Se vuoi vedere l'inferno, amico mio,
vieni con me che ti ci porto io,
si chiama Mattmark e Marcinelle
senza la lana son le pecorelle.
Ci sta l'inferno in terra, amici miei,
dove il sole non si vede mai,
dove la neve ammazza gli emigranti
e prende il colore sanguinante.
Attilio lasciò il suo paesello,
baciò la mamma sotto il chiar di luna
e all'estero andò col suo fardello
in cerca di lavoro e di fortuna.
Trovò lavoro e venne insultato,
da giovinastri svizzeri ammazzato.
Lo risparmiò la morte in miniera
Ma lo colpì la man dello straniero.
Vestita a nero con gli occhi di pianto
la mamma poverina sta aspettando:
con il biglietto gratis, donato,
dentro una bara, Attilio è tornato.
C'è un treno ogni giorno alla stazione
che per l'inferno ha la destinazione.
Dell'Emigrante questa è la sorte:
in cerca di fortuna e della morte
vieni con me che ti ci porto io,
si chiama Mattmark e Marcinelle
senza la lana son le pecorelle.
Ci sta l'inferno in terra, amici miei,
dove il sole non si vede mai,
dove la neve ammazza gli emigranti
e prende il colore sanguinante.
Attilio lasciò il suo paesello,
baciò la mamma sotto il chiar di luna
e all'estero andò col suo fardello
in cerca di lavoro e di fortuna.
Trovò lavoro e venne insultato,
da giovinastri svizzeri ammazzato.
Lo risparmiò la morte in miniera
Ma lo colpì la man dello straniero.
Vestita a nero con gli occhi di pianto
la mamma poverina sta aspettando:
con il biglietto gratis, donato,
dentro una bara, Attilio è tornato.
C'è un treno ogni giorno alla stazione
che per l'inferno ha la destinazione.
Dell'Emigrante questa è la sorte:
in cerca di fortuna e della morte
inviata da dq82 - 8/12/2015 - 17:13
Lingua: Francese
Version française – LA BALLADE D'ATTILIO – Marco Valdo M.I. – 2015
Chanson italienne – La ballata di Attilio – Franco Trincale – 1970
Chanson italienne – La ballata di Attilio – Franco Trincale – 1970
Attilio est un garçon sicilien émigré en Suisse et qui, épargné par les catastrophes minières, fut tué par des voyous helvétiques, racistes et xénophobes qui, encore dans les années soixante et septante, traitaient les Italiens comme chiens. Dans ce texte Trincale, en plus de rappeler les morts de Mattmark (et de Marcinelle), fait une allusion ironique et amère au fait que les frais de voyage pour les rapatriements des corps des émigrés morts dans des circonstances violentes étaient à charge de l'État - chose qui revient souvent dans les chansons de l'émigration. Consolation vraiment maigre pour une vie violemment détruite.
Depuis ce temps où Trincale faisait cette chanson, Lucien l'âne mon ami, les choses ont évolué, en apparence, mais dans les faits n'ont pas changé. Et sans doute, ont empiré.
Comment ça ? Je n'ai pas entendu parler de beaucoup d'accidents de mine, je n'ai pas entendu parler de beaucoup d'émigrants italiens morts dans les usines...
Certes. Mais la raison est simple : il n'y a plus de mines (ou quasiment), il n'y a plus d'usines ou en tous cas, beaucoup de moins de travailleurs dans les usines et de plus, les migrants italiens sont devenus dans la pkupart des cas, des gens du pays dans le pays d'émigration, même si souvent, ils gardent certains caractères spécifiques. Je maintiens cependant l'affirmation que les choses ont empiré et sans doute, vont-elles empirer encore... On en assassine plus, à présent et même, on les renvoie vers la mortet je ne vois pas comment on pourra parer à cette terrible dérive. Au fond, la vérité, c'est qu'il n'y a pas de moyens connus pour éradiquer la connerie, la bêtise, la méchanceté, l'avarice, l'avidité et la peur qui y préside. Nombre d'habitants de nos contrées ont peur et principalement, peur d'eux-mêmes, peur de leurs propres faiblesses, peur de leur sentiment d'infériorité, qu'ils déguisent en une affirmation de leur supériorité face à tout nouveau venu. Ils parlent même de civilisation...
