Όταν ξυπνήσεις το πρωί
και δε θα βρεις στο πάτωμα
χαπάκια, πουλόβερ και σουτιέν
και χτυπήσεις με δύναμη την πόρτα
χωρίς ν’ ακούσεις πίσω σου το υστερικό μου `'σκασμός''
μη βάλεις τα κλάματα και πας για να με βρεις
στην παιδική φωτογραφία μου που σε κοιτάει.Ποτέ δεν έβλεπα.
Ούτε στα ηλίθια γραφτά μου. Σου 'χω πει ψέματα.
Πάντοτε σου 'λεγα
πως είναι όμορφοι οι άνθρωποι, τα χρώματα κι η μουσική.
Μέτρησε μόνο τα μεροκάματα που έκανα
μ’ αυτό θα μάθεις πως έζησα.
Μέτρησε έπειτα το νοίκι μας
ποτέ δε φτάνανε να το πληρώσω.
Και πόσο φως έκαψα
ψάχνοντας να βρω τρόπο.
Τράβα μετά και γύρεψε απ’ τον πατέρα σου
για τελευταία φορά χρήματα
και δώσε τα χρέη μου.
Ύστερα πλύνε τα μούτρα σου
και μην αφήσεις κανέναν να σου πει
τι απόγινε με τη μάνα σου.
Μόνο κάτω απ’ αυτές
τις ηλίθιες αποδείξεις
φτιάξε έναν ήλιο απ’ αυτούς που μόνο εσύ έχεις στο νου σου
και κάτω απ’ αυτόν
γράψε με τ’ αστεία παιδικά σου γράμματα
ΞΟΦΛΗΣΕ! ΞΟΦΛΗΣΕ! ΞΟΦΛΗΣΕ! ΞΟΦΛΗΣΕ!
και δε θα βρεις στο πάτωμα
χαπάκια, πουλόβερ και σουτιέν
και χτυπήσεις με δύναμη την πόρτα
χωρίς ν’ ακούσεις πίσω σου το υστερικό μου `'σκασμός''
μη βάλεις τα κλάματα και πας για να με βρεις
στην παιδική φωτογραφία μου που σε κοιτάει.Ποτέ δεν έβλεπα.
Ούτε στα ηλίθια γραφτά μου. Σου 'χω πει ψέματα.
Πάντοτε σου 'λεγα
πως είναι όμορφοι οι άνθρωποι, τα χρώματα κι η μουσική.
Μέτρησε μόνο τα μεροκάματα που έκανα
μ’ αυτό θα μάθεις πως έζησα.
Μέτρησε έπειτα το νοίκι μας
ποτέ δε φτάνανε να το πληρώσω.
Και πόσο φως έκαψα
ψάχνοντας να βρω τρόπο.
Τράβα μετά και γύρεψε απ’ τον πατέρα σου
για τελευταία φορά χρήματα
και δώσε τα χρέη μου.
Ύστερα πλύνε τα μούτρα σου
και μην αφήσεις κανέναν να σου πει
τι απόγινε με τη μάνα σου.
Μόνο κάτω απ’ αυτές
τις ηλίθιες αποδείξεις
φτιάξε έναν ήλιο απ’ αυτούς που μόνο εσύ έχεις στο νου σου
και κάτω απ’ αυτόν
γράψε με τ’ αστεία παιδικά σου γράμματα
ΞΟΦΛΗΣΕ! ΞΟΦΛΗΣΕ! ΞΟΦΛΗΣΕ! ΞΟΦΛΗΣΕ!
inviata da Riccardo Venturi - 1/2/2022 - 00:57
Lingua: Italiano
Versione italiana / Italian version / Version italienne / Italiankielinen versio:
Riccardo Venturi, 1-2-2022 00:58
Riccardo Venturi, 1-2-2022 00:58
A 9 anni
Un mattino, quando ti sveglierai
e, per terra, non troverai
le pasticche, il maglioncino e il reggipetto,
e busserai forte alla porta
senza sentire che t'urlo alle spalle
“chètati!”, come fossi un'isterica,
su, non ti mettere a frignare
e, invece, va' a cercarmi
nella mia foto di bimba che ti mira.
Io, nemmeno la vedevo, nemmeno
nelle cazzate che scrivevo.
Ti ho mentito. Ti ho detto sempre
che bellezza sono la gente, i colori e la musica.
Calcola solo quanto ci ho guadagnato,
e con questo capirai come ho campato.
Poi calcola quanto ci abbiamo da pagare di pigione:
non ce l'ho fatta mai a pagarla tutta.
E quanta luce ho sciupato
provandoci, cercando una maniera
di farlo; basta, ora muòviti e va' a cercare tuo padre,
e chiedigli per l'ultima volta dei quattrini
per ripianare i miei debiti.
Poi làvati il muso
e non permettere a nessuno di dirti:
“Ma che è successo alla mamma?”
Ma fa' una cosa:
Sotto quelle bollette e quelle
ricevute del cazzo, disegna un sole,
un sole di quelli che solo tu hai in mente.
E sotto quel sole
scrivi con le tue buffe lettere di bimba:
PAGATO! PAGATO! PAGATO! PAGATO!
