A Compiègne (Marche du Front Stalag 122)
Jean MaupointOriginale | Versione tedesca a cura dell’Ufficio Traduzioni del Comune di Bolzano |
A COMPIÈGNE (MARCHE DU FRONT STALAG 122) De tous les coins de France, Nous sommes arrivés Ramassés par malchance Nous voilà prisonniers. Certains se désespèrent Et se font des soucis, Oublions nos misères, Tous en choeur chantons ceci: [Refrain] À Compiègne, à Compiègne, Dans ce camp partout cerné De barbelés. À Compiègne, à Compiègne, Nous avions pour tout décor Des miradors À Compiègne, à Compiègne, Du matin jusqu’au soir On vit dans l’espoir. Aussi le moral est bon, Car bientôt nous partirons De Compiègne. II Dans ce lieu d'infortune Jamais nous ne voyons De blondes ou de brunes Bah! Nous nous en passons Mais faute de sirènes Aux cheveux ondulés Dans le camp toute la semaine Nous apercevons les frisés III Où sont nos cuisinières Et leurs mets succulents L'bifteack aux pommes de terre De nos petits restaurants Plus jamais on ne mange De ces bons petits plats Mais par contre en échange On nous sert des rutabagas IV Nous buvions tant de choses Vin, apéros, liqueurs Qu'nous avions la sirose [sic! Cirrhose] Tout au moins des aigreurs Mais là, plus de chopines De c'gros rouge d'autrefois Y a qu'à la Boldoflorine La meilleure tisane pour le foie (*) V L'Français qu'aime les combines Se fit d'la gratte toujours Au bureau, à l'usine On grattait comme des sourds Même à nos ménagères Nous grattions quelques sous Maintenant ça ne change guère Tout' la journée on s'gratte les poux VI Tous on couche sur la paille, L’électeur, le Député, Le curé avec ses ouailles, Le pauvre et le banquier, L'contribuable sans malice Couche près du percepteur, L'commissaire de police Ronfle auprès d'un cambrioleur. [alt. Près d'un clochard est tout rêveur] VII Des hommes au temps naguère Nous avaient divisés Mais frères dans la misère Nous voilà rassemblés Laissons nos divergences Et rapp'lons nous après Qu'il n'y qu'une France Et qu'avant tout nous sommes français | IN COMPIEGNE Von allen Ecken Frankreichs sind wir gekommen unglücklicherweise aufgelesen und nun sind wir hier gefangen. Manche geraten in Verzweiflung und machen sich Sorgen, vergessen wir unser Elend und singen alle im Chor: In Compiègne, in Compiègne, in diesem mit Stacheldraht umzäunten Lager, in Compiègne, in Compiègne, waren wir von Wachtürmen umgeben, in Compiègne, in Compiègne, von morgens bis abends leben wir in der Hoffnung, auch sind wir in guter Stimmung, weil wir in Kürze Compiègne verlassen werden. Du schläfst auf dem Stroh, der Wähler, der Abgeordnete, der Priester mit seinen Schäfchen, der Arme und der Bankier, der Steuerzahler schläft arglos neben dem Eintreiber, der Polizeikommissar schnarcht neben dem Dieb. In Compiègne, in Compiègne, in diesem mit Stacheldraht umzäunten Lager, in Compiègne, in Compiègne, waren wir von Wachtürmen umgeben, in Compiègne, in Compiègne, von morgens bis abends leben wir in der Hoffnung, auch sind wir in guter Stimmung, weil wir in Kürze Compiègne verlassen werden. |
(*) con riferimento alla pubblicità di un ritrovato medicamentoso dell'epoca...