الشاطئ الاخر
Dimitri Analis / Δημήτρης ΑναλιςTexte intégral du poème / النص الكامل للقصيدة / Testo integrale ... | |
L’ALTRA SPONDA Siamo quelli dell’altra sponda umani non raggiungibili benché vicini e visibili. I nostri corpi non hanno contorni non altro essere che questa evanescenza. Alienati dal nostro io messi al bando dalla nostra terra. Siamo quelli dell’altra sponda il nostro sangue sfida il tempo nessun atto può sopprimerci. Tutto ciò che inebria lo spirito, che lo eleva all’estasi è generato dalle nostre mosse. Siamo quelli dell’altra sponda prigionieri dei nostri stessi riflessi la sabbia del tempo scivola tra le dita. Abbiamo rifiutato di arrenderci ai sogni ma questi ci hanno preso il cuore. | Avec le vent bruissant au loin sur la mer Et les eaux glauques aux courants profonds Leur regard se creuse d’un vide qui se répand Jusqu’à l’horizon, aux limites de la lumière. Dans le ciel assombri s’ouvre une brèche Et la clarté s’immobilise aux confins du jour Ce qui pourrait changer c’est le regard. Parmi les dunes de sable, au-delà du rivage, Les mêmes visages ont toujours fait naufrage – Tous les absents et tous les morts, réfraction – Car entre eux et nous sombre la mémoire. Et toutes ces eaux qui coulent aveuglantes Ajoutent à leur désarroi et le vent murmure Qu’ils ne sont que prétextes pour le temps. ◊ Ils se rapprochent, ils sont là, ou bien Est-ce la providence qui se joue d’eux Ou de nous ? Cependant leurs formes avancent Mais ils refusent de n’être que mirage, apparence, Le reflet d’une image, une rêverie, une figure Dans le vide ou une représentation, ils désirent Éloigner toute chimère ou rêve, toute illusion Ils cherchent peut-être une caresse, un sourire. Ils ne quitteront pas cette grève L’autre rive, La nôtre, n’est pas pour eux, et nous Nous ne passerons jamais cette mer. L’autre rive est leur lot, ici notre destin. S’ils flottent, bougent, ondoient, c’est Qu’ils sont fidèles à leur mouvement Ils ne questionnent ni ne répondent. Ce qui a changé c’est notre regard. Ils sont langage inaltérable, intact, entier. ◊ Inchangés ils réapparaissent à travers le temps, Inaltérables, la mort ne peut rien contre ceux Dont le regard a défié les dieux. Ils reviennent au bord du rivage Dans la même chaleur moite et douce Des reflets matinaux, ils se savent libres Car ils ne vivent pas dans la vraie solitude. Ils ont des compagnons de par le monde Et ils attendent l’éclaircie qui rendra Leur regard, leur visage, à jamais transparents. S’ils restent debout droits sur eux-mêmes S’ils ne se reposent jamais, c’est surtout Pour être battus par de hauts vents Là où un orage lumineux resplendit. ◊ Nous sommes les hommes de l’autre rive Enfermés dans notre propre miroir Le sable du temps coule à travers nos doigts Nous n’avons pas voulu céder aux rêves Pourtant notre cœur leur était acquis. La rancune des fées, le dégoût des anges, Le ciel à jamais fermé, nous ont allaités Nous avons craché le sein maternel, Rescapés nous ne sommes pas les derniers. Nous vivons au crépuscule des terres Notre fin est notre but, toute naissance A été maudite, nous sommes les absents Du désir de la mère, mort-nés d’une image Et les mains qui nous ont caressés, vides. |