Monsieur Dutroux vit encore
Que se passera-t-il s'il en sort ?
Triste destin
Que celui d'un tel assassin.
Oublier n'est pas un mot populaire
Et qui croira à la réhabilitation
D'un tel pensionnaire
D'innombrables prisons.
Feu mon grand-père tenait de côté
Dans un coffret bien fermé
Certaine arme automatique
Certaines balles magiques.
Il tenait tout cela sous clé
Depuis fort longtemps, depuis plus de vingt ans :
Une arme, des balles, un instrument de résistant
Souvent graissé, à un usage préservé.
Il l'avait réservé à certain exilé
Qui en un lieu protégé,
Loin de Sainte Gudule,
Ressassait mille gloires ridicules.
Mais jamais n'est revenu à Bruxelles
De sa retraite ibérique
L'Oberschtroumpfführer Degrelle.
Grand Papa a rangé son automatique.
Monsieur Dutroux vit encore ;
On ne sait rien de ses remords.
En a-t-il eu d'ailleurs ?
Ira-t-il chez les bonnes sœurs ?
Monsieur Dutroux vit encore ;
Que se passera-t-il s'il en sort ?
On ne connaît jamais l'heure et le décor
Où l'insatiable Dame vient et mord.
Que se passera-t-il s'il en sort ?
Triste destin
Que celui d'un tel assassin.
Oublier n'est pas un mot populaire
Et qui croira à la réhabilitation
D'un tel pensionnaire
D'innombrables prisons.
Feu mon grand-père tenait de côté
Dans un coffret bien fermé
Certaine arme automatique
Certaines balles magiques.
Il tenait tout cela sous clé
Depuis fort longtemps, depuis plus de vingt ans :
Une arme, des balles, un instrument de résistant
Souvent graissé, à un usage préservé.
Il l'avait réservé à certain exilé
Qui en un lieu protégé,
Loin de Sainte Gudule,
Ressassait mille gloires ridicules.
Mais jamais n'est revenu à Bruxelles
De sa retraite ibérique
L'Oberschtroumpfführer Degrelle.
Grand Papa a rangé son automatique.
Monsieur Dutroux vit encore ;
On ne sait rien de ses remords.
En a-t-il eu d'ailleurs ?
Ira-t-il chez les bonnes sœurs ?
Monsieur Dutroux vit encore ;
Que se passera-t-il s'il en sort ?
On ne connaît jamais l'heure et le décor
Où l'insatiable Dame vient et mord.
inviata da Marco Valdo M.I. - 22/6/2015 - 18:40
×
Chanson de langue française – Deux assassins dans un miroir – Marco Valdo M.I. – 2015
Voici, Lucien l'âne mon ami, une chanson de circonstance. Tu connais les journaux, tu connais les médias. Ils parlent de tout et de rien, question de soutenir leur audience. Et ici, de ces jours-ci, ils font grand bruit autour du séjour en prison d'un dénommé Dutroux, personnage de vile réputation. Ce personnage doit sa célébrité à ses penchants odieux et à ses actes crapuleux. Vingt ans déjà que la société respecte l'être humain en cet assassin. Elle rêve de le réhabiliter et il n'est pas du tout sûr qu'elle y arrive un jour. Mais au-delà, qu'en sera-t-il ? On a déjà libéré sa comparse et peut-être certains imaginent lui laisser un jour pareil destin. Mais que se passera-t-il alors ? Je lisais un long papier qui célébrait ce curieux anniversaire et j'en étais là de ma réflexion, quand me revint à l'esprit, une tout autre histoire où un autre assassin avait survécu – un demi-siècle – à sa condamnation à mort et se la coulait douce, sous un nouveau nom, dans un pays étranger.
Moi, dit Lucien l'âne en remuant la queue, je me souviens bien de cet abuseur et tueur de fillettes, un personnage immonde que je me refuserai toujours à prendre sur mon dos. Il n'en est heureusement pas question. Quant à l’autre ordure, il me paraît le reconnaître et me souvenir de lui que l'on voyait parfois en grand uniforme d'oberschtroumpfmachin dans certaine littérature exaltant d'anciennes gloires habillées de noir. Mais je me demande à présent, ce que vient faire ton grand-père dans cette affaire ?
Oh, tu sais Lucien l'âne mon ami, que ce mien grand-père avait fait un détestable séjour de quatre ans (1914-18) en un camp en Allemagne, il en avait gardé un très mauvais souvenir. À la suivante, son fils était mort des tortures… Il en gardait une colère rentrée. Des activités de guerre clandestine, il avait conservé les instruments et avait décidé, c'était un têtu, de faire à sa manière justice pour son fils. Il était néanmoins patient et savait attendre. Il attendait donc le retour auto-proclamé cent fois de l'illustre chef de Rex à Bruxelles pour lui faire subir le sort des collaborateurs. Mais le dénommé Degrelle, planqué en Espagne, n'est jamais revenu. Et Grand-Père est mort sans avoir pu accomplir ce geste qui l'aurait soulagé de sa colère. C'est en songeant à cette idée fixe de mon Grand-Père, que je me suis posé la question de ce qui pourrait se passer si un assassin aussi immonde était libéré… Personnellement, je pense que s'il doit sortir un jour, il lui faudra affronter son destin… De toute façon, ces gens-là sont condamnés à vivre avec eux-mêmes et à se voir dans un miroir. Ce qui n'est pas rien : « Miroir, beau miroir, dis-moi qui je suis ? Un assassin, une brute, une crapule... »
Vu comme ça, il vaudrait peut-être mieux qu'il ne sorte pas… C'est aussi, ce que je pense. Mais laissons cela, ces gens méprisables et leur destin, nous n'avons pas grand-chose à en faire. Reprenons notre tâche et tissons le linceul de ce vieux monde hanté par la douleur, malade d'egos détraqués, d'orgueils hypertrophiés et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane