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La Nénie de Zinovie

Marco Valdo M.I.
Lingua: Francese




En Zinovie, à certaines époques,
Les femmes hurlent en chœur.
Honte à qui se moque !
La peine déchire leurs cœurs.
Les cris alors résonnent toujours
Longuement dans les rues
Et les échos peuplent les cours.
Que sont les amours devenues
Et les enfants tant aimés ?
La guerre là-bas les a ôtés.
Nous ne les verrons plus
Sourire aux beaux temps revenus.

Ah qu’il fait bon vivre ici,
En Zinovie, le plus grand des pays,
On y respire si librement,
On y chante, on meurt de famine.
Par milliers, par millions dans les camps,
Sur les champs de bataille, on extermine.
Tout va, tout s’en va. Avec le temps,
Les femmes ont désappris le chant
Désespéré des amours mortes.
L’hiver ne peut plus tenir,
Le bon temps frappe à la porte,
Le soleil veut encore revenir.

La Zinovie a un glorieux passé,
La chose est historique,
Et même un passé héroïque,
Le professeur vient de l’exposer.
L’élève pertinent pose la question :
C’était, dit-on, des années de chien,
Où des personnes par millions
Furent liquidées pour rien ?
Le professeur a toussé, bafouillé
Une réponse alambiquée :
Ce sont des racontars étrangers,
L’erreur a été corrigée.

Posséder à peine plus que rien,
Vivre au-dessous de ses moyens,
Simple employé, mal payé,
C’est le pied.
On a voulu augmenter mon salaire,
Pas question d’accepter,
À gagner plus, on perd
Les avantages de la pauvreté :
Les aides, les prêts, les réductions.
Je vis heureux, sans ambition.
Il vaut mieux vivre caché, dit le singe avisé,
On n’est jamais tranquille en haut du cocotier.



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