Le grand Krack est bien proche,
Mais la vaste sacoche
De tous les suceurs d’or,
Par le jeu d’une pompe,
Jusqu’à ce qu’elle en rompe,
S’emplit, s’emplit encor.
La masse qui turbine
Sèche dans la débine
Comme un linge tordu.
La pompe trouve à boire,
Dans sa misère noire,
Des gouttes d’or fondu.
Bientôt, montagne énorme,
Le Capital se forme
Du travail non payé.
La sacoche se gonfle
Et le piston qui ronfle
N’est jamais enrayé.
Tout coule en or liquide,
Le cerveau qui se vide,
La moelle de nos os,
Les gaz, les mers, les nues,
Les forces inconnues,
L’épargne des gogos !
Ce vol se perpétue,
Épuise et prostitue
Ce vieux globe gâté.
Humanité souffrante,
Cette pompe aspirante,
C’est la Propriété.
Mais tout a sa mesure.
Dans le sac de l’Usure
Se déclare un grand trou.
Où trouver un refuge ?
Crevant comme un déluge,
Il pleut un argent fou.
À bas tous les commerces,
Il tombe des averses
De coupons lacérés.
Et l’on voit — pertes sèches —
Voltiger en flammèches
Tous les papiers timbrés.
Bravo ! la Banqueroute,
Sur la Bourse en déroute,
Roule ses flots amers.
On voit grossir les ondes,
Les forbans des deux mondes
Sombrent au fond des mers.
Au feu les budgets ivres !
Les Banques, les grands livres
S’embrasent à la fois.
Le ciel en devient rose,
Et cette apothéose
Ébahit les bourgeois.
Que peuvent-ils répondre ?
Le sol craqué et s’effondre
Sous leurs pas effarés ;
Et sur terre commence
La farandole immense
Des forçats libérés !
Mais la vaste sacoche
De tous les suceurs d’or,
Par le jeu d’une pompe,
Jusqu’à ce qu’elle en rompe,
S’emplit, s’emplit encor.
La masse qui turbine
Sèche dans la débine
Comme un linge tordu.
La pompe trouve à boire,
Dans sa misère noire,
Des gouttes d’or fondu.
Bientôt, montagne énorme,
Le Capital se forme
Du travail non payé.
La sacoche se gonfle
Et le piston qui ronfle
N’est jamais enrayé.
Tout coule en or liquide,
Le cerveau qui se vide,
La moelle de nos os,
Les gaz, les mers, les nues,
Les forces inconnues,
L’épargne des gogos !
Ce vol se perpétue,
Épuise et prostitue
Ce vieux globe gâté.
Humanité souffrante,
Cette pompe aspirante,
C’est la Propriété.
Mais tout a sa mesure.
Dans le sac de l’Usure
Se déclare un grand trou.
Où trouver un refuge ?
Crevant comme un déluge,
Il pleut un argent fou.
À bas tous les commerces,
Il tombe des averses
De coupons lacérés.
Et l’on voit — pertes sèches —
Voltiger en flammèches
Tous les papiers timbrés.
Bravo ! la Banqueroute,
Sur la Bourse en déroute,
Roule ses flots amers.
On voit grossir les ondes,
Les forbans des deux mondes
Sombrent au fond des mers.
Au feu les budgets ivres !
Les Banques, les grands livres
S’embrasent à la fois.
Le ciel en devient rose,
Et cette apothéose
Ébahit les bourgeois.
Que peuvent-ils répondre ?
Le sol craqué et s’effondre
Sous leurs pas effarés ;
Et sur terre commence
La farandole immense
Des forçats libérés !
inviata da Dead End - 25/10/2012 - 11:33
×
In “Chants révolutionnaires”, 1887 (edizione ampliata nel 1908)
Dedicata a Gustave Rouanet, giornalista di sinistra e deputato socialista (che più tardi però fece parte dell’aggruppamento antisemita alla Camera negli anni dell’Affare Dreyfus)
Musica del gruppo “Trois lignes de bling” dal disco “Marius Jacob – Écrits” pubblicato da L’Insomniaque nel 1995 e poi riedito nel 2004 con il diverso titolo de “Les Travailleurs de la Nuit”
Proprio come in questi ultimi anni, anche alla fine dell’800 scandali e collassi finanziari e crisi economica portarono le masse alla fame e fecero invece la fortuna di banchieri e speculatori che in gran parte erano stati i responsabili stessi del dissesto. Il tutto con la benedizione e la complicità dei governi.
Questa canzone fu probabilmente scritta dall’autore de L'Internationale nel 1881 o nel 1882, nel pieno di una crisi feroce acuitasi dopo il crac della banca cattolica Union Générale. Fu allora che il capitale tirò i remi in barca, gettò sul lastrico decine di migliaia di lavoratori e cominciò a preparare l’uscita dalla crisi con il solito sistema di privatizzare gli utili e socializzare le perdite, sistema che vide la sua apoteosi con il primo conflitto mondiale: gli industriali a contare i soldi e la gente a crepare a milioni nelle trincee… Il teatrino si sarebbe poi rivisto poco dopo, con la crisi del 1929, l’ascesa di Hitler benedetta da Francia ed Inghilterra ed una nuova devastante guerra…
Io, se fossi nel professor Mario Monti, ce l’avrei la ricetta giusta per uscire dalla crisi: ridurre la massa in miseria, rafforzare le grandi banche ed i grossi imprenditori (e fin qui ci siamo) e poi… invadere la Kamčatka!
Tra i tanti testi è degno di nota quel “Propaganda delle canzoni” che rappresentava, all’epoca, il suo manifesto politico: In tempo di pace, l’esercito è una morsa / Nelle mani di chi governa, / Per serrare la gogna al collo / Del popolo senza giberne. / ... Aderì all’Internazionale e nel 1870 organizzò una Camera del lavoro con 500 membri aderenti anch’essi all’Internazionale, fu uno strenuo antimilitarista, oltre che pacifista; partecipò attivamente alla Comune di Parigi nel marzo 1871 ed alla sua caduta venne ricercato e condannato a morte in contumacia ma riuscì ad espatriare rifugiandosi prima in Belgio e poi a Londra e negli Stati Uniti dove soggiornò poi sette anni continuando il suo impegno sociale.
Rientrò in Francia nel 1880, in seguito all’amnistia. La raccolta “Chants révolutionnaires" fu pubblicato per la prima volta solo nel 1887, stampato in 1.500 copie qualche mese prima della scomparsa dell’autore. “Muore il 6 novembre 1887. Seimila persone seguono, il giorno dopo, il suo funerale (tra gli oratori, per gli anarchici, Luisa Michel), la polizia interviene perchè non sopporta la bandiera rossa dietro al feretro ma dovette cedere, di fronte alla protesta di quei vecchi cospiratori ex galeotti, ex garibaldini, poeti e ribelli, che conducevano al finale riposo la salma di tanto battagliero militante”.
Caserne et forêt - Défends-toi, Paris ! - Don Quichotte - Elle n'est pas morte! - En avant la classe ouvrière - Guillaume et Paris - J’ai faim - Jean Misère - L’anthropophage - L’auge - L'abolition de la peine de mort - L'insurgé - L'Internationale - La grève - La grève des femmes - La guerre - La mort d'un globe - Le pressoir - La Terreur Blanche - Laissez faire, laissez passer! - Le chômage - Le défilé de l'Empire - Le grand Krack - Le Moblot - Les classes dirigeantes - Leur bon Dieu - Madeleine et Marie - N’en faut plus - Propagande des chansons - Quand viendra-t-elle ? - Tu ne sais donc rien ?