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Hier drüben im Graben

Leichtmatrose
Lingua: Tedesco


Leichtmatrose

Lista delle versioni e commenti


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Boue, bombe, bruit et brouillard
(Marco Valdo M.I.)


2015

feat. Joachim Witt

Fast alle geblieben – die andern sind tot
hier drüben im Graben ist alles im Lot
nur Jürgen, der weint ganz leise allein
er schaut zu den Sternen und träumt von daheim
da packt uns die Sehnsucht und die Kälte der Nacht
was haben die Jahre aus uns gemacht

Komm und gib mir die Hand
und wir laufen durchs Land
uns wird niemand verzeihn'
es wird immer so sein
all die Träume, der Schmerz
all die Toten vom März
hörst Du die Kinder schrein'
es wird immer so sein

Fast alle erfroren
nur Du hältst mich warm
den Brief von zuhause
hält mein tauber Arm
Da packt uns der Wahnsinn
und die Kälte der Nacht
was haben die Jahre aus uns gemacht

Komm und gib mir die Hand
und begrab mich am Strand
uns wird niemand verzeihn
es wird immer so sein

alle die Träume der Schmerz
und es bricht dir das Herz
ein Soldat stirbt allein
es wird immer so sein

Jürgen hörst Du die Welt
heute bist du ein Held
morgen wieder allein
es wird immer so sein

All die Träume der Schmerz
und für immer der März
hörst Du die Kinder schrein
es wird immer so sein
es wird immer so sein

Und dann packt uns die Liebe
und die Träume der Nacht,
was haben die Jahre aus uns gemacht
und dann packt uns der Teufel
und die Götter der Nacht
was hat dieser Krieg nur aus uns gemacht

Komm und gib mir die Hand
und wir laufen durchs Land
uns wird niemand verzeihn'
es wird immer so sein

all die Träume der Schmerz
all die Toten vom März
hörst Du die Kinder schrein'
es wird immer so —

Schein', schein', schein' mein Stern,
schein', schein', schein' mein Stern,
schein', schein', schein' und hol' mich heim.

Schein', schein', schein' mein Stern,
schein', schein', schein' mein Stern,
schein', schein', schein' und hol' mich heim.

Die anderen sind tot!
Hier drüben im Graben ist alles im Lot…

Schein', schein', schein' mein Stern,
Hier drüben im Graben
Schein', schein', schein' mein Stern,
Hier drüben im Graben
schein', schein', schein' und hol' mich heim.
ist Alles im Lot
ist Alles im Lot

Fast Alle vergessen –
es gab keinen Grund
er zog die Pistole
und steckte sie sich in den

7/12/2020 - 17:46




Lingua: Inglese

Traduzione inglese / English Translation: Lyrics Translate
HERE IN THE TRENCH

Almost everything remained - the others are dead
over here in the trench, everything is fine
only Jürgen weeps quietly alone
he looks to the stars and dreams of home
Then desire gets a hold of us and the cold of the night
What did the years do to us?

Come and give me your hand
and we walk through the country
We will never be forgiven
it will always be so
all the dreams of the pain
all the dead of the march
do you hear the children scream?
it will always be so

Almost everything is frozen
Only you hold me warm
the letter from home
Keeps me going
Then the madness gets hold of us
and the cold of the night
What did the years do to us?

Come and give me your hand
and bury me on the beach
We will never be forgiven
it will always be so

all the dreams of pain
and it breaks your heart
a soldier dies alone
it will always be so

Jürgen, do you hear the world
Today you are a hero
tomorrow you're alone again
it will always be so

All the dreams of pain
and forever the march
do you hear the children scream?
it will always be so
it will always be so

And then love gets hold of us
and the dreams of the night,
What did the years do to us?
And then the devil gets hold of us
and the gods of the night
What did this war do to us?

Come and give me your hand
and we walk through the country
We will never be forgiven
it will always be so

all the dreams of pain
all the dead of the march
do you hear the children scream?
This will always be -

Sparkle, sparkle, sparkle my star
Sparkle, sparkle, sparkle my star
Sparkle, sparkle, sparkle and get me home

Sparkle, sparkle, sparkle my star
Sparkle, sparkle, sparkle my star
Sparkle, sparkle, sparkle and get me home

The others are dead!
Over here in the trench is everything fine...

Sparkle, sparkle, sparkle my star
Over here in the trench
Sparkle, sparkle, sparkle and get me home
Over here in the trench
Sparkle, sparkle, sparkle and get me home
Is everything fine
Is everything fine

Almost everything forgotten -
there was no reason
He drew his pistol
and put it in his...

7/12/2020 - 17:48




Lingua: Francese

Version française – DANS LA TRANCHÉE – Marco Valdo M.I. – 2020
Chanson allemande – Hier drüben im Graben – Leichtmatrose – 2015


Dialogue Maïeutique



Je commencerai, dit Marco Valdo M.I., par une réflexion qui m’est venue en faisant la version française de cette chanson allemande (et comme il apparaîtra, ce n’est pas sans intérêt qu’il y ait une version française de cette chanson allemande), une réflexion qui m’avait amené beaucoup de perplexité, car je me demandais où diable un dénommé Jürgen, soldat allemand, pouvait pleurer dans une tranchée en 2015, date de la chanson. Et pourquoi, un groupe contemporain avait fait une chanson pareille.

Et alors, dit Lucien l’âne, si tu situais l’histoire, on pourrait mieux saisir ce que tu racontes là.

Soit, dit Marco Valdo M.I. ; en gros, c’est l’histoire d’une tranchée et celle de Jürgen. Mais il me faut revenir sur cette affaire de date, car elle explique tout. Donc, la chanson date de 2015 et en 2015, il n’y a pas de tranchées avec des soldats allemands. Mais en 1915, oui !, il y avait des tranchées, des tas de tranchées avec plein de soldats allemands et l’heure était encore à la victoire prochaine. Concluons : c’est une chanson sur une tranchée d’il y a cent ans (un peu plus à présent) et elle raconte les méditations de la tranchée ou de ceux qui s’y trouvent. Et puis, elle raconte les désarrois de Jürgen, sans doute le plus jeune ou la dernière recrue, mélancolique et triste et amoureux, un peu perdu dans la tranchée et finalement, finalement…

Oui, dit Lucien l’âne, finalement quoi ?

Finalement, reprend Marco Valdo M.I., à force de consolation manquée :

« Dans la tranchée, tout est apaisé.
Sauf Jürgen, qui pleure seul tout bas,
Regarde les étoiles et rêve de chez lui.
Tombent la nostalgie et le froid de la nuit »,

à force de converser avec la mort, avec sa propre mort :

« Viens, donne-moi la main,
Et enterre-moi au cimetière marin.
Personne ne nous pardonnera.
Ce sera toujours comme ça. »


Jürgen, rongé par un remords insondable, finit finalement – même si tout peut s’oublier et pour le monde entier, tout est oublié, sauf pour Jürgen – par mettre fin à son supplice mental insupportablement présent pour rejoindre le paradis baudelairien auquel il aspirait tant :

« Là, tout n’est qu’ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté. »


Oui, dit Lucien l’âne, il arrive que le remords ronge le cœur d’une rage rouge et brûle, brûle l’esprit de ceux qu’il habite. Pauvre Jürgen, il a payé cher son innocence, mais avait-il eu le choix d’échapper à la tranchée ? On ne le sait pas.

Oh, dit Marco Valdo M.I., ce n’est pas là un problème individuel, ni même simple. Ils furent des millions dans les tranchées et parmi eux, combien de Jürgen ? Et puis, il y a ceux partis enthousiastes et patriotiques et qui rapidement désenchantés sombraient eux aussi dans d’immenses désarrois. À quel moment étaient-ils eux-mêmes ? Otto Dix, le peintre pacifiste, avait fait la guerre et l’avait finie capitaine. Erich Maria Remarque avait vécu la tranchée, comme Jürgen. On en parlait l’autre fois dans « Boue, bombe, bruit et brouillard ». Jürgen n’est pas Jürgen, il est l’ensemble des jeunes Allemands qu’il incarne et dont il porte à son paroxysme le remords, même cent ans après. Jürgen est une conscience allemande pour tous les temps à venir :

« Entends-tu les pleurs des enfants ?
Ce sera toujours comme ça. »


Cependant, il est une France qui croit toujours qu’elle a été grandie la victoire lors de la Grande Guerre et qui continue à la célébrer ; comment aurait-elle même l’idée d’un remords ? D’où, l’intérêt d’une version en langue française.

Oui, dit Lucien l’âne, les grands massacres font les grandes nations – quand elles sortent victorieuses de la confrontation et alors, comment peuvent-elles avoir du remords ? Comment peuvent-elles proclamer l’absurdité de la victoire ? Peut-être même que tu as raison et que par cette version française, Jürgen incarnera aussi une conscience des tranchées des deux côtés. Enfin, tissons le linceul de ce vieux monde nationaliste, orgueilleux, arrogant, blessé, malmené, médusé, mésusé et cacochyme.

Heureusement !

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane

DANS LA TRANCHÉE

Les autres morts, ici, presque tous sont restés.
Dans la tranchée, tout est apaisé.
Sauf Jürgen, qui pleure seul tout bas,
Regarde les étoiles et rêve de chez lui.
Tombent la nostalgie et le froid de la nuit,
Qu’ont fait de nous ces années là-bas ?

Viens, donne-moi la main,
Allons notre chemin.
Personne ne nous pardonnera.
Ce sera toujours comme ça.
Tous les rêves, tous les tourments,
Tous les morts du printemps.
Entends-tu les pleurs des enfants ?
Ce sera toujours comme ça.

Presque tout me glace,
Toi seulement me déglace.
La lettre de chez nous
Soutient mon bras gourd.
Tout ça rend fou
Et le froid de la nuit et du jour.
Qu’ont fait ces années de nous ?

Viens, donne-moi la main,
Et enterre-moi au cimetière marin.
Personne ne nous pardonnera.
Ce sera toujours comme ça.

Tous les rêves sont douleur
Et vous brisent le cœur.
Ça meurt seul un soldat,
Ce sera toujours comme ça.

Jürgen, entends-tu l’écho ?
Aujourd’hui, tu es un héros ;
Demain, à nouveau seul, tu seras.
Ce sera toujours comme ça.

Tous les rêves, tous les tourments,
Et pour toujours ce printemps,
Entends-tu les pleurs des enfants ?
Ce sera toujours comme ça.
Ce sera toujours comme ça.

Des fois, l’amour nous saisit
Avec ses rêves de la nuit.
Qu’ont fait ces années de nous ?
Le diable nous attrape
Et dans le noir, les dieux frappent.
Qu’a fait cette guerre de nous ?

Viens, donne-moi la main,
Allons notre chemin.
Personne ne nous pardonnera.
Ce sera toujours comme ça.

Tous les rêves, tous les tourments,
Tous les morts du printemps sont là.
Entends-tu les pleurs des enfants ?
Ce sera toujours comme ça.

Brille, brille, brille mon étoile,
Brille, brille, brille mon étoile,
Brille, brille, brille et ramène-moi à la maison.
Brille, brille, brille mon étoile
Brille, brille, brille mon étoile,
Brille, brille, brille et ramène-moi à la maison.

Les autres sont morts !
Ici, dans la tranchée, tout vit encore.
Brille, brille, brille mon étoile,
Ici, dans la tranchée.
Brille, brille, brille mon étoile,
Ici, dans la tranchée.
Brille, brille, brille et ramène-moi au foyer.
Là, tout n’est qu’ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.

Maintenant, presque tout est oublié —
Sans aucune raison,
Il a pris son arme et pointé
Sur sa tempe, le canon.

inviata da Marco Valdo M.I. - 8/12/2020 - 20:52




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