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Die deutsche Einheitspartei

Erich Kästner
Lingua: Tedesco


Erich Kästner

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Erich Kästner (1932)
Gesang zwischen den Stühlen, 1932

Ansprache Adolf Hitler
Als die Extreme zusammenstiessen
begriff Max Müller,wie nötig er sei.
Und er gründete die Partei
aller Menschen,die Müller hiessen.

Müller liebte alle Klassen.
Politische Meinungen hatte er keine.
Wichtig war ihm nur das eine:
Sämtliche Müllers zusammenzufassen.

Seinem Aufruf entströmte Kraft.
"Wir verteidigen",schrieb er entschieden,
Rück- und Fortschritt,Krieg und Frieden,
Arbeitgeber und Arbeiterschaft.

Freier Handel und Hochschutzzoll
haben unsere Sympathie.
Republik und Monarchie
sind die Staatsform,die herrschen soll!"

Alle Müllers traten ihm bei
und die anderen kamen in Haufen,
liessen sich eiligst Mïller taufen
und verstärkten die neue Partei.

Und sie wuchs,trotz vieler Brüller.
Kurzerhand ging sie in Führung.
In der nächsten Reichsregierung
hiessen zehn Minister Müller.

Diese Müllermehrheit wies
alle aus,die anders hiessen
und sich nicht rasch taufen liessen.
Bis ganz Deutschland Müller hiess!

Von Memel bis zum Rande des Rheins
feierten nun die Deutschen Versöhnung.
Im alten Aachen gab's Kaiserkrönung.
Und der Kaiser hiess:Müller Eins.

Festlich krachten Kanonen und Böller.
Doch das Glück war bald vorbei.
Denn am Tag darauf kam Möller,
und es enstand eine Gegenpartei.

inviata da Marco Valdo M.I. - 16/2/2013 - 11:53



Lingua: Francese

Version française – LE PARTI DE L'UNITÉ ALLEMANDE – Marco Valdo M.I. – 2013
Chanson allemande – Die deutsche Einheitspartei – Erich Kästner (1932)


Ah, Lucien l'âne mon ami, voici une incroyable chanson de notre poète de référence Erich Kästner, dont tu te rappelles certainement que nous avons constaté avec consternation la méconnaissance totale, l'ignorance désolante dans les régions dites de « culture française ». Méconnaissance aujourd’hui, mais pire encore, méconnaissance hier aux temps noirs où il osait écrire de telles chansons – comme je te l'ai déjà dit : dans le ventre de la bête immonde.


Oui, je me souviens bien de cela. Mais, cette idée du « parti de l'unité allemande », on aurait même pu y ajouter de l’unité de la nation allemande... Me paraît fort « allemand », car cette histoire, qui est une parabole, je le vois bien, cette histoire-parabole vaut pour bien d'autres pays, nations, peuples, régions... Demain peut-être, pour l'Europe... Qui sait ? On n'est jamais à l'abri d'un tel délire... Ainsi, pas loin d'ici, de l'autre côté de la frontière qui n'existe pas – je veux dire qu'il n'y a pas (encore?) de miradors, donc, la frontière entre le Nord et le Sud, la plus grande partie des gens de là se rallient à un parti de l'unité nationale... avec son drapeau aux couleurs jaune et noir, le tout sur un fond de couleur brune. Là, on n'impose pas encore (c'est trop tôt ?) le nom du chef comme patronyme obligatoire, mais on impose déjà sous peine d’exclusion ou de sanctions diverses la connaissance et la pratique de la langue. Quant à l'Italie, par exemple, dans sa partie Nord, certains auraient bien vu se répandre le patronyme de Bossi...


Oh, combien d'Adolf, combien de Benito... Mais en effet, il s'agit du Parti de l'Unité Allemande... Cependant, regarde bien la date où elle fut écrite cette chanson  [1932: et ce qui se passait ces années-là en Allemagne... C'était une chanson prémonitoire, une chanson-Cassandre et comme Cassandre, malgré sa lucidité, elle ne put empêcher le désastre. À mon sens, elle est une des chansons allemandes (je rappelle qu'en ce qui nous concerne, on a abandonné l'usage du mot chanson dans son sens purement commercial et nous entendons donc chanson dans son sens premier, ample, complexe, musical, conteur... Raconteur...) de ces temps-là qui incarne le mieux la position des gens d'intelligence, de culture et de résistance ; ceux de l' « Ora e sempre : Resistenza ! » allemande. Ceux qui vont devoir prendre la route de l'exil, finir dans un camp, lutter clandestinement dans la nuit des noirs cauchemars, ceux qui ne voudront pas accepter d'être baptisés « Müller ». Nous sommes en 1932 et les « Müller » vont bientôt accéder au pouvoir et avec Müller Un en tête vont déclencher et perpétrer un des plus grands et des plus odieux massacres de l'Histoire.

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Chanson-Cassandre, comme tu l'as dit... On devrait écouter plus les poètes, les aèdes, les troubadours, les trouvères, les chantauteurs... Mais leur destin me semble bien tragique et il me paraît inévitable tant que durera cette Guerre de Cent Mille Ans que les riches (Müller ou quelque soit leur nom) font aux pauvres afin d'asseoir leur domination, de renforcer leur pouvoir, d'accroître leur richesse... que nous chantions nos petites chansons et que nous tissions ainsi le linceul de ce vieux monde empli de pays, de nations, de peuples élus, de frontières et d'assassins... et cacochyme.


Heureusement !


Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
LE PARTI DE L'UNITÉ ALLEMANDE


Quand les extrêmes s'affrontèrent
À quel point il était nécessaire, Max Müller comprit.
Et sur le coup, il fonda le parti
De tous ceux qui s’appellent Müller.

Müller aimait toutes les classes.
Il n'avait aucune conviction politique.
Une seule chose lui importait sur Terre :
Rassembler l’ensemble des Müller.

La force émanait de son cri de ralliement.
« Nous défendons », écrit-il catégoriquement,
« Progrès et réaction, paix et guerre,
Patrons et prolétaires. »

« Liberté du Commerce et encadrement du marché
Ont notre sympathie.
République et monarchie
Doivent gouverner ! »

Tous les Müller se joignirent à lui
Et les autres vinrent en masse
Se faisant baptiser à la hâte
Et renforcèrent le nouveau parti.

Et le parti grandit, en dépit des hurlements.
Sans hésiter, il alla au pouvoir
Dans le nouveau gouvernement
Dix ministres s'appelaient Müller.

Cette majorité Müller chassa sur le champ
Tous ceux qui portaient un autre nom que Müller.
Et qui ne s'étaient pas fait baptiser immédiatement.
Jusqu'à ce que toute l'Allemagne s'appelle Müller !

De Memel jusqu'au bord du Rhin
Ils célébrèrent alors la réconciliation allemande.
À Aix-la-Chapelle, on le couronna sans attendre
Et l'empereur s'appela : Müller Un.

Des canons et des pétards le fêtèrent solennellement.
Mais la chance tourna court subitement.
Car le jour d'après, quelle déception !
Möller arriva
Qui fonda
Le Parti d'opposition.

inviata da Marco Valdo M.I. - 16/2/2013 - 11:54




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