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Tout finit ici

Marco Valdo M.I.
Lingua: Francese



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Tout finit ici

Canzone léviane – Tout finit ici – Marco Valdo M.I. – 2010
Cycle du Cahier ligné – 88


Tout finit ici est la huitante-huitième chanson du Cycle du Cahier ligné, constitué d'éléments tirés du Quaderno a Cancelli de Carlo Levi.

Tout finit ici est la huitante-huitième chanson du Cycle du Cahier ligné, constitué d'éléments tirés du Quaderno a Cancelli de Carlo Levi.

On pourrait croire, vois-tu Lucien mon ami l'âne aux yeux froncés, on pourrait croire qu'avec un titre pareil : Tout finit ici, que c'est la fin de tout, que notre ami le prisonnier-blessé-guerrier est définitivement désespéré. Qu'il s'est effondré, au moins moralement. On pourrait le croire, mais rassure-toi, il n'en est rien. Même s'il ressent une sorte de dépression, d'accès de mélancolie, de plongée dans la mer de la tristesse et de fatalité... Ce n'est pas la dernière canzone.

J'espère bien, car elle est assez désespérante, dit Lucien l'âne.

Mais, elle l'est en effet, comme le sont les conditions de vie en prison ou dans tout lieu d'enfermement. Ce n'est quand même pas une partie de plaisir que d'être enfermé, que d'être bloqué en un lieu... Ainsi, notre ami a un coup de bleu, comme cela arrive à de nombreuses personnes enfermées dans ces lieux désolés et contraintes à l'isolement et à des conditions de vie assez peu enthousiasmantes, pour ne pas dire carrément désastreuses et insupportables. Vois-tu, même si les lieux sont – disons – modernisés, si les cellules ont des allures de chambrettes, si l'on y met un peu de couleur sur les murs... il n'en reste pas moins que tout y est « comme moisi, tout a le goût du renfermé... »... On y perd son humeur joyeuse... Au point que – outre ceux qu'on y suicide, certains s'y suicident ... Le phénomène est fréquent et souvent, ce sont des personnes qui pouvaient espérer en sortir assez rapidement... C'est ce goût du renfermé le véritable poison... Enfin, cette canzone décrit l'emprisonnement vu de l'intérieur... Je veux dire de l'intérieur de la prison et du prisonnier.


Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
Tout ici est comme moisi
L'air, la lumière sont aseptisés
Tout a le goût du renfermé.
La tristesse suinte des murs gris.
Où est mon humeur joyeuse ?
Où est cette force heureuse,
Pour laquelle aucun effort n'est trop grand, et
Pour laquelle aucun poids n'existe, Et...
Il est vain de la rechercher:
On ne peut poursuivre le bonheur;
Ne l'atteint que celui qui l'a au cœur.
Parfois tôt, parfois tard, parfois trop tard.
On le trouve seulement par hasard
Avec émerveillement et plaisir,
Comme un élan du désir
Au coin d'une rue d'une ville lointaine
Un soir, un matin, une fin de semaine.
Exilé, en relégation, en prison,
Du plus profond
Je regarde le monde ancien…
Et dans le noir,
Émerge le temps lointain
De ma mémoire.
Les rites des jours avivent
Les heures de transparence
Où le bruit du monde arrive
Éreinté de tant de patience
Comme dans le coquillage, la rumeur du vent.
Cette solitude imposée, cet isolement violent,
Étouffent la vie et tout bonheur.
Les yeux fermés par force sombrent
Dans les cendres et les ombres.
Et s'enfoncent en un monde intérieur.
À la lumière du matin, le jour s'éveille
Une fine mélancolie éloigne le sommeil.
Une odeur proche, une voix familière
Quelques mots, la neige, l'étoile amère.
Il est vain de s'illusionner ainsi.
Tout finit ici.

inviata da Marco Valdo M.I. - 15/2/2010 - 10:14




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