De quoi étions-nous en train de rêver ?
Du monde vivant et bigarré
D'un vol, de la fuite dans le ciel,
De la mystification des fleurs artificielles,
Des roses d'un mai parfumé,
Des abeilles sur des néfliers,
De rires d'argent,
Courant dans des cheveux déliés,
De champs de blé agités par le vent,
De crinières dorées comme des seins.
Sous les nuées noires dans le ciel si blanc
Il pleuvait des arcs-en-ciel humides et sereins !
Dans ces matinées d'octobre, quand
Le soleil se levait sur les premières brumes...
Courses, bruits et chocs d'écume
Débarqué de quel monde, de quel village ?
De quelle mer de dunes desséchée,
faite d'étendues de sables désertées,
Vagues de lune accrochées au rivage ?
Ruisseaux courants,
Vents de printemps,
Campagne fleurie
Chèvre, qui t'a nourrie ?
Ces délicieuses anticipations
De jours et nuits de liberté
Sont des tentations de prisonniers,
De merveilleux frissons.
Une patrouille d'hommes noirs
espionne les alentours
de ce voyage à rebours.
Dans ce syllabaire de l'espoir
Fantastique et providentiel
Nous créons des formes habituelles
comme on attrape au miroir
les poissons de l'aquarium.
Icare court à travers le ciel
Premier parmi les hommes
À fuir par le haut le malheur
Chaque chose a une forme
Chaque forme une couleur
Comme toi dans l'histoire
Comme moi changent les heures
Quand les plus durs bourreaux
Sont des ondes de peur
qui se reflètent sur l'eau.
Ruisseaux courants,
Vents de printemps,
Campagne fleurie
Chèvre, qui t'a nourrie ?
Du monde vivant et bigarré
D'un vol, de la fuite dans le ciel,
De la mystification des fleurs artificielles,
Des roses d'un mai parfumé,
Des abeilles sur des néfliers,
De rires d'argent,
Courant dans des cheveux déliés,
De champs de blé agités par le vent,
De crinières dorées comme des seins.
Sous les nuées noires dans le ciel si blanc
Il pleuvait des arcs-en-ciel humides et sereins !
Dans ces matinées d'octobre, quand
Le soleil se levait sur les premières brumes...
Courses, bruits et chocs d'écume
Débarqué de quel monde, de quel village ?
De quelle mer de dunes desséchée,
faite d'étendues de sables désertées,
Vagues de lune accrochées au rivage ?
Ruisseaux courants,
Vents de printemps,
Campagne fleurie
Chèvre, qui t'a nourrie ?
Ces délicieuses anticipations
De jours et nuits de liberté
Sont des tentations de prisonniers,
De merveilleux frissons.
Une patrouille d'hommes noirs
espionne les alentours
de ce voyage à rebours.
Dans ce syllabaire de l'espoir
Fantastique et providentiel
Nous créons des formes habituelles
comme on attrape au miroir
les poissons de l'aquarium.
Icare court à travers le ciel
Premier parmi les hommes
À fuir par le haut le malheur
Chaque chose a une forme
Chaque forme une couleur
Comme toi dans l'histoire
Comme moi changent les heures
Quand les plus durs bourreaux
Sont des ondes de peur
qui se reflètent sur l'eau.
Ruisseaux courants,
Vents de printemps,
Campagne fleurie
Chèvre, qui t'a nourrie ?
inviata da Marco Valdo M.I. - 14/6/2009 - 11:08
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Cycle du Cahier ligné – 23
Matinées d'octobre est la vingt-troisième chanson du Cycle du Cahier ligné.
La prison, quelle qu'elle soit, est lieu d'enfermement et de l'être et du cœur et du souffle et de l'esprit.
Seuls, souvent, les songes permettent de s'en échapper en de délicieux instants hors du lieu et hors du temps.
Le voyage en Onirie est voyage de résistance; dans la montagne des rêve, les escouades noires sont balayées par les fleurs des partisans.
«O bella ciao, o bella ciao, o bella ciao ciao ciao E le genti che passeranno - Mi diranno: che bel fior - È questo il fiore del partigiano... »
« O bella ciao, o bella ciao, o bella ciao ciao ciao
Et les gens qui passeront
Me diront « Quelle belle fleur ! »
C'est la fleur du partisan …. »
Icare se brûle les ailes au soleil, mais il échappe à ses bourreaux.
Charles écrivit dans sa captivité anglaise le plus beaux des rondeaux
.
« Le temps a laissé son manteau
De vent, de froidure et de pluie
Et s'est vêtu de broderie,
De soleil luisant, clair et beau. »
Mouflon sarde ou chamois alpin, le prisonnier s'échappe à grands bonds caprins, dans les campagnes refleuries.
« Ruisseaux courants,
Vents de printemps,
Campagne fleurie
Chèvre, qui t'a nourrie ? »
On a oublié le nom des geôliers de Charles ou ceux des noires crapules qui assassinèrent le partisan... Les chants de Charles et du partisan restent en toutes les mémoires, en tous les cœurs....
Telle est la force du rêve et du désir de liberté; c'est la force de la poésie, c'est toute la multiple splendeur de la canzone. Telle est une des meilleures voies de résistance, celle qui, dans les pires moments, nourrit la patience de venir à bout des noirs bourreaux.
Comme les Canuts, « nous tisserons le linceul du vieux monde... »
Ainsi Parlait Marco Valdo M.I.