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La Locomotive unitaire

Marco Valdo M.I.
Lingua: Francese


Lista delle versioni e commenti


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La Locomotive unitaire


Canzone française – La locomotive unitaire – 1920 – Marco Valdo M.I. – 2011
Histoires d'Allemagne 19

Au travers du kaléidoscope de Günter Grass. : « Mon Siècle » (Mein Jahrhundert, publié à Göttingen en 1999 – l'édition française au Seuil à Paris en 1999 également) et de ses traducteurs français : Claude Porcell et Bernard Lortholary.



Ah, dit Lucien l'âne , voici une nouvelle histoire de locomotive. Elle a déjà fait couler beaucoup d'encre ici la locomotive de Guccini. Est-ce de celle-là qu'il s'agit encore ?

Pas du tout. Ce serait plutôt celle de Goethe ou de Bismarck qui en rêvaient, tout comme dans le même moment, ils imaginaient un grand Reich allemand et le chemin de fer comme moyen de faire l'unité d'un si grand pays et encore si divisé. Et dans les faits, c'est ce qui finalement se produisit... Mais curieusement, ce furent les sociaux-démocrates de Weimar qui imposèrent cette unité nationale, tirée du néant par la locomotive. La Reichsbahn fut la première institution liante et reliante de cette Allemagne unitaire, qui se cherchait depuis un certain temps déjà. Et curieusement, une institution de paix, un immense service public et prospère. Voilà ce que raconte la chanson du jour. C'est son côté lumineux qui montre combien l'effort collectif et pacifique, le travail au service du public quand il est libre des entraves du rendement financier, peut construire des choses grandes et utiles.

En effet, dit Lucien l'âne, il ne faut pas négliger cet aspect des choses. Le monde dans ce qu'il a de positif et de constructif, s'est bâti par l'effort commun des hommes et même, des ânes. J'aime bien cette idée de construire la paix sans exploiter les hommes. Et de mémoire d'âne qui a parcouru le monde depuis si longtemps, bien des grandes réalisations humaines ont été le résultat de cette conjonction de la paix et de la coopération.

Mais, vois, Lucien l'âne mon ami, il y a un mais... Il y a un côté moins lumineux à cette histoire de locomotive et c'est ce qu'expose le dernier couplet... C'est le détournement souhaité et opéré par certains de la réussite collective à leur profit. C'est la privatisation de l’entreprise publique, cette privatisation qui intervient dès le moment où l'essentiel du travail est fait... En somme, c'est un vol pur et simple, un hold-up effectué par un petit groupe de gens au détriment de la collectivité. Note au passage, c'est ce qui se passe actuellement dans nos pays d'Europe, comme cela s'est passé ailleurs... dans le monde. On vit dans cette ambiance de racket systématique, opéré au détriment des peuples. Il y a là d'étranges similitudes...

En somme, dit Lucien l'âne en hochant le crâne et en faisant balancer ses oreilles, voici encore un épisode de la Guerre de Cent Mille Ans que les riches font aux pauvres pour s'enrichir encore, pour étendre leurs propriétés, pour s'emparer du bien commun, dit Lucien l'âne. Berta avait raison... La paix ? Quelle paix ? Et là, dans nos histoires d'Allemagne et de locomotive unitaire, on va voir arriver ces doryphores dès 1924... Autrement dit, l'effort collectif et pacifique avait réussi en à peine quatre ans à créer ce que rêvaient Goethe et Bismarck réunis depuis plus de cinquante ans.

Et à propos de Guerre de Cent Mille Ans, tu verras que ces manigances vont engendrer à force de s'emparer des biens publics et de racketter les peuples – de la belle locomotive, puis de tout le pays, puis des pays voisins et ainsi de suite... – une nouvelle catastrophe d'envergure mondiale.

Ah, Marco Valdo M.I. mon ami, tu parlais d'étranges similitudes et vois, tu me fais frisonner. Si jamais, les mêmes causes doivent engendrer des effets similaires, alors nous sommes bien mal embarqués. Quoique, à voir comme la terre tremble ces derniers temps, ailleurs et même, ici en Europe... Peut-être pourra-t-on éviter le pire et les faire reculer ces amateurs de plus-value et de profits... En attendant, continuons mon ami, à tisser le linceul de ce vieux monde privatiseur, destructeur du bien public, voleur et cacochyme.

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane.
La constitution disait :
« L'une des tâches de l’Empire sera... »
Goethe disait :
« Le chemin de fer y pourvoira ».
Ce que Bismarck ne put pas imposer
Ce que l’Empereur ne sut pas réaliser
Ce qui par sa nature aurait dû être organisé
Structuré, relié, maillé, étendu, développé,
Qui aurait dû couvrir tout le pays
D'une toile au tissage infini
Dont l'inexistence coûta si cher
À nos armées de terre
Tout au long de la guerre
C'était ce foutu chemin de fer.

La constitution disait :
« L'une des tâches de l’Empire sera... »
Goethe disait :
« Le chemin de fer y pourvoira ».
Dans la vie civile comme sur le plan militaire,
Dans les tranchées comme à l'arrière,
On souffrit bien sûr du manque de patates
Mais plus encore d'un chemin de fer disparate.
Deux cent dix modèles de locomotives
Pas de pièces de rechange, l'armée à la dérive.
Les renforts égarés, les régiments disparus.
Les trains de munitions pour Verdun : perdus.
Ensuite, les dommages de guerre, une terrible imposition :
Huit mille locomotives, cent cinquante mille wagons.

La constitution disait :
« L'une des tâches de l’Empire sera... »
Goethe disait :
« Le chemin de fer y pourvoira ».
Les camarades, qui – c'est chose admise
Se foutent de la patrie comme de leur première chemise
Ont créé, au pas de charge, sous la République
La Reichsbahn, une grande entreprise publique
Locomotive de l'Allemagne unie, machine unitaire
Elle arrive à joindre en un seul élan salutaire
Rostock à Fribourg, Flensbourg à Constance
Le Mecklembourg à la Sarre, Berlin à Mayence,
Elle réussit à donner enfin sa place au rail
À, somme toute, gagner enfin cette populaire bataille.

La constitution disait :
« L'une des tâches de l’Empire sera... »
Goethe disait :
« Le chemin de fer y pourvoira ».
Tous ensemble, nous les cheminots, sur notre loco-tender
Avec notre locomotive unitaire, nous créons un vrai réseau de chemin de fer
De Wilhelmshaven à Friedrichshafen, de la Poméranie à la Bavière
À peine installée, notre Reichsbahn, fille publique, prospère
Et déjà, en voilà qui réclament sa privatisation
Une société anonyme, des actions... La part du lion.
Encore plus de profits et moins de personnel, moins de salaires
Suppression des petits trains, des lignes capillaires
Tout cela et bien plus, ils l'obtiendront grâce à Hitler.
Avec en prime, un fameux bonus, une nouvelle grande guerre.

inviata da Marco Valdo M.I. - 15/2/2011 - 22:05


Le Rêve de Weimar sur papier

Le Rêve de Weimar


Après Dachau Express, qui raconte l’histoire d’un déserteur de l’armée mussolinienne et du Rêve de Guillaume, premier tome des Histoires d’Allemagne, voici un autre livre de Marco Valdo M.I. : il s’intitule Le Rêve de Weimar et couvre les années 1920 à 1932, les années où une République a tenté de survivre aux poussées nationalistes. Elle connut ses heures paisibles et surtout, d’énormes vicissitudes qui la conduisirent à sa perte.

Ce qu’il faut absolument dire ici, ce qui mérite d’être dit et souligné ici, c’est que sans les Chansons contre la Guerre (C.C.G.), cette édition papier n’aurait sans doute jamais existé puisque toutes les chansons et tous les textes (ou presque) qui y figurent viennent en droite ligne des C.C.G. Ils y ont été conçus et ils y ont grandi ; l’auteur y a aussi appris à les faire.
Au final, il y a 30 chansons pour 13 années. Il y en a 13 tirées des récits de « Mein Jahrhndert » de Günter Grass et mises en chanson, une est une évocation des Bananes de Koenigsberg d’Alexandre Vialatte et 16 qui sont des versions françaises de chansons allemandes, proposées ici par Marco Valdo M.I. ; pour certaines, il a même fallu faire la version française expressément afin de pouvoir les insérer dans le livre.

On y trouvera donc :


1919-1936 – La Lorelei et le Svastika ; 1920 – La Locomotive unitaire ; 1921 – Mademoiselle Ilse ; 1922 – Peu importe mon nom ; 1922 – Rathenau ; 1923 – Les beaux billets ; 1924 – La colombe argentée ; 1925 – Par la radio ; 1926 – Le Bois de l’Empereur ; 1926 – Il y a huit Ans ; 1926 – Les Tranchées ; 1927 – Année dorée de la danse ; 1927 – Connais-tu le Pays où les Canons fleurissent ?; 1927 – Voix du Charnier ; 1928 – Classe 1899 ; 1928 – Les Trois Frères de Barmbek ; 1928 – La Chanson du Savon ; 1929 – Le Vieil Adam et la Grenouille verte ; 1929 – Très sages Contemporains ; 1930 – Chez Diener ; 1930 – L’autre Possibilité ; 1930 – À droite toute !; 1930 – L’Économie libérale ; 1930 – L’Armée des Invalides ; 1931 – Nous voilà !; 1931 – Le Cœur doré de la Bourgeoisie ; 1931 – Une Question ; 1932 – N’importe quoi, mais quelque chose ; 1932 – La Parabole du Train ; 1932 – Le Poirier sur la Lorelei.


Republier ce qui existe déjà dans les C.C.G. et sur au moins, deux blogs (Canzones et Histoires d’Allemagne) peut sembler paradoxal, mais il n’en est rien. Il y a diverses raisons à cela.

La première, c’est la demande de plusieurs amis qui souhaitaient pouvoir trouver ces Chansons contre la Guerre (en langue française) sur papier ; essentiellement par commodité de lecture. Les écrans lassent l’œil.

La deuxième, c’est le souhait de l’auteur de voir son travail présenté sous une autre forme ; peut-être aussi, son envie de faire des livres et le fait que j’aime les livres.

La troisième est une opportunité de l’évolution ; tout comme Internet avait permis la création et le développement (notamment) des Chansons contre la Guerre (et d’un milliard d’autres sites, blogs…), les nouvelles formes d’édition sont apparues qui permettaient de publier des livres sans disposer de grands moyens financiers et pour tout dire, sans moyen. C’est une forme d’édition libre qui naissait. Concrètement, je suis mon propre éditeur, mais également, celui qui écrit les textes, les compose, les met en page, les corrige ; il n’y a que les imprimer que je ne fais pas. Ce travail artisanal se rapproche assez de celui du peintre, du sculpteur. Évidemment, tout ceci n’est possible que parce qu’un imprimeur peut – grâce à des nouvelles techniques – proposer une impression à la demande, un exemplaire à la fois et à un prix raisonnable à l’exemplaire. Ainsi, chaque personne qui le souhaite peut publier un livre (mais il faut évidemment pouvoir faire, c’est-à-dire concevoir et écrire un livre, ce qui est un autre sujet), mais aussi peut commander directement son exemplaire du Rêve de Weimar à l’imprimeur et régler son dû à l’imprimeur.
Une des conséquences de cette manière de faire est qu’il ne se trouvera pas des paquets de ce livre sur les étals des libraires, sauf si un libraire particulièrement enthousiaste décide de le faire dans sa librairie.
On me demande souvent si je fais ces livres pour gagner de l’argent… Avec ce système de vente à l’exemplaire, c’est à peu près impossible ; mais en fait, comme disait mon grand-père, ce n’est pas le but du jeu ; traduction : on s’en fout. Dès lors, il est clair qu’on ne pousse pas à la consommation : lit qui veut.

Une autre raison de cette publication est que les Histoires d’Allemagne avaient été conçues sur une durée de plusieurs années et apparaissaient dispersées et perdaient une bonne part de leur vitalité en raison-même de cet éparpillement. Il convenait d’y mettre de l’ordre et de les rassembler en un ensemble structuré.

Bonne idée car en les regroupant, il est apparu que ces chansons jouaient un rôle de catalyseur de la réflexion sur ce qui est actuellement le « problème central de l’Europe » : l’Allemagne.

L’Allemagne qui fut le Rêve d’Otto (von Bismarck) est déclinée ici en six rêves qui prolongent celui du premier chancelier. Tous ces rêves tendent vers le même but : la Grande Allemagne.
On commencera ici par celui de Guillaume II, qui est donc un chapitre du déroulement du rêve allemand. Comme on sait, il se terminera par un épouvantable désastre.
L’unification allemande était certes un rêve et aurait pu être un rêve réussi, s’il n’y avait une question de méthode : la méthode militaire, l’usage de la force, l’ambition territoriale, le nationalisme et la guerre étaient des erreurs tragiques.
L’idée était bonne, excellente même, mais la méthode absolument exécrable. C’est ainsi qu’on finit par mourir pour des idées…

D’autres volumes sont prévus. On en reparlera.

Ainsi Parlait Marco Valdo M.I.

On peut le trouver à l'adresse :

http://www.publier-un-livre.com/fr/le-...

Marco Valdo M.I. - 8/11/2016 - 19:02




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