C'est les petits des grandes villes,
Les petits aux culs mal lavés,
Contingents des guerres civiles
Qui poussent entre les pavés.
Sans gâteaux, sans joujoux, sans fringues,
Et quelquefois sans pantalons,
Ils vont dans les vieilles redingues
Qui leur tombent sur les talons.
Ils traînent, dans des philosophes,
Leurs petits pieds endoloris,
Serrés dans de vagues étoffes...
Chaussettes russes de Paris !
Ils se réchauffent dans les bouges
Noircis par des quinquets fumeux,
Avec des bandits et des gouges
Qui furent des loupiots comme eux.
Ils naissent au fond des impasses,
Et dorment dans les lits communs
Où les daronnes font des passes
Avec les autres et les uns...
Mais ces chérubins faméliques,
Qui vivent avec ces damnés
Ont de longs regards angéliques,
Dans leurs grandes châsses étonnées.
Et, quand ils meurent dans ces fanges,
Ils vont, tout droit, au paradis,
Car ces petits-là sont les anges
Des ruelles et des taudis.
C'est les petits des grandes villes
Les petits aux culs mal lavés,
Contingents des guerres civiles
Qui poussent entre les pavés.
Les petits aux culs mal lavés,
Contingents des guerres civiles
Qui poussent entre les pavés.
Sans gâteaux, sans joujoux, sans fringues,
Et quelquefois sans pantalons,
Ils vont dans les vieilles redingues
Qui leur tombent sur les talons.
Ils traînent, dans des philosophes,
Leurs petits pieds endoloris,
Serrés dans de vagues étoffes...
Chaussettes russes de Paris !
Ils se réchauffent dans les bouges
Noircis par des quinquets fumeux,
Avec des bandits et des gouges
Qui furent des loupiots comme eux.
Ils naissent au fond des impasses,
Et dorment dans les lits communs
Où les daronnes font des passes
Avec les autres et les uns...
Mais ces chérubins faméliques,
Qui vivent avec ces damnés
Ont de longs regards angéliques,
Dans leurs grandes châsses étonnées.
Et, quand ils meurent dans ces fanges,
Ils vont, tout droit, au paradis,
Car ces petits-là sont les anges
Des ruelles et des taudis.
C'est les petits des grandes villes
Les petits aux culs mal lavés,
Contingents des guerres civiles
Qui poussent entre les pavés.
inviata da Dead End - 4/1/2013 - 12:43
Texte aussi interprété par Francesca Solleville dans l'album "Mouloudji Francesca Solleville chantent Bruant" de 1970
SIMON - 3/3/2019 - 01:42
×
Parole e musica di Aristide Bruant
Dalla raccolta “Dans la rue - Chansons & monologues”, volume terzo, 1895.
Interpretata da Monique Morelli (1923-1993) nel disco “Chante Bruant” del 1964.
Recentemente anche dall’attrice e cantante Isabeau