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Tous Frères

Marco Valdo M.I.
Lingua: Francese


Marco Valdo M.I.

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Tous Frères

Chanson française – Tous frères – Marco Valdo M.I. – 2021

Épopée en chansons, tirée de L’Histoire du Parti pour un Progrès modéré dans les Limites de la Loi (Dějiny Strany mírného pokroku v mezích zákona) de Jaroslav Hašek – traduction française de Michel Chasteau, publiée à Paris chez Fayard en 2008, 342 p.

Épisode 1 – Le Parti ; Épisode 2 – Le Programme du Parti ; Épisode 3 – Le Fils du Pasteur et le Voïvode ; Épisode 4 – La Guerre de Klim ; Épisode 5 – La Prise de Monastir ; Épisode 6 – La Vérité sur La Prise de Monastir ; Épisode 7 – Le Parti et les Paysans ; Épisode 8 – Le Premier Chrétien ; Épisode 9 – Le Provocateur ; Épisode 10 : La Victoire morale ; Épisode 11 – Le Parti et ses Partisans ; Épisode 12 – Le Monde des Animaux ; Épisode 13 – Le Parti National Social ; Épisode14 – Le Camarade Škatula


Épisode 15

Dialogue maïeutique
LIBERTÉ, ÉGALITÉ, CHOUCROUTE  <br />
Jacques Faizant – 1985
LIBERTÉ, ÉGALITÉ, CHOUCROUTE
Jacques Faizant – 1985


La chanson « Tous Frères », Lucien l’âne mon ami, raconte une histoire de partis ou plus exactement, de deux partis, dont on a déjà parlé et qui sont deux personnages importants de la lutte politique vers 1911 à Prague.

Oui, dit Lucien l’âne, ce sont sans doute le Parti pour un Progrès modéré dans les Limites de la Loi et le Parti National Social, qui serait – si j’ai bien compris l’affaire – son concurrent le plus direct et si j’ai bien suivi, l’affrontement est assez rude. Heureusement pour le Parti d’Hašek qu’il y a La Victoire morale.

Voilà, dit Marco Valdo M.I., c’est bien ça. Donc, entre eux, c’est la lutte finale et de ce fait, tous les moyens sont bons face à la concurrence ; enfin, presque tous, car il y a encore des limites qu’ils hésitent à franchir ou même, qu’ils ne conçoivent pas de transgresser et que le cas échéant, ils s’interdisent de violer. L’Histoire nous apprend que ce n’est pas toujours le cas. Donc, entre ces deux partis, il y a une forte rivalité, mais elle ne va pas jusqu’à l’assassinat.

C’est heureux, Marco Valdo M.I. mon ami, car la politique et la démocratie se doivent de respecter certaines règles de bienséance. Bref, on se bat les uns contre les autres, au besoin, on élimine l’opposant, mais politiquement et dans le respect des formes.

Plus ou moins, réplique Marco Valdo M.I., car comme le montre la chanson, entre partis, on ne se fait pas de cadeaux et aussi, on ne se fait pas confiance ; même si, évidemment, il faut parfois faire des alliances. La chanson poursuit ainsi l’étude du Parti pour un Progrès modéré dans les Limites de la Loi (en abrégé : P.P.M.L.L.).

Ohlala, dit Lucien l’âne, ces initiales, ce sigle, il faut savoir les interpréter. On dirait par exemple qu’il s’agit d’un Parti Populaire Marxiste-Léniniste Libéral ou quelque chose du genre.

Certes, reprend Marco Valdo M.I., et rien ne dit qu’il n’aurait pas pu l’être ou le devenir dans la suite de l’histoire tchèque. Dans tous les cas, comme pour tous les partis – et c’est une nécessité vitale pour eux, le P.P.M.L.L. est foncièrement uni. Sa devise est « Tous pour un ».

« Le Parti ne fait qu’un : « Tous pour un ! »,
Le Parti a un programme commun.
Le Parti n’a qu’un corps ;
Le Parti se décompose en sections »


Une belle devise, s’amuse Lucien l’âne ; reste à savoir qui est ce « un » énigmatique.

En théorie et a priori, répond Marco Valdo M.I., ce « Un », c’est le Parti. C’est toujours comme ça au début. Et bien évidemment, par la suite, il est possible que cette belle unanimité serve un autre « Un ».

Ça s’est déjà vu, dit Lucien l’âne. Et c’est même fréquent.

Oh, reprend Marco Valdo M.I., c’est une loi du développement de groupe ; les groupes politiques ne peuvent y échapper. Par ailleurs, le Parti se veut à l’avant-garde. Là aussi, se pose la question : à l’avant-garde de quoi ? Et puis, dans sa lutte le Parti a tout intérêt à savoir ce qui se passe, ce qui se trame chez son adversaire. En bonne logique et en toute illégalité, il va l’espionner de l’intérieur.

Ça aussi, c’est courant en politique, Marco Valdo M.I. mon ami, et pas seulement entre partis. On a vu des partis s’espionner eux-mêmes.

Passons, dit Marco Valdo M.I. ; grâce à l’espion, quand même, on apprend certaines choses comme la devise du Parti national Social (P.N.S.), qu’il avait été chercher dans les coulisses de l’Histoire de la Révolution française et qui est fort célèbre depuis : « Liberté, égalité, fraternité » et qui fut joyeusement illustrée par Jean Yanne dans son film « Liberté, égalité, choucroute ». Et comme le montre la chanson, elle est immédiatement bafouée par le P.N.S., lui-même.

« Liberté, égalité, fraternité »
Est la devise du Parti National Social.
Pourtant, l’espion a relevé dans son comité
Tout comme dans « La Parole », son journal,
L’existence de maîtres et de serviteurs. »


Oh, dit Lucien l’âne, connaissant l’humanité et ses habitudes, une telle devise a vraiment peu de chances d’être appliquée. Mais en voilà assez, il nous faut tisser le linceul de ce vieux monde hypocrite, menteur, dissimulateur, tricheur et cacochyme.

Heureusement !

Ainsi Parlaient, Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
Le Parti ne fait qu’un : « Tous pour un ! »,
Le Parti a un programme commun.
Le Parti n’a qu’un corps ;
Le Parti se décompose en sections :
La principale campe au Litre d’Or,
Les trois autres ont d’autres bastions :
La Chandelle, le Café slave et chez Bláha,
Là, se réunit le groupe des Galapiats ;
C’est la section des artistes,
On y rencontre Honza le pianiste.

Quand les Turcs occupaient la Tchécoslovaquie,
Pour les chasser, on priait la Vierge Marie.
C’est une vieille histoire
Qui reste encore dans les mémoires.
Sur la colline, en souvenir de ces souffrances,
On garde précieusement une potence.
À présent, dans le pays, il y a autant de brasseries
Qu’il y avait de monastères au Moyen Âge.
À l’avant-garde dans le paysage,
Le Parti fait campagne dans les brasseries.

Le Parti a ses propres agents
Particulièrement, de renseignements.
À la « Parole tchèque », le journal
Organe du Parti National Social,
Le Parti a un espion qui opère
À la chronique des faits divers :
Il raconte les catastrophes, les assassinats
Quand il y en a et quand il n’y en a pas, vite,
Il invente des comètes et des Adamites
Qui courent tout nus dans les bois.

« Liberté, égalité, fraternité »
Est la devise du Parti National Social.
Pourtant, l’agent a relevé dans son comité
Tout comme dans « La Parole », son journal,
L’existence de maîtres et de serviteurs.
Au Parti National Social, sans erreur,
Tous s’appellent mutuellement « frère »,
Vocable égalitaire, sublime, émouvant.
Membres du Parti, pourtant, tous tes « frères »,
Le policier te prend, le juge te juge, le bourreau te pend.

inviata da Marco Valdo M.I. - 21/10/2021 - 15:38




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