Un mattino, quando ti sveglierai
e, per terra, non troverai
le pasticche, il maglioncino e il reggipetto,
e busserai forte alla porta
senza sentire che t'urlo alle spalle
“chètati!”, come fossi un'isterica,
su, non ti mettere a frignare
e, invece, va' a cercarmi
nella mia foto di bimba che ti mira.
Io, nemmeno la vedevo, nemmeno
nelle cazzate che scrivevo.
Ti ho mentito. Ti ho detto sempre
che bellezza sono la gente, i colori e la musica.
Calcola solo quanto ci ho guadagnato,
e con questo capirai come ho campato.
Poi calcola quanto ci abbiamo da pagare di pigione:
non ce l'ho fatta mai a pagarla tutta.
E quanta luce ho sciupato
provandoci, cercando una maniera
di farlo; basta, ora muòviti e va' a cercare tuo padre,
e chiedigli per l'ultima volta dei quattrini
per ripianare i miei debiti.
Poi làvati il muso
e non permettere a nessuno di dirti:
“Ma che è successo alla mamma?”
Ma fa' una cosa:
Sotto quelle bollette e quelle
ricevute del cazzo, disegna un sole,
un sole di quelli che solo tu hai in mente.
E sotto quel sole
scrivi con le tue buffe lettere di bimba:
PAGATO! PAGATO! PAGATO! PAGATO!
Lingua: Francese
Version française — À 9 ANS — Marco Valdo M.I. — 2022
d’après la traduction italienne de Riccardo Venturi — A 9 anni — 2022
d’une chanson grecque — Ετών 9 — Katerina Gogou / Κατερίνα Γώγου — 2011
Paroles : Katerina Gogou
Du recueil Τρία κλικ αριστερά, 1978
Musique : Makis Seviloglou
Olia Lazaridou : Πάνω κάτω η Πατησίων » (βιβλίο με cd), Εκδόσεις Οδός Πανός, 2012.
d’après la traduction italienne de Riccardo Venturi — A 9 anni — 2022
d’une chanson grecque — Ετών 9 — Katerina Gogou / Κατερίνα Γώγου — 2011
Paroles : Katerina Gogou
Du recueil Τρία κλικ αριστερά, 1978
Musique : Makis Seviloglou
Olia Lazaridou : Πάνω κάτω η Πατησίων » (βιβλίο με cd), Εκδόσεις Οδός Πανός, 2012.
Dialogue maïeutique
À 9 Ans, dit Marco Valdo M.I., est une chanson adressée à une enfant, à une petite fille par sa maman. Comme toujours chez Katerina Gogou, cette poésie est quasi certainement autobiographique. Ainsi, elle écrit une chanson, un poème à sa fille pour lui dire certaines choses mystérieuses concernant son propre départ pendant que l’enfant dort ; des choses mystérieuses et inquiétantes. Un mot à son enfant endormie — sans doute, n’aurait-elle pu partir si l’enfant avait été éveillée — pour lui dire son éclipse et lui laisser quelques instructions pour la suite. Et aussi, surtout, lui dire de ne pas trop chercher à savoir le pourquoi, à voir l’étendue de la misère contre laquelle s’est heurtée sa mère.
En effet, dit Lucien l’âne, tout ça paraît bien mystérieux.
Mais je pense que ce ne sont pas là des cachotteries cependant, Lucien l’âne mon ami. Ce sont juste des choses difficiles à dire, des arrières scènes qu’on a du mal à éclairer. Toutes les chansons de Katerina Gogou que j’ai rencontrées — et dont j’ai fait une version française — étaient pleines d’un hermétisme particulier et j’ai souvent dû m’y orienter à l’aveuglette. D’ailleurs, j’ai prévenu le lecteur en annonçant une version française et pas une traduction. Et encore, une version française tirée des traductions italiennes. Cependant, ce mystère-là finit par s’éclaircir ; la version finit par faire un tout et je crois bien qu’il donne une idée de l’original. Plus difficile est ce que Katerina Gogou entend dure tout en ne le disant pas directement. Elle avance masquée, mais c’est une des habitudes de la poésie qui procède par images, métaphores, allusions, faux semblants. Cette fois, par exemple, je n’ai pu conclure si cette disparition était une fugue ou si la chanson annonçait un suicide. À la vérité, je pense qu’il s’agit de l’intention profonde de Katerina Gogou de fuir sa vie quotidienne qui était fort difficile à vivre. La chanson le fait très bien comprendre ; elle anticipe, sans doute. De toute façon, à un moment ou plus tard, la fin de Katerina Gogou, fut parfaitement tragique.
Oh, dit Lucien l’âne, je pense que tu en as assez dit et la chanson elle-même est là pour dire le reste. À chacun d’aller y voir. Quant à nous, tissons le linceul de ce vieux monde terrible, dur, insupportable, invivable et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
À 9 Ans, dit Marco Valdo M.I., est une chanson adressée à une enfant, à une petite fille par sa maman. Comme toujours chez Katerina Gogou, cette poésie est quasi certainement autobiographique. Ainsi, elle écrit une chanson, un poème à sa fille pour lui dire certaines choses mystérieuses concernant son propre départ pendant que l’enfant dort ; des choses mystérieuses et inquiétantes. Un mot à son enfant endormie — sans doute, n’aurait-elle pu partir si l’enfant avait été éveillée — pour lui dire son éclipse et lui laisser quelques instructions pour la suite. Et aussi, surtout, lui dire de ne pas trop chercher à savoir le pourquoi, à voir l’étendue de la misère contre laquelle s’est heurtée sa mère.
En effet, dit Lucien l’âne, tout ça paraît bien mystérieux.
Mais je pense que ce ne sont pas là des cachotteries cependant, Lucien l’âne mon ami. Ce sont juste des choses difficiles à dire, des arrières scènes qu’on a du mal à éclairer. Toutes les chansons de Katerina Gogou que j’ai rencontrées — et dont j’ai fait une version française — étaient pleines d’un hermétisme particulier et j’ai souvent dû m’y orienter à l’aveuglette. D’ailleurs, j’ai prévenu le lecteur en annonçant une version française et pas une traduction. Et encore, une version française tirée des traductions italiennes. Cependant, ce mystère-là finit par s’éclaircir ; la version finit par faire un tout et je crois bien qu’il donne une idée de l’original. Plus difficile est ce que Katerina Gogou entend dure tout en ne le disant pas directement. Elle avance masquée, mais c’est une des habitudes de la poésie qui procède par images, métaphores, allusions, faux semblants. Cette fois, par exemple, je n’ai pu conclure si cette disparition était une fugue ou si la chanson annonçait un suicide. À la vérité, je pense qu’il s’agit de l’intention profonde de Katerina Gogou de fuir sa vie quotidienne qui était fort difficile à vivre. La chanson le fait très bien comprendre ; elle anticipe, sans doute. De toute façon, à un moment ou plus tard, la fin de Katerina Gogou, fut parfaitement tragique.
Oh, dit Lucien l’âne, je pense que tu en as assez dit et la chanson elle-même est là pour dire le reste. À chacun d’aller y voir. Quant à nous, tissons le linceul de ce vieux monde terrible, dur, insupportable, invivable et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
À 9 ANS
Si un matin, tu te réveilles
Et tu ne trouves pas à terre
Mes pilules, pull et soutien-gorge,
Si tu frappes à la porte
Sans entendre mon « Tais-toi ! » hystérique,
Surtout, ne pleure pas
Et puis, cherche-moi
Sur ma photo d’enfance où je te regarde.
Moi déjà, je n’y arrivais pas.
Même dans mes stupides écrits.
Je t’ai menti. Je t’ai toujours dit
Des gens, des couleurs, de la musique, la beauté.
Alors, compte ce que j’y ai gagné,
Ainsi tu sauras comment j’ai subsisté.
Puis compte notre loyer,
Je n’ai jamais eu assez pour le payer.
Et combien de lumière j’ai brûlé
À chercher un moyen d’y arriver.
Alors va chercher l’argent chez ton père
Pour la dernière fois, la dernière,
Pour payer mes dettes.
Ensuite, lave-toi la figure
Et ne laisse personne te dire
Ce qui est arrivé à ta mère.
Seulement, fais une chose :
Au bas de ces foutues factures
Et de ces rappels, dessine un soleil,
Un soleil comme toi seule en imagine
Et sous ce soleil,
Trace de tes lettres de petite fille :
PAYÉ ! PAYÉ !
PAYÉ ! PAYÉ !
Si un matin, tu te réveilles
Et tu ne trouves pas à terre
Mes pilules, pull et soutien-gorge,
Si tu frappes à la porte
Sans entendre mon « Tais-toi ! » hystérique,
Surtout, ne pleure pas
Et puis, cherche-moi
Sur ma photo d’enfance où je te regarde.
Moi déjà, je n’y arrivais pas.
Même dans mes stupides écrits.
Je t’ai menti. Je t’ai toujours dit
Des gens, des couleurs, de la musique, la beauté.
Alors, compte ce que j’y ai gagné,
Ainsi tu sauras comment j’ai subsisté.
Puis compte notre loyer,
Je n’ai jamais eu assez pour le payer.
Et combien de lumière j’ai brûlé
À chercher un moyen d’y arriver.
Alors va chercher l’argent chez ton père
Pour la dernière fois, la dernière,
Pour payer mes dettes.
Ensuite, lave-toi la figure
Et ne laisse personne te dire
Ce qui est arrivé à ta mère.
Seulement, fais une chose :
Au bas de ces foutues factures
Et de ces rappels, dessine un soleil,
Un soleil comme toi seule en imagine
Et sous ce soleil,
Trace de tes lettres de petite fille :
PAYÉ ! PAYÉ !
PAYÉ ! PAYÉ !
inviata da Marco Valdo M.I. - 10/11/2022 - 17:19
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Τρία κλικ αριστερά, 1978
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Olia Lazaridou: Πάνω κάτω η Πατησίων" (βιβλίο με cd), Εκδόσεις Οδός Πανός, 2012.