De quel cerveau féroce, affolé par la rage,
De quel esprit sadique, affreux, dénaturé
Naquit l’intention terrible de la cage
Où l’homme enferme l’homme et le tient emmuré ?
Ce n’était pas assez des prisons ordinaires,
Des postes, des dépôts, bagnes, réclusions,
Et l’on édifia les maisons cellulaires
Pour compléter l’œuvre d’abomination !
Cellule ! Isolement ! C’est à dire la tombe,
Un long voile de deuil vous couvre tout entier
Lorsqu’on franchit le seuil de la cellule infâme !
Là vous n’existez plus ; de l’homme il n’est plus rien.
Vous êtes mort-vivant ; vous êtes corps sans âme.
Aucune impression, aucun bruit, aucun lien
Ne vous joint aux humains. Si ! reste la pensée,
Le cuisant souvenir qui du matin au soir
Trouble votre cervelle, ô torture insensée,
Peuple votre sommeil d’effrayants songes noirs
La mémoire qui s’efface et la raison qui sombre
Vous suggère parfois des idées de mourir.
Mais votre volonté s’en va ; s’éteint dans l’ombre ;
Et l’on n’a même plus la force d’en finir.
Le vieux Dante avait cru dans son enfer terrible
Mettre avec les anciens, les supplices nouveaux.
Il avait oublié, de tous le plus horrible :
L’atroce isolement, les cellules tombeaux
De quel esprit sadique, affreux, dénaturé
Naquit l’intention terrible de la cage
Où l’homme enferme l’homme et le tient emmuré ?
Ce n’était pas assez des prisons ordinaires,
Des postes, des dépôts, bagnes, réclusions,
Et l’on édifia les maisons cellulaires
Pour compléter l’œuvre d’abomination !
Cellule ! Isolement ! C’est à dire la tombe,
Un long voile de deuil vous couvre tout entier
Lorsqu’on franchit le seuil de la cellule infâme !
Là vous n’existez plus ; de l’homme il n’est plus rien.
Vous êtes mort-vivant ; vous êtes corps sans âme.
Aucune impression, aucun bruit, aucun lien
Ne vous joint aux humains. Si ! reste la pensée,
Le cuisant souvenir qui du matin au soir
Trouble votre cervelle, ô torture insensée,
Peuple votre sommeil d’effrayants songes noirs
La mémoire qui s’efface et la raison qui sombre
Vous suggère parfois des idées de mourir.
Mais votre volonté s’en va ; s’éteint dans l’ombre ;
Et l’on n’a même plus la force d’en finir.
Le vieux Dante avait cru dans son enfer terrible
Mettre avec les anciens, les supplices nouveaux.
Il avait oublié, de tous le plus horrible :
L’atroce isolement, les cellules tombeaux
inviata da Dead End - 25/10/2012 - 10:57
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Parole di Jules Clarenson, scritte mentre si trovava rinchiuso in isolamento, in cella di sicurezza, in attesa di sentenza. Pubblicate su Germinal, giornale anarchico di Amiens, nell primavera del 1905.
Musica del gruppo “Les crabes à la mer” (“Crabe”, granchio, era l’appellativo dato ai secondini dei bagni penali francesi…) dal disco “Marius Jacob – Écrits” pubblicato da L’Insomniaque nel 1995 e poi riedito nel 2004 con il diverso titolo de “Les Travailleurs de la Nuit”
Testo trovato su Alexandre Jacob, l’honnête cambrioleur - Un blog de l’Atelier de création libertaire
Jules Clarenson (1867-1927), noto con gli pseudonimi di Albert Puis, Fournil, Baron, Canet, Audierne, è stato un rapinatore francese, un anarchico illegalista, amico e complice del grande Marius Jacob, l’imprendibile scassinatore leader della banda nota come Les Travailleurs del Nuit che agli inizi del 900 seminò il panico tra i riccastri della capitale francese e che lo scrittore Maurice Leblanc prese a modello per il suo personaggio letterario di Arsène Lupin.
Come Jacob anche Jules Clarenson fu condannato nel 1905 e la pena furono 5 anni di lavori forzati.
Inviato nel 1908 in un bagno penale della Guyana fu vittima, come tanti prigionieri, dell’infame sistema del “doublage” in base al quale la magistratura consentiva illegalmente che ogni pena sotto i 7 anni fosse di fatto raddoppiata, fino a 14 anni, mentre per i condannati a pene più gravi la detenzione non finiva mai, trasformandosi in un ergastolo infernale.
Anche prima di essere inchiodato su di un isoletta nella terribile Guyana, Jules Clarenson aveva più volte conosciuto il carcere ed era sempre evaso. Nel bagno penale la cosa era ben più difficile ma lui non si diede per vinto. Nel 1918 mise in atto la sua ”belle” e lo riacciuffarono solo alcuni anni dopo a Nizza. Rispedito nel terribile bagno penale di Saint Jean du Maroni, e questa volta per morirci, Jules Clarenson evase di nuovo il 17 luglio 1927…
Fu catturato due giorni dopo e morì quello stesso 19 luglio, quasi sicuramente perchè “les crabes” questa volta gli cacciarono fuori l’anima a furia di botte.
Finalmente libero.