Lamentu d’una matri
Ignazio ButtittaVersion française - LAMENTATION D'UNE MÈRE – Marco Valdo M.I... | |
LAMENTO DI UNA MADRE Figlio, quando eri bambino, saltavi per le strade come un grillo; un giorno mi portasti una farfalla con l'ali d'oro e la testina gialla: Ahi! Ahi! Come tuo padre fosti zappatore e ti levavi con il primo albore; e fuori dalla porta, con la mano, mi salutavi ancora da lontano: Ahi! Ahi! Quando tornavi fingevi allegrezza, ma in faccia mostravi stanchezza; io ti asciugavo la fronte sudata e tu mi davi il primo bacio ed io: "Mangia, " e tu: "Mangia con me," e si sedevano Gesù con Maria: Ahi! Ahi! Poi che il sonno veniva improvviso ti addormentavi al braccio appoggiato, io ti svestivo, adagio, adagio, e ti scaldavo con il mio fiato, poi mi sdraiavo vicino a te, con la mia testa sul tuo cuscino: Ahi! Ahi! Una nottata sognai che tu eri diventato un grande cavaliere, l'imperatore dei paladini, con Orlando e Rinaldo arditi e fieri, e tu entravi con le bandiere in testa in una città e ti facevano festa. Correva gente a farti regali: una giumenta alta con le ali un elmo che sembrava un campanile e una corazza d'oro ti portavano: Ahi! Ahi! Ma ora non ti sogno imperatore, nè cavaliere e neanche zappatore, se ti sognassi urlerei atterrita che sei piantato come Cristo in croce. Ora non parli, non vedi, non rispondi, sordo come la terra e come l'onde; ora non parti e non torni quando è scuro e i miei occhi trapassano il muro: Ahi! Ahi! Ora non ti svesto, figlio, non ti addormento, se mi accosto al tuo letto mi spavento e se la testa appoggio sul cuscino, trabocca il sangue e il letto ne è pieno: Ahi! Ahi! | LAMENTATION D'UNE MÈRE I J'entendis en ce premier Mai, la musique Résonner dans le quartier, Et je dis à mon homme, Qui dormait encore En le secouant fort : « Debout lève-toi, Turi On entend la musique dehors, Est venu Li Causi ! » (*) Et à mon fils je dis: « Aujourd'hui ton béret Tout neuf, tu le mets, Pour que ce premier mai Nous donne l'espoir et la paix ». II J'ouvris la porte, Le soleil entra Et tout de rouge La maison se combla. Je mets à mon homme Une fleur à la boutonnière ; Je l'embrasse, je le serre : Je le respecte et je l'aime. Au fils et au papa, Je joins les mains : « Li Causi parle là-bas , Courez sur le terrain ». Mon fils met aussitôt Son nouveau béret On crie « Hourra Barbato ! » Sur la route, là plus haut. Mon cœur, il m'a semblé Fuyait d'un côté ; Je levais les bras bien haut : « Hourra Barbato ! » III Puis, j'entendis tirer, Tirer au bout du chemin; Je ne vis plus rien, Je me mis à crier. Sur ma porte : « Voisins ! Voisines ! De sang innocent, On fait des torrents ! » Je fonce à toute allure Franchissant fossés et pierres Les épines me déchirent Jusqu'à la chair. Je tombe à la renverse, Courbée sur le terrain, Mes dents et mes mains Agrippent la terre. Et je monte encore, Le coeur au bord de l'explosion, Au milieu des voix des mères De la fumée et des lamentations. Et là, à la seconde Je vis mon fils tué Et le monde S'écrouler. IV Mon fils ! Mon aimé ! Pourquoi t'ont-ils tué, Quel mal as-tu fait, Ainsi je lui disais : Tu étais un ange éternel, Une colombe de sucre et de miel. Mon fils ! Mon aimé ! Tu as tant de sang sur le visage ! Laisse-moi le laver De mes larmes ; Prends mon souffle, Le dernier qui me reste, Ouvre tes yeux, je t'en supplie : Que je les voie luire Au moins une fois encore ! Mon fils ! Mon aimé ! Je ne peux plus t'appeler Pour t'éveiller le matin, Et te préparer l'huile et le pain. Mon fils ! Mon aimé ! Jamais, je ne te laisserai, Si tu te mets en chemin Je ferai la route avec toi ; Où tu dormiras Moi, je serai ton oreiller, Mes bras seront ta couche ; Et où tu iras Je te suivrai ; Qu'il y ait feu ou flammes Je m'y jetterai, Je ferai miennes tes épines , Et quand ton pleur débondera Mon cœur le boira. Ô mon enfant d'amour, Ton béret neuf fera usage, Maintenant et toujours Tout au long de ton long voyage. |