Son le quattro del mattino e stai aspettando
come sempre che arrivi la corriera
la corriera blu che viene giù ansimando
per portarti a lavorare fino a sera.
Stai nascosto in un cespuglio mentre aspetti
ti hanno detto che il favore che ti fanno
è proibito da una legge sporca e inetta
se la osservi il lavoro non ti danno.
E il lavoro, sì il lavoro è molto duro
ma per vivere bisogna faticare
te lo dice anche l'amico che ti aiuta
ed intanto sotto l'ombra sta a fumare.
È la sera, è il momento della paga
la metà, naturalmente, va all'amico
perché è lui che ti ci porta a lavorare
con quei soldi da fumare comprerà.
Con quei soldi tu ci vivi con tua moglie
tu ci vivi certo ed anche con i figli
e poi lei tra pochi mesi avrà le doglie
un altro figlio che sfamare tu dovrai.
Ma ecco un giorno la corriera più non passa
han scoperto che sei troppo fuori mano.
Non conviene di rischiar quella carcassa
per due braccia che puoi avere anche giù in piano.
E con altri disgraziati scendi in piazza
e poi gridi la tua rabbia contro tutti
all'amico, al governo ed alla razza
dei padroni che sulle tue spalle sta.
E ti scontri con la legge del padrone,
coi suoi servi, con il mitra, col suo stato
non gli garba la tua manifestazione
ed a terra, con tre colpi, sei restato.
Tu sei morto ma è servita la tua morte
perché i tuoi compagni oggi hanno imparato
che bisogna dare insieme un colpo forte
per abbattere i padroni e il loro stato.
Che bisogna dare insieme un colpo forte
per abbattere i padroni e il loro stato.
come sempre che arrivi la corriera
la corriera blu che viene giù ansimando
per portarti a lavorare fino a sera.
Stai nascosto in un cespuglio mentre aspetti
ti hanno detto che il favore che ti fanno
è proibito da una legge sporca e inetta
se la osservi il lavoro non ti danno.
E il lavoro, sì il lavoro è molto duro
ma per vivere bisogna faticare
te lo dice anche l'amico che ti aiuta
ed intanto sotto l'ombra sta a fumare.
È la sera, è il momento della paga
la metà, naturalmente, va all'amico
perché è lui che ti ci porta a lavorare
con quei soldi da fumare comprerà.
Con quei soldi tu ci vivi con tua moglie
tu ci vivi certo ed anche con i figli
e poi lei tra pochi mesi avrà le doglie
un altro figlio che sfamare tu dovrai.
Ma ecco un giorno la corriera più non passa
han scoperto che sei troppo fuori mano.
Non conviene di rischiar quella carcassa
per due braccia che puoi avere anche giù in piano.
E con altri disgraziati scendi in piazza
e poi gridi la tua rabbia contro tutti
all'amico, al governo ed alla razza
dei padroni che sulle tue spalle sta.
E ti scontri con la legge del padrone,
coi suoi servi, con il mitra, col suo stato
non gli garba la tua manifestazione
ed a terra, con tre colpi, sei restato.
Tu sei morto ma è servita la tua morte
perché i tuoi compagni oggi hanno imparato
che bisogna dare insieme un colpo forte
per abbattere i padroni e il loro stato.
Che bisogna dare insieme un colpo forte
per abbattere i padroni e il loro stato.
inviata da Alessandro - 7/10/2009 - 09:58
Lingua: Francese
Version française – LE MANOEUVRE – Marco Valdo M.I. – 2009
Chanson italienne – Il Manovale – Diego De Palma – 1972
Tiens, dit Lucien l'âne aux yeux d'or, voilà bien une chanson pour toi, mon ami Marco Valdo Manovale Intellettuale – Manœuvre intellectuel, vu que c'est la chanson du “manovale”. Je pense que c'est à toi de la traduire.
Je le pense aussi, Lucien mon ami aux grandes oreilles aussi noires que la suie des cheminées des cokeries, et d'ailleurs, je vais le faire à l'instant. Ce n'est pourtant pas une chanson très récente, mais elle me paraît de la plus grande actualité; la lutte contre les exploiteurs et leur machine à dominer est essentielle. Plus encore contre ceux qui profitent des peurs des clandestins,ou des émigrés (avec ou sans papiers) pour les payer à peine et les jeter au moindre problème, à la moindre protestation, à la moindre maladie. Leur credo, c'est “Marche ou crève !”.
Évidemment, dit Lucien l'âne au poil dru et sombre, que c'est carrément ignoble. Cependant, nous les ânes, nous avons une grande expérience ou si tu veux, Marco Valdo M.I., mon ami, une certaine habitude de subir pareil sort. Ce n'est pas pour rien que les paysans de Lucanie se nommaient eux-mêmes “somari”, des “bêtes de somme”... Et tu n'ignores certes pas que le nom de “somari” nous désigne nous les ânes. La différence, c'est que, nous les ânes, nous avons une tête dure et un caractère tellement bourru (quand il le faut) que nous ne sommes pas sensibles à ces formes de chantage. Nous, on n'aime pas le racket et on ne l'accepte jamais. Comme cet homme qui clamait sa juste colère, bon nombre d'entre nous sont morts sous les coups.
Je sais, Lucien mon ami, je sais tout cela. Je connais mille autres épisodes de cette ignoble Guerre de Cent Mille Ans que les riches font aux pauvres – systématiquement. De cette guerre dont le fondement et le but sont de tirer profit des autres hommes. Quelle indignité ! Quiconque est riche est – par ce fait-même de sa richesse – un exploiteur. Toute richesse ne peut se faire qu'au détriment des autres et ne peut se maintenir que par la terreur (ouverte ou larvée) et globalement, l'État sert à ça – principalement : à assurer le droit de propriété, le droit d'entreprendre, le droit d'exploiter... Et tant qu'il en sera ainsi, il y aura des riches qui créeront d'autres pauvres et...
Oui, oui, j'ai bien conscience de ce processus et depuis longtemps, dit Lucien l'âne en frottant le sol de son pied gauche, et leurs répressions sont tellement féroces contre ceux qui essayent de libérer l'homme de cette engeance : cela , je le sais aussi.
Crois-moi, Lucien mon doux ami, il nous faut comme les Canuts de Lyon, tisser, tisser toujours et tisser encore le linceul de ce vieux monde pourrissant et cacochyme.
Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane.
Chanson italienne – Il Manovale – Diego De Palma – 1972
Tiens, dit Lucien l'âne aux yeux d'or, voilà bien une chanson pour toi, mon ami Marco Valdo Manovale Intellettuale – Manœuvre intellectuel, vu que c'est la chanson du “manovale”. Je pense que c'est à toi de la traduire.
Je le pense aussi, Lucien mon ami aux grandes oreilles aussi noires que la suie des cheminées des cokeries, et d'ailleurs, je vais le faire à l'instant. Ce n'est pourtant pas une chanson très récente, mais elle me paraît de la plus grande actualité; la lutte contre les exploiteurs et leur machine à dominer est essentielle. Plus encore contre ceux qui profitent des peurs des clandestins,ou des émigrés (avec ou sans papiers) pour les payer à peine et les jeter au moindre problème, à la moindre protestation, à la moindre maladie. Leur credo, c'est “Marche ou crève !”.
Évidemment, dit Lucien l'âne au poil dru et sombre, que c'est carrément ignoble. Cependant, nous les ânes, nous avons une grande expérience ou si tu veux, Marco Valdo M.I., mon ami, une certaine habitude de subir pareil sort. Ce n'est pas pour rien que les paysans de Lucanie se nommaient eux-mêmes “somari”, des “bêtes de somme”... Et tu n'ignores certes pas que le nom de “somari” nous désigne nous les ânes. La différence, c'est que, nous les ânes, nous avons une tête dure et un caractère tellement bourru (quand il le faut) que nous ne sommes pas sensibles à ces formes de chantage. Nous, on n'aime pas le racket et on ne l'accepte jamais. Comme cet homme qui clamait sa juste colère, bon nombre d'entre nous sont morts sous les coups.
Je sais, Lucien mon ami, je sais tout cela. Je connais mille autres épisodes de cette ignoble Guerre de Cent Mille Ans que les riches font aux pauvres – systématiquement. De cette guerre dont le fondement et le but sont de tirer profit des autres hommes. Quelle indignité ! Quiconque est riche est – par ce fait-même de sa richesse – un exploiteur. Toute richesse ne peut se faire qu'au détriment des autres et ne peut se maintenir que par la terreur (ouverte ou larvée) et globalement, l'État sert à ça – principalement : à assurer le droit de propriété, le droit d'entreprendre, le droit d'exploiter... Et tant qu'il en sera ainsi, il y aura des riches qui créeront d'autres pauvres et...
Oui, oui, j'ai bien conscience de ce processus et depuis longtemps, dit Lucien l'âne en frottant le sol de son pied gauche, et leurs répressions sont tellement féroces contre ceux qui essayent de libérer l'homme de cette engeance : cela , je le sais aussi.
Crois-moi, Lucien mon doux ami, il nous faut comme les Canuts de Lyon, tisser, tisser toujours et tisser encore le linceul de ce vieux monde pourrissant et cacochyme.
Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane.
LE MANOEUVRE
Il est quatre heures du matin et tu attends
Comme toujours qu'arrive le car
Le car bleu qui descend en ahanant
Pour t'emmener au travail jusqu'au soir.
Reste caché dans un buisson pour attendre
On t'a dit la faveur qu'on te fait
Est interdite par une loi dégueulasse et inepte.
Si on l'observe, on ne te donne pas de travail.
Et ton travail, oui, ton travail est très dur
Mais pour vivre, il faut faire des efforts
L'ami qui t'aide te le dit aussi
Et lui, il reste à l'ombre pour fumer.
C'est le soir, c'est le moment de la paie
La moitié, naturellement, va à l'ami
Car c'est lui qui t'a trouvé ce travail.
Avec ces sous, il achètera de quoi fumer.
Avec ces sous, toi, tu vis avec ta femme
Certes, tu vis et tes enfants aussi
Et dans quelques mois, elle accouchera
Et tu devras nourrir un autre fils.
Mais voici, un jour, le car ne passe plus
Ils ont trouvé que tu étais trop loin.
Ça ne vaut pas la peine de risquer cette carcasse
Pour deux bras qu'on peut trouver en bas dans la plaine.
Et avec d'autres malheureux, tu descends dans la rue
Et puis, tu cries ta rage contre tous
L'ami, le gouvernement et la race
Des patrons qui pèsent sur tes épaules.
Et tu affrontes la loi du patron
Avec ses serviteurs, ses mitraillettes, son État.
Ta manifestation ne leur plaît pas
Et trois coups, tu restes à terre .
Tu es mort, mais ta mort a servi
Car tes camarades à présent ont appris
Qu'il faut frapper fort tous ensemble
Pour abattre les patrons et leur État.
Qu'il faut frapper fort tous ensemble
Pour abattre les patrons et leur État.
Il est quatre heures du matin et tu attends
Comme toujours qu'arrive le car
Le car bleu qui descend en ahanant
Pour t'emmener au travail jusqu'au soir.
Reste caché dans un buisson pour attendre
On t'a dit la faveur qu'on te fait
Est interdite par une loi dégueulasse et inepte.
Si on l'observe, on ne te donne pas de travail.
Et ton travail, oui, ton travail est très dur
Mais pour vivre, il faut faire des efforts
L'ami qui t'aide te le dit aussi
Et lui, il reste à l'ombre pour fumer.
C'est le soir, c'est le moment de la paie
La moitié, naturellement, va à l'ami
Car c'est lui qui t'a trouvé ce travail.
Avec ces sous, il achètera de quoi fumer.
Avec ces sous, toi, tu vis avec ta femme
Certes, tu vis et tes enfants aussi
Et dans quelques mois, elle accouchera
Et tu devras nourrir un autre fils.
Mais voici, un jour, le car ne passe plus
Ils ont trouvé que tu étais trop loin.
Ça ne vaut pas la peine de risquer cette carcasse
Pour deux bras qu'on peut trouver en bas dans la plaine.
Et avec d'autres malheureux, tu descends dans la rue
Et puis, tu cries ta rage contre tous
L'ami, le gouvernement et la race
Des patrons qui pèsent sur tes épaules.
Et tu affrontes la loi du patron
Avec ses serviteurs, ses mitraillettes, son État.
Ta manifestation ne leur plaît pas
Et trois coups, tu restes à terre .
Tu es mort, mais ta mort a servi
Car tes camarades à présent ont appris
Qu'il faut frapper fort tous ensemble
Pour abattre les patrons et leur État.
Qu'il faut frapper fort tous ensemble
Pour abattre les patrons et leur État.
inviata da Marco Valdo M.I. - 7/10/2009 - 23:14
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EP "Io vi parlo di Milano" (Dischi del Sole DS 75)
Parole e musica di Diego De Palma
Trovato su La Musica de L'Altra Italia