Complainte de Mandrin
Anonymous
Original | La versione interpretata da Monique Morelli |
COMPLAINTE DE MANDRIN Nous étions vingt ou trente, Brigands dans une bande, Tous habillés de blanc, À la mode des... Vous m'entendez ? Tous habillés de blanc À la mode des marchands. La première volerie Que je fis dans ma vie C'est d'avoir goupillé, La bourse d'un... Vous m'entendez ? C'est d'avoir goupillé La bourse d'un curé. J'entrai dedans sa chambre Mon Dieu, qu'elle était grande ! J'y trouvai mille écus, Je mis la main... Vous m'entendez ? J'y trouvai mille écus, Je mis la main dessus. J'entrai dedans une autre, Mon Dieu, qu'elle était haute ! De robes et de manteaux J'en chargeai trois... Vous m'entendez ? De robes et de manteaux, J'en chargeai trois chariots. Je les portai pour vendre À la foire en Hollande. J' les vendis bon marché, Ils n' m'avaient rien... Vous m'entendez ? J' les vendis bon marché, Ils n' m'avaient rien coûté. Ces Messieurs de Grenoble Avec leurs longues robes, Et leurs bonnets carrés, M'eurent bientôt... Vous m'entendez ? Et leurs bonnets carrés M'eurent bientôt jugé. Ils m'ont jugé à pendre, Ah ! c'est dur à entendre ! À pendre et étrangler, Sur la place du... Vous m'entendez ? À pendre et étrangler, Sur la place du Marché. Monté sur la potence Je regardai la France, J'y vis mes compagnons, À l'ombre d'un... Vous m'entendez ? J'y vis mes compagnons, À l'ombre d'un buisson. Compagnons de misère, Allez dire à ma mère, Qu'elle ne me reverra plus, Je suis un enfant... Vous m'entendez ? Qu'elle ne me reverra plus, Je suis un enfant perdu ! | COMPLAINTE DE MANDRIN En 1750 les pauvres gens de France Etaient très exploités par les riches, vous m'entendez Etaient très exploités par les riches fermiers. Les Mandrin et leur mère étaient dans la misère Et devaient braconner afin de mieux, vous m'entendez Et devaient braconner afin de mieux manger. En Dauphiné le sel enrichit la gabelle La sueur des paysans engraisse dix milles, vous m'entendez La sueur des paysans engraisse dix mille gapians. Mandrin est capitaine en montagnes et en plaines Il s'en va marcandant faisant la guerre, vous m'entendez Il s'en va marcandant dans sa guerre aux gapians. Passant fleuves et montagnes, Mandrin fit cinq campagnes Par des chemins perdus qu'il n'avait ja, vous m'entendez Par des chemins perdus qu'il n'avait jamais vus. A Guenand plein de rage, il a fait un carnage Les chasseurs de Fischer en déplorant, vous m'entendez Tous les morts de Fischer et sa victoire amère. Bien qu'il fut pris au corps, on le craignait encore Et ses bourreaux tremblaient quand il les re, vous m'entendez Et ses bourreaux tremblaient quand il les regardait. Sur les routes de France de Grenoble à Valence Les pauvres gens pleuraient en le voyant, vous m'entendez Les pauvres gens pleuraient en le voyant passer. Et c'est ainsi qu'on entre vivant dans la légende Pour être brigandier sans avoir rien, vous m'entendez Pour être brigandier sans avoir rien volé. Regardez-le partir, compagnons d'avenir Le brave Louis Mandrin qui ne voulait, vous m'entendez Le brave Louis Mandrin qui n'voulait qu'votre bien. Petits enfants de France, songez à ses souffrances Il est en paradis Mandrin qui fut, vous m'entendez Il est en paradis Mandrin qui fut banni. |