Sans scrupules et sans respect
Derrière leurs regards lasers
Ils avancent comme les criquets
Par dessus les déserts
Après leur passage, nuage de malheur,
Il ne reste ni un brin d'herbe ni une fleur
Mais seulement des trous, des ravins
Une Lune qui tourne en vain
Une horloge sans passé.
Des entreprises, des agences, des sociétés
Animent le monde pour cacher le malheur
Simulent et vendent du bonheur,
Et diffusent de rassurantes comédies,
Pour transformer en jeu la tragédie,
Et peindre les ruines de vives couleurs.
Travestissement, leurres.
Ils imposent cette guerre,
Il nous faut la faire,
En tenant le terrain pas à pas.
Une espèce de guérilla
Dans les villes et dans les bois,
Ora e sempre : Resistenza !
Partout, dans tous les temps,
La bataille dure depuis si longtemps,
Plus le pouvoir est immense,
Plus s'étend son impuissance.
Le monde est fait désormais de routes,
De routes pour tous ! Des routes
Belles, attrayantes, merveilleuses routes parfumées
Dans un perpétuel week-end de plage ensoleillée
Couvertes de papiers sales, de plastic et de cannettes
Qui submergent la planète.
Nous avons fait tant de chemin ensemble
Comme des chevaliers du Temple
Qui combattent sans même plus savoir pourquoi
Chrétiens ou sarrasins liés par cette folie de la foi.
Où chacun court à sa perte.
Ni héros ni soldats dans les caillasses désertes
Qui conduisent aux villages d'antan
Où pendant le jour, on rencontre de rares paysans.
Où la nuit, les esprits vacillent
Et le chien veille sur les brebis endormies.
Derrière leurs regards lasers
Ils avancent comme les criquets
Par dessus les déserts
Après leur passage, nuage de malheur,
Il ne reste ni un brin d'herbe ni une fleur
Mais seulement des trous, des ravins
Une Lune qui tourne en vain
Une horloge sans passé.
Des entreprises, des agences, des sociétés
Animent le monde pour cacher le malheur
Simulent et vendent du bonheur,
Et diffusent de rassurantes comédies,
Pour transformer en jeu la tragédie,
Et peindre les ruines de vives couleurs.
Travestissement, leurres.
Ils imposent cette guerre,
Il nous faut la faire,
En tenant le terrain pas à pas.
Une espèce de guérilla
Dans les villes et dans les bois,
Ora e sempre : Resistenza !
Partout, dans tous les temps,
La bataille dure depuis si longtemps,
Plus le pouvoir est immense,
Plus s'étend son impuissance.
Le monde est fait désormais de routes,
De routes pour tous ! Des routes
Belles, attrayantes, merveilleuses routes parfumées
Dans un perpétuel week-end de plage ensoleillée
Couvertes de papiers sales, de plastic et de cannettes
Qui submergent la planète.
Nous avons fait tant de chemin ensemble
Comme des chevaliers du Temple
Qui combattent sans même plus savoir pourquoi
Chrétiens ou sarrasins liés par cette folie de la foi.
Où chacun court à sa perte.
Ni héros ni soldats dans les caillasses désertes
Qui conduisent aux villages d'antan
Où pendant le jour, on rencontre de rares paysans.
Où la nuit, les esprits vacillent
Et le chien veille sur les brebis endormies.
inviata da Marco Valdo M.I. - 11/2/2010 - 23:05
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Canzone léviane – Les Routes Parfumées – Marco Valdo M.I. – 2010
Cycle du Cahier ligné – 87
Les Routes Parfumées est la huitante-septième chanson du Cycle du Cahier ligné, constitué d'éléments tirés du Quaderno a Cancelli de Carlo Levi.
Décidément, Marco Valdo M.I. mon ami, les titres de tes canzones sont souvent bien étranges ou inattendus... Celui-ci est porteur d'une poésie lointaine qui me ravit tellement... On a comme une sensation d'immenses espaces un peu déserts et où le vent ramasse en un parfum unique le thym, la menthe, le pin, la rose et l'odeur puissante de la lavande et du mimosa. Mille couleurs envahissent ma bouche et mille saveurs tourbillonnent en ma pauvre tête d'âne soudain éwaré. D'où peuvent-elles bien venir tes routes parfumées que j'ai l'impression de sillonner depuis l'aube des siècles...
Elles viennent, Lucien l'âne mon ami, via Carlo Levi, tout droit d'un poète du Sud, d'un poète mort trop vite et trop tôt, qui s'appelait de son vivant et qu'on appellera encore ainsi maintenant Rocco Scotellaro... Oui, ce même Rocco qui rejaillit au cinéma sous le titre de Rocco et ses frères. D'ailleurs, les poésies de Rocco sont bien plus parfumées encore que l'évocation ici ironique et dérisoire des routes de la modernité. Il conviendrait d'ailleurs de remplacer dans les écoles les cours de religion par des cours de dérision... Cela aurait plus de sens.
Oui, sans doute, mais que dit-elle d'autre la canzone ? Est-ce toujours ce voyage à l'intérieur du monde de notre ami le prisonnier ? , demande Lucien l'âne aux yeux noirs de soleil.
Que veux-tu que ce soit d'autre, mon ami l''âne Lucien ? On ne peut jamais jeter l'ancre dans cette navigation intérieure où l'on traverse la mer des enfers en voguant sur les plateaux pierreux et blanchis par les lumières insensées du grand midi. Celui qui baisse la tête, celui qui entre dans le jeu de ce monde frelaté est dans la position du joueur, assuré d'une seule certitude : celle de toujours perdre.
Finalement, dit Lucien l'âne révolté, la seule manière de vivre est de se tenir encore et toujours à l'écart de ce monde vil et cacochyme et de lui tisser inlassablement son linceul... jusqu'à sa complète disparition.
Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane