Άσπρη είναι η αρία φυλή
η σιωπή
τα λευκά κελιά
το ψύχος
το χιόνι
οι άσπρες μπλούζες των γιατρών
τα νεκροσέντονα
η ηρωίνη.
Αυτά λίγο πρόχειρα
για την αποκατάσταση του μαύρου.
η σιωπή
τα λευκά κελιά
το ψύχος
το χιόνι
οι άσπρες μπλούζες των γιατρών
τα νεκροσέντονα
η ηρωίνη.
Αυτά λίγο πρόχειρα
για την αποκατάσταση του μαύρου.
inviata da Riccardo Venturi - Ελληνικό Τμήμα των ΑΠΤ "Gian Piero Testa" - 14/9/2022 - 21:03
Lingua: Italiano
Μετέφρασε στα ιταλικά / Traduzione italiana / Italian translation / Traduction italienne / Italiankielinen käännös:
Riccardo Venturi, 14-9-2022 21:09
Riccardo Venturi, 14-9-2022 21:09
Lingua: Francese
Version française — ELLE EST BLANCHE — POUR LA REVALORISATION DU NOIR — Marco Valdo M.I. — 2022
d’après la version italienne — È bianca (Per il ristabilimento del nero) — Riccardo Venturi — 2022
d’une chanson grecque — Άσπρη είναι (για την αποκατάσταση του μαύρου) — Katerina Gogou / Κατερίνα Γώγου — Νοέμβριος 1982 / Novembre 1982]
Texte : Katerina Gogou
Musique : Kostas Athyridis
Premier interprète : Lolek
Interprétée par : Georgia Velibasaki / Kostas Athyridis
d’après la version italienne — È bianca (Per il ristabilimento del nero) — Riccardo Venturi — 2022
d’une chanson grecque — Άσπρη είναι (για την αποκατάσταση του μαύρου) — Katerina Gogou / Κατερίνα Γώγου — Νοέμβριος 1982 / Novembre 1982]
Texte : Katerina Gogou
Musique : Kostas Athyridis
Premier interprète : Lolek
Interprétée par : Georgia Velibasaki / Kostas Athyridis
Dialogue Maïeutique
Revoici, Lucien l’âne mon ami, un poème, devenu chanson chantée, de la poétesse athénienne contemporaine Katerina Gogou (elle aurait pu être encore vivante de nos jours, si la Parque funeste ne l’avait invitée à la suivre). On en a déjà recréés plusieurs en langue française et nous n’avons — les autres fois — pas fait de dialogue maïeutique, car il y avait une introduction de Riccardo Venturi. Cette fois, ce n’est pas le cas. Ceci explique cela qui suit. Donc, comme à l’habitude de Katerina Gogou, une poésie abrupte, des textes lapidaires qui entrent directement dans le vif de notre temps.
En effet, dit Lucien l’âne, j’avais suivi tes recréations et au premier coup d’œil, je trouve effectivement celle-ci digne d’être gravée dans la pierre blanche et sans doute, en lettres noires quand le soleil est au zénith et projette l’ombre à la verticale.
Quand le soleil est à la verticale, Lucien l’âne mon ami, tu as raison, il projette l’ombre noire du haut en bas et les lettres dans la pierre deviennent noires. Souviens-toi de notre dialogue à propos de la Lune Noire : « Lune Noire, Lune Noire… Cette Lune Noire de Carlo Levi rappelle étrangement le Soleil Noir d’Eliphas Levi, tu sais bien ce soleil noir qui apparaît dans cette phrase qui dit : « Le téméraire qui ose regarder le soleil sans ombre devient aveugle et alors pour lui, le soleil est noir ! »
Et de fait, dit Lucien l’âne aux yeux noirs, à trop regarder le soleil, on finit par le voir noir. C’est pareil pour nous les ânes. Mais une Lune Noire… »
Oui, dit Lucien l’âne, mais encore ?
Oh, répond Marco Valdo M.I., je voulais juste faire remarquer cette dichotomie du blanc-noir qui inspire de curieuses pensées. Notamment, revenons (à propos de noir et de blanc) à nos moutons et à la chanson de Katerina Gogou fondée sur le rapport blanc-noir et sa volonté de réhabiliter le noir face à l’omniprésence du blanc. C’est finalement fort simple : elle énumère des choses blanches et conclut à la difficulté de revaloriser le noir.
En réalité, de quoi parle-t-elle et à quoi se réfère-t-elle ?, demande Lucien l’âne.
Ce qu’elle dit, ce qu’elle dénonce, ce qu’elle appelle, dit Marco Valdo M.I., c’est la domination de la race blanche et la revalorisation de la race noire. Mais c’est aussi, la mise en cause d’un certain hellénisme, d’un certain national-nostalgisme qui identifie la race aryenne et une certaine nation grecque. Je rappelle au passage que les habitants de la Grèce sont généralement connus pour leur peau sombre et leurs cheveux noirs ; par ailleurs, toujours à propos de race aryenne, les représentations des céramiques antiques des guerriers grecs (aryens) en faisaient des hommes noirs. Les éléments du plaidoyer de Katerina Gogou sont ceux qu’elle rencontre dans sa vie, laquelle n’a rien d’une existence que les couleurs rendent plus douces à vivre. Tel est l’arrière-plan de ce poème : sa vie noire ; elle aussi aurait bien eu besoin d’être revalorisée ; mais il est trop tard. Pour mieux faire comprendre mon propos, je rappelle que Katerina Gogou est morte d’une overdose d’héroïne à 53 ans et qu’elle vivait au sein d’une population qu’on appellera marginale — misère, pauvreté, drogue, sursauts de révolte, répression. Enfin, pour ce qui est mon commentaire, voilà tout.
Et c’est bien assez, dit Lucien l’âne, car l’essentiel a été dit. Quant à nous, tissons le linceul de ce vieux monde binaire, aristotélicien, dur, rude et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
Revoici, Lucien l’âne mon ami, un poème, devenu chanson chantée, de la poétesse athénienne contemporaine Katerina Gogou (elle aurait pu être encore vivante de nos jours, si la Parque funeste ne l’avait invitée à la suivre). On en a déjà recréés plusieurs en langue française et nous n’avons — les autres fois — pas fait de dialogue maïeutique, car il y avait une introduction de Riccardo Venturi. Cette fois, ce n’est pas le cas. Ceci explique cela qui suit. Donc, comme à l’habitude de Katerina Gogou, une poésie abrupte, des textes lapidaires qui entrent directement dans le vif de notre temps.
En effet, dit Lucien l’âne, j’avais suivi tes recréations et au premier coup d’œil, je trouve effectivement celle-ci digne d’être gravée dans la pierre blanche et sans doute, en lettres noires quand le soleil est au zénith et projette l’ombre à la verticale.
Quand le soleil est à la verticale, Lucien l’âne mon ami, tu as raison, il projette l’ombre noire du haut en bas et les lettres dans la pierre deviennent noires. Souviens-toi de notre dialogue à propos de la Lune Noire : « Lune Noire, Lune Noire… Cette Lune Noire de Carlo Levi rappelle étrangement le Soleil Noir d’Eliphas Levi, tu sais bien ce soleil noir qui apparaît dans cette phrase qui dit : « Le téméraire qui ose regarder le soleil sans ombre devient aveugle et alors pour lui, le soleil est noir ! »
Et de fait, dit Lucien l’âne aux yeux noirs, à trop regarder le soleil, on finit par le voir noir. C’est pareil pour nous les ânes. Mais une Lune Noire… »
Oui, dit Lucien l’âne, mais encore ?
Oh, répond Marco Valdo M.I., je voulais juste faire remarquer cette dichotomie du blanc-noir qui inspire de curieuses pensées. Notamment, revenons (à propos de noir et de blanc) à nos moutons et à la chanson de Katerina Gogou fondée sur le rapport blanc-noir et sa volonté de réhabiliter le noir face à l’omniprésence du blanc. C’est finalement fort simple : elle énumère des choses blanches et conclut à la difficulté de revaloriser le noir.
En réalité, de quoi parle-t-elle et à quoi se réfère-t-elle ?, demande Lucien l’âne.
Ce qu’elle dit, ce qu’elle dénonce, ce qu’elle appelle, dit Marco Valdo M.I., c’est la domination de la race blanche et la revalorisation de la race noire. Mais c’est aussi, la mise en cause d’un certain hellénisme, d’un certain national-nostalgisme qui identifie la race aryenne et une certaine nation grecque. Je rappelle au passage que les habitants de la Grèce sont généralement connus pour leur peau sombre et leurs cheveux noirs ; par ailleurs, toujours à propos de race aryenne, les représentations des céramiques antiques des guerriers grecs (aryens) en faisaient des hommes noirs. Les éléments du plaidoyer de Katerina Gogou sont ceux qu’elle rencontre dans sa vie, laquelle n’a rien d’une existence que les couleurs rendent plus douces à vivre. Tel est l’arrière-plan de ce poème : sa vie noire ; elle aussi aurait bien eu besoin d’être revalorisée ; mais il est trop tard. Pour mieux faire comprendre mon propos, je rappelle que Katerina Gogou est morte d’une overdose d’héroïne à 53 ans et qu’elle vivait au sein d’une population qu’on appellera marginale — misère, pauvreté, drogue, sursauts de révolte, répression. Enfin, pour ce qui est mon commentaire, voilà tout.
Et c’est bien assez, dit Lucien l’âne, car l’essentiel a été dit. Quant à nous, tissons le linceul de ce vieux monde binaire, aristotélicien, dur, rude et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
ELLE EST BLANCHE — POUR LA REVALORISATION DU NOIR
Blanche est la race aryenne,
Le silence,
Les leucocytes,
Le froid, la froideur,
La neige,
Les blouses des docteurs,
Le linceul des morts,
L’héroïne encore.
Comme il est difficile alors
De revaloriser le noir.
Blanche est la race aryenne,
Le silence,
Les leucocytes,
Le froid, la froideur,
La neige,
Les blouses des docteurs,
Le linceul des morts,
L’héroïne encore.
Comme il est difficile alors
De revaloriser le noir.
inviata da Marco Valdo M.I. - 20/9/2022 - 18:32
Lingua: Giapponese
Traduzione giapponese / Japanese translation / Traduction japanaise / Japaninkielinen käännös: Boreč
"Ho tradotto questa poesia greca anche in giapponese. Sembra un po' come una traduzione letterale, ma spero che questo sarà di qualche servizio."
Lyrics: Katerina Gogou
Music: Kostas Athiridis
First performance: Lolek
Interpretation: Georgia Velivasaki / Kostas Athiridis
Album: Pano Kato i Patision (2012)
作詞:カテリーナ・ゴゴウ
音楽:コスタス・アティリディス
初演:ロレック
訳:ジョージア・ヴェリバサキ/コスタス・アティリディス
アルバム:Pano Kato i Patision (2012)
Music: Kostas Athiridis
First performance: Lolek
Interpretation: Georgia Velivasaki / Kostas Athiridis
Album: Pano Kato i Patision (2012)
作詞:カテリーナ・ゴゴウ
音楽:コスタス・アティリディス
初演:ロレック
訳:ジョージア・ヴェリバサキ/コスタス・アティリディス
アルバム:Pano Kato i Patision (2012)
"Ho tradotto questa poesia greca anche in giapponese. Sembra un po' come una traduzione letterale, ma spero che questo sarà di qualche servizio."
inviata da Boreč - 22/9/2022 - 08:50
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[Νοέμβριος 1982 / Novembre 1982]
Στίχοι: Κατερίνα Γώγου
Μουσική: Κώστας Αθυρίδης
Πρώτη εκτέλεση: Λόλεκ
Ερμηνεία: Γεωργία Βεληβασάκη / Κώστας Αθυρίδης
Άλμπουμ: Πάνω Κάτω η Πατησίων (2012)
Poesia di Katerina Gogou
Musica: Kostas Athyridis
Primo interprete: Lolek
Interpretata da: Georgia Velibasaki / Kostas Athyridis
Album: Πάνω Κάτω η Πατησίων (2012)