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Avec Maria (La Complainte du P3)

Jean Yanne
Lingua: Francese


Jean Yanne

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Avec Maria

Chanson française – Avec Maria – Jean Yanne – 1965



Comme il est de tradition dans nos pays de fêter au 15 août, la Sainte Marie, la Vierge Marie, les Maries, les Marias, j'ai pensé qu'il faudrait trouver une chanson appropriée... Question de faire la fête à marie, de faire danser la Maria.

C'est là, dit Lucien l'âne hilare, une touchante attention... D'autant que, pour ce que j'en sais, tu danses comme un hippopotame ivre. Gare aux pieds des dames quand tu entres en piste... Mais enfin, pour la fête à Maria, c'est l'intention qui compte.

C'est sûr que je n'ai rien d'un danseur mondain, je ne suis pas un émule de Nijinski et je n'ai certes pas la grâce de Nureiev... mais, de toute façon, je n'ai aucune intention dansante avec qui que ce soit. C'est juste que je voulais te faire connaître l'Avec Maria de Jean Yanne. Bien évidemment, on y retrouve l'Ave Maria de ce bon Franz Schubert et aussi, pour la bonne bouche, la version de Tino Rossi ; c'est vraiment hallucinant. Alors on comprend Jean Yanne de l'avoir comment dire... parodié ? Comme Francis Blanche fit une Truite mémorable... Mais grâce au Ciel, cet anarchiste (Dieu nous en préserve!!!) de Jean Yanne en fait une chanson populaire, au meilleur sens du terme. Voici un ouvrier de chez Citroën qui s'en va danser « avec Maria ». Un vrai conte ouvrier, que dis-je prolétarien... Ils se marièrent et eurent un enfant que tout naturellement, ils nommèrent Irénée... car Irénée le divin enfant et une nouvelle fois, illustré par la version du Tino Rossi des ménages: comme tu le vois, une immense connerie, ce délire papiste.

Imagine ce qu'en aurait dit notre bon curé Meslier. Mais rassure-toi, ce divin enfant... on le retrouvera bientôt dans une autre chanson de Jean Yanne, ce vrai iconoclaste, qui une nouvelle fois, l'assaisonnera d'épices voluptueuses et quelque peu perverses ...

Ma, noi, non siamo cristiani, siamo somari... Heureusement d'ailleurs, dit Lucien l'âne – L'Asino risuscitato. Ni toi, ni moi... On ne survivrait longtemps dans un bain d'eau bénite... Alors, reprenons notre tissage et tressons le suaire (Saint Suaire, évidemment, cette fois!) de ce vieux monde gangrené de bondieuseries, malade de la peste œcuménique, infesté de papisteries en tous genres, confit dans l'huile mariale et cacochyme.

Heureusement !

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane (en 2013)




Ah, Marco Valdo M.I., mon ami, une chanson de Jean Yanne. C’est toujours une découverte et aussi, j’en suis sûr une fameuse rigolade qui se prépare.

Si on veut, Lucien l’âne, mon ami. Cependant, si le rire est le propre des chansons de Jean Yanne.

Je pense aussi que le rire est le propre de Jean Yanne lui-même, dit Lucien l’âne de l’air grave de l’académicien.

Tu as parfaitement raison, le rire est le propre de Jean Yanne et par conséquent, le sale de ceux qui le méprisent. Donc, je reprends, dit Marco Valdo M.I., il y a sous cette apparente facilité des chansons et des propos, sous le recours à des formes très populaires – ici, une sorte de java de caboulot, sous un air ouvriériste, il y a un vrai portrait – à gros traits, certes – de la vie sociale quotidienne et connaissant les habitudes du citoyen Yanne, une fameuse critique du milieu ; le tout transbahutant une fameuse joie de vivre. Ici, Jean Yanne s’en pend aux prêtres-ouvriers qui s’incrustaient dans les usines et les organisations syndicales, une forme d’entrisme catholique assez pervers. C’est pour mieux te reconvertir mon enfant !

Oh, dit Lucien l’âne, on ne dirait pas comme ça, à première vue. Évidemment quand on y songe, on se demande ce que des prêtres viendraient faire dans les usines. La même question se pose d’ailleurs pour les aumôniers aux armées.

Quand même, Lucien l’âne mon ami, quand on creuse un peu. Le P.3. qui chante sa complainte : a comme amie la sœur d’un prêtre-ouvrier et à force de chauffer sa gamelle dans son petit bain-marie lui fait un enfant, le tout sans se marier du moins avant que vienne « Irénée le divin enfant » – repris d’un chant de Noël où le calembour couvre d’ironie ce « divin enfant », entouré de l’âne et du bœuf.
À l’oreille et à l’orgue, on goûte mieux encore la sauce d’acide ecclésiastique dont il enrobe sa chanson, toute ciselée d’Ave Maria.

Tu m’en diras tant que je brûle comme l’encens de l’entendre, s’exclame Lucien l’âne en agitant ses oreilles comme des fanaux sur les récifs au large des océans.

Mais enfin, Lucien l’âne mon ami, comme Jean Yanne a lui-même présenté cette chanson par une sorte de causerie préliminaire, j’ai pris la peine de retranscrire ce texte pour le mettre ici en guise d’introduction.

Voilà une très belle idée, Marco Valdo M.I. mon ami, car en quelque sorte, ces commentaires introductifs de Jean Yanne font intégralement partie de la chanson elle-même et puis, ainsi les voilà gravés dans la pierre du temps et indissociablement liés à la chanson qu’ils éclairent. Et puis, on leur portera ainsi peut-être toute l’attention qu’ils méritent (religieux). Quant à nous deux, pauvres canuts et moi en particulier qui court tout nu à poils, reprenons notre tâche sempiternelle et digne d’une noria (Ave noria !) et tissons avec méthode et obstination le linceul de ce vieux monde miraculeux, illusionniste, clérical et cacochyme.

Heureusement !

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane (en 2016)


Je voudrais vous chanter une chanson qui a pour but de réconcilier le clergé et la masse ouvrière.
Je voudrais réconcilier le clergé et la masse ouvrière, car vraiment, il me paraît tout à fait nécessaire à notre époque de tenter ce rapprochement entre les groupes ethniques opposés qui sont quelquefois séparés pour des raisons physiques tout à fait quelconques comme le fait qu’ils ne sont pas vêtus de la même façon ou qu’ils ne mangent pas la même chose le vendredi.
Et en même temps, comme je parle de masses ouvrières, je voudrais attirer votre attention sur une catégorie d’individus dont on ne fait pas assez le cas à notre époque, ce sont les P3.

Pour ceux d’entre vous qui lisent attentivement les journaux, vous savez ce que sont les P3, car les firmes automobiles en font une énorme consommation. Ce sont les ouvriers professionnels de 3ième catégorie dont on a eu l’occasion de parler de temps à autre lors des remises de décorations, mais qu’on ne choisit jamais comme personnages de roman ou de chanson. Et à mon sens, c’est un tort, car les P3 sont une belle catégorie d’ouvriers et valent largement tout un tas de personnages qu’on a illustrés ces derniers temps en musique.
C’est pourquoi j’ai voulu réparer cette injustice en écrivant tout spécialement La Complainte du P3.

Ainsi Parlait Jean Yanne

Du début jusqu'à la fin de la semaine,
Je suis P3 chez Citroën.
C'est un bon petit boulot
Avec cantine et avantages sociaux.
Je suis copain avec Nénesse
Qui est délégué du syndicat
À la chaîne des boîtes de vitesse.
Je suis heureux comme un roi
D'autant plus que le samedi
Et le dimanche aussi,
Avec, avec, avec Maria
on va danser la java

Maria, c'est la jouvencelle
Chez qui je vais tous les midis
Pour faire chauffer ma gamelle
Dans son petit bain-marie
Je l'ai connue l'année dernière
Au bal de la RATP
Où ce que travaillait son frère
Comme prêtre-ouvrier
Et ce soir-là messieurs dames
À la salle Wagram
Avec, avec, avec Maria
On a dansé la java

On s'aime tout comme Adam et Ève
On va bientôt se marier
On attend la prochaine grève
Pour que je sois augmenté
Mais comme l'a dit mon contremaître
Quand on est jeune, faut se dépêcher
Ainsi un enfant va naître
Qu'on appellera Irénée
Irénée le divin enfant
Et le soir sans un mot
Autour du berceau
Avec, avec, avec Maria
On ira danser le tango.

inviata da Marco Valdo M.I. - 13/8/2013 - 23:16




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