Pinne fucile ed occhiali
il Mediterraneo è una tavola blu
l’Italia corre in coda lungo i guardrail
gongola e invade la spiaggia una folla selvaggia
che invoca a gran voce
la versione in carne ed ossa
delle morti viste in TV
Poi finalmente
il barcone affollato ribalta
e comincia ad affondare
gli ombrelloni si gonfiano d'un boato di gioia e di saluti
per chi da casa è rimasto a guardare
Saluto tutti i cari…
saluto tutti quelli che mi conoscono… saluto tutti quelli che mi conoscono…
e un saluto particolare a voi…
oh, guarda! non sanno nuotare! ma è normale, sono negri…
Sul bagnasciuga i naufraghi stesi
sprovvisti di crema solare
tra bimbi coi palloni
e le mamme coi pareo
una solleva un istante lo sguardo schifato da "Donna Moderna"
"non disturbare il signore! non vedi che dorme?"
"Oh, non trovava altri posti 'sto qui per sdraiarsi?
oh, non è più come un tempo, ci son cani e porci!"
Scende sui corpi spiaggiati la sera
con l'eco dei cori mondiali
scende sui corpi spiaggiati la sera
con l'eco dei cori mondiali...
scende sui corpi spiaggiati la sera
con l'eco dei cori mondiali...
scende sui corpi spiaggiati la sera
con l'eco dei cori mondiali...
con l'eco dei cori mondiali...
con l'eco dei cori mondiali...
con l'eco dei cori mondiali...
con l'eco dei cori mondiali...
con l'eco dei cori mondiali...
con l'eco dei cori mondiali...
con l'eco dei cori mondiali...
Pooo-po-po-po-po-poooo
Mamma, non so nuotare! Mamma! Mamma! Mamma, non so nuotare!
Bevi, negro! Bevi, negro! Bevi, negro! Bevi! Negro!
Mamma, non so nuotare! Aiuto, mamma! Non so nuotare, mamma! Mamma!
Bevi! Sei un negro, e allora bevi! Bevi, negro! Bevi, negro!
Mamma, non so nuotare! Non so nuotare!
Meglio! Sei un negro! Meglio! Bevi, negro! Bevi! Bevi!
Non so nuotare, mamma, non so nuotare!
il Mediterraneo è una tavola blu
l’Italia corre in coda lungo i guardrail
gongola e invade la spiaggia una folla selvaggia
che invoca a gran voce
la versione in carne ed ossa
delle morti viste in TV
Poi finalmente
il barcone affollato ribalta
e comincia ad affondare
gli ombrelloni si gonfiano d'un boato di gioia e di saluti
per chi da casa è rimasto a guardare
Saluto tutti i cari…
saluto tutti quelli che mi conoscono… saluto tutti quelli che mi conoscono…
e un saluto particolare a voi…
oh, guarda! non sanno nuotare! ma è normale, sono negri…
Sul bagnasciuga i naufraghi stesi
sprovvisti di crema solare
tra bimbi coi palloni
e le mamme coi pareo
una solleva un istante lo sguardo schifato da "Donna Moderna"
"non disturbare il signore! non vedi che dorme?"
"Oh, non trovava altri posti 'sto qui per sdraiarsi?
oh, non è più come un tempo, ci son cani e porci!"
Scende sui corpi spiaggiati la sera
con l'eco dei cori mondiali
scende sui corpi spiaggiati la sera
con l'eco dei cori mondiali...
scende sui corpi spiaggiati la sera
con l'eco dei cori mondiali...
scende sui corpi spiaggiati la sera
con l'eco dei cori mondiali...
con l'eco dei cori mondiali...
con l'eco dei cori mondiali...
con l'eco dei cori mondiali...
con l'eco dei cori mondiali...
con l'eco dei cori mondiali...
con l'eco dei cori mondiali...
con l'eco dei cori mondiali...
Pooo-po-po-po-po-poooo
Mamma, non so nuotare! Mamma! Mamma! Mamma, non so nuotare!
Bevi, negro! Bevi, negro! Bevi, negro! Bevi! Negro!
Mamma, non so nuotare! Aiuto, mamma! Non so nuotare, mamma! Mamma!
Bevi! Sei un negro, e allora bevi! Bevi, negro! Bevi, negro!
Mamma, non so nuotare! Non so nuotare!
Meglio! Sei un negro! Meglio! Bevi, negro! Bevi! Bevi!
Non so nuotare, mamma, non so nuotare!
Lingua: Francese
Version française – L’ÉTÉ SUR UNE PLAGE BONDÉE – Marco Valdo M.I. – 2020
Chanson italienne – Summer on a spiaggia affollata – Iosonouncane – 2010
Texte et musique de Jacopo Incani, à la scène Iosonouncane
Le titre fait référence au célèbre Summer on a Solitary Beach de Franco Battiato, mais ici la plage qui assiste au débarquement d’un bateau de migrants est bondée de vacanciers indifférents à ce qui se passe, ou tout au plus dégoûtés par le spectacle qu’ils suivent en direct à quelques pas d’eux.
Chanson italienne – Summer on a spiaggia affollata – Iosonouncane – 2010
Texte et musique de Jacopo Incani, à la scène Iosonouncane
Le titre fait référence au célèbre Summer on a Solitary Beach de Franco Battiato, mais ici la plage qui assiste au débarquement d’un bateau de migrants est bondée de vacanciers indifférents à ce qui se passe, ou tout au plus dégoûtés par le spectacle qu’ils suivent en direct à quelques pas d’eux.
Dialogue maïeutique
Je vais, Lucien l’âne mon ami, commencer par une explication rétrospective et parler de la chanson qui a servi de base à cette parodie et qui n’est pas celle qui est signalée par le commentaire italien qui évoquait Franco Battiato et sa chanson « Summer on a Solitary Beach ».
Il me semble pourtant, dit Lucien l’âne, que le titre « Summer on a spiaggia affollata » renvoie assez clairement à « Summer on a Solitary Beach ».
Sans aucun doute, reprend Marco Valdo M.I., mais pour ce qui est de la chanson, en vérité, je suis plus persuadé qu’il s’agit ici de l’œuvre impérissable d’Edoardo Vianello et sa tout aussi fameuse interprétation de « Pinne, fucile e occhiali », un estival succès (?) de 1962.
Comment, dit Lucien l’âne, moi, je veux bien te croire, mais il faut quand même que tu me l’expliques.
Ça, c’est facile, dit Marco Valdo M.I., l’une et l’autre commencent quasiment mot pour mot de la même façon. Je t’épargnerai le reste du texte de la chanson de Vianello et son interprétation stupéfiante.
Vianello – 1962 :
et
Iosonouncane – 2010
C’est à l’évidence une réminiscence et non un plagiat. C’est une citation parodique qui renvoie à une certaine « Italie », une sorte de portrait flash de l’été sur les plages. Du reste, toute la chanson – celle de Iosonouncane – 2010 – est une chanson-reportage d’un après-midi sur une plage où des migrants viennent s’échouer. C’est un spectacle que l’on voit depuis tant d’étés.
Oui, dit Lucien l’âne, Ulysse lui-même échoua sur une plage, mais comme le raconte Homère, Ulysse fut recueilli et soigné par une pléiade de jeunes suivantes qui entouraient une princesse. Elle s’appelait Nausicaa, elle était fille de roi et elle aurait volontiers gardé son réfugié à demeure.
Oui, certes, je sais tout cela aussi, Lucien l’âne mon ami. Actuellement encore, des myriades de princesses modernes se déshabillent encore sur les plages, mais elles sont moins hospitalières. Sans doute, n’ont-elles pas lu l’Odyssée.
Ah, dit Lucien l’âne, ce manque de civilité est un manque de culture. Que penserait Sappho, qui vivait à Mytilène sur l’île de Lesbos, des naufrages d’aujourd’hui ? Après pas loin de deux mille huit cents ans, elles auraient quand même pu apprendre les bonnes manières. Toutes ces Circés envahissent les plages, c’est un « must » de nos étés. Mais là aussi, à l’inverse de l’enchanteresse, elles n’entendent pas vraiment accueillir dans leurs bras ces étrangers venus par la mer. Enfin, tissons le linceul de ce vieux monde maritime, solaire, venteux et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
Je vais, Lucien l’âne mon ami, commencer par une explication rétrospective et parler de la chanson qui a servi de base à cette parodie et qui n’est pas celle qui est signalée par le commentaire italien qui évoquait Franco Battiato et sa chanson « Summer on a Solitary Beach ».
Il me semble pourtant, dit Lucien l’âne, que le titre « Summer on a spiaggia affollata » renvoie assez clairement à « Summer on a Solitary Beach ».
Sans aucun doute, reprend Marco Valdo M.I., mais pour ce qui est de la chanson, en vérité, je suis plus persuadé qu’il s’agit ici de l’œuvre impérissable d’Edoardo Vianello et sa tout aussi fameuse interprétation de « Pinne, fucile e occhiali », un estival succès (?) de 1962.
Comment, dit Lucien l’âne, moi, je veux bien te croire, mais il faut quand même que tu me l’expliques.
Ça, c’est facile, dit Marco Valdo M.I., l’une et l’autre commencent quasiment mot pour mot de la même façon. Je t’épargnerai le reste du texte de la chanson de Vianello et son interprétation stupéfiante.
Vianello – 1962 :
« Con le pinne, fucile ed occhiali
(Avec les palmes, le fusil et les lunettes)
quando il mare è una tavola blu »
(Quand la mer est un tableau bleu)
(Avec les palmes, le fusil et les lunettes)
quando il mare è una tavola blu »
(Quand la mer est un tableau bleu)
et
Iosonouncane – 2010
« Pinne fucile ed occhiali
(Palmes, fusil et lunettes)
il Mediterraneo è una tavola blu
(La Méditerranée est un tableau bleu).
(Palmes, fusil et lunettes)
il Mediterraneo è una tavola blu
(La Méditerranée est un tableau bleu).
C’est à l’évidence une réminiscence et non un plagiat. C’est une citation parodique qui renvoie à une certaine « Italie », une sorte de portrait flash de l’été sur les plages. Du reste, toute la chanson – celle de Iosonouncane – 2010 – est une chanson-reportage d’un après-midi sur une plage où des migrants viennent s’échouer. C’est un spectacle que l’on voit depuis tant d’étés.
Oui, dit Lucien l’âne, Ulysse lui-même échoua sur une plage, mais comme le raconte Homère, Ulysse fut recueilli et soigné par une pléiade de jeunes suivantes qui entouraient une princesse. Elle s’appelait Nausicaa, elle était fille de roi et elle aurait volontiers gardé son réfugié à demeure.
Oui, certes, je sais tout cela aussi, Lucien l’âne mon ami. Actuellement encore, des myriades de princesses modernes se déshabillent encore sur les plages, mais elles sont moins hospitalières. Sans doute, n’ont-elles pas lu l’Odyssée.
Ah, dit Lucien l’âne, ce manque de civilité est un manque de culture. Que penserait Sappho, qui vivait à Mytilène sur l’île de Lesbos, des naufrages d’aujourd’hui ? Après pas loin de deux mille huit cents ans, elles auraient quand même pu apprendre les bonnes manières. Toutes ces Circés envahissent les plages, c’est un « must » de nos étés. Mais là aussi, à l’inverse de l’enchanteresse, elles n’entendent pas vraiment accueillir dans leurs bras ces étrangers venus par la mer. Enfin, tissons le linceul de ce vieux monde maritime, solaire, venteux et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
L’ÉTÉ SUR UNE PLAGE BONDÉE
Palmes, fusil et lunettes
La Méditerranée est un tableau bleu
L’Italie se traîne le long des autoroutes
Une foule sauvage envahit la plage et s’émeut
Elle discute et commente
En direct et en chair et en os, la vision
Des décès vus à la télévision.
Puis, finalement
La barque bondée chavire doucement
Et coule soudainement
Les parasols rugissent de joie et saluent ceux
Qui regardent la télé chez eux.
Salut à vous, salut mes chéris,
Salut à tous ceux qui me connaissent,
Salut à tous ceux qui me connaissent.
Et un salut particulier pour ce cher ami.
Oh, regardez ! Ils ne savent pas nager !
Ils ne savent pas nager !
Quelle histoire !
Mais c’est normal, ce sont des noirs.
Sur l’estran, les naufragés de la mer
Reposent privés de crème solaire
Entre les ballons des petits
Et les mères en bikini.
Une de ces femmes modernes crie fort :
« Ne dérangez pas monsieur ! Il dort. »
« Oh, il ne pouvait pas trouver un autre endroit pour s’étendre ?
Maintenant, ce n’est plus comme avant, il y a des chiens et des porcs ! »
Le soir descend sur les corps échoués
Avec en écho les chœurs du monde.
Le soir descend sur les corps échoués
Avec en écho les chœurs du monde.
Le soir descend sur les corps échoués
Avec en écho les chœurs du monde.
Le soir descend sur les corps échoués
Avec en écho les chœurs du monde.
En écho les chœurs du monde.
En écho les chœurs du monde.
En écho les chœurs du monde.
En écho les chœurs de tout le monde.
En écho les chœurs de tout le monde.
En écho les chœurs de tout le monde.
En écho les chœurs de tout le monde.
Pooo-po-po-po-po-poooo
Maman, je ne sais pas nager ! Maman ! Maman ! Maman, je ne sais pas nager !
Bois, nègre ! Bois, nègre ! Bois, nègre ! Bois ! Nègre !
Maman, je ne sais pas nager ! Au secours, maman ! Je ne sais pas nager !
Buvez ! Tu es un nègre, et alors bois ! Bois, nègre ! Bois, nègre !
Maman, je ne sais pas nager ! Je ne sais pas nager !
C’est mieux ! Tu es un nègre ! Bois, c’est mieux ! Bois, nègre !
Je ne sais pas nager, maman, je ne sais pas nager !
Palmes, fusil et lunettes
La Méditerranée est un tableau bleu
L’Italie se traîne le long des autoroutes
Une foule sauvage envahit la plage et s’émeut
Elle discute et commente
En direct et en chair et en os, la vision
Des décès vus à la télévision.
Puis, finalement
La barque bondée chavire doucement
Et coule soudainement
Les parasols rugissent de joie et saluent ceux
Qui regardent la télé chez eux.
Salut à vous, salut mes chéris,
Salut à tous ceux qui me connaissent,
Salut à tous ceux qui me connaissent.
Et un salut particulier pour ce cher ami.
Oh, regardez ! Ils ne savent pas nager !
Ils ne savent pas nager !
Quelle histoire !
Mais c’est normal, ce sont des noirs.
Sur l’estran, les naufragés de la mer
Reposent privés de crème solaire
Entre les ballons des petits
Et les mères en bikini.
Une de ces femmes modernes crie fort :
« Ne dérangez pas monsieur ! Il dort. »
« Oh, il ne pouvait pas trouver un autre endroit pour s’étendre ?
Maintenant, ce n’est plus comme avant, il y a des chiens et des porcs ! »
Le soir descend sur les corps échoués
Avec en écho les chœurs du monde.
Le soir descend sur les corps échoués
Avec en écho les chœurs du monde.
Le soir descend sur les corps échoués
Avec en écho les chœurs du monde.
Le soir descend sur les corps échoués
Avec en écho les chœurs du monde.
En écho les chœurs du monde.
En écho les chœurs du monde.
En écho les chœurs du monde.
En écho les chœurs de tout le monde.
En écho les chœurs de tout le monde.
En écho les chœurs de tout le monde.
En écho les chœurs de tout le monde.
Pooo-po-po-po-po-poooo
Maman, je ne sais pas nager ! Maman ! Maman ! Maman, je ne sais pas nager !
Bois, nègre ! Bois, nègre ! Bois, nègre ! Bois ! Nègre !
Maman, je ne sais pas nager ! Au secours, maman ! Je ne sais pas nager !
Buvez ! Tu es un nègre, et alors bois ! Bois, nègre ! Bois, nègre !
Maman, je ne sais pas nager ! Je ne sais pas nager !
C’est mieux ! Tu es un nègre ! Bois, c’est mieux ! Bois, nègre !
Je ne sais pas nager, maman, je ne sais pas nager !
inviata da Marco Valdo M.I. - 19/1/2021 - 10:23
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dall'album "La macarena su Roma"
Testo e musica di Jacopo Incani in arte Iosonouncane
Il titolo è un riferimento alla famosissima Summer on a Solitary Beach di Franco Battiato ma qui la spiaggia che assiste allo sbarco di un barcone di migranti è affollata di vacanzieri indifferenti a quanto accade, o al più disgustati dallo spettacolo che seguono in diretta a pochi passi da loro.
La cronaca mi interessa molto nella misura in cui un singolo episodio può diventare metafora di qualcos'altro. La stessa “Summer on a spiaggia affollata” muove da un fatto di cronaca per arrivare ad un'immagine ultima che fotografa i cori da stadio che si sentono in lontananza mentre si hanno davanti i corpi dei clandestini morti. Non mi interessa scrivere canzoni nel 2010 che parlino dell'Italia 2010. Mi interessa scrivere canzoni che partano anche dalla cronaca ma arrivino da tutt'altra parte.
iosonouncane, intervista a rockit