Pas de rose sans son joli creux,
Ni de pensée sans un goût de trop-peu
Le chat conduit la clique,
Le train des animaux lunatiques
Il y manque une grosse caisse.
Et la Française, à la fenêtre, en Déesse
C'est votre rêve, Mademoiselle; ce n'est pas le mien.
Des ouvriers chinois dans les rues de Pékin,
Et des acrobates vêtus de soies voyantes,
En une cohorte ordonnée et bruyante
Portent solennels à peine finis,
À l'Hôtel de Ville, au siège du Parti
Une nouvelle vis, un nouveau boulon,
En joyeuse procession.
Ils s'en vont peindre les murs
Mais, on a abattu les murs.
Le quartier a été rasé,
Rien n'a été épargné.
À Bagdad, à Kaboul, à Kandahar
Les patrouilles fouillent les passants
Les avions bombardent au hasard
Les rafales tuent le temps.
Derniers retours du dimanche soir
Les voitures passent avec fracas.
L'angoisse de la semaine est déjà là
Sournoise, tapie dans le noir.
Dehors, dans un intervalle silencieux,
Des voix humaines résonnent familières,
Derniers saluts aux portes palières,
Les baisers, les murmures des amoureux
Ou les mots tranquilles des voleurs d'auto,
Tout occupés à leur boulot.
On n'a pas vu passer le temps
Dans la rumeur du matin,
Le monde tient dans une main
Voici les cris des enfants
Qui jouent au chat dans le parc
Parke Parke Parke…Parke Parke Parke…
Ni de pensée sans un goût de trop-peu
Le chat conduit la clique,
Le train des animaux lunatiques
Il y manque une grosse caisse.
Et la Française, à la fenêtre, en Déesse
C'est votre rêve, Mademoiselle; ce n'est pas le mien.
Des ouvriers chinois dans les rues de Pékin,
Et des acrobates vêtus de soies voyantes,
En une cohorte ordonnée et bruyante
Portent solennels à peine finis,
À l'Hôtel de Ville, au siège du Parti
Une nouvelle vis, un nouveau boulon,
En joyeuse procession.
Ils s'en vont peindre les murs
Mais, on a abattu les murs.
Le quartier a été rasé,
Rien n'a été épargné.
À Bagdad, à Kaboul, à Kandahar
Les patrouilles fouillent les passants
Les avions bombardent au hasard
Les rafales tuent le temps.
Derniers retours du dimanche soir
Les voitures passent avec fracas.
L'angoisse de la semaine est déjà là
Sournoise, tapie dans le noir.
Dehors, dans un intervalle silencieux,
Des voix humaines résonnent familières,
Derniers saluts aux portes palières,
Les baisers, les murmures des amoureux
Ou les mots tranquilles des voleurs d'auto,
Tout occupés à leur boulot.
On n'a pas vu passer le temps
Dans la rumeur du matin,
Le monde tient dans une main
Voici les cris des enfants
Qui jouent au chat dans le parc
Parke Parke Parke…Parke Parke Parke…
inviata da Marco Valdo M.I. - 7/1/2010 - 22:31
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Canzone léviane – Les Murs de Pékin – Marco Valdo M.I. – 2009
Cycle du Cahier ligné – 76
Les Murs de Pékin est la septante-sixième chanson du Cycle du Cahier ligné, constitué d'éléments tirés du Quaderno a Cancelli de Carlo Levi.
Le texte poétique a ceci de curieux, c'est vrai pour d'autres textes mais en moins fort, qu'il s'impose lors même que sa signification échappe, énonce comme envoûté Marco Valdo M.I..
Tu m'as l'air bien songeur, mon ami Marco Valdo M.I. et même, comme inspiré... Un peu comme j'ai vu Cassandre quand elle annonçait la fin de Troie.
Tu n'as pas tort, Lucien l'âne, mon ami. C'est un phénomène étrange que l'invention poétique, car la canzone n'est rien d'autre que cela... Le texte se fait, en quelque sorte de lui-même et on ne sait trop où en situer la source; sans doute, dans l'air du temps. Bien sûr, on peut tenter de forcer le texte à dire ceci ou cela, mais alors il perd tout son éclat, le voilà servile et sa docilité est gage de son inanité. Sauf peut-être rarissime exception... Mais à vrai dire, j'en doute.
Dis-moi, Marco Valdo M.I., par exemple, le titre de la canzone « Les Murs de Pékin », ces murs qu'on abat là-bas... ça évoque plein de choses et c'est très exactement ce qui se passe à Pékin... J'ai entendu dire qu'ils rasent la ville, l'ancienne ville... Mais, tu parlais de Cassandre... les murs de Troie aussi ont été rasés et plus récemment, le Mur de Berlin, dont tu affirmes qu'il n'est tombé que d'un seul côté et qu'il faudra bien abattre l'autre côté, ce rempart des riches qui ont plongé ce pays disparu, englouti, avalé et sa population dans le chômage et la pauvreté endémiques.
Oui, tu vois cela et c'est juste. Mais crois-moi, au départ de cette canzone, par exemple, il n'était pas du tout question de cette destruction de murs à Pékin, ni d'ailleurs de l'occupation de l'Irak ou de l'Afghanistan... Ce doit être ce chat lunatique qui a rapporté ça d'une de ses virées nocturnes... Pour le reste, je te laisse découvrir ce qui est dit, comme je le découvre moi-même. Je te rappelle cependant qu'on est au cœur de la méditation de notre ami le guerrier-blessé-emprisonné... et que les bruits du dehors, la rumeur du monde est à la fois proche et lointaine... Exotique, fantastique et quotidienne :
Derniers retours du dimanche soir
Les voitures passent avec fracas.
L'angoisse de la semaine est déjà là
Sournoise, tapie dans le noir.
Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane