Prendi le valigie di cartone
vai sul treno di emigranti
vai sul treno siamo tanti
e mettici dentro il pane buono
che ti serve per avere
dentro il cuore il tuo paese
metti bene dentro al portafoglio
quella foto di tuo figlio
quello lì nato da poco
e poi sali sopra un treno nero
tutta gente sola sola
turca araba e spagnola
tutti quanti verso la speranza
pronti a lavorare molto
per mandare qualche soldo
prendi la valigia e tira fuori
il berretto ed il maglione
per dormire alla stazione
gira la città cercando casa
ma la casa non si trova
cerca pure è una parola
trovi soltanto una baracca
proprio là in periferia
senti tanta nostalgia
senti tanta voglia dei tuoi campi
tanta voglia di tornare
alla libertà del mare...
vai sul treno di emigranti
vai sul treno siamo tanti
e mettici dentro il pane buono
che ti serve per avere
dentro il cuore il tuo paese
metti bene dentro al portafoglio
quella foto di tuo figlio
quello lì nato da poco
e poi sali sopra un treno nero
tutta gente sola sola
turca araba e spagnola
tutti quanti verso la speranza
pronti a lavorare molto
per mandare qualche soldo
prendi la valigia e tira fuori
il berretto ed il maglione
per dormire alla stazione
gira la città cercando casa
ma la casa non si trova
cerca pure è una parola
trovi soltanto una baracca
proprio là in periferia
senti tanta nostalgia
senti tanta voglia dei tuoi campi
tanta voglia di tornare
alla libertà del mare...
inviata da Bartleby - 9/6/2011 - 13:22
Lingua: Francese
Version française – VALISES EN CARTON – Marco Valdo M.I. – 2011
Chanson italienne – Valigie di cartone – Yu Kung – 1975
Ah, cette valise en carton, qu'est-ce que j'en ai entendu parler... On dirait qu'elle voulait être le symbole, la synthèse-même de l'émigration. Valise en carton... J'en ai connu aussi moi des valises en carton ; elles servaient même quand on ne partait pas en émigration. En fait, c'étaient les valises des pauvres gens ; c'étaient les valises les moins chères ; juste au dessus du baluchon, dont elles avaient pris la succession. Mais enfin, elles montraient encore une sorte de confiance dans un futur souvent nanti d'un contrat, dans un exil assuré d'un emploi... Mais l’émigration a changé de nature... Maintenant, il n'y a plus de valise, plus que des sacs et encore, quand on arrive à emmener quelque chose... Souvent, dans l'émigration dure, celle qui passe les frontières en clandestine, il n'y a même plus de bagage du tout et le peu que certains essayent d'emporter leur est souvent pris. Vaut mieux pas de valise, pas de sac... rien du tout.
En effet, Lucien l'âne mon ami, tu as parfaitement vu ce qui se passe. Vaut mieux ne rien emporter dans ces émigrations nouvelles où parfois, même son propre corps est encore de trop... Certains se noient, d'autres gèlent dans les soutes des avions, quand ce n'est pas dans les trains d’atterrissage, d'autres étouffent dans les conteneurs... L'émigration a changé... Elle est revenue au dix-neuvième ou plus avant encore. Et tout ça pour finir dans le meilleur des cas comme travailleur à la chaîne, comme journalier, travailleur au noir, quasi-esclave et pour certains, tout à fait esclaves. Et en plus rejetés, méprisés, vilipendés, insultés, maltraités, battus, tués, brûlés, égorgés, noyés... Comme disait La Fontaine des animaux malades de la peste : « Ils n'en mouraient pas tous, mais tous étaient frappés... ». Et les parents au pays qui espèrent tellement... Et la jeune promise qui pense au futur et se réjouit... Comme disait Apollinaire dans l'adieu du cavalier :
Mais quand donc l'humanité va-t-elle se décider à se conduire humainement ?, dit Lucien l'âne en grignant atrocement de son museau énorme et doux. Âne, je suis, âne, je reste, dans de telles conditions. Ce monde, Marco Valdo M.I. mon ami, il faut sans relâche lui tisser son linceul. C'est cela, tissons le linceul de ce vieux monde inique, injuste, infernal, inacceptable et cacochyme.
Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane.
Chanson italienne – Valigie di cartone – Yu Kung – 1975
Ah, cette valise en carton, qu'est-ce que j'en ai entendu parler... On dirait qu'elle voulait être le symbole, la synthèse-même de l'émigration. Valise en carton... J'en ai connu aussi moi des valises en carton ; elles servaient même quand on ne partait pas en émigration. En fait, c'étaient les valises des pauvres gens ; c'étaient les valises les moins chères ; juste au dessus du baluchon, dont elles avaient pris la succession. Mais enfin, elles montraient encore une sorte de confiance dans un futur souvent nanti d'un contrat, dans un exil assuré d'un emploi... Mais l’émigration a changé de nature... Maintenant, il n'y a plus de valise, plus que des sacs et encore, quand on arrive à emmener quelque chose... Souvent, dans l'émigration dure, celle qui passe les frontières en clandestine, il n'y a même plus de bagage du tout et le peu que certains essayent d'emporter leur est souvent pris. Vaut mieux pas de valise, pas de sac... rien du tout.
En effet, Lucien l'âne mon ami, tu as parfaitement vu ce qui se passe. Vaut mieux ne rien emporter dans ces émigrations nouvelles où parfois, même son propre corps est encore de trop... Certains se noient, d'autres gèlent dans les soutes des avions, quand ce n'est pas dans les trains d’atterrissage, d'autres étouffent dans les conteneurs... L'émigration a changé... Elle est revenue au dix-neuvième ou plus avant encore. Et tout ça pour finir dans le meilleur des cas comme travailleur à la chaîne, comme journalier, travailleur au noir, quasi-esclave et pour certains, tout à fait esclaves. Et en plus rejetés, méprisés, vilipendés, insultés, maltraités, battus, tués, brûlés, égorgés, noyés... Comme disait La Fontaine des animaux malades de la peste : « Ils n'en mouraient pas tous, mais tous étaient frappés... ». Et les parents au pays qui espèrent tellement... Et la jeune promise qui pense au futur et se réjouit... Comme disait Apollinaire dans l'adieu du cavalier :
« Ah Dieu ! que la guerre est jolie
Avec ses chants ses longs loisirs
Cette bague je l'ai polie
Le vent se mêle à vos soupirs
Adieu ! voici le boute-selle
Il disparut dans un tournant
Et mourut là-bas tandis qu'elle
Riait au destin surprenant. »
Ainsi, les émigrants s'en vont comme le cavalier, disparaissent au tournant... Et vogue la galère.
Avec ses chants ses longs loisirs
Cette bague je l'ai polie
Le vent se mêle à vos soupirs
Adieu ! voici le boute-selle
Il disparut dans un tournant
Et mourut là-bas tandis qu'elle
Riait au destin surprenant. »
Ainsi, les émigrants s'en vont comme le cavalier, disparaissent au tournant... Et vogue la galère.
Mais quand donc l'humanité va-t-elle se décider à se conduire humainement ?, dit Lucien l'âne en grignant atrocement de son museau énorme et doux. Âne, je suis, âne, je reste, dans de telles conditions. Ce monde, Marco Valdo M.I. mon ami, il faut sans relâche lui tisser son linceul. C'est cela, tissons le linceul de ce vieux monde inique, injuste, infernal, inacceptable et cacochyme.
Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane.
VALISES EN CARTON
On prend nos valises de carton
On monte dans le train des émigrants
On monte dans le train, nous sommes tellement
Et on y met du bon pain
Qui servira à nous mettre
Au cœur le pays.
On met dans notre portefeuille
La photo de notre enfant
Celui-là qui vient de naître
Et puis, on monte dans le train noir
Tous les gens seul seul
Turcs, Arabes et Espagnols
Tous on va vers l'espérance
Prêts à travailler beaucoup
Pour renvoyer quelques sous.
On prend notre valise et on sort
Notre béret et notre pull
Pour dormir à la gare.
On fait le tour de la ville pour trouver une maison
Mais une maison, ça ne se trouve pas
Chercher est seulement un mot.
On trouve seulement une baraque
Là, juste dans les faubourgs
Et on ressent tant de nostalgie
On a tant envie de nos champs
Tant envie de retourner
Vers la liberté de la mer...
On prend nos valises de carton
On monte dans le train des émigrants
On monte dans le train, nous sommes tellement
Et on y met du bon pain
Qui servira à nous mettre
Au cœur le pays.
On met dans notre portefeuille
La photo de notre enfant
Celui-là qui vient de naître
Et puis, on monte dans le train noir
Tous les gens seul seul
Turcs, Arabes et Espagnols
Tous on va vers l'espérance
Prêts à travailler beaucoup
Pour renvoyer quelques sous.
On prend notre valise et on sort
Notre béret et notre pull
Pour dormir à la gare.
On fait le tour de la ville pour trouver une maison
Mais une maison, ça ne se trouve pas
Chercher est seulement un mot.
On trouve seulement une baraque
Là, juste dans les faubourgs
Et on ressent tant de nostalgie
On a tant envie de nos champs
Tant envie de retourner
Vers la liberté de la mer...
inviata da Marco Valdo M.I. - 12/6/2011 - 18:37
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Album “Pietre della mia gente”, ristampato l’anno seguente per I Dischi dello Zodiaco.
Testo trovato su Il Deposito