Il y a vingt cinq ans bientôt
Quelque part dans l'Allgau
Dans l'ancienne auberge
Que créèrent autour de l'an quinze-cents
Maria Theresia et sa fille, Marie Antoinette
S'étaient réunis, tous bien contents
Les auteurs du groupe quarante-sept
Autant dire la littérature écrite en allemand
De ce temps-là
Combien étaient là, qui était là ce jour là,
Vraiment, je ne le sais plus
On y consacra le Tambour avant même
Qu'il soit conclu, qu'il soit fini,
Avant même
Que le monde ne s'en saisît...
Cette fois, ce fut un restaurant
Dans l'Oberbayern, à Spöck
Là-bas près de Rosenheim
Non, Madame, pas le pédiatre
Ce n'était pas non plus
L'homme aux oreilles pointues
Viandes, bières, fromages au menu
Non, Madame, on n'était pas invités
Mais un fameux trio a comploté
Le ministre-Président catholique
Aux allures de taureau
Un énorme boucher en gros
Un émissaire double de la démocratique
On parlait viande populaire, on parlait milliards
En somme, on préparait l'avenir
La chute d'un seul côté du mur
Blanche-Neige raqua vingt-sept milliards
De Deutsche Marks
Et vit encore sur le tard
Tranquille tranquille au bord du lac
Nous, on est comme tantôt
Quelque part dans l'Allgau
Il y a quarante ans
Dans l'ancienne auberge
Que créèrent autour de l'an quinze-cents
Maria Theresia et sa fille, Marie Antoinette
Saltimbanques, chansonniers, artistes de cabaret
De Karl Valentin admirateurs et descendants
Tous à regretter
Cou de Taureau, solide président
Fatal tir au sanglier
Depuis son départ sur un coup de cœur
Coups tordus, chars aux œufs d'or
Copain comme cochon avec tous les dictateurs
Magouilles, embrouilles, fripouilles... Un record
Toi chancelier... Même à nous, ça faisait peur.
Quelque part dans l'Allgau
Dans l'ancienne auberge
Que créèrent autour de l'an quinze-cents
Maria Theresia et sa fille, Marie Antoinette
S'étaient réunis, tous bien contents
Les auteurs du groupe quarante-sept
Autant dire la littérature écrite en allemand
De ce temps-là
Combien étaient là, qui était là ce jour là,
Vraiment, je ne le sais plus
On y consacra le Tambour avant même
Qu'il soit conclu, qu'il soit fini,
Avant même
Que le monde ne s'en saisît...
Cette fois, ce fut un restaurant
Dans l'Oberbayern, à Spöck
Là-bas près de Rosenheim
Non, Madame, pas le pédiatre
Ce n'était pas non plus
L'homme aux oreilles pointues
Viandes, bières, fromages au menu
Non, Madame, on n'était pas invités
Mais un fameux trio a comploté
Le ministre-Président catholique
Aux allures de taureau
Un énorme boucher en gros
Un émissaire double de la démocratique
On parlait viande populaire, on parlait milliards
En somme, on préparait l'avenir
La chute d'un seul côté du mur
Blanche-Neige raqua vingt-sept milliards
De Deutsche Marks
Et vit encore sur le tard
Tranquille tranquille au bord du lac
Nous, on est comme tantôt
Quelque part dans l'Allgau
Il y a quarante ans
Dans l'ancienne auberge
Que créèrent autour de l'an quinze-cents
Maria Theresia et sa fille, Marie Antoinette
Saltimbanques, chansonniers, artistes de cabaret
De Karl Valentin admirateurs et descendants
Tous à regretter
Cou de Taureau, solide président
Fatal tir au sanglier
Depuis son départ sur un coup de cœur
Coups tordus, chars aux œufs d'or
Copain comme cochon avec tous les dictateurs
Magouilles, embrouilles, fripouilles... Un record
Toi chancelier... Même à nous, ça faisait peur.
inviata da Marco Valdo M.I. - 2/11/2012 - 21:51
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Histoires d'Allemagne 82
An de Grass 83
Au travers du kaléidoscope de Günter Grass : « Mon Siècle » (Mein Jahrhundert, publié à Göttingen en 1999 – l'édition française au Seuil à Paris en 1999 également) et de ses traducteurs français : Claude Porcell et Bernard Lortholary.
Ah Lucien l'âne mon ami, comme c'est difficile à faire ces histoires d’Allemagne. Quelle idée j'ai eue d'aller me lancer dans pareille aventure... Mais comme tu sais, je te rassure, je n'abandonnerai pas, même si le parcours est difficultueux.
Difficultueux ?, ne veux-tu pas dire difficile ?
Ah, mon ami, comprends-moi. Si je dis difficultueux, c'est que c'est difficultueux ; bien sûr que cela veut dire difficile, mais il y a quelque chose en plus qui crée une difficulté de compréhension, un moment d'arrêt, une complication supplémentaire et c'est l'effet recherché. Ne me pousse pas à évoquer les précédents de Balzac, qui disait : « Il était difficultueux... comme tous les nains » ou de Roussel... J'ajoute que les mots que l'on n'utilise jamais finissent par disparaître corps et biens ; raison pour laquelle sans pédanterie aucune, je m'efforce de les sauver de l'oubli en les utilisant dans nos conciliabules espérant ainsi leur apporter mon aide.
D'accord, ça me paraît une bonne façon de procéder et comme toi, je pense qu'il convient de sauver les mots et même, d'en ajouter de nouveaux... J'ajoute que je pense que c'est à faire pour toutes les langues qui sont de formidables moyens de connivence ... Que serait-on sans la parole ? Mais, pourrais-tu éclairer un peu ma lanterne quant aux personnages qui font cette histoire particulière...
Avec plaisir... Pour une fois, Lucien l'âne mon ami, je vais décoder à ton intention cette petite chanson. Le ferais-je ligne par ligne ou simplement en te donnant quelques indications ?
Oh, je n'en demande pas tant... Quelques indications suffiront.
Je commence :
On est en 1983 : donc, vingt-cinq ans avant, en 1958
Allgau : une région de l'Oberbayern – Haute-Bavière
ancienne auberge... : Auberge Adler à Grossholzleute
Groupe 47 : groupe d'écrivains allemands (des deux Allemagnes) dont font partie notamment : Günter Grass, Heinrich Böll, Paul Celan, Uwe Johnson, Ingeborg Bachmann, Friedrich Dürrenmatt, Hans Magnus Enzensberger, Peter Handke, Erich Kästner, Hans Werner Richter, Martin Walser, Peter Weiss... À cette réunion, on remit le prix littéraire du groupe 47 à Günter Grass pour la lecture du premier chapitre du Tambour ( Die Blechtrommel).Publié l'année suivante (1959), il fit connaître son auteur au niveau mondial.
Ministre-Président : Franz- Jozef Strauss, dit Cou de Taureau ou le Taureau de Bavière
Boucher en gros : März
Émissaire double : Schalck- responsable du commerce extérieur de la RDA. Passé en RFA plus tard.
Viande populaire : viande provenant des élevages de la RDA, cédée à bas prix, moyennant des arrangements qui firent la richesse des intéressés
La chute d'un seul côté du mur : voir la chanson L'Autre Côté du Mur
Blanche-Neige : le surnom de Schalck ; en allemand : Schneewittchen
Tir au sanglier – coup de cœur : FJ Strauss est mort d'un arrêt cardiaque lors d'une chasse
Strauss est connu pour ses liens avec les dictatures du monde entier
Au début des années 80, il eut l'intention d'être chancelier de la RFA. L'arrivée au pouvoir de Kohl l'en empêcha.
Voici donc ces renseignements, mais il y aurait encore beaucoup de choses à raconter...
Ah, merci beaucoup, Marco Valdo M.I. Mais avec ces renseignements et peut-être un peu recherche personnelle, ça devrait aller très bien. Cependant, si tu veux bien à présent , résume la canzone...
Elle comporte trois parties : la première relate une réunion ancienne (1958) du Groupe 47 dans une auberge Adler en Bavière ; la seconde raconte la rencontre (1983) à 27 milliards des trois coquins dans une auberge bavaroise également; la troisième - après 1989, à nouveau à l'auberge Adler, où le narrateur avec un groupe de chansonniers se lamente sur la disparition de Strauss (1988), leur formidable tête de pipe ou tête de Turc, en une conférence-débat sur le thème : « La situation du cabaret allemand après le décès du grand Franz Josef, en liaison avec l'Unité retrouvée après sa mort.» Qui d'autre brocarder autant ?
En effet, tu as raison, ou plutôt, ils avaient raison... Il y a des personnages publics qui sont des plus utiles aux imitateurs, aux chansonniers et aux brocardiers... Pour ce qui nous concerne, on est assez ravis d'en rencontrer et de pouvoir faire chorus avec les critiques... Mais ce n'est pas là notre tasse de thé. D'ailleurs, de ce point de vue, actuellement, la situation est tristounette... On n'a plus trop de cibles... Si ce n'est évidemment cette mystérieuse engeance qui tente de mettre au pas de l'oie la Grèce et les autres pays et peuples d'Europe ; bref, de réaliser le rêve d'Otto... Ce qui aurait bien plu au grand Franz Josef... Ainsi en va-t-il de la continuité dans cette Guerre de Cent Mille Ans que les riches font aux pauvres pour pouvoir s'enrichir encore, accroître leur domination, renforcer leur pouvoir, développer leur emprise, perpétuer l'exploitation... Voilà où se situe notre tâche : tisser le linceul de ce vieux monde maniaque, magouilleur, embrouilleur, prévaricateur et cacochyme. (Heureusement !)
Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane