As-tu le cœur bardé de fer ?
N’as-tu rien d’humain que la face ?
Es-tu de marbre, es-tu de glace ?
Alors suis-moi dans mon Enfer.
Je suis la vieille anthropophage
Travestie en société ;
Vois mes mains rouges de carnage,
Mon œil de luxure injecté.
J’ai plus d’un coin dans mon repaire
Plein de charogne et d’ossements ;
Viens les voir ! j’ai mangé ton père
Et je mangerai tes enfants.
Ici, c’est un champ de bataille,
On a fauché pendant trois jours ;
La Faucheuse était la mitraille,
Tous ces glaneurs sont les vautours.
Le blé, dans ces plaines superbes,
Étendait son jaune tapis…
Affamés, triez pour vos gerbes
Ces corps morts d’avec les épis.
Ceci c’est la maison de filles :
La morgue de l’amour malsain ;
Pour elle, écrémant les familles,
Le luxe a raccroché la faim.
Vois, sous le gaz, la pauvre infâme
Faire ses yeux morts agaçants,
Rouler son corps, vautrer son âme
Dans tous les crachats des passants.
Voici les prisons et les bagnes,
Les protestants par le couteau,
Comptant leurs crimes pour campagnes,
Et rusant avec le bourreau.
Au bagne on met l’homme qui vole
Dès qu’il épelle seulement,
Et quand il sort de cette école
Il assassine couramment !
Entrons dans les manufactures,
Les autres bagnes font moins peur :
On passe là des créatures
Au laminoir de la vapeur.
C’est une force qu’on dépense,
Corps, âme, esprit : reste un damné.
Là, c’est la machine qui pense
Et l’homme qui tourne engrené.
J’ai bien d’autres enfers encore,
Veux-tu que j’ouvre les cerveaux ?
Le virus de l’ennui dévore
Veux-tu que j’ouvre l’âme humaine ?
La matrice de vos travaux
Le muscle intime en est tordu ;
L’amour aigri, qu’on nomme Haine,
Y fait couler du plomb fondu.
Je suis la vieille anthropophage
Travestie en société ;
Les deux masques de mon visage
Sont : Famille et Propriété.
L’homme parqué dans mon repaire
Manque à ses destins triomphants ;
Je le tiens, j’ai mangé ton père
Et je mangerai tes enfants !
N’as-tu rien d’humain que la face ?
Es-tu de marbre, es-tu de glace ?
Alors suis-moi dans mon Enfer.
Je suis la vieille anthropophage
Travestie en société ;
Vois mes mains rouges de carnage,
Mon œil de luxure injecté.
J’ai plus d’un coin dans mon repaire
Plein de charogne et d’ossements ;
Viens les voir ! j’ai mangé ton père
Et je mangerai tes enfants.
Ici, c’est un champ de bataille,
On a fauché pendant trois jours ;
La Faucheuse était la mitraille,
Tous ces glaneurs sont les vautours.
Le blé, dans ces plaines superbes,
Étendait son jaune tapis…
Affamés, triez pour vos gerbes
Ces corps morts d’avec les épis.
Ceci c’est la maison de filles :
La morgue de l’amour malsain ;
Pour elle, écrémant les familles,
Le luxe a raccroché la faim.
Vois, sous le gaz, la pauvre infâme
Faire ses yeux morts agaçants,
Rouler son corps, vautrer son âme
Dans tous les crachats des passants.
Voici les prisons et les bagnes,
Les protestants par le couteau,
Comptant leurs crimes pour campagnes,
Et rusant avec le bourreau.
Au bagne on met l’homme qui vole
Dès qu’il épelle seulement,
Et quand il sort de cette école
Il assassine couramment !
Entrons dans les manufactures,
Les autres bagnes font moins peur :
On passe là des créatures
Au laminoir de la vapeur.
C’est une force qu’on dépense,
Corps, âme, esprit : reste un damné.
Là, c’est la machine qui pense
Et l’homme qui tourne engrené.
J’ai bien d’autres enfers encore,
Veux-tu que j’ouvre les cerveaux ?
Le virus de l’ennui dévore
Veux-tu que j’ouvre l’âme humaine ?
La matrice de vos travaux
Le muscle intime en est tordu ;
L’amour aigri, qu’on nomme Haine,
Y fait couler du plomb fondu.
Je suis la vieille anthropophage
Travestie en société ;
Les deux masques de mon visage
Sont : Famille et Propriété.
L’homme parqué dans mon repaire
Manque à ses destins triomphants ;
Je le tiens, j’ai mangé ton père
Et je mangerai tes enfants !
inviata da Dead End - 13/3/2013 - 14:50
Lingua: Italiano
Tratta dall'album "Ballate dalla Grande Recessione", una traduzione e riformulazione secondo la struttura della ballata di François Villon della poesia di Eugène Pottier.
Testo: Salvo Lo Galbo
Musica: Marco Sonaglia
Testo: Salvo Lo Galbo
Musica: Marco Sonaglia
BALLATA DELLA VECCHIA ANTROPOFAGA
Bardato con il ferro il cuore hai?
Non ti conoscerebbe più tua madre?
Sei di ghiaccio? Di marmo? Allora vai
per le ossa delle mie tane adre!
Vieni a vedere: ho mangiato tuo padre
e mangerò i tuoi figli. Dove porta
il volo segui delle gazze ladre!
Son la vecchia Antropofaga mai morta.
Lussureggiò qui un campo di battaglia,
tre giorni hanno falciato i frutti suoi.
Il mietitore è stata la mitraglia,
i suoi raccoglitori, gli avvoltoi.
Qui c’è la fiera dell’amore poi,
amore che non ami e ti conforta
che bruci l’anima coi soldi tuoi.
Son la vecchia Antropofaga mai morta.
Nelle prigioni ho chi tentò di uccidermi;
per odio o emulazione, chi mi è ostile.
Gli ultimi sempre imparano a sorridermi,
gli altri già li divora la mia bile.
Qui, della produzione nelle file,
ci stanno i più, quelli a cui viene estorta
la vita per due croste di mensile.
Son la vecchia Antropofaga mai morta.
Uomo, dell’uomo ancor preda carnile,
d’inferni ne ho di ogni altra sorta.
Travestita da società civile,
son la vecchia Antropofaga mai morta.
Bardato con il ferro il cuore hai?
Non ti conoscerebbe più tua madre?
Sei di ghiaccio? Di marmo? Allora vai
per le ossa delle mie tane adre!
Vieni a vedere: ho mangiato tuo padre
e mangerò i tuoi figli. Dove porta
il volo segui delle gazze ladre!
Son la vecchia Antropofaga mai morta.
Lussureggiò qui un campo di battaglia,
tre giorni hanno falciato i frutti suoi.
Il mietitore è stata la mitraglia,
i suoi raccoglitori, gli avvoltoi.
Qui c’è la fiera dell’amore poi,
amore che non ami e ti conforta
che bruci l’anima coi soldi tuoi.
Son la vecchia Antropofaga mai morta.
Nelle prigioni ho chi tentò di uccidermi;
per odio o emulazione, chi mi è ostile.
Gli ultimi sempre imparano a sorridermi,
gli altri già li divora la mia bile.
Qui, della produzione nelle file,
ci stanno i più, quelli a cui viene estorta
la vita per due croste di mensile.
Son la vecchia Antropofaga mai morta.
Uomo, dell’uomo ancor preda carnile,
d’inferni ne ho di ogni altra sorta.
Travestita da società civile,
son la vecchia Antropofaga mai morta.
inviata da Salvo Lo Galbo - 12/4/2021 - 10:17
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Dedicata “Au comte Albert de Neuville”, che ignoro chi fosse...
Chi è il “vecchio cannibale” che si aggira tra campi di battaglia, bordelli, galere e fabbriche, ovunque dove gli esseri umani pagano il loro tributo di sangue al Potere? E’ il Potere stesso, un mostro bifronte: su di un faccia la Famiglia, sull’altra la Proprietà.
Tra i tanti testi è degno di nota quel “Propaganda delle canzoni” che rappresentava, all’epoca, il suo manifesto politico: In tempo di pace, l’esercito è una morsa / Nelle mani di chi governa, / Per serrare la gogna al collo / Del popolo senza giberne. / ... Aderì all’Internazionale e nel 1870 organizzò una Camera del lavoro con 500 membri aderenti anch’essi all’Internazionale, fu uno strenuo antimilitarista, oltre che pacifista; partecipò attivamente alla Comune di Parigi nel marzo 1871 ed alla sua caduta venne ricercato e condannato a morte in contumacia ma riuscì ad espatriare rifugiandosi prima in Belgio e poi a Londra e negli Stati Uniti dove soggiornò poi sette anni continuando il suo impegno sociale.
Rientrò in Francia nel 1880, in seguito all’amnistia. La raccolta “Chants révolutionnaires" fu pubblicato per la prima volta solo nel 1887, stampato in 1.500 copie qualche mese prima della scomparsa dell’autore. “Muore il 6 novembre 1887. Seimila persone seguono, il giorno dopo, il suo funerale (tra gli oratori, per gli anarchici, Luisa Michel), la polizia interviene perchè non sopporta la bandiera rossa dietro al feretro ma dovette cedere, di fronte alla protesta di quei vecchi cospiratori ex galeotti, ex garibaldini, poeti e ribelli, che conducevano al finale riposo la salma di tanto battagliero militante”.
Caserne et forêt - Défends-toi, Paris ! - Don Quichotte - Elle n'est pas morte! - En avant la classe ouvrière - Guillaume et Paris - J’ai faim - Jean Misère - L’anthropophage - L’auge - L'abolition de la peine de mort - L'insurgé - L'Internationale - La grève - La grève des femmes - La guerre - La mort d'un globe - Le pressoir - La Terreur Blanche - Laissez faire, laissez passer! - Le chômage - Le défilé de l'Empire - Le grand Krack - Le Moblot - Les classes dirigeantes - Leur bon Dieu - Madeleine et Marie - N’en faut plus - Propagande des chansons - Quand viendra-t-elle ? - Tu ne sais donc rien ?