Avec nos paies de travailleur
Nos allocations de malheur
Et nos familles et nos enfants
Avec nos pantalons délavés
Qui nous donnent un air de paumés
Nous qui nous perdons tout le temps
Avec nos allures de promeneurs
Qui hantent la ville à toutes les heures
Pour retrouver les copains.
Avec notre colère au cœur
D'être tenus pour moins que rien
Par ceux qui n'ont besoin de rien
Avec nos paies de travailleur
Nos allocations de malheur
De pensionné ou de chômeur
Avec nos corps qui ont souffert
Et survécu aux pires hivers
Depuis qu'on a quitté l'enfance
Nous avons eu bien de la chance
On a pas été militaires
Et on n'a pas connu la guerre.
La vie n'a pas pu nous offrir
La moindre chance de sortir
De notre sort de prolétaires.
Avec nos paies de travailleur
Nos allocations de malheur
Et nos familles et nos enfants
Nous avons vécu tous au ralenti
Nos vies de rejetés et de bannis
On a tous déjà perdu nos vingt ans.
Et nous serons même contents
De partir avant le temps
Pour ne jamais plus revenir.
Et nous ferons de chaque jour
Un jour de révolte et d'amour
Jusqu'à vous en faire mourir.
Et nous ferons de chaque jour
Un jour de révolte et d'amour
Jusqu'à vous en faire mourir.
Nos allocations de malheur
Et nos familles et nos enfants
Avec nos pantalons délavés
Qui nous donnent un air de paumés
Nous qui nous perdons tout le temps
Avec nos allures de promeneurs
Qui hantent la ville à toutes les heures
Pour retrouver les copains.
Avec notre colère au cœur
D'être tenus pour moins que rien
Par ceux qui n'ont besoin de rien
Avec nos paies de travailleur
Nos allocations de malheur
De pensionné ou de chômeur
Avec nos corps qui ont souffert
Et survécu aux pires hivers
Depuis qu'on a quitté l'enfance
Nous avons eu bien de la chance
On a pas été militaires
Et on n'a pas connu la guerre.
La vie n'a pas pu nous offrir
La moindre chance de sortir
De notre sort de prolétaires.
Avec nos paies de travailleur
Nos allocations de malheur
Et nos familles et nos enfants
Nous avons vécu tous au ralenti
Nos vies de rejetés et de bannis
On a tous déjà perdu nos vingt ans.
Et nous serons même contents
De partir avant le temps
Pour ne jamais plus revenir.
Et nous ferons de chaque jour
Un jour de révolte et d'amour
Jusqu'à vous en faire mourir.
Et nous ferons de chaque jour
Un jour de révolte et d'amour
Jusqu'à vous en faire mourir.
inviata da Marco Valdo M.I - 24/6/2009 - 22:03
×
Chansonchôme wallonne de langue française – Le Travailleur – Marco Valdo M.I – 2009
Parodie de la chanson – Le Métèque – Georges Moustaki – 1969
Comme il est coutumier, Marco Valdo M.I a repris pour cette chansonchôme une chanson « à succès » du répertoire en langue française... Ici, il s'agit d'une chanson d'amour due à Georges Moustaki, excellent parolier et musicien, qui écrivit bien des chansons pour d'autres et qui en interpréta lui-même énormément. Et pas seulement des chansons d'amour... Cette chanson qui fut elle aussi une de ces scies infernales s'intitule : Le Métèque. On la matraqua des années durant...
« Le Travailleur » (avec la majuscule à Travailleur) à première vue et à première vue seulement a des allures – avec un tel titre – d'une sorte de chef d'œuvre de réalisme socialiste de la plus belle eau. On pourrait s'attendre à ce que Stakhanov surgisse au détour d'un vers avec ses outils à la main.
Mais on est quatre-vingts ans plus tard...
On est loin du fameux slogan dont parlait Alexandre Zinoviev : « Le Communisme est l'avenir radieux du Socialisme » (majuscules comprises)... En tous cas, ce communisme-là a pris eau et a coulé comme un sous-marin nucléaire dans la Baltique.
Rien n'empêche, dit Lucien l'âne, si j'ai bien compris ta phrase d'en bâtir un autre...
Tout juste, il est temps de relancer cette idée. Comme tu t'en souviens, j'avais d'ailleurs proposé aux Zétazunis devenus obèses et mourant de leur obésité, de s'offrir un régime.... communiste. Je ne sais s'ils m'ont entendu... On verra; de toute façon, les idées marchent toutes seules. Mais pour faire un bon régime communiste, il y faut une solide dose de libertaire, une forte addition d'anarchie et alors, non seulement la plante prendra son essor, mais elle sera prospère et d'une vitalité inconnue dans les sociétés humaines jusqu'à présent.
Comme tu y vas, mon ami Marco Valdo M.I.
Tu as raison, ce que je dis est prémonitoire. Mais, vois-tu Lucien, mon bon âne, il n'est jamais mauvais de semer la graine de l'anarchie, cette graine sauvage portée par certaines et certains, passe de l'un à l'autre et c'est d'elle sans doute que viendra la fin de la Guerre de Cent mille Ans que les riches mènent sournoisement contre les pauvres. Par la disparition des riches... La disparition de l'idée-même de richesse.
Et à ce moment, « ... nous ferons de chaque jour / Un jour de révolte et d'amour... » Et comme disait Léo Ferré : « Mais notre âge alors, sera l'Âge d'or. »
Vivement qu'on y parvienne... dit et conclut Lucien l'âne.
Pour cela, dis-toi bien Lucien mon ami, il nous faut préparer la chose et ne jamais nous décourager. Il nous faut faire disparaître ce « vieux monde ». Il nous faut comme les Canuts tranquillement, jour après jour, fil à fil, point par point, sans désemparer, en tisser le suaire. Comme les Canuts, faisons ce serment : « Nous tisserons le linceul du vieux monde... »
Ainsi Parlait Marco Valdo M.I.