Lingua   

Les Morts froids

Marco Valdo M.I.
Lingua: Francese




En Zinovie, pour des millions de gens,
Les souvenirs dépassés du passé,
Par tous les moyens ressassés,
Hantent encore les temps présents ;
Le grandiose et le glorieux teignent
Les ruminations des anciens,
La grandeur et la gloire peignent
Les imaginations des contemporains.
Grand-Mère dit : « Billevesées ! »,
Le trouvère rit de ces idées.
C’est du flanc tout ça, dit le soldat,
Les morts, ça les laisse froids.

Nous, dit le soldat, on avait un lieutenant ;
Il rêvait d’arrière et d’ébats.
Puis, on avait aussi un sergent
Toujours derrière au combat.
Moi, dit Grand-Mère,
Je ne les connaissais pas.
Moi, dit le trouvère,
Je ne les fréquentais pas.
Ce qu’ils ont devenus ?
Le lieutenant est retourné à ses ébats,
Le sergent n’est jamais revenu.
Nous , on l’a laissé à terre là-bas.

Grand-Mère dit : En vérité,
Les morts ne comptent pas ;
En hiver comme en été,
Les morts ont toujours froid.
Le Guide mort, un nouveau viendra.
Le pouvoir a horreur du vide.
Candides, stupides ou cupides,
Il ne manque pas de candidats.
Un autre Guide succède au Guide
Ainsi, le spectacle ne s’arrête pas.
Pour nous, dit le soldat,
C’est toujours le même rata.

Le trouvère dit : Ce cirque jupitérien
Pour nous, les gars, ça ne change rien.
C’est pareil à tous les étages,
Les gens installés s’empressent
De s’adapter avec adresse
Aux conditions du nouvel âge.
Ce qui est à prendre
Est pris sans attendre.
En haut, on liquide, on écarte,
Chacun joue sa carte.
On construit l’ère de demain.
Les fortunes changent de mains.



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