Pasolini
Ettore Giuradei & MalacompagineVersion française – PASOLINI – Marco Valdo M.I. – 2009 | |
Dove sono le armi? Io non conosco che quelle della mia ragione: e nella mia violenza non c'è posto neanche per un’ombra di azione non intellettuale. Faccio ridere ora, se suggerite dal sogno, in un grigio mattino che videro morti, e altri morti vedranno, ma per noi non è che un ennesimo mattino e grido parole di lotta? Se ne vanno… Aiuto, ci voltano le schiene, le loro schiene sotto le eroiche giacche di mendicanti, di disertori… Sono così serene le montagne verso cui ritornano, batte così leggero il mitra sul loro fianco, al passo ch'è quello di quando cala il sole, sulle intatte forme della vita tornata uguale nel basso e nel profondo! Aiuto, se ne vanno! Tornano ai loro silenti giorni di Marzabotto o di Via Tasso. Con la testa spaccata, la nostra testa, tesoroumile della famiglia, grossa testa di secondogenito, mio fratello riprende il sanguinoso sonno, solo, tra le foglie secche e i caldi fieni di un bosco delle prealpi; nel dolore e la pace di un'interminabile domenica… Eppure, questo è un giorno di vittoria. | PASOLINI Où sont mes armes Moi, je ne connais que celles de ma raison Et dans ma violence Il n'y a pas place Même pour une ombre d'action Non intellectuelle Je fais rire Maintenant, si, suggérées par le rêve, Dans un matin gris que je verrai Des morts Et que d'autres morts viendront Mais pour nous ce n'est Qu'un énième matin Et je crie des mots de lutte Ils s'en vont Au secours ! Ils tournent leurs dos Leurs dos Sous leurs vestes héroïques De mendiants, de déserteurs Elles sont si sereines les montagnes Vers lesquelles ils retournent Si légère bat la mitra Sur leurs flancs au pas De celui de quand tombe le soleil Sur les formes intactes De la vie Redevenues égales En bas et en profond. Au secours, ils partent. Ils retournent à leurs jours de silence De Marzabotto ou de la via Tasso Avec sa tête fracassée Notre tête Humble trésor de famille Grosse tête de puîné Mon frère reprend Son sommeil sanglant Seul parmi les feuilles sèches Et les foins chauds D'un bois des préalpes Dans la douleur et la paix D'un interminable dimanche Et pourtant C'est un jour de victoire. |