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La canzone del disertore

Nuove Tribù Zulu
Lingua: Italiano


Nuove Tribù Zulu

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Nuove Tribù Zulu - La Canzone del Disertore


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2003
"L'unione dei mondi"

L'unione dei mondi
Quel giorno partì
e il sole era ferro e fuoco
non piangeva mai
da sempre parlava poco
Ma quell'ombra era dentro di lui
lo scavava e senza pietà
lo lasciava indugiare nel dubbio
di chi mai amerà

Distrutto per lei
non aveva più vissuto
perduto in un bar
cercava solo uno sguardo
la scintilla che gli provocò
lo struggente saporde di un no
un rifiuto scottante e improvviso
che tutto cambiò
E sparò
ma non fu la guerra che
accecò la sua solitudine
fu per lei
e per quell'assurdo no
che in un'alba di lampi e di veleno
lui disertò
sotto un aspro diluvio di fango
lui disertò

Senza dignità
fu vile nel dileguarsi
c'è chi raccontò
che non aveva più labbra
divorate dai morsi di chi
non si sopporta più e che morì
con stampato sul volto un sorriso
di chi ha detto sì

E sparò
ma non fu la guerra che
accecò la sua solitudine
fu per lei
e per quell'assurdo no
che in un'alba di lampi e veleno
lui disertò
sotto un aspro diluvio di fango
lui disertò


Lingua: Francese

Version française – LA CHANSON DU DÉSERTEUR – Marco Valdo M.I. – 2009
Chanson italienne – La Canzone del Disertore – Nuove Tribù Zulu – 2003

Salut à toi, Lucien l'âne.

Salut à toi, Marco Valdo M.I., te voilà encore avec une chanson de déserteur...

Eh oui, mon ami aux oreilles d'ébène et aux lèvres aux nuances de rose. Je suis là à nouveau avec mes chansons de désertion sous le bras. Te souvient-il des autres ?

Sans doute, dit Lucien l'âne, et je vais même te les récapituler: jusqu'ici, on a eu celle de Boris Vian, celle de Jerrinez, celle que tu écrivis pour Joseph, celle d'Ascanio Celestini... et je vais même te surprendre en en rajoutant une qu'on avait oubliée... Celle de Mario Di Leo, « Uno dal pensiero diverso », que tu avais traduite par « Celui qui pense autrement ». Celle-là me tient particulièrement à cœur d'ailleurs, cette histoire du paysan qui ne veut pas tuer et qui trouve plus utile et plus intelligent de cultiver son champ ou ses vignes. D'autant plus, souviens-toi, que le paysan (le paysan pauvre, s'entend) est dénommé parfois le « somaro », la « bête de somme », presqu'un frère pour moi.

Oui, tu as bien raison, Lucien mon ami l'âne, de rappeler tout ça. Tu as bien raison et je me sens également frère des « somari », car aussi bien, rappelle-toi, « Noi, non siamo cristiani... »

« Siamo somari »... continue Lucien l'âne en riant de ses grandes dents d'âne.

Et de fait, dit Marco Valdo M.I., en ces temps de pandémie de créationnisme aigu, j'aime à réaffirmer que : « Io, non sono cristiano », que je suis un descendant par la pente la plus glissante de Cro-Magnon... Voilà d'où nous venons, voilà le sens de notre identité européenne.

Tu as raison, dit Lucien l'âne en secouant la queue de rire. Il ne faut pas péter plus haut que son cul. Somari on était, somari, on reste.

Bref, nous, nous sortons des grottes pas d'un jardin, ni d'un tombeau. C'est pour cela que nous nous sommes des déserteurs-nés. Cela dit, ce paysan qui trouve plus intelligent de cultiver son champ, me remémore – c'est juste une parenthèse – l'ineffable Candide, dont Voltaire conta l'aventure. Peut-être ferais-je un jour une canzone sur ce Candide qui préférait cultiver son jardin plutôt que de faire la guerre.

Quel homme admirable ! Et oh oui, fais-nous une chanson sur Candide, dit Lucien l'âne qui connut Pangloss, ce serait bien amusant et tu rendrais quand même un peu de son honneur à Voltaire dont tu as dit tant de mal lorsqu'il caviarda si vaillamment l'Abbé Meslier. Mais avec tout ça, on s'éloigne de la Chanson du déserteur...

Pas du tout, pas tant que ça, ne t'inquiète pas, Lucien l'âne mon ami et ne te hérisse pas, tu as l'air d'un oursin trop cuit. Deux mots sur cette chanson du déserteur... C'est une histoire de désespoir d'amour. Nouvelle cause de désertion : le désespoir amoureux. Tu avoueras que c'est une bien étrange raison, mais enfin la cause finale est bonne.

Étrange raison, en effet, dit l'âne Lucien. Il aurait pareillement pu se faire tueur sanguinaire en invoquant le même mobile. D'ailleurs, c'est le fondement et l'excuse de tous les crimes passionnels. Belle excuse en vérité pour une telle stupidité... mais enfin, je te l'accorde le résultat est là, il déserte...

Quoi qu'il en soit, dit Marco Valdo M.I., ce n'est pas une raison pour que nous oublions de tisser le linceul de ce vieux monde mortifère et cacochyme.

Ainsi parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien l'âne.
LA CHANSON DU DÉSERTEUR

Le jour où il partit
Le soleil était de fer et de feu
Il ne pleurait jamais
Depuis toujours, il parlait peu
Mais cette ombre au-dedans de lui
Sans pitié, le creusait
Et le laissait mariner
Dans le doute de jamais pouvoir aimer.

Détruit par elle
Il n'avait plus vécu
Il cherchait seulement un regard
L'étincelle qui lui provoquât
La délétère saveur d'un non
Un refus cuisant et soudain
Qui change tout.

Et il disparut
Mais ce ne fut pas al guerre
Qui aveugla sa solitude
Ce fut à cause d'elle
Et de cet absurde non
Qu'un matin d'éclairs et de rage
Il déserta
Sous un âpre déluge de boue
Il déserta.

Sans dignité
Il fut lâche pour se tirer
On raconte
Qu'il n'avait plus de lèvres
Dévorées par les morsures
De celui qui ne se supporte plus et qu'il mourut
Avec imprimé sur son visage le sourire
De celui qui a dit oui.

Et il disparut
Mais ce ne fut pas al guerre
Qui aveugla sa solitude
Ce fut à cause d'elle
Et de cet absurde non
Qu'un matin d'éclairs et de rage
Il déserta
Sous un âpre déluge de boue
Il déserta.

inviata da Marco Valdo M.I. - 5/12/2009 - 13:23




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