Scese le scale pronto a farla finita,
rincorreva una vita fuggita dall’anima.
Passata forse mentre lui neanche c’era
E anche se c’era dov’era,
Tra il lavoro e le difficoltà?
Si fermò sull’ingresso, per un attimo scosso
Dal brivido caldo della città.
Il cielo urlava bianco come cemento
Con voce di vento e di pioggia.
Volavano dovunque mille parole,
la famiglia reale era in visita alla città.
Riempiva Napoli un via vai senza sosta,
ma che gran bella festa
quando passava sua maestà!
Lui vendette la giacca per comprarsi un coltello
E nasconderlo in un fazzoletto rosso,
convinto che non fosse il gesto di un pazzo
si mise ad attendere il proprio turno.
Ed era come partire, era come cadere
Nel vuoto senza fine
Dell’inevitabilità.
Il Re si avvicinava, un varco si apriva,
lui in un soffio diceva:
- nessuno mi fermerà -.
Non ho una fede, non ho una bandiera,
ma nemmeno paura
e alla mia mano questo basterà.
Salì sulla carrozza, scomparve la piazza,
scomparvero il mare, le idee, la gente,
il tempo collassava dentro l’istante
e partiva la mano di Passannante.
Ci sarà storia se
Con la berretta del cuoco
Faremo una bandiera. (*)
Passannante fu arrestato e condannato all’ergastolo. La sua famiglia internata in un manicomio criminale. Al suo paese fu cambiato nome e lui fu rinchiuso in una cella di due metri per uno, alta un metro e cinquanta, con diciotto chili di catene addosso. Nella completa e muta oscurità per dodici anni, prima di essere trasferito al manicomio dove infine morì.
L’arma con cui aveva attentato al Re, graffiandolo ad un braccio: un temperino di otto centimetri.
rincorreva una vita fuggita dall’anima.
Passata forse mentre lui neanche c’era
E anche se c’era dov’era,
Tra il lavoro e le difficoltà?
Si fermò sull’ingresso, per un attimo scosso
Dal brivido caldo della città.
Il cielo urlava bianco come cemento
Con voce di vento e di pioggia.
Volavano dovunque mille parole,
la famiglia reale era in visita alla città.
Riempiva Napoli un via vai senza sosta,
ma che gran bella festa
quando passava sua maestà!
Lui vendette la giacca per comprarsi un coltello
E nasconderlo in un fazzoletto rosso,
convinto che non fosse il gesto di un pazzo
si mise ad attendere il proprio turno.
Ed era come partire, era come cadere
Nel vuoto senza fine
Dell’inevitabilità.
Il Re si avvicinava, un varco si apriva,
lui in un soffio diceva:
- nessuno mi fermerà -.
Non ho una fede, non ho una bandiera,
ma nemmeno paura
e alla mia mano questo basterà.
Salì sulla carrozza, scomparve la piazza,
scomparvero il mare, le idee, la gente,
il tempo collassava dentro l’istante
e partiva la mano di Passannante.
Ci sarà storia se
Con la berretta del cuoco
Faremo una bandiera. (*)
Passannante fu arrestato e condannato all’ergastolo. La sua famiglia internata in un manicomio criminale. Al suo paese fu cambiato nome e lui fu rinchiuso in una cella di due metri per uno, alta un metro e cinquanta, con diciotto chili di catene addosso. Nella completa e muta oscurità per dodici anni, prima di essere trasferito al manicomio dove infine morì.
L’arma con cui aveva attentato al Re, graffiandolo ad un braccio: un temperino di otto centimetri.
