Aš šāṭiʾ al’āḳr [1]
نحن أهل الشاطئ الآخر
بشر يَتعذَّرُ الوصول إليهم
مع أنهم قريبون مرئيون
ليس لأجسادنا حدود ثابتة
ولم يبق في وجوهنا غيرُ النظر
فنحن مطرودون من نفوسنا
ممنوعون من الإقامة في بلادنا الحقيقية
نحن أهل الشاطئ الآخر
دمنا يتحدّى الزمن
لا يد تقدر أن تمحونا
ذلك أن كل ما يُسْكِرُ النفوس
أو يبعث فيها النشوة
تولَّدَ مِنْ حركاتنا
نحن أهل الشاطئ الآخر
سجناء مرآتنا الخاصّة
يسيل رمل الزمن بين أصابعنا
لم نرد أن نستسلم للأحلام
مع أنها اكتسبت قلوبنا
نحن أهل الشاطئ الآخر
بشر يَتعذَّرُ الوصول إليهم
مع أنهم قريبون مرئيون
ليس لأجسادنا حدود ثابتة
ولم يبق في وجوهنا غيرُ النظر
فنحن مطرودون من نفوسنا
ممنوعون من الإقامة في بلادنا الحقيقية
نحن أهل الشاطئ الآخر
دمنا يتحدّى الزمن
لا يد تقدر أن تمحونا
ذلك أن كل ما يُسْكِرُ النفوس
أو يبعث فيها النشوة
تولَّدَ مِنْ حركاتنا
نحن أهل الشاطئ الآخر
سجناء مرآتنا الخاصّة
يسيل رمل الزمن بين أصابعنا
لم نرد أن نستسلم للأحلام
مع أنها اكتسبت قلوبنا
[1] Trascrizione (conforme a norme DIN 31635)
Transcription (according to DIN 31635)
Aš šāṭiʾ al’āḳr
naḥn ʾahl aš šāṭiʾ alʾāḳr
bašr yatʿḏḏaru alwaṣūl ʾilīhm
maʿ ʾanhm qarībūn mariʾyūn
lays laʾjsādnā ḥadūd ṯābta
walm yabq fī wajūhnā ġayru annaḓr
fanḥn maṭrūdūn man nafūsnā
mamnūʿūn man alʾiqāma.
naḥn ʾahl aš šāṭiʾ alʾāḳr
damnā yatḥddā azzamn
lā yad taqdr ʾan tamḥūnā
ḏalk ʾan kal mā yuskiru annafūs
ʾaw yabʿṯ fayhā annašwa
tawllada min ḥarkātnā.
naḥn ʾahl aš šāṭiʾ alʾāḳr
sajnāʾ maraʾātnā alḳāṣṣa
yasīl raml azzamn bayn ʾaṣābʿnā
lam nard ʾan nastslm lalaʾḥlām
maʿ ʾanhā aktsbt qalūbnā
[2] Il testo originale è estratto da una poesia di Dimitri Analis , scritta in francese. La traduzione in arabo si deve al poeta siriano Adonis. I due furono in stretto contatto per un discreto periodo. Scrissero insieme l’opera Amitié, temps et lumière : Correspondance
Transcription (according to DIN 31635)
Aš šāṭiʾ al’āḳr
naḥn ʾahl aš šāṭiʾ alʾāḳr
bašr yatʿḏḏaru alwaṣūl ʾilīhm
maʿ ʾanhm qarībūn mariʾyūn
lays laʾjsādnā ḥadūd ṯābta
walm yabq fī wajūhnā ġayru annaḓr
fanḥn maṭrūdūn man nafūsnā
mamnūʿūn man alʾiqāma.
naḥn ʾahl aš šāṭiʾ alʾāḳr
damnā yatḥddā azzamn
lā yad taqdr ʾan tamḥūnā
ḏalk ʾan kal mā yuskiru annafūs
ʾaw yabʿṯ fayhā annašwa
tawllada min ḥarkātnā.
naḥn ʾahl aš šāṭiʾ alʾāḳr
sajnāʾ maraʾātnā alḳāṣṣa
yasīl raml azzamn bayn ʾaṣābʿnā
lam nard ʾan nastslm lalaʾḥlām
maʿ ʾanhā aktsbt qalūbnā
[2] Il testo originale è estratto da una poesia di Dimitri Analis , scritta in francese. La traduzione in arabo si deve al poeta siriano Adonis. I due furono in stretto contatto per un discreto periodo. Scrissero insieme l’opera Amitié, temps et lumière : Correspondance
inviata da Riccardo Gullotta - 3/11/2019 - 22:41
Lingua: Inglese
English translation / الترجمة الإنجليزية / Traduzione inglese / Traduction anglaise/ Englanninkielinen käännös:
Omnia Amin
Omnia Amin
THE OTHER BEACH
We are the people on the other shore
Like human beings who cannot be reached
Although they are near, are seen
Our bodies have no definite limits
We have no other existence except this sight
We are expelled from ourselves
Prevented from living in our real countries.
We are the people on the other shore
Our blood defies time
No hand can erase us
As all that intoxicates the spirit,
Raises it to ecstasy,
Is elicited from our movements.
We are the people on the other shore
Prisoners of our own private mirrors
The sand of time flows between our fingers
We didn’t want to succumb to dreams
Though they captured our heart.
We are the people on the other shore
Like human beings who cannot be reached
Although they are near, are seen
Our bodies have no definite limits
We have no other existence except this sight
We are expelled from ourselves
Prevented from living in our real countries.
We are the people on the other shore
Our blood defies time
No hand can erase us
As all that intoxicates the spirit,
Raises it to ecstasy,
Is elicited from our movements.
We are the people on the other shore
Prisoners of our own private mirrors
The sand of time flows between our fingers
We didn’t want to succumb to dreams
Though they captured our heart.
inviata da Riccardo Gullotta - 3/11/2019 - 22:43
Lingua: Francese
Paroles originales / كلمات الأصلية / Testo originale / Original lyrics / Alkuperäiset sanat:
Dimitri T.Analis
Dimitri T.Analis
L’AUTRE RIVE
Nous, peuple de l'autre rive
Sommes intouchables
bien que tout proches
bien que visibles.
Nos corps sont informes
nous n'avons d'autre existence
que cette évanescence
Exilés de notre être
Bannis de notre patrie vraie.
Nous peuple de l’autre rive
Défions le destin avec notre sang
Nulle main ne peut nous oblitérer
Tout ce qui enivre l’âme et la porte à l’extase
Est enfanté par nos mouvements.
Nous peuple de l’autre rive
Prisonniers de notre labyrinthe
Le sable du temps se perd entre nos doigts
Nous avons refusé d’être prisonniers de nos rêves
Bien que nos cœurs en soient pétris.
Nous, peuple de l'autre rive
Sommes intouchables
bien que tout proches
bien que visibles.
Nos corps sont informes
nous n'avons d'autre existence
que cette évanescence
Exilés de notre être
Bannis de notre patrie vraie.
Nous peuple de l’autre rive
Défions le destin avec notre sang
Nulle main ne peut nous oblitérer
Tout ce qui enivre l’âme et la porte à l’extase
Est enfanté par nos mouvements.
Nous peuple de l’autre rive
Prisonniers de notre labyrinthe
Le sable du temps se perd entre nos doigts
Nous avons refusé d’être prisonniers de nos rêves
Bien que nos cœurs en soient pétris.
Lingua: Italiano
Traduzione italiana/ الترجمة الإيطالية / Italian translation / Traduction italienne / Italiankielinen käännös :
Riccardo Gullotta
Riccardo Gullotta
L’ALTRA SPONDA
Siamo quelli dell’altra sponda
umani non raggiungibili
benché vicini e visibili.
I nostri corpi non hanno contorni
non altro essere che questa evanescenza.
Alienati dal nostro io
messi al bando dalla nostra terra.
Siamo quelli dell’altra sponda
il nostro sangue sfida il tempo
nessun atto può sopprimerci.
Tutto ciò che inebria lo spirito,
che lo eleva all’estasi
è generato dalle nostre mosse.
Siamo quelli dell’altra sponda
prigionieri dei nostri stessi riflessi
la sabbia del tempo scivola tra le dita.
Abbiamo rifiutato di arrenderci ai sogni
ma questi ci hanno preso il cuore.
Siamo quelli dell’altra sponda
umani non raggiungibili
benché vicini e visibili.
I nostri corpi non hanno contorni
non altro essere che questa evanescenza.
Alienati dal nostro io
messi al bando dalla nostra terra.
Siamo quelli dell’altra sponda
il nostro sangue sfida il tempo
nessun atto può sopprimerci.
Tutto ciò che inebria lo spirito,
che lo eleva all’estasi
è generato dalle nostre mosse.
Siamo quelli dell’altra sponda
prigionieri dei nostri stessi riflessi
la sabbia del tempo scivola tra le dita.
Abbiamo rifiutato di arrenderci ai sogni
ma questi ci hanno preso il cuore.
inviata da Riccardo Gullotta - 3/11/2019 - 22:51
Lingua: Francese
Texte intégral du poème / النص الكامل للقصيدة / Testo integrale della poesia / Full text of the poem / Runon koko teksti :
Dimitri T.Analis
Dimitri T.Analis
Avec le vent bruissant au loin sur la mer
Et les eaux glauques aux courants profonds
Leur regard se creuse d’un vide qui se répand
Jusqu’à l’horizon, aux limites de la lumière.
Dans le ciel assombri s’ouvre une brèche
Et la clarté s’immobilise aux confins du jour
Ce qui pourrait changer c’est le regard.
Parmi les dunes de sable, au-delà du rivage,
Les mêmes visages ont toujours fait naufrage
– Tous les absents et tous les morts, réfraction –
Car entre eux et nous sombre la mémoire.
Et toutes ces eaux qui coulent aveuglantes
Ajoutent à leur désarroi et le vent murmure
Qu’ils ne sont que prétextes pour le temps.
◊
Ils se rapprochent, ils sont là, ou bien
Est-ce la providence qui se joue d’eux
Ou de nous ? Cependant leurs formes avancent
Mais ils refusent de n’être que mirage, apparence,
Le reflet d’une image, une rêverie, une figure
Dans le vide ou une représentation, ils désirent
Éloigner toute chimère ou rêve, toute illusion
Ils cherchent peut-être une caresse, un sourire.
Ils ne quitteront pas cette grève L’autre rive,
La nôtre, n’est pas pour eux, et nous
Nous ne passerons jamais cette mer.
L’autre rive est leur lot, ici notre destin.
S’ils flottent, bougent, ondoient, c’est
Qu’ils sont fidèles à leur mouvement
Ils ne questionnent ni ne répondent.
Ce qui a changé c’est notre regard.
Ils sont langage inaltérable, intact, entier.
◊
Inchangés ils réapparaissent à travers le temps,
Inaltérables, la mort ne peut rien contre ceux
Dont le regard a défié les dieux.
Ils reviennent au bord du rivage
Dans la même chaleur moite et douce
Des reflets matinaux, ils se savent libres
Car ils ne vivent pas dans la vraie solitude.
Ils ont des compagnons de par le monde
Et ils attendent l’éclaircie qui rendra
Leur regard, leur visage, à jamais transparents.
S’ils restent debout droits sur eux-mêmes
S’ils ne se reposent jamais, c’est surtout
Pour être battus par de hauts vents
Là où un orage lumineux resplendit.
◊
Nous sommes les hommes de l’autre rive
Enfermés dans notre propre miroir
Le sable du temps coule à travers nos doigts
Nous n’avons pas voulu céder aux rêves
Pourtant notre cœur leur était acquis.
La rancune des fées, le dégoût des anges,
Le ciel à jamais fermé, nous ont allaités
Nous avons craché le sein maternel,
Rescapés nous ne sommes pas les derniers.
Nous vivons au crépuscule des terres
Notre fin est notre but, toute naissance
A été maudite, nous sommes les absents
Du désir de la mère, mort-nés d’une image
Et les mains qui nous ont caressés, vides.
Et les eaux glauques aux courants profonds
Leur regard se creuse d’un vide qui se répand
Jusqu’à l’horizon, aux limites de la lumière.
Dans le ciel assombri s’ouvre une brèche
Et la clarté s’immobilise aux confins du jour
Ce qui pourrait changer c’est le regard.
Parmi les dunes de sable, au-delà du rivage,
Les mêmes visages ont toujours fait naufrage
– Tous les absents et tous les morts, réfraction –
Car entre eux et nous sombre la mémoire.
Et toutes ces eaux qui coulent aveuglantes
Ajoutent à leur désarroi et le vent murmure
Qu’ils ne sont que prétextes pour le temps.
◊
Ils se rapprochent, ils sont là, ou bien
Est-ce la providence qui se joue d’eux
Ou de nous ? Cependant leurs formes avancent
Mais ils refusent de n’être que mirage, apparence,
Le reflet d’une image, une rêverie, une figure
Dans le vide ou une représentation, ils désirent
Éloigner toute chimère ou rêve, toute illusion
Ils cherchent peut-être une caresse, un sourire.
Ils ne quitteront pas cette grève L’autre rive,
La nôtre, n’est pas pour eux, et nous
Nous ne passerons jamais cette mer.
L’autre rive est leur lot, ici notre destin.
S’ils flottent, bougent, ondoient, c’est
Qu’ils sont fidèles à leur mouvement
Ils ne questionnent ni ne répondent.
Ce qui a changé c’est notre regard.
Ils sont langage inaltérable, intact, entier.
◊
Inchangés ils réapparaissent à travers le temps,
Inaltérables, la mort ne peut rien contre ceux
Dont le regard a défié les dieux.
Ils reviennent au bord du rivage
Dans la même chaleur moite et douce
Des reflets matinaux, ils se savent libres
Car ils ne vivent pas dans la vraie solitude.
Ils ont des compagnons de par le monde
Et ils attendent l’éclaircie qui rendra
Leur regard, leur visage, à jamais transparents.
S’ils restent debout droits sur eux-mêmes
S’ils ne se reposent jamais, c’est surtout
Pour être battus par de hauts vents
Là où un orage lumineux resplendit.
◊
Nous sommes les hommes de l’autre rive
Enfermés dans notre propre miroir
Le sable du temps coule à travers nos doigts
Nous n’avons pas voulu céder aux rêves
Pourtant notre cœur leur était acquis.
La rancune des fées, le dégoût des anges,
Le ciel à jamais fermé, nous ont allaités
Nous avons craché le sein maternel,
Rescapés nous ne sommes pas les derniers.
Nous vivons au crépuscule des terres
Notre fin est notre but, toute naissance
A été maudite, nous sommes les absents
Du désir de la mère, mort-nés d’une image
Et les mains qui nous ont caressés, vides.
inviata da Riccardo Gullotta - 3/11/2019 - 22:53
Lingua: Italiano
Traduzione italiana del testo integrale / Traduction italienne du texte intégral / الترجمة الإيطالية للنص الكامل / Italian translation of the full text / Kokoteksti italiankielinen käännös:
Riccardo Gullotta
Riccardo Gullotta
GENTE DELL’ALTRA SPONDA
Con il vento che fruscia in lontananza sul mare
E le acque torbide dalle correnti profonde
Il loro sguardo si riempie di un vuoto che si diffonde
Sino all'orizzonte, ai limiti della luce.
Nel cielo oscurato si apre uno spazio
E il chiarore si ferma ai confini del giorno
Ciò che potrebbe cambiare è lo sguardo.
Tra le dune di sabbia, oltre la riva,
Gli stessi volti sono stati sempre naufraghi
- Tutti gli assenti e tutti i morti, rifrazione -
Perché tra loro e noi la memoria sprofonda.
E tutte quelle acque che scorrono accecanti
Accrescono il loro sgomento e il vento sussurra
Che sono solo pretesti per il tempo.
◊
Si avvicinano, ci sono , oppure
La provvidenza si fa beffe di loro?
O di noi? Tuttavia le loro forme avanzano
Ma si rifiutano di essere nient'altro che miraggio, apparenza,
Il riflesso di un'immagine, una fantasticheria, una figura
Nel vuoto o una rappresentazione, desiderano
Tenere lontano ogni chimera o sogno, ogni illusione
Cercano forse una carezza, un sorriso.
