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La Grande Misère de la France

Yvan Goll
Lingua: Francese




[1945]
Versi di Isaac Lang, in arte Yvan Goll (1891-1950), poeta alsaziano, ebreo, che scrisse sia in tedesco che in francese e poi dopo il 1939 anche in inglese, quando dovette fuggire negli USA per scampare alle persecuzioni naziste.



Trovo la poesia nella raccolta “Poésie de la Résistance et de la Déportation” curata da Jean-Pierre Rosnay, come interpretata da Marcelle Rosnay su musica di Hervé Bourde (1951-), compositore e musicista jazz.
Il testo l’ho trovato qui



La strofa con cui la poesia si apre e si chiude fa riferimento alla filastrocca Nous n'irons plus au bois scritta da Madame de Pompadour nel 1753. Curiosamente il tema originario non è per nulla infantile, ma fa riferimento ad un periodo storico del regno di Luigi XIV durante il quale, per fronteggiare il grave diffondersi di malattie veneree, i bordelli vennero chiusi d’autorità. Il ramo d’alloro era il simbolo distintivo delle case chiuse, posto sull’ingresso. La melodia della filastrocca fu usata dal 1940 e fino agli anni 90 come segnale d’apertura delle trasmissioni in onde corte della radiodiffusione nazionale francese.



I due versi finali della strofa fanno invece riferimento alle distruzioni della guerra ma il celebre ponte di Avignone, oggetto di un’altra famosa canzone popolare, è solo parzialmente in piedi fin dal 600 quando, ripetutamente distrutto dalla piene del Rodano, non fu più ricostruito per intero.
Nous n'irons plus au bois ma belle
Les lauriers sont coupés les ponts
Aussi : les arcs-en-ciel
Et même le pont d'Avignon

Jeanne d'Arc mortelle statue
Un peu de bronze ensanglanté
Dans cette France qui s'est tue
Ton coeur a cessé de chanter

Jeanne dans sa jupe de bure
Assise sous les framboisiers
Se prépare une confiture
Avec du sang de cuirassiers

La poule noire des nuages
Pond les oeufs pourris de la mort
Les coqs éplumés des villages
N'annoncent que les vents du Nord

Car l'aube avait du plomb dans l'aile
Et le soleil est un obus
Qui fait sauter les citadelles
Et les lilas sur les talus

Le ciel de France est noirci d'aigles
De lémures et de corbeaux
Ses soldats couchés dans les seigles
Ignorent qu'ils sont des héros

Ni Chartres, ni Rouen, ni Bruges
N'ont assez d'anges dans leurs tours
Pour lutter contre le déluge
Et les escadres de vautours

Taureau chassé des pâturages
Et du silence paternel
Devant la pourpre de l'outrage
Perd tout son sang au grand soleil

Il perd son sang par ses fontaines
Par ses veines par ses ruisseaux
Il perd son sang par l'Oise et l'Aisne
Par ses jets d'eau par ses naseaux

Les douze soeurs de ses rivières
Aux bras cambrés aux noeuds coulants
Dénouent leurs lacets et lanières
Pour se jeter à l'océan

Buvez buvez guerriers ivrognes
Les vins fermentés de la peur
Les sangs tournés de la Bourgogne
Les alcools amers du malheur

Les bières gueuses de la Meuse
Et les vins platinés du Rhin
Les sources saintes des Chartreuses
Et les absinthes du chagrin

Les larmes qui de chaque porte
Ont débordé sur le pays
Les eaux de vie et les eaux mortes
Grisantes comme le vin gris

Nous n'irons plus au bois ma belle
Les lauriers sont coupés les ponts
Aussi : les arcs-en-ciel
Et même le Pont d'Avignon.

inviata da Bernart Bartleby - 18/1/2018 - 09:00




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