(*) Il grande poeta Giovanni Pascoli scrisse e decalmò in pubblico una sua "Ode al Passannante". Fu per questo arrestato e imprigionato per qualche settimana. Quella poesia fu probabilmente distrutta dallo stesso Pascoli ma nella tradizione orale ne sopravvive il frammento citato nella canzone, che fa riferimento alla professione di Passannante, che fu aiuto cuoco in un'osteria di Salerno, lavoro che perse quando il padrone si accorse che sottraeva il cibo per regalarlo ai poveri affamati:
«Con la berretta d'un cuoco faremo una bandiera»
«Con la berretta d'un cuoco faremo una bandiera»
inviata da Bartleby - 7/7/2011 - 15:47
Lingua: Francese
Version française - GIOVANNI PASSANNANTE – Marco Valdo M.I. – 2015
Chanson italienne – Giovanni Passannante – Airesis – 2010
Un disque consacré à cinq personnages du passé qui ont fait quelque chose d'important, même seulement un simple geste, souvent payé très cher, par lequel ils ont tracé une voie pour les autres, pour le monde à venir. Et c'est pour ça qu'aujourd'hui on parle encore de Dante Di Nanni le partisan, de Vladimir Majakovskij le poète, de Tommie Smith le sprinter avec le poing ganté de noir, de Giovanni Passannante l'anarchiste et de Ferdinand Magellan le navigateur (qui – dit entre nous – avec les quatre autres n'a pas grand-chose en commun…)
Sur Giovanni Passannante, qui en 1878 fit un attentat exemplaire contre le bourreau de Savoie Umberto, qui pour cet attentat fut enterré vivant d'abord en prison et ensuite à l'asile, voir aussi Canzone che recita Giovanni Passannante e Ode al Passannante mais, surtout, on aille voir intéressant (si pas vraiment beau) film de Sergio Colabona, avec Fabio Troiano dans le rôle de l'anarchiste (qui dans le film se dit cependant un républicain mazzinien), avec le matt-acteur Ulderico Pesce, déjà auteur du spectacle théâtral « L'arrosage du cerveau de Passannante » et Andrea Satta, voix des Têtes de Bois qui sont les auteurs de la musique du film, de laquelle se détache la chanson finale, simplement intitulée « La Chanson de Giovanni Passannante », qui j'espère paraîtra très vite ici-même.
Et peut-être ils ont vraiment raison l'Airesis, Giovanni Passannante a vraiment tracé une voie, a laissé un signe… S'il n'était ainsi pas les monarchistes, alors comme aujourd'hui, n'essouffleraient pas à chercher à en rayer la mémoire… Lisez un peu ici :
« De ces jours-ci, on apprend la nouvelle du film dédié à Giovanni Passannante, qu'on est arrivé à présenter comme « un héros » et comme « un idéaliste qui ne baisse pas la tête ». La chose me semble vraiment grave, - écrit dans une note Alberto Casirati, Président de l'Institut de la Maison Royale de Savoie - car Passannante attenta à la vie du Chef de l'État italien et il ne réussit pas dans son but criminel seulement en raison du courage et la promptitude des présents »
« Comment il est possible – poursuit Casirati – de présenter de cette manière celui qui désire tuer un être humain ? Quel message veut-on faire passer ? Il fut juste, par charité chrétienne, d'agir pour qu'aux restes du criminel fut donnée la sépulture adéquate. Et les conditions de réclusion de Passannante ne furent certainement pas humaines, même si en accord avec les standards européens du temps pour un délit aussi grave. Mais il est aberrant définir « idéaliste » ou « héros » un aspirant assassin. Aucun idéal ne justifie une tentative de homicide et chaque idée qui admet l'homicide est criminelle »
Le Président de l'Institut de la Maison royale de Savoie, conclut en disant que « dans l'Italie unie la peine de mort fut abolie par la volonté du Roi Umberto I. Le même Roi qui demanda et obtint la grâce pour Passannante ».
Déjà, le Roi Buono (le bon roi ?) obtint la « grâce » pour son auteur d'attentat : la « grâce » d'être enterré vivant dans une cellule-tombe sous le niveau de la mer, où Passannante devînt aveugle, malade et fou ; la « grâce » d'interner tous ses parents dans l'asile criminel d'Aversa, où presque tous moururent ; la « grâce » d'une punition collective au pays natal de l'anarchiste (ou républicain, ou du libertaire, ou simplement homme juste qu'il était), en imposant que « Salvia » de Lucanie devienne « Savoia » (et s'appelle ainsi encore aujourd'hui, chose vraiment honteuse)…
Heureusement, comme déjà le chantait il y a quelques années Andrea Satta des Têtes de Bois :
Passannante fut arrêté et condamné à la prison à vie. Sa famille internée dans un asile criminel. À son pays On changea le nom de son village et on l'enferma dans une cellule de deux mètres sur un, haute d'un mètre cinquante, avec dix-huit kilos de chaînes sur le dos. Dans la complète et muette obscurité pendant douze ans, avant d'être transféré à l'asile où enfin il mourut.
L'arme avec laquelle il avait attenté au Roi, en l'égratignant à un bras : un canif de huit centimètres.
Le grand poète Giovanni Pascoli écrivit et déclama en public son « Ode al Passannante ». Il fut pour cela arrêté et emprisonné une semaine. Ce poème fut probablement détruit par Pascoli lui-même ; mais dans la tradition orale, il en survit ce fragment cité dans chanson, qui fait référence à la profession de Passannante, lequel fut aide cuisinier dans une taverne de Salerno, travail qu'il perdit quand le patron s'aperçut qu'il soustrayait de la nourriture pour l'offrir aux pauvres affamés :
« « Du bonnet d'un cuisinier, nous ferons une bannière » »
Samedi 7 janvier à Salvia di Lucania a été endommagée et profanée la tombe de Giovanni Passannante, l'anarchiste qui en 1878 tenta de tuer Umberto I, le « roi bon », comme fut défini par la propagande monarchiste, qui fut parmi les responsables des plus grands massacres de prolétaires italiens à la fin du dix-neuvième siècle.
Passannante alla à la rencontre d'un triste destin : condamné à la prison à vie, à s'abîmer dans une cellule sous le niveau de la mer à Portoferraio. Dans ce trou infernal il passa 10 ans, devenant aveugle et le corps détruit par les plaies dues aux chaînes auxquelles il était constamment lié, avant d'être transféré à l'asile criminel de Montelupo Fiorentino, où il mourut en 1910.
Mais la vengeance de la maison Savoia ne se limitera pas à frapper les Passannante : toute sa famille fut internée dans l'asile criminel d'Aversa car seul un fou pouvait attenter à la vie du roi et un fou devait avoir nécessairement une famille de fous, coupable de l'avoir engendré. Et les Savoies se vengèrent même sur toue la collectivité où le régicide manqué était né et avait grandi : Salvia. Le nom du pays fut changé en Savoia di Lucania, pour rendre hommage la lignée royale et expier la faute d'avoir donné naissance à un homme qui courageusement tenta de venger les milliers d'ouvriers et de paysans massacrés par l'État italien naissant.
Mais ce n'est pas tout : en hommage aux théories lombrosiennes, le cadavre de Passannante devint un corps sur lequel le pouvoir de l'État devait exercer son contrôle, sa propre étude et sa proprre vengeance : sa dépouille fut disséquée, son cerveau étudié pour comprendre l'origine de la « folie anarchiste » qui voulait tuer un Père de la Nation. Seulement en 2007, les restes de l'anarchiste de la Basilicate, jusqu'alors conservées à l'institut criminologique de Rome, recevront une sépulture digne à son village d'origine, grâce à l'intervention de diverses personnalités du monde de la culture, parmi laquelle l'acteur Ulderico Pe.
Après Passannante viendra Bresci qui en 1900 mettra fin au règne d'Umberto I, qui entretemps ordonna la lâche répression des mouvements pour le pain à Milan, d'un coup de revolver en plein cœur.
En ce moment, à Savoia di Lucania est organisée une consultation populaire pour revenir à l'ancien nom de Salvia.
Aujourd'hui, mon cher Lucien l'âne mon ami, comme tu le sais, nous sommes en 2015. Et Salvia est toujours tatouée du nom infâme des Savoies : ces mêmes Savoies qui firent l'Italie par d'immenses massacres, tant au Sud qu'au Nord ; ces mêmes Savoies responsables de la grande misère des paysans, ces mêmes Savoies qui firent pourrir en prison leurs opposants : Passannante, Bresci, Gramsci et tant d'autres ; ces mêmes Savoies qui mirent le fascisme au pouvoir ; ces mêmes Savoies chassés après la défaite fasciste pour cause de collaboration ; ces mêmes Savoies qui sont encore aujourd'hui poursuivis pour leurs malversations ; ces mêmes Savoies qui pillèrent – en plus de l'Italie elle-même – l'Éthiopie, par exemple et accessoirement, en massacrèrent les populations.
Comment ce Conseil communal de Salvia s'entête à garder à leur village le nom d'une bande de criminels ? Il y a quand même des personnes étranges… Comme disait Boris Vian : « Elles ne se rendent pas compte ». Peut-être, mais c'est bien là le problème. Quant à nous, qui savons les détours qu'entraîne la Guerre de Cent Mille Ans que les riches font aux pauvres afin de les maintenir dans un état de soumission, d'imposer leur domination, de protéger leurs privilèges, d'augmenter leurs richesses, de tirer du profit des gens, d'encore et toujours se complaire dans leur médiocrité, nous savons bien que Passannante avait raison et que par ce beau geste, comme nous entendons le faire, il tissait à son tour le linceul de ce vieux monde royaliste, autoritaire, orgueilleux, exploiteur, riche et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
Chanson italienne – Giovanni Passannante – Airesis – 2010
On redira dans l'histoire :
Du bonnet du cuisinier
Nous ferons un étendard.
Du bonnet du cuisinier
Nous ferons un étendard.
Un disque consacré à cinq personnages du passé qui ont fait quelque chose d'important, même seulement un simple geste, souvent payé très cher, par lequel ils ont tracé une voie pour les autres, pour le monde à venir. Et c'est pour ça qu'aujourd'hui on parle encore de Dante Di Nanni le partisan, de Vladimir Majakovskij le poète, de Tommie Smith le sprinter avec le poing ganté de noir, de Giovanni Passannante l'anarchiste et de Ferdinand Magellan le navigateur (qui – dit entre nous – avec les quatre autres n'a pas grand-chose en commun…)
Sur Giovanni Passannante, qui en 1878 fit un attentat exemplaire contre le bourreau de Savoie Umberto, qui pour cet attentat fut enterré vivant d'abord en prison et ensuite à l'asile, voir aussi Canzone che recita Giovanni Passannante e Ode al Passannante mais, surtout, on aille voir intéressant (si pas vraiment beau) film de Sergio Colabona, avec Fabio Troiano dans le rôle de l'anarchiste (qui dans le film se dit cependant un républicain mazzinien), avec le matt-acteur Ulderico Pesce, déjà auteur du spectacle théâtral « L'arrosage du cerveau de Passannante » et Andrea Satta, voix des Têtes de Bois qui sont les auteurs de la musique du film, de laquelle se détache la chanson finale, simplement intitulée « La Chanson de Giovanni Passannante », qui j'espère paraîtra très vite ici-même.
Et peut-être ils ont vraiment raison l'Airesis, Giovanni Passannante a vraiment tracé une voie, a laissé un signe… S'il n'était ainsi pas les monarchistes, alors comme aujourd'hui, n'essouffleraient pas à chercher à en rayer la mémoire… Lisez un peu ici :
« De ces jours-ci, on apprend la nouvelle du film dédié à Giovanni Passannante, qu'on est arrivé à présenter comme « un héros » et comme « un idéaliste qui ne baisse pas la tête ». La chose me semble vraiment grave, - écrit dans une note Alberto Casirati, Président de l'Institut de la Maison Royale de Savoie - car Passannante attenta à la vie du Chef de l'État italien et il ne réussit pas dans son but criminel seulement en raison du courage et la promptitude des présents »
« Comment il est possible – poursuit Casirati – de présenter de cette manière celui qui désire tuer un être humain ? Quel message veut-on faire passer ? Il fut juste, par charité chrétienne, d'agir pour qu'aux restes du criminel fut donnée la sépulture adéquate. Et les conditions de réclusion de Passannante ne furent certainement pas humaines, même si en accord avec les standards européens du temps pour un délit aussi grave. Mais il est aberrant définir « idéaliste » ou « héros » un aspirant assassin. Aucun idéal ne justifie une tentative de homicide et chaque idée qui admet l'homicide est criminelle »
Le Président de l'Institut de la Maison royale de Savoie, conclut en disant que « dans l'Italie unie la peine de mort fut abolie par la volonté du Roi Umberto I. Le même Roi qui demanda et obtint la grâce pour Passannante ».
Déjà, le Roi Buono (le bon roi ?) obtint la « grâce » pour son auteur d'attentat : la « grâce » d'être enterré vivant dans une cellule-tombe sous le niveau de la mer, où Passannante devînt aveugle, malade et fou ; la « grâce » d'interner tous ses parents dans l'asile criminel d'Aversa, où presque tous moururent ; la « grâce » d'une punition collective au pays natal de l'anarchiste (ou républicain, ou du libertaire, ou simplement homme juste qu'il était), en imposant que « Salvia » de Lucanie devienne « Savoia » (et s'appelle ainsi encore aujourd'hui, chose vraiment honteuse)…
Heureusement, comme déjà le chantait il y a quelques années Andrea Satta des Têtes de Bois :
« Une pass'an avant, un pass'en arrière
Dans l'air transparent du verre
Un pas encore qu'ensuite tu réussiras
Et si tu ne réussis pas, Bresci le finira. »
Dans l'air transparent du verre
Un pas encore qu'ensuite tu réussiras
Et si tu ne réussis pas, Bresci le finira. »
Passannante fut arrêté et condamné à la prison à vie. Sa famille internée dans un asile criminel. À son pays On changea le nom de son village et on l'enferma dans une cellule de deux mètres sur un, haute d'un mètre cinquante, avec dix-huit kilos de chaînes sur le dos. Dans la complète et muette obscurité pendant douze ans, avant d'être transféré à l'asile où enfin il mourut.
L'arme avec laquelle il avait attenté au Roi, en l'égratignant à un bras : un canif de huit centimètres.
Le grand poète Giovanni Pascoli écrivit et déclama en public son « Ode al Passannante ». Il fut pour cela arrêté et emprisonné une semaine. Ce poème fut probablement détruit par Pascoli lui-même ; mais dans la tradition orale, il en survit ce fragment cité dans chanson, qui fait référence à la profession de Passannante, lequel fut aide cuisinier dans une taverne de Salerno, travail qu'il perdit quand le patron s'aperçut qu'il soustrayait de la nourriture pour l'offrir aux pauvres affamés :
« « Du bonnet d'un cuisinier, nous ferons une bannière » »
Samedi 7 janvier à Salvia di Lucania a été endommagée et profanée la tombe de Giovanni Passannante, l'anarchiste qui en 1878 tenta de tuer Umberto I, le « roi bon », comme fut défini par la propagande monarchiste, qui fut parmi les responsables des plus grands massacres de prolétaires italiens à la fin du dix-neuvième siècle.
Passannante alla à la rencontre d'un triste destin : condamné à la prison à vie, à s'abîmer dans une cellule sous le niveau de la mer à Portoferraio. Dans ce trou infernal il passa 10 ans, devenant aveugle et le corps détruit par les plaies dues aux chaînes auxquelles il était constamment lié, avant d'être transféré à l'asile criminel de Montelupo Fiorentino, où il mourut en 1910.
Mais la vengeance de la maison Savoia ne se limitera pas à frapper les Passannante : toute sa famille fut internée dans l'asile criminel d'Aversa car seul un fou pouvait attenter à la vie du roi et un fou devait avoir nécessairement une famille de fous, coupable de l'avoir engendré. Et les Savoies se vengèrent même sur toue la collectivité où le régicide manqué était né et avait grandi : Salvia. Le nom du pays fut changé en Savoia di Lucania, pour rendre hommage la lignée royale et expier la faute d'avoir donné naissance à un homme qui courageusement tenta de venger les milliers d'ouvriers et de paysans massacrés par l'État italien naissant.
Mais ce n'est pas tout : en hommage aux théories lombrosiennes, le cadavre de Passannante devint un corps sur lequel le pouvoir de l'État devait exercer son contrôle, sa propre étude et sa proprre vengeance : sa dépouille fut disséquée, son cerveau étudié pour comprendre l'origine de la « folie anarchiste » qui voulait tuer un Père de la Nation. Seulement en 2007, les restes de l'anarchiste de la Basilicate, jusqu'alors conservées à l'institut criminologique de Rome, recevront une sépulture digne à son village d'origine, grâce à l'intervention de diverses personnalités du monde de la culture, parmi laquelle l'acteur Ulderico Pe.
Après Passannante viendra Bresci qui en 1900 mettra fin au règne d'Umberto I, qui entretemps ordonna la lâche répression des mouvements pour le pain à Milan, d'un coup de revolver en plein cœur.
En ce moment, à Savoia di Lucania est organisée une consultation populaire pour revenir à l'ancien nom de Salvia.
Aujourd'hui, mon cher Lucien l'âne mon ami, comme tu le sais, nous sommes en 2015. Et Salvia est toujours tatouée du nom infâme des Savoies : ces mêmes Savoies qui firent l'Italie par d'immenses massacres, tant au Sud qu'au Nord ; ces mêmes Savoies responsables de la grande misère des paysans, ces mêmes Savoies qui firent pourrir en prison leurs opposants : Passannante, Bresci, Gramsci et tant d'autres ; ces mêmes Savoies qui mirent le fascisme au pouvoir ; ces mêmes Savoies chassés après la défaite fasciste pour cause de collaboration ; ces mêmes Savoies qui sont encore aujourd'hui poursuivis pour leurs malversations ; ces mêmes Savoies qui pillèrent – en plus de l'Italie elle-même – l'Éthiopie, par exemple et accessoirement, en massacrèrent les populations.
Comment ce Conseil communal de Salvia s'entête à garder à leur village le nom d'une bande de criminels ? Il y a quand même des personnes étranges… Comme disait Boris Vian : « Elles ne se rendent pas compte ». Peut-être, mais c'est bien là le problème. Quant à nous, qui savons les détours qu'entraîne la Guerre de Cent Mille Ans que les riches font aux pauvres afin de les maintenir dans un état de soumission, d'imposer leur domination, de protéger leurs privilèges, d'augmenter leurs richesses, de tirer du profit des gens, d'encore et toujours se complaire dans leur médiocrité, nous savons bien que Passannante avait raison et que par ce beau geste, comme nous entendons le faire, il tissait à son tour le linceul de ce vieux monde royaliste, autoritaire, orgueilleux, exploiteur, riche et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
GIOVANNI PASSANNANTE
Il descend l'escalier prêt en finir là,
Il suivait une vie fugitive de l'âme.
Passée peut-être pendant qu'il n'y était pas
Et s'il y était, où était-il lui-même,
Entre le travail et les difficultés ?
Il s'arrêta à l'entrée, pour un instant ébranlé
Du frisson chaud de la cité.
Le ciel hurlait blanc comme ciment
De sa voix de pluie et de vent.
Partout volaient des mots, par mille
La famille royale était en visite à la ville.
Naples remplissait ses rues.
Quelle grande belle fête
Quand passait sa majesté !
Il vendit sa veste pour s'acheter
Un couteau, dans son mouchoir rouge le cacher,
Et convaincu que son geste n'était pas fou,
Il attendit son tour, patienta beaucoup.
C'était comme partir, c'était comme tomber
Dans le vide infini
De la fatalité.
Le Roi approchait, un passage s'ouvrit,
En un souffle, Giovanni se dit :
- Personne ne m'arrêtera -.
Je n'ai pas d'étendard, je n'ai pas de foi,
La peur ne m'étreint pas
Et pour ma main, ceci suffira.
Il monta sur le carrosse, la place disparut,
Les idées, les gens, la mer disparut,
Le temps s'enfonçait dans l'instant
Et partait la main de Passannante.
On redira dans l'histoire :
Du bonnet du cuisinier
Nous ferons un étendard.
Il descend l'escalier prêt en finir là,
Il suivait une vie fugitive de l'âme.
Passée peut-être pendant qu'il n'y était pas
Et s'il y était, où était-il lui-même,
Entre le travail et les difficultés ?
Il s'arrêta à l'entrée, pour un instant ébranlé
Du frisson chaud de la cité.
Le ciel hurlait blanc comme ciment
De sa voix de pluie et de vent.
Partout volaient des mots, par mille
La famille royale était en visite à la ville.
Naples remplissait ses rues.
Quelle grande belle fête
Quand passait sa majesté !
Il vendit sa veste pour s'acheter
Un couteau, dans son mouchoir rouge le cacher,
Et convaincu que son geste n'était pas fou,
Il attendit son tour, patienta beaucoup.
C'était comme partir, c'était comme tomber
Dans le vide infini
De la fatalité.
Le Roi approchait, un passage s'ouvrit,
En un souffle, Giovanni se dit :
- Personne ne m'arrêtera -.
Je n'ai pas d'étendard, je n'ai pas de foi,
La peur ne m'étreint pas
Et pour ma main, ceci suffira.
Il monta sur le carrosse, la place disparut,
Les idées, les gens, la mer disparut,
Le temps s'enfonçait dans l'instant
Et partait la main de Passannante.
On redira dans l'histoire :
Du bonnet du cuisinier
Nous ferons un étendard.
Segnaliamo sul blog Sullo stato di mente di Giovanni Passanante una sintesi e parziale trascrizione - a cura di Maria Cristina Costantini - della perizia psichiatrica cui fu sottoposto Passannante.
CCG Staff - 26/8/2015 - 23:11
×
Un disco dedicato a cinque personaggi del passato che hanno fatto qualcosa di importante, anche solo un semplice gesto, spesso pagato a caro prezzo, con cui hanno comunque tracciato una rotta per gli altri, per il mondo a venire. Ed è per questo che oggi si parla ancora di Dante Di Nanni il partigiano, di Vladimir Majakovskij il poeta, di Tommie Smith il velocista col pugno guantato di nero, di Giovanni Passannante l’anarchico e di Ferdinando Magellano il navigatore (che – detto tra noi – con gli altri quattro mica c’azzecca tanto…)
Su Giovanni Passannante, che nel 1878 fece un attentato dimostrativo contro il SaBoia Umberto I e che per questo fu sepolto vivo prima in carcere e poi in manicomio, si vedano anche Canzone che recita Giovanni Passannante e Ode al Passannante ma, soprattutto, si vada a vedere l’interessante (se non proprio bel) film opera prima di Sergio Colabona, con Fabio Troiano nella parte dell’anarchico (che nel film si definisce però un repubblicano mazziniano), con il matt-attore Ulderico Pesce, già autore dello spettacolo teatrale “L’innaffitore del cervello di Passannante” e Andrea Satta, voce dei Têtes de Bois che sono pure autori della colonna sonora del film, nella quale spicca la canzone finale, semplicemente intitolata “La canzone di Giovanni Passannante”.
E forse hanno davvero ragione gli Airesis, Giovanni Passannante ha davvero tracciato una rotta, lasciato un segno… Se così non fosse i monarchici, allora come oggi, non si affannerebbero a cercar di cancellarne la memoria… Leggete un po’ qua:
"E' di questi giorni la notizia del film dedicato a Giovanni Passanante, che si è arrivati a presentare come “un eroe” e come “un idealista che non abbassa la testa”. La cosa mi sembra davvero grave, - scrive in una nota Alberto Casirati, Presidente dell’Istituto della Reale Casa di Savoia - perché Passanante attentò alla vita del Capo dello Stato italiano e non riuscì nel suo intento criminale solo per il coraggio e la prontezza dei presenti"
"Com’è possibile - prosegue Casirati - presentare in quel modo chi desidera uccidere un essere umano? Quale messaggio si vuole far passare? E’ stato giusto, per carità cristiana, agire affinché ai resti del criminale venisse data adeguata sepoltura. E le condizioni di reclusione del Passanante non furono certamente umane, anche se in linea con gli standard europei del tempo per un reato così grave. Ma è aberrante definire “idealista” o “eroe” un aspirante assassino. Nessun ideale giustifica un tentativo d’omicidio ed ogni idea che ammette l’omicidio è criminale"
Il Presidente dell'Istituto della Reale Casa di Savoia, conclude dicendo che "nell’Italia unita la pena di morte fu abolita per volontà del Re Umberto I. Lo stesso Re che chiese ed ottenne la grazia per il Passanante".
Già, il Re Buono ottenne la “grazia” per il suo attentatore: la “grazia” di essere sepolto vivo in una cella-tomba sotto il livello del mare, dove Passanante divenne cieco, malato e pazzo; la “grazia” di internare tutti i suoi parenti nel manicomio criminale di Aversa, dove quasi tutti morirono; la “grazia” di una punizione collettiva al paese natale dell’anarchico (o repubblicano, o libertario, o semplicemente uomo giusto che fosse), imponendo che “Salvia” di Lucania diventasse “Savoia” (e così si chiama ancora oggi, cosa davvero vergognosa)…
Per fortuna, come già cantava qualche anno fa Andrea Satta dei Têtes de Bois:
“Un pass’a n’ante, un pass’indietro
Nell’aria lucida di vetro
Un passo ancora che poi riesci
E se non riesci finisce Bresci.”