Non lasceranno la riva L'altra sponda,
La nostra, non è per loro, e noi
Non attraverseremo mai questo mare.
L'altra sponda è la loro sorte, qui il nostro destino.
Se galleggiano, si muovono, ondeggiano, è
Perché sono fedeli al loro movimento
Non fanno domande né danno risposte.
Ciò che è cambiato è il nostro sguardo.
Sono segni inalterabili, intatti, integri.
◊
Immutati, riaffiorano nel tempo,
Inalterabili, la morte non può fare nulla contro di loro
Il cui sguardo sfida gli dei.
Tornano a riva
Nello stesso caldo umido e morbido
Dei riflessi mattutini, sono coscienti di essere liberi
Perché non vivono nella vera solitudine.
Hanno compagni da parte del mondo
E stanno aspettando la schiarita che renderà
I loro occhi, i loro volti, trasparenti per sempre.
Se rimangono in piedi su se stessi
Se non riposano mai, è soprattutto
Per essere battuti da venti forti
Dove splende una tempesta luminosa.
◊
Siamo uomini dall'altra sponda
Prigionieri del nostro riflesso
La sabbia del tempo scivola attraverso le nostre dita
Abbiamo rifiutato di arrenderci ai sogni
Ma questi ci hanno preso il cuore.
Il rancore delle fate, il disgusto degli angeli,
Il cielo chiuso per sempre, ci hanno allattato
Abbiamo sputato sul seno materno,
Scampati, non siamo gli ultimi.
Viviamo nel crepuscolo delle terre
Farla finita è il nostro traguardo, ogni nascita
È stata maledetta, ci manca
Il desiderio della madre, nati morti da un'immagine
E con le mani che ci hanno accarezzato, vuote.
Con il vento che fruscia in lontananza sul mare
E le acque torbide dalle correnti profonde
Il loro sguardo si riempie di un vuoto che si diffonde
Sino all'orizzonte, ai limiti della luce.
Nel cielo oscurato si apre uno spazio
E il chiarore si ferma ai confini del giorno
Ciò che potrebbe cambiare è lo sguardo.
Tra le dune di sabbia, oltre la riva,
Gli stessi volti sono stati sempre naufraghi
- Tutti gli assenti e tutti i morti, rifrazione -
Perché tra loro e noi la memoria sprofonda.
E tutte quelle acque che scorrono accecanti
Accrescono il loro sgomento e il vento sussurra
Che sono solo pretesti per il tempo.
◊
Si avvicinano, ci sono , oppure
La provvidenza si fa beffe di loro?
O di noi? Tuttavia le loro forme avanzano
Ma si rifiutano di essere nient'altro che miraggio, apparenza,
Il riflesso di un'immagine, una fantasticheria, una figura
Nel vuoto o una rappresentazione, desiderano
Tenere lontano ogni chimera o sogno, ogni illusione
Cercano forse una carezza, un sorriso.
Non lasceranno la riva L'altra sponda,
La nostra, non è per loro, e noi
Non attraverseremo mai questo mare.
L'altra sponda è la loro sorte, qui il nostro destino.
Se galleggiano, si muovono, ondeggiano, è
Perché sono fedeli al loro movimento
Non fanno domande né danno risposte.
Ciò che è cambiato è il nostro sguardo.
Sono segni inalterabili, intatti, integri.
◊
Immutati, riaffiorano nel tempo,
Inalterabili, la morte non può fare nulla contro di loro
Il cui sguardo sfida gli dei.
Tornano a riva
Nello stesso caldo umido e morbido
Dei riflessi mattutini, sono coscienti di essere liberi
Perché non vivono nella vera solitudine.
Hanno compagni da parte del mondo
E stanno aspettando la schiarita che renderà
I loro occhi, i loro volti, trasparenti per sempre.
Se rimangono in piedi su se stessi
Se non riposano mai, è soprattutto
Per essere battuti da venti forti
Dove splende una tempesta luminosa.
◊
Siamo uomini dall'altra sponda
Prigionieri del nostro riflesso
La sabbia del tempo scivola attraverso le nostre dita
Abbiamo rifiutato di arrenderci ai sogni
Ma questi ci hanno preso il cuore.
Il rancore delle fate, il disgusto degli angeli,
Il cielo chiuso per sempre, ci hanno allattato
Abbiamo sputato sul seno materno,
Scampati, non siamo gli ultimi.
Viviamo nel crepuscolo delle terre
Farla finita è il nostro traguardo, ogni nascita
È stata maledetta, ci manca
Il desiderio della madre, nati morti da un'immagine
E con le mani che ci hanno accarezzato, vuote.
inviata da Riccardo Gullotta - 4/11/2019 - 11:04
Lingua: Siciliano
Traduzione siciliana / Traduction sicilienne / ترجمة صقلية / Sicilian translation / Sisiliankielinen käännös :
Riccardo Gullotta
da Hommes de l’autre rive
Riccardo Gullotta
da Hommes de l’autre rive
GENTI DI L’AUTRA MARINA
Ccu ventu ca sciuscia luntanu nti lu mari
E l’acqui trubbuli ccu li currenti funnuti
A taljata di iḍḍi si inchi d’un nenti ca s’allarga
Nsinu a l’orizzunti, unni finisci a luci.
Nte lu cielu nivuru si rapi nu laricu
E lu chiaru si ferma unni finisci lu jornu.
Chiḍḍu ca putissi cangiari je la taljata.
Menzu li muntarozzi di rina, passata la marina,
Li stissi facci anu statu sempri a moḍḍu
- Tutti chiḍḍi ca mancanu e tutti li morti, rifrazjoni-
Ca tra iḍḍi e nuautri la memoria sfunna.
E tutti ḍḍi acqui ca fluscianu e nnurbanu
Jungiunu ngustji e lu ventu murmuria
Ca sunu sulu pretesti pi lu tempu.
◊
Si fanu vicini, ci sunu, o puramenti
La pruvvidenzia li babbia a iddi?
O a nuautri? Cuntuttuciò li fazzumi vanu avanti
Ma nun ni vonu sapiri di essiri autru ca fata murgana, tiatru,
Specchiu di n’imagini, na fantasticaria, na fattizza
Di nenti o nu pupu, vonu
Teniri luntanu ogni fantasima e sonnu, ogni fantasia
Forsi circanu na carizza, nu sorrisu.
Nun la lassanu ḍḍa marina. L’autra marina,
La nostra, nun je pi iḍḍi, e nuautri
Nun lu passamu mai stu mari.
L’autra marina je la sorti di iḍḍi, chista cca je la nostra.
Si nsumanu, si smovunu, s’annacanu je picchì
Sunu pirsuasi di li so mossi
Né addumannanu né arrispunnunu.
Chiḍḍu c’a cangiatu je la taljata nostra.
Sunu lingua can nun cangia, ntatta, sanizza.
◊
Sempri li stissi, cumparunu e ricumparunu nti lu tempu,
Nun cangianu, la morti nenti ci poti ccu iḍḍi
Ca ccu na taliata disfidanu li divinità.
Tornanu a la praia
Nte lu stessu cavudu umitu e moḍḍu
Di li sulicchiati di lu jornu, sanu ca sunu libberi
Picchì nun campanu daveru suli.
Anu cumpagni a tutti banni
E aspettanu lu lustru ca cci fa
L’occhi e li facci comu cristallu pi sempri.
Si restanu aḍḍitta aḍḍitta
Si nun s’abbentanu mai je in primisi
Pi essiri sbintuljati di li venti furiusi
Unni scintilla na ḍragunara di luci.
◊
Semu genti di l’autra marina
Carzarati di li nostru specchiu
La rina di lu tempu sciḍḍica di li nostri jdita
Nun amu vulutu assuggittarini a li sonni
Ma chisti n’anu pigghjatu lu cori.
La fungia di li fati, lu stumachju di l’angili
Lu cielu sbarratu pi sempri n’anu aḍḍivatu
Amu sputatu ne li minni di la matri,
L’amu vistu nivura, nun semu l’urtimi.
Campamu unni cuḍḍanu li terri
U nostru fini je di finirla, ogni nasciuta
A statu gastimata, semu chiḍḍi ca nun anu
Disiu di la matri, nasciuti morti da na fattizza
E cu li manu ca n’anu ccarizzatu, vacanti.
Ccu ventu ca sciuscia luntanu nti lu mari
E l’acqui trubbuli ccu li currenti funnuti
A taljata di iḍḍi si inchi d’un nenti ca s’allarga
Nsinu a l’orizzunti, unni finisci a luci.
Nte lu cielu nivuru si rapi nu laricu
E lu chiaru si ferma unni finisci lu jornu.
Chiḍḍu ca putissi cangiari je la taljata.
Menzu li muntarozzi di rina, passata la marina,
Li stissi facci anu statu sempri a moḍḍu
- Tutti chiḍḍi ca mancanu e tutti li morti, rifrazjoni-
Ca tra iḍḍi e nuautri la memoria sfunna.
E tutti ḍḍi acqui ca fluscianu e nnurbanu
Jungiunu ngustji e lu ventu murmuria
Ca sunu sulu pretesti pi lu tempu.
◊
Si fanu vicini, ci sunu, o puramenti
La pruvvidenzia li babbia a iddi?
O a nuautri? Cuntuttuciò li fazzumi vanu avanti
Ma nun ni vonu sapiri di essiri autru ca fata murgana, tiatru,
Specchiu di n’imagini, na fantasticaria, na fattizza
Di nenti o nu pupu, vonu
Teniri luntanu ogni fantasima e sonnu, ogni fantasia
Forsi circanu na carizza, nu sorrisu.
Nun la lassanu ḍḍa marina. L’autra marina,
La nostra, nun je pi iḍḍi, e nuautri
Nun lu passamu mai stu mari.
L’autra marina je la sorti di iḍḍi, chista cca je la nostra.
Si nsumanu, si smovunu, s’annacanu je picchì
Sunu pirsuasi di li so mossi
Né addumannanu né arrispunnunu.
Chiḍḍu c’a cangiatu je la taljata nostra.
Sunu lingua can nun cangia, ntatta, sanizza.
◊
Sempri li stissi, cumparunu e ricumparunu nti lu tempu,
Nun cangianu, la morti nenti ci poti ccu iḍḍi
Ca ccu na taliata disfidanu li divinità.
Tornanu a la praia
Nte lu stessu cavudu umitu e moḍḍu
Di li sulicchiati di lu jornu, sanu ca sunu libberi
Picchì nun campanu daveru suli.
Anu cumpagni a tutti banni
E aspettanu lu lustru ca cci fa
L’occhi e li facci comu cristallu pi sempri.
Si restanu aḍḍitta aḍḍitta
Si nun s’abbentanu mai je in primisi
Pi essiri sbintuljati di li venti furiusi
Unni scintilla na ḍragunara di luci.
◊
Semu genti di l’autra marina
Carzarati di li nostru specchiu
La rina di lu tempu sciḍḍica di li nostri jdita
Nun amu vulutu assuggittarini a li sonni
Ma chisti n’anu pigghjatu lu cori.
La fungia di li fati, lu stumachju di l’angili
Lu cielu sbarratu pi sempri n’anu aḍḍivatu
Amu sputatu ne li minni di la matri,
L’amu vistu nivura, nun semu l’urtimi.
Campamu unni cuḍḍanu li terri
U nostru fini je di finirla, ogni nasciuta
A statu gastimata, semu chiḍḍi ca nun anu
Disiu di la matri, nasciuti morti da na fattizza
E cu li manu ca n’anu ccarizzatu, vacanti.
inviata da Riccardo Gullotta - 5/11/2019 - 16:11
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[2006]
شعر / Poesia / A Poem by / Poésie / Runo:
Dimitri Analis
موسيقى / Musica / Music / Musique / Sävel:
Kamilya Jubran / كاميليا جبران , Werner Hasler
مترجمين / Interpreti / Performed by / Interprétée par / Laulavat:
Kamilya Jubran / كاميليا جبران ,
الألبوم / Album:
Wameedd
Ai profughi, agli esiliati, agli invisibili [Riccardo Gullotta]