dis que rien n'est perdu.
Les diktats ne nous ont jamais convaincus
Et déjà se disloque le mirage de votre victoire.
Cette guerre doit se limiter à votre territoire,
Il vous faut reculer avant qu'il ne soit trop tard.
Annexer l’Europe n'est pas votre destin.
Tels que nous sommes, nous sommes l'Europe de demain.
Et chaque jour, avec Rossinante, mon plat à barbe et moi,
Sancho, son âne, les gens d'Europe, on viendra
Jeter aux Enfers le rêve d’Empire et de Grande Nation
Et nous tisserons le linceul de votre Grande Illusion.
inviata da Marco Valdo M.I. - 2/10/2023 - 19:07
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Chanson française - Don Quichotte défend l'Europe – Marco Valdo M.I. – 2012
André Masson – 1935
Vois, Lucien l’âne mon ami, comme le temps passe, comme le monde va de façon claudicante. Il y a dix ans, j’avais proposé ici une canzone intitulée « Don Quichotte sauve l'Europe ». À ce moment, on se demandait : « Qui donc a réveillé le Chevalier à la triste figure d'un si long sommeil ? Qui ou quoi ? Est-il, comme je le crois, accompagné de Sancho et de son âne, monte-t-il Rossinante ? »
Ah, dit Lucien l'âne, c’était une bonne question et sans doute, n’est-elle pas sans retentir aujourd’hui. On s’inquiétait d’une main-mise de l’Allemagne qui alors semblait au comble de la prospérité et de l’arrogance. L’oreille tinta au Chevalier errant de la Mancha... Rossinante hennit, le plat à barbe tomba et à son tour, se réveilla Sancho, qui réveilla son âne…
Oui, dit Marco Valdo M.I., c’était une bonne question, mais il se fait qu’une aube nouvelle s’est levée, toute pleine de nuit et de brouillard ; elle s’est levée à l’Est comme il se doit. Une aube sombre et triste et massacrante et perverse à souhait ; elle se nourrit de mensonge et d’indécence, elle déverse ses crimes sur le continent, elle s’engraisse de guerre et l’ogresse révèle petit à petit son appétit dévorant. Elle mange les terres voisines, elle mange les gens et ces gens-là, ce sont des gens qui se revendiquent être des gens d’ici. On ne peut les laisser au risque de laisser le barrage s’effondrer et d’être à notre tour inondés.
Oui, poursuit Lucien l'âne, dans la vallée inondée résonnent les trompes de la mort.
En effet, Lucien l’âne mon ami, ton oreille ne t'a pas trompé... C'est l'écho de cet appel que l'on entend maintenant... Tout comme, certainement, il a réveillé l'Homme de la Manche, son acolyte Sancho, le plat à barbe et l’âne... Et regarde, le grand Don Quichotte remonte Rossinante et s’en va là-bas combattre les chars de la Mort, avant qu’il ne soit trop tard, pense-t-il. Il veut, montrant sa lance, de sa seule présence (et de celle de Sancho et de celle de l’âne et de celle du plat à barbe) faire reculer en leur tanière les cohortes altières de l’envahisseur – en italien : l’invasore. C’est l’histoire que raconte cette nouvelle canzone : « Don Quichotte défend l'Europe ».
Oui, dit Lucien l’âne, cette aube pâle, ce feu pâle à l’horizon, c’est celle dont parle la chanson italienne qui dit :
E ho trovato l'invasor.
Ce matin, je me suis levé
Et j’ai trouvé l’envahisseur. »
Et, continue Marco Valdo M.I., Don Quichotte a raison et nous devrions, toi et moi, comme lui, comme Sancho, comme Rossinante, comme l'âne et comme le plat à barbe affirmer clairement qu’il ne convient pas de laisser l’invasore-envahisseur rester dans les territoires qu’il a déjà envahis et que ce conquérant devrait commencer par jeter à terre toutes ses armes et rentrer chez lui se jeter des cendres sur la tête. Il lui faudra aussi quémander la paix, demander pardon pour toutes les horreurs qu’il a commises et bien évidemment, indemniser tous les dommages qu’il a causés. Il serait correct aussi qu’il rapatrie tous ses colons - sauf évidemment, ceux qui souhaiteraient rester sur place et s’assimiler au pays où ils vivent. Il paraît normal que l’accapareur restitue tout ce qu’il a emporté, qu’il libère les prisonniers et rende les enfants déportés à leurs parents. En plus, il lui faudra verser d’énormes indemnités afin de s’amender. Enfin, il lui faudra considérablement se démilitariser - sur terre, sur mer et dans les airs - de sorte à ne plus constituer un risque pour les autres pays, pour l’espèce humaine entière, pour le monde entier et singulièrement, pour les pays voisins.
C’est pas drôle ce qui va arriver aux envahisseurs, dit Lucien l’âne, mais enfin, leur Guide l’a cherché, il l’a voulu et c’est lui qui a ordonné à ses sbires d’envahir le pays voisin et qui avait d’ailleurs fait pareil antérieurement. Un précédent Guide, en fait le Grand Guide, avait poussé jusqu’au milieu de l’Europe et avait asservi les populations qui y vivaient ; le Guide actuel en a contacté une malsaine nostalgie. En fait, c’est une vilaine habitude locale. Et quand il dit qu’il agit pour défendre l’intégrité, passée, présente et future de l’Empire, je me demande qui pourra le croire du simple fait que personne n’aurait l’idée saugrenue d’aller l’envahir. Et pour quoi en faire, d’ailleurs ?
J’ajoute, dit Marco Valdo M.I., qu’un pays qui abandonne l’idée farfelue de grandeur, un peuple qui se contente d’exister trouve par là-même la paix et la possibilité de connaître le bonheur de vivre. Je veux dire de vivre tout simplement ; un monde où chacun sans crainte, sans angoisse peut vivre sa vie comme elle vient, comme elle va, avec ses hauts, avec ses bas, d’un bout à l’autre comme il se doit et certes, pas toujours simple, pas toujours facile, pas toujours gaie, pas toujours triste, la vie, quoi !
Et ça suffit bien comme ça, dit Lucien l’âne. Un jour entraîne l’autre de la naissance au trépas. Parfois, il y a des surprises, parfois, il y a des joies et parfois, il n’y en a pas. Au bout du conte, trois petits tours et puis s’en va. Et moi, pauvre de moi, vivre ma vie, je n’ai jamais fait que ça et même dans les ennuis, même dans les pires tracasseries, j’ai toujours été heureux et je ne me souviens même pas de tout le temps passé. Maintenant, il me tarde de nous remettre à notre tâche quotidienne et à tisser le linceul de ce vieux monde encombré de chars d’assaut, de missiles, d'hommes prétentieux, ambitieux, impérieux, présomptueux, avide et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane