Quand sonne l'heure de la libération
Où mènent les portes ouvertes? Où donc ?
Sortie libre, fin de servitude, heure de vérité.
Moment désiré et redouté, moment à accepter.
Certains ont peur de la liberté.
Et se jettent sans retour, pour s'oublier
Dans le travail, dans les obligations, dans l'activité.
Les paysans m'ont dit : "Reste ici, reste là !
Ne nous laisse pas ! Ne nous abandonne pas !
Épouse la plus belle, c'est Concetta, !"
Et je suis resté là-bas
Pour saluer encore une fois
Les plantes et la terre.
Pour parler aux soleils et aux rosiers.
Et de l'œil et du cœur embrasser
Les caroubiers et les oliviers.
Et j'enrage de ne pouvoir le faire.
Les paysans m'ont dit : "Reste ici, reste là !
Ne nous laisse pas ! Ne nous abandonne pas !
Épouse la plus belle, c'est Concetta, !"
Avec un regret enrobé de bonheur,
Et puis, une tendre douleur,
On salue les limites du monde
Ce monde sans limites qui gronde
Qui crie, qui chante et rit
Qui s'étend, meurt et revit.
Qui gonfle, explose et nous maudit.
Les paysans m'ont dit : "Reste ici, reste là !
Ne nous laisse pas ! Ne nous abandonne pas !
Épouse la plus belle, c'est Concetta, !"
Ce monde obscur et désespéré
Ce monde borné et obstiné,
Cette terre sans pitié
Qui nous tolère le temps d'une vie
Et qui continuera sans nous,
Cette Lucanie des Lucanies,
Se terre au dedans de nous.
Les paysans m'ont dit : "Reste ici, reste là !
Ne nous laisse pas ! Ne nous abandonne pas !
Épouse la plus belle, c'est Concetta, !"
Où mènent les portes ouvertes? Où donc ?
Sortie libre, fin de servitude, heure de vérité.
Moment désiré et redouté, moment à accepter.
Certains ont peur de la liberté.
Et se jettent sans retour, pour s'oublier
Dans le travail, dans les obligations, dans l'activité.
Les paysans m'ont dit : "Reste ici, reste là !
Ne nous laisse pas ! Ne nous abandonne pas !
Épouse la plus belle, c'est Concetta, !"
Et je suis resté là-bas
Pour saluer encore une fois
Les plantes et la terre.
Pour parler aux soleils et aux rosiers.
Et de l'œil et du cœur embrasser
Les caroubiers et les oliviers.
Et j'enrage de ne pouvoir le faire.
Les paysans m'ont dit : "Reste ici, reste là !
Ne nous laisse pas ! Ne nous abandonne pas !
Épouse la plus belle, c'est Concetta, !"
Avec un regret enrobé de bonheur,
Et puis, une tendre douleur,
On salue les limites du monde
Ce monde sans limites qui gronde
Qui crie, qui chante et rit
Qui s'étend, meurt et revit.
Qui gonfle, explose et nous maudit.
Les paysans m'ont dit : "Reste ici, reste là !
Ne nous laisse pas ! Ne nous abandonne pas !
Épouse la plus belle, c'est Concetta, !"
Ce monde obscur et désespéré
Ce monde borné et obstiné,
Cette terre sans pitié
Qui nous tolère le temps d'une vie
Et qui continuera sans nous,
Cette Lucanie des Lucanies,
Se terre au dedans de nous.
Les paysans m'ont dit : "Reste ici, reste là !
Ne nous laisse pas ! Ne nous abandonne pas !
Épouse la plus belle, c'est Concetta, !"
inviata da Marco Valdo M.I. - 16/8/2009 - 22:41
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Canzone léviane – Peur de la Liberté – Marco Valdo M.I. – 2009
Cycle du Cahier ligné – 42
Peur de la Liberté est la quarante et deuxième chanson du Cycle du Cahier ligné, constitué d'éléments tirés du Quaderno a Cancelli de Carlo Levi.
C'est exactement cela. Mais en plus du titre, il ne faut pas oublier que Carlo Levi, qui fut plus d'une fois incarcéré, exilé, toujours poursuivi par les sbires fascistes ou nazis, et de ce fait, a une expérience directe de ce que peut signifier le moment de la libération... Il en a vu plusieurs... Quant aux paysans, ce sont ceux de Lucanie, ceux qui peuplent Aliano... Ceux qui disaient : « Noi, non siamo cristiani, siamo somari ».... « Nous, nous ne sommes pas des hommes, nous sommes des bêtes de somme... ». Autre épisode de la Guerre de Cent mille Ans que les riches mènent systématiquement contre les pauvres. Tu vois, Lucien l'âne, cette méditation renvoie nettement à la solidarité qui lia le prisonnier (confinato) Carlo Levi aux paysans pauvres du Sud, qu'il n'abandonnera jamais et rejoindra après sa mort... Peut-être même a-t-il retrouvé Concetta... dans cette Lucanie des Lucanies.
Peut-être même, dit Lucien l'âne avec un sourire malicieux, Concetta n'est autre que la liberté elle-même... Va-t-en savoir...
Ainsi Parlait Marco Valdo M.I.