Et des nouveaux venus, il va y en avoir beaucoup et de plus en plus et qui viennent de bien plus loin que l'Italie, de venir du bout du monde, dit Lucien l'âne en hochant son grand front pensif. Et ce n'est qu'un début. Ils sont des dizaines de millions à errer dans le monde. Et ce en quoi, Marco Valdo M.I. mon ami, tu as pleinement raison, c'est qu'ils ne sont pas mieux traités, sinon pire, que leurs prédécesseurs qui étaient venus ici (et ailleurs) suite – tiens-toi bien – à la guerre, mais surtout, ô, surtout, en fuyant la misère. L'Italie, par exemple, dans ces années-là, et spécialement dans ses campagnes, crevait de faim et le pays – payant ainsi vingt ans de fascisme – exportait ses habitants. Uomini contro carbone… entre autres choses. Résultat : sur place, des bouches en moins à nourrir, des jeunes en moins à éduquer… et de l'argent frais venant de l'étranger.
Eh bien, Lucien l'âne mon ami, c'est évidemment la même situation que l'on trouve aujourd’hui sous le nom de « réfugiés politiques » pour ceux qui fuient la guerre et de « réfugiés économiques » pour ceux qui suivent la misère ; ces derniers font d'ailleurs l'objet d'une vindicte particulière, comme s'il était normal de mourir de faim… De la part de qui ? Et voilà un indigne paradoxe : de la part de gens qui ont connu (tous indistinctement nous sommes des ex-migrants – l'humaine nation n'ayant jamais cessé de se déplacer et de se mélanger) le même destin (directement ou dans leur ascendance).
Moi, je dis que ce sont d'indignes ex-migrants, d'indignes ex-paysans, des gens qui – si on leur avait appliqué ce qu'ils exigent aujourd'hui qu'on applique aux autres – notamment par leur vote et leurs manifestations diverses, ne seraient pas ici maintenant. On pourrait résumer leur attitude par un slogan : « Les étrangers dehors et à droite, toute ! ».
Et cette façon brutale et barbare d'accueillir l'étranger n'est paradoxale qu'en apparence. C'est, dans les faits, encore un effet de la Guerre de Cent Mille Ans que les riches font aux pauvres, les puissants aux plus faibles, les installés aux nouveaux arrivants. « Frères humains qui ...»
Et dire qu'ils parlent de civilisation… et tout ce qu'ils savent faire, c'est compter leurs sous. Enfin, reprenons notre tâche et tissons le linceul de ce vieux monde peuplé d'émigrés en tous genres, suant la misère, puant la richesse et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
Depuis ce temps où Trincale faisait cette chanson, Lucien l'âne mon ami, les choses ont évolué, en apparence, mais dans les faits n'ont pas changé. Et sans doute, ont empiré.
Comment ça ? Je n'ai pas entendu parler de beaucoup d'accidents de mine, je n'ai pas entendu parler de beaucoup d'émigrants italiens morts dans les usines...
Certes. Mais la raison est simple : il n'y a plus de mines (ou quasiment), il n'y a plus d'usines ou en tous cas, beaucoup de moins de travailleurs dans les usines et de plus, les migrants italiens sont devenus dans la pkupart des cas, des gens du pays dans le pays d'émigration, même si souvent, ils gardent certains caractères spécifiques. Je maintiens cependant l'affirmation que les choses ont empiré et sans doute, vont-elles empirer encore... On en assassine plus, à présent et même, on les renvoie vers la mortet je ne vois pas comment on pourra parer à cette terrible dérive. Au fond, la vérité, c'est qu'il n'y a pas de moyens connus pour éradiquer la connerie, la bêtise, la méchanceté, l'avarice, l'avidité et la peur qui y préside. Nombre d'habitants de nos contrées ont peur et principalement, peur d'eux-mêmes, peur de leurs propres faiblesses, peur de leur sentiment d'infériorité, qu'ils déguisent en une affirmation de leur supériorité face à tout nouveau venu. Ils parlent même de civilisation...
Et des nouveaux venus, il va y en avoir beaucoup et de plus en plus et qui viennent de bien plus loin que l'Italie, de venir du bout du monde, dit Lucien l'âne en hochant son grand front pensif. Et ce n'est qu'un début. Ils sont des dizaines de millions à errer dans le monde. Et ce en quoi, Marco Valdo M.I. mon ami, tu as pleinement raison, c'est qu'ils ne sont pas mieux traités, sinon pire, que leurs prédécesseurs qui étaient venus ici (et ailleurs) suite – tiens-toi bien – à la guerre, mais surtout, ô, surtout, en fuyant la misère. L'Italie, par exemple, dans ces années-là, et spécialement dans ses campagnes, crevait de faim et le pays – payant ainsi vingt ans de fascisme – exportait ses habitants. Uomini contro carbone… entre autres choses. Résultat : sur place, des bouches en moins à nourrir, des jeunes en moins à éduquer… et de l'argent frais venant de l'étranger.
Eh bien, Lucien l'âne mon ami, c'est évidemment la même situation que l'on trouve aujourd’hui sous le nom de « réfugiés politiques » pour ceux qui fuient la guerre et de « réfugiés économiques » pour ceux qui suivent la misère ; ces derniers font d'ailleurs l'objet d'une vindicte particulière, comme s'il était normal de mourir de faim… De la part de qui ? Et voilà un indigne paradoxe : de la part de gens qui ont connu (tous indistinctement nous sommes des ex-migrants – l'humaine nation n'ayant jamais cessé de se déplacer et de se mélanger) le même destin (directement ou dans leur ascendance).
Moi, je dis que ce sont d'indignes ex-migrants, d'indignes ex-paysans, des gens qui – si on leur avait appliqué ce qu'ils exigent aujourd'hui qu'on applique aux autres – notamment par leur vote et leurs manifestations diverses, ne seraient pas ici maintenant. On pourrait résumer leur attitude par un slogan : « Les étrangers dehors et à droite, toute ! ».
Et cette façon brutale et barbare d'accueillir l'étranger n'est paradoxale qu'en apparence. C'est, dans les faits, encore un effet de la Guerre de Cent Mille Ans que les riches font aux pauvres, les puissants aux plus faibles, les installés aux nouveaux arrivants. « Frères humains qui ...»
Et dire qu'ils parlent de civilisation… et tout ce qu'ils savent faire, c'est compter leurs sous. Enfin, reprenons notre tâche et tissons le linceul de ce vieux monde peuplé d'émigrés en tous genres, suant la misère, puant la richesse et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
LA BALLADE D'ATTILIO
Si tu veux voir l'enfer, mon ami,
Viens avec moi, je t'emmène,
Il s'appelle Mattmark et Marcinelle
Où sans laine vont les brebis.
Il y a l'enfer sur terre, mes amis,
Là où le soleil se cache dans la nuit,
Là où la neige tue les émigrants.
Là, il prend la couleur du sang.
Attilio quitta son village,
Embrassa sa maman au clair de lune
Et il partit à l'étranger avec sa valise
À la recherche du travail et de la fortune.
Il trouva le travail et fut insulté,
Par des voyous suisses, il fut tué.
La mort dans la mine l'avait épargné
Mais par la main de l'étranger, il fut frappé.
Vêtue de noir avec les yeux en larmes
Sa maman attend, la pauvre :
Avec le billet gratis, donné,
Dans un cercueil, Attilio est rentré.
Il y a un train chaque jour à la station
Qui a l'enfer pour destination.
De l'émigrant tel est le sort :
Qui cherche la fortune trouve la mort.
Si tu veux voir l'enfer, mon ami,
Viens avec moi, je t'emmène,
Il s'appelle Mattmark et Marcinelle
Où sans laine vont les brebis.
Il y a l'enfer sur terre, mes amis,
Là où le soleil se cache dans la nuit,
Là où la neige tue les émigrants.
Là, il prend la couleur du sang.
Attilio quitta son village,
Embrassa sa maman au clair de lune
Et il partit à l'étranger avec sa valise
À la recherche du travail et de la fortune.
Il trouva le travail et fut insulté,
Par des voyous suisses, il fut tué.
La mort dans la mine l'avait épargné
Mais par la main de l'étranger, il fut frappé.
Vêtue de noir avec les yeux en larmes
Sa maman attend, la pauvre :
Avec le billet gratis, donné,
Dans un cercueil, Attilio est rentré.
Il y a un train chaque jour à la station
Qui a l'enfer pour destination.
De l'émigrant tel est le sort :
Qui cherche la fortune trouve la mort.
inviata da Marco Valdo M.I. - 10/12/2015 - 16:06
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Attilio è un ragazzo siciliano emigrato in Svizzera e che, seppur risparmiato dai disastri in miniera, è ucciso per mano di giovinastri elvetici razzisti e xenofobi che, ancora negli anni Sessanta e Settanta, trattano gli italiani come cani. In questo testo Trincale, oltre a ricordare le morti di Mattmark, fa un'allusione ironica e amara al fatto che le spese di viaggio per i rimpatri delle salme degli emigrati morti in circostanze violente erano a carico dello Stato - cosa che ricorre spesso nelle canzoni dell'emigrazione. Consolazione davvero magra per una vita spezzata violentemente: