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La Poésie Fout Le Camp, Villon !

Léo Ferré
Lingua: Francese


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La Poésie Fout Le Camp Villon !

Chanson française – La Poésie Fout Le Camp Villon ! – Léo Ferré – 1958

La poésie fout le camp François !  Emmène-moi, emmène-moi !  Nous irons boire à Montfaucon
La poésie fout le camp François ! Emmène-moi, emmène-moi ! Nous irons boire à Montfaucon


Voici, Lucien l'âne mon ami, une chanson française dont j'ai été stupéfait de ne pas la trouver dans ce site des Chansons contre la Guerre qui comporte bien des chansons de Léo, mais aussi une très belle chanson de Wolf Biermann : Ballade auf den Dichter François Villon de quelques années postérieure à celle de Ferré et bien entendu, la Ballade des pendus (Épitaphe Villon), par Serge Reggiani .

Il me semble que tu es bien modeste ou discret ou timide, que sais-je ? Car, à mon sens, tu devrais ajouter ta Ballade des Pauvres , directement parodiée de celle des Pendus de Villon. Mais quelle est donc cette chanson de Ferré dont tu nous parle ?, dit Lucien l'âne en relevant le front et jetant sa crinière en arrière, comme on rejette une mèche de cheveux pour dégager le front.

Et bien, c'est tout simplement la chanson que Léo Ferré avait intitulée : « La poésie fout le camp Villon ! ». Elle est d'un caractère abrupt et à y bien regarder, puissamment révoltée. La même révolte que le petit père François. Ce n'est pas une chanson révolutionnaire, que nenni… Elle va bien au-delà, car même après les révolutions, il y a toujours des juges et tout le tralala. Il n'y a qu'à demander à Wolf Biermann.

Alors, Marco Valdo M.I., mon ami, écoutons cette canzone de Léo Ferré et comme il le fit tout au long de la longue scène, tissons le linceul de ce vieux monde qui tenta de pendre Villon, qui toujours méprisa les poètes vagabonds, sauf après leur mort, brutal, assis et cacochyme.

Heureusement !

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane.
Tu te balances compagnon
Comme une tringle dans le vent
Et le maroufle que l'on pend
Se fout pas mal de tes chansons.
Tu peux toujours t'emmitoufler
Pour la saison chez Gallimard,
Tu sais qu'avec ou sans guitare
On finit toujours sur les quais.

La poésie fout le camp Villon!
Y'a que du néant sous du néon,
Mais tes chansons même en argot
Ont quelques siècles sur le dos.

Si je parle d'une ballade
À faire avec mon vieux hibou,
On me demandera jusqu'où
Je pense aller en promenade.
On ne sait pas dans mon quartier
Qu'une ballade en vers français,
Ça se fait sur deux sous de papier
Et sans forcément promener.

La poésie fout le camp Villon!
Y'a que des bêtas sous du béton,
Mais tes chansons même en argot
Ont quelques siècles sur le dos.

En mil neuf cent cinquante et plus,
De tes juges, on a les petits.
Ça tient de famille à ce que l'on dit,
Ça se fout une robe et t'es pendu.
Tu vois rien n'a tellement changé
À part le fait que tu n'es plus
Pour rimer les coups de pieds au cul
Que nous ne savons plus donner.

La poésie fout le camp Villon!
Y'a que du néant sous du néon,
Mais tes chansons même en argot
Ont quelques siècles sur le dos.

Emmène-moi dedans ta nuit
Qu'est pas frangine avec la loi.
"J'ordonne qu'après mon trépas",
"Ce qui est écrit soit écrit".
Y'a des corbeaux qui traînent ici,
Peut-être qu'ils n'ont plus de pain
Et je n'attendrai pas demain
Pour qu'ils aient un peu de ma vie.

La poésie fout le camp François !
Emmène-moi, emmène-moi !
Nous irons boire à Montfaucon
À la santé de la chanson.

inviata da Marco Valdo M.I. - 14/3/2015 - 21:02




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