Père, à l'École on nous raconte, —
C'est dans un beau livre tout neuf, —
Que le peuple, en quatre-vingt-neuf,
A pris la Bastille. Est-ce un conte?
« Égalité ! Fraternité !
Ici l'on danse et l'on se grise ! »
Est-ce vrai, la Bastille prise?
Père, dis-moi la vérité !
Si les hommes sont égaux, père.
Pourquoi, fils d'ouvriers suspect,
Dois-je l'hommage et le respect
Au chien de ton propriétaire ?
Si c'est pour telle égalité
Que l'e peuple danse et se grise,
Non, la Bastille n'est pas prise.
Père, dis-moi la vérité !
Pourquoi, si les hommes sont frères,
Pourquoi voit-on tant de patrons
Si durs aux pauvres tâcherons ?
Pourquoi voit-on tant de misères?
Si c'est pour la fraternité
Que le peuple danse et se grise,
Non, la Bastille n'est pas prise.
Père, dis-moi la vérité !
Enfin si la liberté règne,
Quand vient l'aurore du scrutin,
Pourquoi cacher ton bulletin?
Quand on a droit, faut-il qu'on craigne?
Si c'est pour cette liberté
Que le peuple danse et se grise.
Non, la Bastille n'est pas prise.
Père, dis-moi la vérité ! —
Mon fils, ce que tu veux apprendre
Par ton cœur te sera dicté.
Pour délivrer l'humanité,
Il reste une Bastille à prendre :
C'est la Bastille de la faim,
C'est la loi de fer qui nous brise.
Pour que le Droit se réalise
Il faut que tout homme ait son pain.
C'est dans un beau livre tout neuf, —
Que le peuple, en quatre-vingt-neuf,
A pris la Bastille. Est-ce un conte?
« Égalité ! Fraternité !
Ici l'on danse et l'on se grise ! »
Est-ce vrai, la Bastille prise?
Père, dis-moi la vérité !
Si les hommes sont égaux, père.
Pourquoi, fils d'ouvriers suspect,
Dois-je l'hommage et le respect
Au chien de ton propriétaire ?
Si c'est pour telle égalité
Que l'e peuple danse et se grise,
Non, la Bastille n'est pas prise.
Père, dis-moi la vérité !
Pourquoi, si les hommes sont frères,
Pourquoi voit-on tant de patrons
Si durs aux pauvres tâcherons ?
Pourquoi voit-on tant de misères?
Si c'est pour la fraternité
Que le peuple danse et se grise,
Non, la Bastille n'est pas prise.
Père, dis-moi la vérité !
Enfin si la liberté règne,
Quand vient l'aurore du scrutin,
Pourquoi cacher ton bulletin?
Quand on a droit, faut-il qu'on craigne?
Si c'est pour cette liberté
Que le peuple danse et se grise.
Non, la Bastille n'est pas prise.
Père, dis-moi la vérité ! —
Mon fils, ce que tu veux apprendre
Par ton cœur te sera dicté.
Pour délivrer l'humanité,
Il reste une Bastille à prendre :
C'est la Bastille de la faim,
C'est la loi de fer qui nous brise.
Pour que le Droit se réalise
Il faut que tout homme ait son pain.
inviata da Bernart Bartleby - 25/5/2017 - 13:10
×
Musica di Marcel Legay (1851-1915), chansonnier
Nella loro famosa raccolta del 1896 intitolata “Chansons rouges”, illustrata dall'artista anarchico svizzero francese Théophile-Alexandre Steinlen
Un bambino povero canta, la sera del 14 luglio...