Jen tráva se ptá, proč už se teď nesměji,
jen tráva se ptá, proč jsem ztratil naději,
proč teď místo květů arniky černou růži v klopě nosím,
to jen pro mrzáků trafiky, pro ty mrtvé za rákosím.
Jen tráva se ptá, zda ty verše zahodím,
jen tráva se ptá, proč už sem teď nechodím,
proč teď místo stvolů jetele z bloku trhám svoje snění,
to jen kvůli kusu ocele, stvořenému k zabíjení.
Vítr si zpívá tu píseň monotónní,
déšť tiše smývá kameny pod jabloní.
Jen tráva se ptá, proč se krčím mezi stvoly,
jen tráva se ptá, proč mám oči plné soli,
to jen jedna nota půlová, zasazená v květináči,
vyrostla mi v kulku z olova, proto pláči,
proto pláči, proto pláči, proto pláči ...
jen tráva se ptá, proč jsem ztratil naději,
proč teď místo květů arniky černou růži v klopě nosím,
to jen pro mrzáků trafiky, pro ty mrtvé za rákosím.
Jen tráva se ptá, zda ty verše zahodím,
jen tráva se ptá, proč už sem teď nechodím,
proč teď místo stvolů jetele z bloku trhám svoje snění,
to jen kvůli kusu ocele, stvořenému k zabíjení.
Vítr si zpívá tu píseň monotónní,
déšť tiše smývá kameny pod jabloní.
Jen tráva se ptá, proč se krčím mezi stvoly,
jen tráva se ptá, proč mám oči plné soli,
to jen jedna nota půlová, zasazená v květináči,
vyrostla mi v kulku z olova, proto pláči,
proto pláči, proto pláči, proto pláči ...
inviata da Stanislava - 31/7/2014 - 22:54
Lingua: Italiano
Versione italiana di Stanislava
L'ERBA
L'erba è l'unica a chiedere perché ormai non rido più,
l'erba è l'unica a chiedere perché ho perso la speranza
e perché adesso invece dei fiori di arnica porto sul risvolto del cappotto una rosa nera;
è soltanto per le file di mutilati, per quei morti là dietro il canneto.
L'erba è l'unica a chiedere se butterò via questi versi,
l'erba è l'unica a chiedere perché non uso più venire da queste parti,
perché adesso invece degli steli di trifoglio strappo i miei sogni dal blocchetto.
È soltanto per via di un pezzo di acciaio creato per uccidere.
Il vento canticchia quella canzone monotona,
la pioggia bagna in silenzio le pietre sotto un melo.
L'erba è l'unica a chiedere perché me ne sto rannicchiato tra gli steli,
l'erba è l'unica a chiedere perché ho gli occhi pieni di sale.
È stata soltanto una nota musicale minima, piantata in un vaso da fiori,
dalla quale mi è cresciuta una pallottola di piombo: per questo piango,
per questo piango, per questo piango, per questo piango...
L'erba è l'unica a chiedere perché ormai non rido più,
l'erba è l'unica a chiedere perché ho perso la speranza
e perché adesso invece dei fiori di arnica porto sul risvolto del cappotto una rosa nera;
è soltanto per le file di mutilati, per quei morti là dietro il canneto.
L'erba è l'unica a chiedere se butterò via questi versi,
l'erba è l'unica a chiedere perché non uso più venire da queste parti,
perché adesso invece degli steli di trifoglio strappo i miei sogni dal blocchetto.
È soltanto per via di un pezzo di acciaio creato per uccidere.
Il vento canticchia quella canzone monotona,
la pioggia bagna in silenzio le pietre sotto un melo.
L'erba è l'unica a chiedere perché me ne sto rannicchiato tra gli steli,
l'erba è l'unica a chiedere perché ho gli occhi pieni di sale.
È stata soltanto una nota musicale minima, piantata in un vaso da fiori,
dalla quale mi è cresciuta una pallottola di piombo: per questo piango,
per questo piango, per questo piango, per questo piango...
inviata da Stanislava - 31/7/2014 - 22:56
Lingua: Francese
Version française – HERBE – Marco Valdo M.I. – 2016
d’après la version italienne de Stanislava
d’une chanson tchèque – Tráva – Karel Kryl – 1965
Une chanson écrite par Kryl pendant son service militaire. On la présente comme une chanson contre la guerre en général, mais selon moi, dans la première strophe se trouve même une référence concrète à la guerre en Vietnam qui était en cours dans ces années-là ; y me fait penser l’image des « morti là dietro il canneto » [Comme on le verra la version française dit « là-bas dans les bambous » rejoignant sans barguigner l’avis de l'auteure de la version italienne]. Rákosí est une plante semblable à la canne de bambou qui est devenue une métaphore pour les Vietnamiens (peut-être seulement en tchèque ? ? ? je ne le sais pas…), apparemment justement aux temps de la guerre : certains la font remonter aux chapeaux ou aux maisons faites de ces plantes, d’autres soutiennent que les soldats vietnamiens se cachaient parmi les cannes de « rákosí ». « Rákosník » est une dénomination courante même de nos jours, malheureusement de manière péjorative, vis-àvis de la nombreuse communauté vietnamienne présente en République Tchèque. Dans ce texte évidemment le mot n’a aucune valeur négative, au contraire.
Je n’ai pas trouvé sur le Net de confirmation de mon hypothèse ; de toute façon, je ne saurais pas autrement pourquoi Kryl avait utilisé l’expression « mrtví za rákosím », si ce n’est avec ce signifié – mais je n’entends pas le moins du monde poser des limites à la licence poétique de Karel Kryl, ainsi je laisse décider celui qui lit… (Stanislava)
d’après la version italienne de Stanislava
d’une chanson tchèque – Tráva – Karel Kryl – 1965
Une chanson écrite par Kryl pendant son service militaire. On la présente comme une chanson contre la guerre en général, mais selon moi, dans la première strophe se trouve même une référence concrète à la guerre en Vietnam qui était en cours dans ces années-là ; y me fait penser l’image des « morti là dietro il canneto » [Comme on le verra la version française dit « là-bas dans les bambous » rejoignant sans barguigner l’avis de l'auteure de la version italienne]. Rákosí est une plante semblable à la canne de bambou qui est devenue une métaphore pour les Vietnamiens (peut-être seulement en tchèque ? ? ? je ne le sais pas…), apparemment justement aux temps de la guerre : certains la font remonter aux chapeaux ou aux maisons faites de ces plantes, d’autres soutiennent que les soldats vietnamiens se cachaient parmi les cannes de « rákosí ». « Rákosník » est une dénomination courante même de nos jours, malheureusement de manière péjorative, vis-àvis de la nombreuse communauté vietnamienne présente en République Tchèque. Dans ce texte évidemment le mot n’a aucune valeur négative, au contraire.
Je n’ai pas trouvé sur le Net de confirmation de mon hypothèse ; de toute façon, je ne saurais pas autrement pourquoi Kryl avait utilisé l’expression « mrtví za rákosím », si ce n’est avec ce signifié – mais je n’entends pas le moins du monde poser des limites à la licence poétique de Karel Kryl, ainsi je laisse décider celui qui lit… (Stanislava)
HERBE
L’herbe est la seule à demander pourquoi je ne ris plus du tout ,
l’herbe est la seule à demander pourquoi j’ai perdu l’espoir
Et pourquoi maintenant au lieu de fleurs d’arnica, je porte au revers du manteau une rose noire ;
C’est pour les files de mutilés, pour ces morts là-bas dans les bambous.
L’herbe est la seule à demander si je jetterai ces vers,
L’herbe est la seule à demander pourquoi je ne viens plus de ce côté,
Pourquoi maintenant au lieu de feuilles de trèfle, j’arrache mes rêves du carnet vert.
C’est seulement à cause d’un morceau d’acier créé pour tuer.
Le vent chantonne cette chanson monotone,
Sous un pommier, la pluie mouille les pierres en silence.
L’herbe est la seule à demander pourquoi
je me recroqueville parmi les tiges,
L’herbe est la seule à demander pourquoi
j’ai les yeux pleins de larmes.
C’était seulement une petite note de musique,
plantée dans un pot de fleurs,
D’où m’est poussée une balle de plomb : c’est ce pour quoi je pleure,
Pourquoi je pleure, pourquoi je pleure, pourquoi je pleure…
L’herbe est la seule à demander pourquoi je ne ris plus du tout ,
l’herbe est la seule à demander pourquoi j’ai perdu l’espoir
Et pourquoi maintenant au lieu de fleurs d’arnica, je porte au revers du manteau une rose noire ;
C’est pour les files de mutilés, pour ces morts là-bas dans les bambous.
L’herbe est la seule à demander si je jetterai ces vers,
L’herbe est la seule à demander pourquoi je ne viens plus de ce côté,
Pourquoi maintenant au lieu de feuilles de trèfle, j’arrache mes rêves du carnet vert.
C’est seulement à cause d’un morceau d’acier créé pour tuer.
Le vent chantonne cette chanson monotone,
Sous un pommier, la pluie mouille les pierres en silence.
L’herbe est la seule à demander pourquoi
je me recroqueville parmi les tiges,
L’herbe est la seule à demander pourquoi
j’ai les yeux pleins de larmes.
C’était seulement une petite note de musique,
plantée dans un pot de fleurs,
D’où m’est poussée une balle de plomb : c’est ce pour quoi je pleure,
Pourquoi je pleure, pourquoi je pleure, pourquoi je pleure…
inviata da Marco Valdo M.I. - 16/2/2016 - 22:46
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Una canzone scritta da Kryl durante il servizio militare. Viene presentata come una canzone contro la guerra in generale, ma secondo me nella prima strofa si trova anche un riferimento concreto alla guerra in Vietnam che era in corso in quegli anni: mi ci fa pensare l'immagine dei “morti dietro il canneto”. Rákosí è una pianta simile alla canna di bambù che è diventata una metafora per i vietnamiti (forse solo in ceco??? non lo so...), a quanto pare proprio ai tempi della guerra: c'è chi la fa risalire ai cappelli o alle case fatte di queste piante, altri sostengono che i soldati vietnamiti si nascondevano tra le canne di “rákosí”. “Rákosník” è una denominazione ampiamente utilizzata anche oggigiorno, purtroppo in modo dispregiativo, in riferimento alla numerosa comunità vietnamita presente in Repubblica Ceca. In questo testo ovviamente la parola non ha nessuna valenza negativa, anzi.
Non ho trovato in rete una conferma per questa mia ipotesi, comunque non saprei altrimenti perché Kryl avesse utilizzato l'espressione “mrtví za rákosím”, se non con questo significato – ma non intendo minimamente porre dei limiti alla licenza poetica di Karel Kryl, così lascio decidere a chi legge...